Le chaos
254 pages
Français

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Description

La conclusion
Maintenant que Juri exerce le pouvoir et que tout n’est plus que chaos, Lela plonge
dans les profondeurs de l’enfer pour libérer Malachi des créatures qui attendaient depuis des décennies l’occasion de prendre leur revanche. Mais la juge a sa propre façon de faire les choses, et Lela doit accepter de collaborer avec Ana, la nouvelle capitaine, qui elle aussi a des raisons toutes personnelles de se lancer dans cette aventure. Ensemble, elles infiltreront le royaume le plus horrifiant qu’elles aient encore jamais vu dans l’univers de la Terre des ombres : le territoire aride sur lequel règnent les Mazikin.
Les enjeux ne pourraient être plus élevés, et Lela doit accepter l’aide — et l’amour — de personnes qu’elle connaît à peine ou en qui elle n’a pas encore vraiment confiance. Au fil de renversements d’alliances et de loyautés, elle se rendra compte que celui qu’elle est venue sauver n’est pas la seule personne qui a besoin d’aide. Lela saura-t-elle trouver la force de mener le combat jusqu’au bout?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 janvier 2019
Nombre de lectures 4
EAN13 9782897868659
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2014 Sarah Fine
Titre original anglais : Chaos : Guards of the Shadowlands
Copyright © 2018 Éditions AdA Inc. pour la traduction française
Cette publication est publiée avec l’accord de Skyscape
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Traduction : Catherine Vallières
Révision linguistique : Daniel Picard
Correction d’épreuves : Myriam Raymond-Tremblay, Nancy Coulombe
Conception de la couverture : © 2014 Tony Sahara
Montage de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photo de la couverture : © Shutterstock
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89786-863-5
ISBN PDF numérique 978-2-89786-864-2
ISBN ePub 978-2-89786-865-9
Première impression : 2018
Dépôt légal : 2018
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet,
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion Canada : Éditions AdA Inc. France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750, Escalquens— France Téléphone : 05.61.00.09.99 Suisse : Transat — 23.42.77.40 Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Imprimé au Canada

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Pour Kathleen :
Nous avons commencé cette aventure en nous disant « Faisons-le ! ».
Eh bien, nous l’avons fait. Ce livre-ci est pour toi.
1
J ’avais choisi de mourir. Pendant que je me laissais tomber du haut de la falaise vers les rochers déchiquetés contre lesquels venaient se fracasser les vagues, je fermai les yeux et me laissai aller à rêver.
C’était une journée ensoleillée. Une brise agréable soulevait mes boucles rebelles. Le garçon qui avait à mes yeux plus d’importance que moi-même riait en me tirant contre lui tout en repoussant mes cheveux de mes yeux. Son sourire chaleureux adoucissait les traits sévères, magnifiques, de son visage.
Je t’aime , lui disais-je.
Je sais , répondait-il.
C’était ainsi que les choses auraient dû se dérouler.
Mais je n’avais jamais eu l’occasion de lui dire ces mots ; il ne les avait jamais entendus.
Du moins, jusqu’à maintenant. Mais j’allais lutter de tout mon corps et de toute mon âme pour enfin pouvoir lui ouvrir mon cœur. La bataille était déjà commencée.
— Lela, pourquoi tout ce mélodrame ?
La voix de Raphaël semblait provenir de l’intérieur de ma tête. Je vis apparaître du feu sur mes bras ; je n’eus ni le temps de crier, ni le temps de respirer. La brise fraîche de l’océan, l’obscurité, le grondement des vagues, le visage de Malachi dans mon rêve, tout disparut dans un silence assourdissant, dans un vide aveuglant. Je heurtai la pierre lisse et glissai de quelques mètres avant de m’écraser contre ce qui me sembla un mur de brique. Je ressentis des pointes de douleur dans mes membres pendant que je m’accroupissais, appuyant mes paumes contre le marbre froid. Je clignai des yeux et cherchai mon souffle, puis levai la tête et vis Raphaël, les ailes déployées, une lumière brutale émanant de sa peau.
Il semblait… agacé.
Je souris amèrement.
— Je me doutais bien que tu ferais peut-être quelque chose du genre.
Il leva les yeux au ciel.
— Tu n’avais vraiment pas besoin de me tester.
— Sauter en bas de la falaise me semblait la manière la plus rapide et la plus efficace d’aller droit au but. J’ai un objectif. La juge a elle aussi un objectif ; tu viens tout juste de me le prouver. Tu aurais pu me laisser m’écraser sur ces rochers. Sans ton intervention, je serais maintenant en train d’essayer de pénétrer tant bien que mal dans la cité sombre par les Portes du suicide.
— Tu aurais pu en discuter avec moi au lieu de céder à tes caprices.
Je me levai. J’avais les muscles endoloris. Cette morsure à mon cou me picotait atrocement. Une gentillesse de Juri, l’odieux Mazikin qui portait maintenant le plus beau déguisement imaginable : le corps de Malachi. Il avait toute la force et tout le savoir de Malachi. Et tous ses souvenirs. Il était maintenant déchaîné et faisait des ravages dans le monde des vivants. Je savais que j’aurais dû y voir. Après tout, c’était mon travail de l’arrêter, de protéger les personnes innocentes qu’il ne demandait qu’à tuer. Mais mon cerveau meurtri ne pensait qu’à Malachi, qu’à son âme. Laquelle, autant que je sache, était maintenant prisonnière de l’infernal royaume des Mazikin. Ces derniers avaient clairement énoncé à plusieurs reprises qu’ils ne souhaitaient rien de plus que de faire souffrir Malachi. Quant à moi, rien ne m’importait plus que de le libérer.
— Désolée d’être si émotive, claquai-je. J’aime plutôt bien Malachi.
L’expression de Raphaël se radoucit.
— Je sais.
La lumière autour de lui s’estompa, l’éclat de ses ailes dorées diminua au point de disparaître complètement.
— Eh bien, nous y sommes, termina-t-il.
Nous y étions. À l’intérieur du sanctuaire. Au-dessus de moi, le soleil filtrait par les vitraux aux motifs complexes, sur lesquels je reconnaissais maintenant des scènes de la campagne à l’extérieur de la cité sombre. Des montagnes, des océans, des champs. Des anges. Et, sur le pourtour de ces vitraux, deux hyènes au large poitrail couvert d’une fourrure brune et de taches noires, dont les crocs dégoulinant de sang étaient bien visibles dans leurs gueules souriantes. Je frissonnai et détournai le regard.
— La juge acceptera-t-elle de me recevoir ?
Je me tournai au bruit d’énormes portes qui s’ouvraient toutes grandes. Raphaël rigola.
— Voilà ta réponse.
Mon cœur se mit à battre vivement. Je sentais le pouvoir puissant de la juge qui irradiait de l’entrée et tourbillonnait autour de moi. Un pouvoir froid et meurtrier. En faisant un pas vers la salle d’audience, mes jambes cédèrent sous moi, et je passai mes bras autour de la colonne la plus près pour me retenir de tomber.
— Je te guérirai lorsqu’elle aura décidé de ce qu’elle veut faire de toi, dit Raphaël.
Je jetai un coup d’œil à la colonne, plus précisément à la tache de sang que j’avais laissée sur sa surface de marbre luisant.
— C’est bien.
À pas maladroits, m’arrêtant par instants, je me rendis à la porte et m’avançai dans l’allée de la salle en laissant mes yeux s’habituer à la luminosité permanente de l’endroit. Une rangée de gardes inhumains au physique imposant se tenaient au garde-à-vous de chaque côté de moi. La dernière fois, ils n’avaient pas daigné me regarder de leurs yeux qui brillaient comme des bijoux, mais, cette fois-ci, certains d’entre eux m’observaient avec suspicion. Avec suffisance, aussi. Et avec une certaine forme de respect. Je me concentrais de toutes mes forces pour ne pas tomber à plat ventre par terre. C’était difficile, car après avoir été mordue par Juri, j’avais perdu presque toute sensation dans ma jambe gauche et je commençais maintenant à ressentir un engourdissement semblable dans mes deux bras. Je devais ressembler à un zombie ; j’avançais en titubant, ma botte gauche couinant lorsque je traînais mon pied derrière moi. Cependant, dès que je vis la silhouette de la femme qui m’attendait à l’extrémité principale de la pièce, mes pas devinrent un peu plus fermes. J’étais venue ici pour une seule et unique raison : faire un pacte avec la juge.
Une fois de plus.
Ses yeux étaient aussi noirs que sa toge, mais sa peau était d’un brun riche et chaud. Elle ressemblait tellement à Diane, ma mère d’accueil, que je ne pouvais m’empêcher de penser à celle-ci, qui constituait ma seule famille. J’espérais ne pas l’avoir vue pour la dernière fois. Et j’espérais qu’elle était en sécurité. Si Juri s’en prenait à Diane, je ne me le pardonnerais jamais.
La juge sourit, révélant ses dents blanches luisantes.
— Bienvenue à nouveau, Lela. Je vois que Malachi et toi affectionnez tous les deux les entrées théâtrales.
Je pris une bonne respiration, puis j’entrai dans le vif du sujet. Inutile d’attendre, considérant qu’elle lisait probablement dans mes pensées.
— Vous devez m’envoyer à sa recherche.
Son sourire s’élargit.
— Et que me donneras-tu en échange de cette faveur ? Au strict plan administratif, tu t’es rendue coupable de désertion. Tu as abandonné ton unité sur le terrain au moment le plus crucial.
— Je vous donnerai tout ce que vous voudrez. Je vous en prie .
Je fermai les yeux pendant que des images de Malachi se bousculaient dans ma tête, mais au lieu de me le représenter par une journée ensoleillée, je vivais un cauchemar. Le corps arqué, les muscles tendus au point d’éclater, les yeux bien fermés, il se débattait pour que son âme ne s’évade pas de son corps.
Une secousse électrique me parcourut la peau lorsque la juge me releva le menton de l’un de ses longs ongles violets. Son regard s’ancra dans le mien.
— Je te le redis une fois de plus, tu n’as aucune idée de l’adversaire à qui tu te mesures, dit-elle doucement.
Je faillis m’étouffer de peur.
— C’est ce que vous vouliez, n’est-ce pas ? C’est votre plan depuis le début.
Un regard de prédatrice apparut dans ses yeux.
— Ce sont tes choix qui t’ont amenée ici. Il en est de même pour Malachi.
Une rage monta en moi, occultant temporairement mes engourdissements.
— Il n’a toujours fait que vous servir. Il faisait son travail.
— Ah oui ? J’avais l’impression qu’il te servait, toi .
Je me sentis défaillir ; il me sembla soudain que la seule chose qui me retenait encore debout, c’était cet ongle violet courbé sous mon menton. Juri lui-même m’avait tenu le même discours : Malachi se consacrait tellement à me protéger qu’il en avait oublié d’assurer sa propre protection. C’était ce qui avait permis aux Mazikin de se procurer leur meilleure arme possible :

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