La princesse du bal de minuit
160 pages
Français

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La princesse du bal de minuit , livre ebook

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Description

La Princesse Rose est l’aînée de douze soeurs condamnées à danser chaque soir pour le cruel roi Under Stone dans son palais enfoui profondément dans la terre. C’est une malédiction qui hante les jeunes filles depuis leur naissance… et seule la mort pourra les en libérer.
C’est alors que Rose rencontre Galen, un jeune soldat devenu jardinier qui a le même sens de l’aventure et la même détermination qu’elle. Soudain, la liberté commence à sembler un brin moins impossible. Pour vaincre le roi et sa sombre cour, ils auront besoin d’une cape d’invisibilité, d’une pelote de laine noire avec des aiguilles en argent enchantées et de l’ingrédient le plus important de tous — le véritable amour.
L’heureuse réinvention de Jessica Day George du Bal des douze princesses montre une fois encore sa maîtrise à créer quelque chose d’entièrement nouveau à partir d’une histoire que l’on pensait connaître.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 avril 2020
Nombre de lectures 21
EAN13 9782898084973
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2009 Jessica Day George
Titre original anglais : Princess of the Midnight Ball
Copyright © 2012, 2020 Éditions AdA Inc. pour la traduction française
Cette publication est publiée en accord avec Bloomsbury Publishing, Inc., New York, NY
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Directeur de collection : Matthieu Fortin
Traduction : Sophie Beaume
Révision linguistique : Féminin pluriel
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Katherine Lacombe
Conception de la couverture : Félix Bellerose
Montage de la couverture : Matthieu Fortin
Photo de la couverture : © Gettyimages
Mise en pages : Matthieu Fortin
ISBN papier 978-2-89808-495-9
ISBN PDF numérique 978-2-89808-496-6
ISBN ePub 978-2-89808-497-3
Première impression : 2020
Dépôt légal : 2020
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada
Éditions AdA Inc.
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Pour Jenn, enfin !
P ROLOGUE
C omme il avait déjà été humain, le roi Sous Pierre se trouvait parfois assailli par des émotions humaines. Il en vivait une en ce moment tandis qu’il faisait face à la femme mortelle devant lui, mais il lui fallut un moment pour la nommer. Après une pause, il qualifia cette émotion de « triomphe ».
— Comprenez-vous notre marché ?
La voix du roi évoquait une lame en acier se brisant sur la pierre.
— Oui.
La voix humaine de la reine était ferme.
— Je danserai pour vous ici-bas pendant douze ans, et en échange, la Westfalin sera victorieuse.
— N’oublions pas les années que vous me devez encore, dit le roi. Notre premier marché n’est pas encore terminé.
— Je le sais.
Elle inclina la tête en signe de lassitude. Bien qu’elle soit encore une jeune femme, il y avait des cernes noirs sous ses yeux et du gris dans ses cheveux.
Le roi Sous Pierre tendit sa longue main blanche et haussa le menton de la reine.
— Quel dommage que vos filles ne vous accompagnent pas lors de nos petites fêtes, dit-il. Des filles charmantes, j’en suis sûr. Et mes douze garçons aimeraient beaucoup avoir de la compagnie.
Encore ce sentiment de triomphe : l’idée de ces jeunes filles mortelles dansant avec ses fils. Il y avait toujours eu ce petit problème, au fur et à mesure que ses fils grandissaient, de leur trouver des épouses.
De belles épouses qui pouvaient marcher au soleil.
Puis, cette reine mortelle était venue à lui , lui implorant son aide pour qu’elle ait des enfants avec son gros et stupide mari. Elle avait eu sept filles, jusqu’à maintenant, et quand elle en aurait eu douze, Sous Pierre avait décidé qu’il trouverait un moyen d’emmener les filles ici-bas pour qu’elles rencontrent leurs futurs maris.
Une expression d’horreur envahit le visage de la reine devant sa suggestion.
— Mes f-filles sont des jeunes filles g-gentilles et honorables, bégaya-t-elle. Et jeunes. Trop jeunes pour se marier.
— Ah, mais mes fils sont jeunes, et leurs chères mères étaient toutes des femmes gentilles et honorables, tout comme vous et vos petites filles ! Et mes princes manquent de compagnie d’enfants de leur âge.
Chacun des fils de Sous Pierre était né d’une femme mortelle et il voulait que leurs femmes soient mortelles aussi. Le roi Sous Pierre repoussa une mèche de cheveux rebelles de la reine. Elle recula.
— Avons-nous fini ? Je dois partir… Les enfants… Mon mari…
— Oui, oui.
Il agita une longue main.
— Notre affaire est réglée. Vous pouvez partir.
Elle se tourna et se pressa de s’en aller. Loin du sombre palais sur le rivage noir. Une silhouette silencieuse, vêtue d’un manteau et d’une capuche, lui fit traverser le lac sans soleil dans un bateau en filigrane d’argent et l’accompagna à la porte qui menait au monde ensoleillé.
Le roi Sous Pierre sourit quand il vit la reine Maude se presser de partir. Elle reviendrait. Elle devait revenir, chaque semaine. Mais ce n’était pas ce qui le faisait sourire. Elle avait caché son état depuis un certain temps, mais tandis qu’elle s’installait dans le bateau, il devenait apparent que la reine humaine attendait son huitième enfant, exactement comme prévu.
— Une autre précieuse petite princesse pour elle et son cher Gregor, dit Sous Pierre, la froide ressemblance avec un sentiment humain teintant à peine sa voix. Et une autre belle future épouse pour un de mes fils.
L E SOLDAT
É puisé à l’extrême, Galen continua malgré tout à avancer, seul au milieu de la route poussiéreuse. Dans sa tête, il chantait la chanson de route de son ancien régiment, mais ses pieds trébuchaient plus qu’ils ne marchaient.
« Laisser, laisser, laisser, laisser, laisser ma femme et mes enfants aussi ! Ai-je bien fait, fait, fait, fait, fait ? »
Il rit un peu dans sa tête. Il n’avait pas encore dix-neuf ans et il avait passé la plupart de sa vie sur les champs de bataille. Il n’avait ni femme ni enfants à laisser, seulement des tentes crasseuses, de la mauvaise nourriture et la mort. Devant lui s’étendait une route sans fin, de la poussière, la soif et la vie. Du moins, il l’espérait.
Il but la dernière gorgée d’eau de sa gourde, la remit à sa ceinture et reprit sa marche en trébuchant. Le vent le mordait à travers son manteau de soldat usé. L’hiver arrivait.
Tout autour de lui ne se trouvaient que des champs restés en jachère pendant des années. Dans l’un d’eux, des navets qu’une famille optimiste avait plantés avaient pourri dans la terre sans que personne ne les récolte. Dans un autre, les mauvaises herbes étaient aussi hautes que Galen. Une vache et son veau s’y régalaient et Galen dévia de sa route pour faire un pas vers eux. Ils semblaient abandonnés, alors personne ne se scandaliserait s’il remplissait sa gourde avec du lait. Mais lorsqu’il fit un deuxième pas dans leur direction, la vache, inquiète, meugla et s’éloigna au petit trot, son veau à sa suite. Elle était restée en liberté depuis trop longtemps pour se faire traire.
Poussant un soupir, Galen poursuivit son chemin. À l’occasion, il croisait d’autres soldats qui rentraient chez eux. Il partageait alors un maigre repas et un campement avec eux la nuit et marchait un certain temps le lendemain matin en compagnie de ces autres combattants épuisés en tunique bleue. Mais Galen ne restait jamais longtemps avec ces autres soldats, ce qu’ils trouvaient très étrange. On disait que dans le feu du combat, les étrangers devenaient des frères et que les liens ne pouvaient être brisés que par la mort ou la distance. Galen n’avait cependant jamais ressenti cela. Il avait vu sa première bataille quand il avait sept ans, avait aidé sa mère à prendre soin des blessés et l’avait regardée laver le sang ennemi de l’uniforme de son père. Pour Galen, la guerre était une maladie, quelque chose à éviter, pas quelque chose dont il voulait discuter avec d’autres hommes affaiblis autour d’un feu de camp.
Parfois, les femmes ou les hommes trop âgés pour rejoindre le combat lui offraient une place dans leur carriole. Ils voulaient souvent savoir s’il avait rencontré leur fils ou leur mari pendant la guerre. Il était rare que ce fût le cas. L’armée était vaste et le régiment de Galen provenait de la ville d’Isen, loin de ces champs et de ces forêts.
Galen disait aux gens ce qu’il pouvait, faisant la lumière sur les conditions dans lesquelles vivaient les soldats, et célébrait avec eux la fin de la guerre. La Westfalin avait fini par vaincre les Analousiens, mais c’était une sombre victoire. Après douze ans de guerre, le pays était profondément endetté auprès de ses alliés et bon nombre de soldats ne retourneraient pas chez eux. Ou, comme Galen, ils n’avaient plus de maison où rentrer.
Fils d’un soldat et d’une blanchisseuse de l’armée, Galen était né dans une petite maison qui donnait sur les terrains d’entraînement où son père faisait son exercice toute la journée. Quand il avait six ans, les Analousiens avaient attaqué et le régiment du père de Galen avait été envoyé sur le front. Sa mère, elle-même fille de soldat, avait emmené Galen et sa sœur, encore qu’un bébé, et avait rejoint le train de marchandises. Elle avait frotté des tuniques bleues et des chaussettes ultra-reprisées jusqu’au tout dernier moment, alors qu’une maladie pulmonaire — un cadeau de l’humidité et du froid — s’était emparée d’elle. La petite sœur de Galen, Ilsa, avait aussi souffert d’une maladie pulmonaire. Elle s’était remise, mais elle manquait souvent de souffle, et c’est pourquoi elle restait dans les wagons de marchandises pendant les marches. Elle fut tuée quand le wagon dans lequel elle se trouvait avait dévalé une route dans une montagne à pic sous la pluie et était tombé dans la rivière.
À l’époque, Galen avait douze ans. Il travaillait avec les soldats depuis son huitième anniversaire. Il allait chercher de la poudre et des balles, rechargeait les fusils et les pistolets, et livrait les messages des généraux aux maréchaux. Il pouvait tirer au fusil et au pistolet, utiliser une baïonnette, peler des patates, éclisser les jambes cassées, faire briller les bottes, laver les chemises et tricoter ses propres chaussettes. Il pouvait aussi cracher avec précision à un mètre quatre-vingts, jurer comme le pire des sergents et crier des insultes aux Analousiens dans leur propre langue. Son père était très fier.
Le père de Galen était sergent et il avait perdu la vie à cause d’une balle analousienne qu’il avait reçue un matin, alors que Galen avait quinze ans. Galen l’avait enterré dans la fosse commune creusée après ce combat, avait endossé les armes de son père et était parti pour la bataille suivante. Il ne le sut pas, mais une semaine

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