Le grenat du Cardinal
103 pages
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Le grenat du Cardinal , livre ebook

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Description

"Si vous avez envie de vous plonger dans une romance intimiste, d'un récit doux et pas vraiment cartésien, ce roman est fait pour vous". La Voix du Nord



Marie a un secret, celui de la naissance de son fils, Nicolas. Mais, voici que les circonstances l'obligent à divulguer ce qu'elle a caché pendant plus de vingt ans : le père de son fils ne serait autre que le Cardinal de Richelieu.

Avec une bague ancienne pour preuve de l'incroyable passage temporel, Nicolas, armé du journal de sa mère, va plonger dans l'histoire d'amour de celle-ci avec cet homme légendaire.

Vingt-quatre ans plus tôt, Marie, gardienne au musée du Louvre, découvre par une nuit de pleine lune un homme ressemblant à Son Éminence. Il en a l'allure mais également les expressions et les manières. Dans un étonnant huis-clos, cet homme dévoile ses multiples facettes.

Le grenat du Cardinal est un roman riche, drôle, émouvant et enlevé confrontant un homme du XVIIe siècle à la modernité. D'une plume brillante, érudite et légère, Marine Wartel nous conduit dans le sillage de Richelieu et nous plonge dans une histoire d'amour singulière et une quête de vérité sur l'identité d'un père.



"La plume de l'auteure est drôle et le style confère un charme évident au roman." Quatrième de couverture (chroniqueuse littéraire)

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2021
Nombre de lectures 4
EAN13 9782491996239
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

COLLECTION LITTÉRATURE CONTEMPORAINE
Éditeur : Les éditions d’Avallon
Photo de couverture : Pixabay Composition du livre : Les éditions d’Avallon ISBN papier : 9782491996154 ISBN numérique : 9782491996239 Distribution papier : Sodis Distribution numérique : Immateriel ère 1 édition Dépôt légal : janvier 2021 © 2020 Les éditions d’Avallon
Le grenat du Cardinal
Marine Wartel Le grenat du Cardinal roman
À feu mon romantique Papa ; Puisse-t-il avoir retrouvé le Temps Perdu… À mon époux, tout de vivacité, chaleur et fulgurances. À mes Guides Spirituels, Famille d’Âme jamais avare de signes…
P rologue Ma mère m’a toujours dit que j’avais les yeux de velours et les pommettes hautes de mon père. De cet homme, je n’ai jamais su grand-chose, sinon que lui et ma mère se sont connus dans le cadre de son emploi de gardienne de nuit et que leur histoire n’a duré que quelques semaines. Et puis, il est parti. Parti ou mort, ma mère est toujours restée évasive à ce sujet, du moins, jusqu’à ce dîner avec Monsieur Réault mon superviseur. À partir de là, tout est devenu… incroyable. * Je m’appelle Nicolas Dagon, j’ai vingt-trois ans et je vis avec ma mère, Marie, dans une petite maison à Chantilly, en Picardie. Depuis tout petit (je suis né en 1995), je baigne dans la culture classique ; châteaux, concerts dans des chapelles, balades sur des domaines jadis royaux et vacances à l’ombre de manoirs perdus dans le bocage… Il faut dire que ma mère est passionnée par son métier ; elle dit qu’elle connaît son musée aussi bien que le conservateur lui-même et qu’elle a en plus le privilège du silence lors de ses visites ce qui, da ns le cas du Louvre, est plutôt appréciable. Bizarrement, après un bac scientifique, j’ai en quelque sorte suivi ses traces et me suis orienté vers un master en restauration du patrimoine. Ça me plaît, ce travail pas à pas, ce calme, cette satisfaction d’avoir contribué à sauver une part de l’héritage de l’Humanité. Mais, d’un autre côté, de plus amples responsabilités au sein du cabinet ne me déplairaient pas et j’avoue volontiers que d’avoir invité mon supérieur à la maison faisait un peu partie d’une stratégie. De celle-là, et de l’autre, celle qui visait à donner à ma mère l’occasion de se trouver un jules (parce qu’avec ses quarante-cinq ans dynamiques, elle est encore très jolie). Et voilà pourquoi Alban Réault s’est retrouvé sur le pas de notre porte à vingt heures précises, un bouquet de lys à la main, arborant un costume un peu tarte et son large sourire sympathique. Quand ma mère lui a ouvert, il a rosi. Il faut dire que, même si elle n’est pas bien grande, elle est plutôt intimidante, Marie, avec ses longs cheveux bruns ondulés, l’allure très soignée, le regard vif et le mot choisi. Oui, je dis « Marie » à ma mère, non par ma nque de tendresse (elle m’a toujours choyé, presque trop, parfois) mais par habitude. Un jour – je devais avoir dans les quatorze ans – fatigué de l’entendre me donner du « mon fils » ou pire, « Monsieur mon fils », à tout bout de champ, je lui ai rétorqué « Oui, madame ma mère », et puis comme elle n’avait pas eu l’air de percevoir l’aigreur dans mon ton, je suis passé à « mère », et puis à « Marie », tout simplement. Cette fois-là, elle avait tiqué, levant le nez de son livre, un peu blême. Et puis, décidant manifestement de considérer la manœuvre langagière comme un signe d’émancipation, elle avait haussé les sourcils avant de se replonger dans sa lecture et puis voilà. Par la suite, le mode d’adresse était resté, se tei ntant petit à petit d’affection à mesure que je quittais l’âge ingrat. Aujourd’hui, cette manière de l’appeler fait écho à notre interaction taquine, elle, avec ses manières un peu à l’ancienne malgré son dynamisme de femme moderne, et moi, forgé par l’autorité monoparentale et la tendre attention dont elle a toujours fait preuve à mon égard. Mais, ce soir-là, elle avait eu ce regard réprobate ur que je lui voyais parfois quand je lui demandais si elle trouvait tel ou tel professeur, guide-conférencier ou quidam dans la rue séduisant. Les yeux d’abord étrécis face aux fleurs, Marie m’a fusillé du regard derrière le dos de mon patron, et puis nous nous sommes installés pour boire l’apéritif. Monsieur Réault a beaucoup parlé. Marie a souri poliment mais j’ai bien senti qu’elle n’aimait pas la manœuvre : tout le temps du dîner, elle n’a pas cessé de triturer sa bague, celle qui ne la quitte jamais, à tel point que mon superviseur a fini par la remarquer… e — Quel ravissant exemple de l’orfèvrerie du XVII … Où avez-vous eu cette belle pièce ? Il est comme ça, Alban : quand on touche à son domaine d’activité, il manque singulièrement de tact. — On…onme l’a offerte. Marie a la voix blanche. Elle ne rend pas son souri re à Alban quand celui-ci enchaîne en se resservant de la salade : — Un gage d’affection, sans nul doute… Ma mère rougit, muette, et je la vois qui s’agrippe à son bijou comme si sa survie en dépendait. Mais là, Alban Réault demande en s’essuyant minutieusement les mains sur sa serviette :
— Puis-je y jeter un œil ? Les pièces ornementales, c’est un peu mon dada… La requête est sans malice et Marie est piégée. Elle qui ne s’en sépare jamais est bien obligée par politesse de faire glisser la bague de son doigt et de la tendre à Alban Réault. Assis à côté de lui, je regarde cet objet que je co nnais sans l’avoir jamais vraiment observé : anneau de vermeil ouvragé gravé de motifs de plumes et cabochon de grenat serti de minuscules brillants. C’est un bijou orgueilleux, très loin du caractère de ma mère, et il semble plutôt avoir été fait pour un homme. Un homme élégant aux mains fines certes, mais un homme tout de même. — Oh… souffle Monsieur Réault, tout à son examen. Il y a…une gravure à l’intérieur… Des initiales, peut-être ? Ce serait inhabituel, pour l ’époque, mais…ah, mais oui, si, c’est un monogramme… il est un peu effacé, hélas… attendez, je vois un A… un C… et un R ! Mais… et… et là… ? Marie et lui ont pâli de plusieurs tons et c’est en tremblant imperceptiblement que mon supérieur rend son bien à ma mère avant de prendre précipitamment congé. Je comprendrai pourquoi le lendemain lorsqu’il m’appellera dans son bureau. * — Nicolas, mon garçon… Vous êtes un bon élément et j’apprécie autant votre travail que votre personne. Je sens bien qu’il est chamboulé, alors je coupe co urt aux détours et lui demande d’en venir au fait. À contrecœur, il s’exécute. — Nicolas, je suis navré de vous dire ça, mais cette bague que votre mère porte… eh bien, ce n’est pas une réplique. J’ouvre des yeux comme des soucoupes. Il enchaîne : — Et… à moins d’en avoir hérité, je ne vois pas bien comment elle aurait pu entrer en possession d’une pièce d’une telle valeur. Je tombe des nues. J’ai toujours connu Marie avec cette bague au doigt. Peut-être l’a-t-elle reçue à la mort de mon oncle, en même temps que la petite maison où nous habitons ? Il était historien, cela pourrait coller… Je défends ma mère tant bien que mal, mais le doute s’insinue en moi, le même qui semble tarauder Alban Réault : et si ma mère, gardienne de musée, était aussi pilleuse de réserve ? — Mon garçon, si votre oncle a possédé ce bijou, il y en aura des traces écrites,officielles. Pour acheter ou transmettre un tel objet, une transaction en bonne et due forme est absolument impérative ! Je tique :un tel objet? Réault soupire, retourne le livre qu’il tenait ouvert sur son bureau et me fait signe d’approcher. — Nicolas, ces armes vous sont-elles familières ? Je jette un œil au papier bible, aux taches qui mouchettent l’image et sa légende. Là, au milieu de la page s’étale des armoiries qui ne me sont pas in connues : le galero – ce large chapeau des cardinaux – qui surplombe une couronne ducale et un blason d’argent à trois chevrons de gueules. Ce sont celles du Cardinal-Duc de Richelieu. Je demande en quoi cela concerne notre affaire, alors Alban Réault rétorque un peu vivement : — Vous souvenez-vous duchiffre, ces initiales entrelacées apparaissant dans la bague de votre mère ?A.C.R.? Eh bien, juste à côté, se trouvait gravé ce blason – je sais, c’est plus que rare pour l’époque, mais le fait est – et ces deux marques me portent fortement à croire que le bijou en question, d’ailleurs pourvu d’une facture qui exclu t toute contrefaçon… a appartenu àArmand Cardinal deRichelieu, premier ministre de Louis XIII. * Ce soir-là, en rentrant chez nous, je devais avoir une drôle de tête, parce que Marie m’a regardé d’un air anxieux. J’ai tourné et retourné la manière d’aborder le sujet durant tout le repas et enfin, quand ma mère s’est versé une tisane pour aller s’asseoir au coin du feu, j’ai trouvé le courage de venir lui parler. Elle a levé les yeux de son livre et les grandes prunelles vertes sous les mèches brunes m’ont paru plus pâles que d’ordinaire. J’ai commencé doucement, en m’asseyant près d’elle, lui demandant si elle voulait me parler de cette bague qui avait tant frappé mon supérieur. Marie soupire, ferme son livre d’un coup sec et, penchant la tête, me regarde avec une sorte de reproche peiné. — Quel besoin avais-tu d’inviter ce type chez nous, Nicolas ? Je ressens l’isolement dans lequel elle s’est cloîtrée toute sa vie, ce presque « célibat consacré » qui m’inquiète pour la suite, quand je partirai de chez nous. Alors, irrité, j’attaque, rétorquant que ce n’est pas la faute d’Alban si elle a des choses à cacher. La réplique fuse, acerbe : — De quoi m’accuse-t-il, au juste, hein ? De m’être servie dans les réserves du Louvre, c’est ça ?
Ou bien d’avoir fricoté avec un receleur. Je le pense, mais le lui dis moins brutalement, avec une phrase en suspens comme « ou alors qu’un compagnon peu honnête te l’aurait offerte ? Peut-être même mon père, qui sait ? ». Les yeux de Marie sont soudain submergés, débordant de larmes énormes. Je ne l’ai jamais vue comme ça. Ça me choque… Je crois que je balbutie quelque chose du genre « Maman, mais qu’est-ce-que tu as ? » Et soudain, elle lâche ces mots qui bouleversent ma vie : — C’est ton Père qui me l’a offerte, effectivement. Il me l’a donnée au moment de me quitter, en souvenir de lui, pour nous lierpar-delà les siècles. * Mais qu’est-ce-qu’elle me raconte ? Elle n’est jamais aussi grandiloquente… ni aussi émotive. Et là, avec ses grands yeux mouillés et ses joues rosies, elle parle de… desiècles? Je ne comprends rien. Je croyais plonger dans une sordide enquête policière, et voilà que… que quoi ? Je me lève, fais quelques pas. Je crains pour la santé mentale de ma mère. Est-ce qu’elle s’est construit un mensonge pour couvrir le vol, est-ce que… est-ce-que ma naissance a quelque chose de traumatique ou de honteux pour qu’elle ait élaboré une histoire de science-fiction autour ? Je me rassieds, mon air raisonnable plaqué sur le visage et j’exige : — Maman. Dis-moi la vérité.
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