Le Masque de loup
144 pages
Français

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Le Masque de loup , livre ebook

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Description

17eme siècle, Château de Vaux le Vicomte


Une calèche s'arrête et j'en sors, fatiguée du voyage.


Je m'appelle Grace Fouquet et j'ai 16 ans. C'est ici que va commencer mon histoire. Mon père est le surintendant des finances de Louis XIV et il m'a fait venir pour me présenter mon futur époux.
Tout cela semble simple, dit comme ça, et pourtant une autre rencontre va tout bouleverser.


Je vais aller jusqu'à enfreindre les règles et m'enfuir avec cet homme au masque de loup pour rejoindre un monde qui m'est inconnu et que je n'imaginais même pas.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juillet 2014
Nombre de lectures 57
EAN13 9782365405843
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Le masque de loup
Du même auteur aux Editions Sharon Kena Angélia, les amants maudits Sang-mêlé Le clan de la nuit tome 1 Oméga tome 1 J.A. Curtol Le masque de loup
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article L.122-5, d'une part, que les « co pies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destiné es à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citat ions dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduct ion intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er
de l'article L. 122-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionné e par les articles 425 et suivants du Code pénal. » ©2014 Les Editions Sharon Kena www.leseditionssharonkena.com
Je tenais a remercier tout particulièrement Tatiana et Angélique pour leur soutien pendant l'écriture.
Prologue Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11 Chapitre 12 Chapitre 13 Chapitre 14 Chapitre 15 Chapitre 16 Chapitre 17 Chapitre 18 Chapitre 19 Chapitre 20 Chapitre 21 Chapitre 22 Chapitre 23 Chapitre 24 Chapitre 25 Chapitre 26 Chapitre 27 Chapitre 28 Chapitre 29 Épilogue
Table des matières
Prologue Jamais je n’aurais imaginé que l’amour et la passion pouvaient exister réellement. Jamais je n’aurais pu croire que ma propre famille ferait de moi un paria. Jamais, enfant, je n’aurais imaginé ma vie ainsi… Ne pleure pas, mon amour. C’est fini. Jamais plus je ne le laisserai te faire du mal.  Darkan… Qu’allons-nous faire, maintenant ? On ne peut pas rester ici…, soufflai-je, au désespoir. Je vais le défier, Grace, me répondit-il, sûr de lui. Et si tu ne gagnes pas ? Vous vous demandez certainement comment moi, Grace Fouquet, la fille d’une haute figure du royaume de France, j’en suis arrivée à devenir une fugitive. Je vais vous conter mon histoire, celle de la comtesse déchue de Vaux-le-Vicomte. Mais, pour cela, revenons quelques mois auparavant, lorsque je possédais encore l’innocence de mes seize ans.
Chapitre 1 La calèche s’arrêta enfin et je soupirai. Je devinai mon valet et cocher, Victor, en train d’installer le marchepied. Quand ce dernier m’ouvrit la porte, je saisis délicatement les flots de ma robe et m’extirpai tant bien que mal de la voiture. Je découvris alors l’endroit où j’allais vivre désormais. Le château de Vaux-le-Vicomte ! Il était à l’image de mon père : fier, arrogant et démesuré, l’inverse même de ma personnalité. J’étais douce, timide, calme et peu sûre de moi. Je tenais certainement de ma mère, une des quelconques maîtresses de mon père, une femme dont je ne connaissais ni le visage ni le nom. L’Histoire ne fait pas de place aux femmes à cette époque. Un jour, cette démesure causerait des soucis à mon père, dans ses relations avec le grand roi Soleil ; mais cela, c’était une autre histoire. Revenons donc à mon arrivée au château. Nicolas Fouquet, surintendant des finances à la cour du roi Louis XIV et accessoirement mon père à ses heures perdues, m’avait fait venir de province pour me présenter à celui auquel j’étais promise depuis un certain temps maintenant, un certain duc dont j’avais oublié le nom, à peine avait-il été prononcé. Un excellent parti, soyez-en certains, mais le destin est parfois très surprenant et, comme toute jeune femme qui se respecte, je rêvais de l’amour avec un grand A. Perdue dans mes pensées et mes rêveries, je posai le pied sur le plat de la marche et m’emmêlai de façon peu gracieuse dans les flots de mon volumineux jupon. Ce geste, très maladroit qui m’aurait valu moult moqueries si j’étais tombée, fut rattrapé très galamment par mon cher Victor. Ce vieux bonhomme bourru me considérait comme sa fille, même s’il ne voulait pas trop le montrer. Il était toujours là pour rattraper mes bêtises avec le protocole ; car, comme toutes les jeunes filles de mon âge, j’avais tendance à me rebeller et à vouloir ma liberté. Une fois les deux pieds sur les pavés bien fermes, je clignai des yeux pour m’habituer à la forte luminosité de l’après-midi. En effet, j’étais partie de la résidence secondaire de mon père, dans la belle province d’Avignon, aux environs de minuit, la veille ; et je n’avais pas vu le jour depuis. Quelques secondes plus tard, mes yeux, enfin habitués à la lumière, je constatai amèrement que personne, hormis ma vieille nourrice, ne m’attendait. Non que je m’attende à un accueil en grandes pompes ; mais mon cher père, que je n’avais pas vu depuis plus d’une année complète, aurait pu se libérer pour venir embrasser sa fille ! Oh, Grace, comme tu as changé ! Tu es devenue une magnifique jeune femme ! s’exclama ma nourrice. Merci, tante Jeanne, dis-je en souriant, touchée. Enfant, j’avais pris l’habitude de l’appeler « tante » à défaut d’un autre titre pour lui montrer mon affection. Appellation qu’elle avait fini par accepter avec le temps. Après une brève visite du château, je rejoignis mes appartements. Contrairement au reste de la demeure, ces derniers étaient plutôt sobres et raffinés, pour mon plus grand bonheur. Je me perdis alors dans la contemplation de mes quartiers. Ils étaient composés de trois pièces principales. Un cabinet de toilette plutôt luxueux pour l’époque, car il possédait une baignoire et deux lavabos taillés dans un marbre clair ; le mobilier restait simple, mais tout en matières nobles : marbre et bois précieux. Je me risquerais à dire que c’était de l’acajou, car sa couleur quelque peu rougeoyante était tout à fait caractéristique. Une partie salon me permettait de recevoir en toute intimité des amies. Ici aussi les meubles étaient simples, mais toujours d’une sobriété suintant la richesse. En effet, les montants des fauteuils et des sofas étaient encore de ce bois brun-rouge si reconnaissable et les assises étaient recouvertes d’un velours noir profond. Très élégant, je devais bien l’avouer, et ces couleurs me plaisaient beaucoup ; mais cela ne m’enlèverait pas l’amertume de n’avoir pas été
accueillie par mon père. Il y avait enfin la partie chambre où je pouvais me reposer ou me changer, sans risquer d’être importunée. Là aussi, le lit à baldaquin, les armoires et le paravent étaient en bois d’acajou. Quant à mes draps, ils étaient en soie blanche et le couvre-lit en velours pourpre. Je pouvais m’estimer heureuse car, connaissant la personnalité expansive et exubérante de mon père, j’aurais pu avoir bien plus désagréable comme environnement. Un bruit sourd me sortit de ma rêverie. Je ne m’étais pas rendu compte de la longueur du temps passé dans mes pensées. Je ne me souviens pas même de m’être assise dans l’un des fauteuils de mon salon privé. J’avais dû m’y assoupir à cause de la fatigue causée par le voyage. Entrez, dis-je d’un ton monocorde. La porte s’ouvrit lentement sur Jeanne. Elle avait l’air paniquée et fâchée. Que vous arrive-t-il, tante Jeanne ? Vous avez l’air totalement bouleversée. Grace, comment oses-tu poser cette question ? s’écria-t-elle, outrée. Pardon, mais je ne vous comprends pas, ma tante.  Ton père est très gêné ; car cela fait une demi-heure que tu aurais dû descendre pour l’ouverture du bal masqué en ton honneur ! Et toi, tu n’es même pas prête ! J’avais totalement oublié le bal ! Tante Jeanne, s’il vous plaît, aidez-moi à me préparer. Bien sûr, Grace, déshabille-toi. Je vais préparer ta tenue. Je me précipitai dans ma chambre et dépliai en hâte le paravent, avant d’entreprendre de retirer mes couches successives de vêtements de voyage. Alors que je me débattais avec le laçage de mon corset, Jeanne arriva pour me venir en aide. Elle retira celui-ci, puis mes sous-vêtements, sans ménagement, et je me retrouvai nue comme un vers. Elle avait beau être ma nourrice depuis ma plus tendre enfance, je n’avais jamais pu m’habituer à cette impudeur qu’elle m’imposait souvent. Je me hâtai alors d’enfiler culotte et corsage en dentelle fine. Jeanne m’aida à passer plusieurs jupons fluides qui donneraient un beau volume à ma tenue. Enfin, je découvris la robe que j’allais porter ce soir : elle était de couleur lavande, fluide, longue et ornée d’élégantes perles nacrées. Elle me plaisait beaucoup ainsi ; mais, comme l’exigeait le protocole, Jeanne ajouta un corset rose pâle brodé de dentelles. D’un commun accord, nous décidâmes de laisser mes cheveux roux lâchés et de n’y piquer que quelques fleurs et rubans. Il ne me resta plus qu’à placer le masque de dentelle mauve que me tendait ma nourrice et je fus prête. Je me regardai rapidement dans le miroir de ma coiffeuse et découvris avec émerveillement que le masque donnait l’impression qu’un papillon s’était posé sur mon visage. C’était magnifique, j’en restai bouche bée un instant, avant que Jeanne ne me ramène à la réalité en m’entraînant vers la porte…
Chapitre2 Ma fidèle nourrice m’abandonna en haut de l’escalier qui descendait vers la salle de bal. Je respirai profondément et entamai une lente descente des marches, durant laquelle je fus stupéfaite de découvrir le grand nombre de personnes que mon père avait invitées en mon honneur. Mon regard s’attarda plus particulièrement sur un homme. Plus grand que la plupart des personnes de l’assemblée, ce ne fut pourtant pas sa taille qui attira mon attention, mais son masque. Un masque de loup, noir, sombre et effrayant qui, pourtant, m’attirait étrangement et inexorablement… Curieuse comme je l’étais, j’aurais voulu savoir qui se cachait sous ce loup ; mais le principe même du bal masqué était justement de ne pas forcément savoir avec qui l’on dansait. Je descendis les trois dernières marches et plaçai ma main gauche dans la droite ouverte de mon père qui referma ses doigts autour des miens, en annonçant haut et fort mon arrivée à ses convives. Comme l’exigeaient les convenances, il embrassa le dos de ma main avant de m’entraîner au centre de la piste de danse. J’esquissai une révérence et replaçai ma main dans celle de Nicolas Fouquet. Je pouvais reconnaître mon père entre mille car, depuis mon enfance, il portait toujours le même masque. Ce dernier représentait les ailes d’un aigle noir. Mon père entama les pas de cette valse lente, dès les premières notes de musique, et je le suivis. Je n’aimais pas particulièrement laisser la main à mon cavalier, mais je n’avais guère le choix. Les règles sont les règles et ce sont les hommes qui mènent la danse, je devais m’y plier. Je n’étais plus une enfant qui pouvait se permettre ce genre d’impasse, sans être ennuyée par la suite. Nous tournoyâmes quelques minutes seuls, avant que la musique ne change et que d’autres couples nous rejoignent. Mon père m’accorda encore une danse avant de s’éclipser, sans omettre de me rappeler le rendez-vous de minuit avec mon futur époux. Je devais retrouver mon père et ce fameux Duc « Machinchose » dont je n’arrivais pas à retenir le nom sur la terrasse sud. Mais, en attendant, je pouvais profiter du bal et m’amuser comme je le souhaitais. Comme toute jeune femme de seize ans, je sautai sur l’occasion pour m’amuser et faire la fête. Comme la musique actuelle – sur laquelle je n’avais pas pu danser – se terminait, je me mis en quête d’un cavalier pour la suivante et je trouvai vite mon bonheur. En effet, Nicolaï, un ami d’enfance avec lequel j’avais partagé nombre de jeux depuis mon plus jeune âge, était assis sur les marches du grand escalier et avait l’air de s’ennuyer. Je me dirigeai alors vers lui d’un pas ferme et bien décidée à le sortir de son ennui. Nicolaï était pour moi comme un grand frère, d’un an plus âgé que moi. Il m’avait toujours protégée des autres enfants et parfois même des adultes. Plus d’une fois, il avait payé à ma place pour des bêtises qu’il n’avait pas faites. Nicolaï, appelai-je gaiement en arrivant à sa hauteur. Grace ! Comme je suis content de te voir ! s’exclama-t-il. J’ai cru que tu n’arriverais jamais à te libérer de ton père. Ne te moque pas, tu sais comme il est. Il veut me fiancer ce soir…, avouai-je. Cela devait arriver un jour ou l’autre, Grace…, me répondit Nicolaï, lucide. Je pouvais me permettre de lui confier mes craintes et mes appréhensions sans hésitation, car tout avait toujours été très clair entre nous. Nous n’étions que de très bons amis et cette amitié perdurait au fil des années, malgré les longues périodes pendant lesquelles j’étais en province et lui ici. Je savais que bientôt je devrais dire adieu à mon ami, car mon futur époux n’apprécierait sûrement pas une amitié telle que la nôtre.
N’en parlons plus. Viens danser ! proposai-je alors, sûre qu’il allait accepter. Non, pas ce soir, Grace. Je tombai des nues. Jamais encore il ne m’avait refusé une faveur. Vexée, je me détournai sans lui adresser la parole et rejoignis le coin opposé de la salle de bal. Alors que je marchais, luttant contre l’envie de me retourner pour voir si Nicolaï m’avait suivie, quelqu’un attrapa mon bras et me tira doucement sur la piste de danse. C’était une manière fort incongrue d’inviter une femme, mais je ne m’en plaignis pas car j’aimais l’audace qu’avait eue cet homme… J’attrapai le flot de ma robe et m’apprêtai à tournoyer, quand j’eus le réflexe de relever la tête pour découvrir mon partenaire. Quelle ne fut pas ma surprise de trouver en face de moi l’homme au masque de loup ! Je m’étais attendue à tout – même à Nicolaï – sauf à lui. En effet, je ne l’avais pas revu depuis ma descente des marches et j’en avais conclu qu’il avait dû partir ; mais visiblement je me trompais. Tout en commençant à bouger, j’observai mon cavalier. Il devait avoir environ vingt-cinq ans, il avait les cheveux d’un noir de jais et mi-longs ; une coiffure somme toute banale pour l’époque mais que j’appréciais tout particulièrement. Ses yeux, que le masque laissait apparaître comme ceux du loup, étaient d’un bleu sombre plutôt fascinant. J’avais envie de plonger dedans et de m’y noyer ; mais ce n’était pas des pensées convenables pour une jeune fille de bonne famille. Alors je les refoulai dans un coin éloigné de mon esprit. La musique changea et je m’apprêtai à me retirer pour laisser la place à une autre, mais l’inconnu me retint. Danse encore avec moi, Grace. Comment savez-vous qui je suis ? demandai-je, troublée et portant immédiatement la main à mon masque de papillon.  Tout le monde sait qui tu es. Nous t’avons tous attendue ce soir et vue descendre, me répondit-il d’une voix rauque.  Je suis désolée pour l’attente, mais une femme doit savoir se faire désirer, osai-je rétorquer. Effectivement, me murmura-t-il à l’oreille, d’une voix si pleine de mystère que j’en fus toute chamboulée. Qui êtes-vous ? demandai-je avec audace. Je suis l’homme au masque de loup, susurra-t-il toujours à mon oreille.  Enchantée de vous connaître, murmurai-je, ironique, au vu de la réponse qu’il m’avait donnée. Pas autant que moi… L’homme s’approcha de moi comme pour me murmurer à nouveau quelque chose au creux de l’oreille. Son souffle sur ma peau affolait mon cœur. Je n’avais jamais eu ce genre de réaction pour un homme. J’en étais effrayée et excitée. L’attrait de la nouveauté, peut-être, la sensualité de cet homme sûrement aussi. Alors que je m’attendais à entendre sa voix rauque, il mordilla le lobe de mon oreille. Surprise, je tentai d’étouffer le petit cri qui avait franchi mes lèvres, sans vraiment y parvenir. Par chance, personne ne faisait vraiment attention à moi. Sa morsure n’avait pas été désagréable, bien au contraire. Je me surpris même à en redemander intérieurement. Cependant, je souhaitais me comporter de façon digne et respectable ; alors je m’écartai légèrement de cet homme qui m’attirait tant. À quoi jouez-vous ? murmurai-je. Je ne joue pas, Grace, me répondit-il sur le même ton. Arrêtez, je vous prie… Donne-moi une raison valable pour le faire… Nous avions arrêté de tournoyer et nous nous tenions dans un coin de la piste de danse, pour ne pas gêner ni attirer l’attention sur nous. Je le fixai, ne sachant que répondre car, au fond de moi, j’aurais aimé qu’il continue. Son audace me plaisait et, grisée par l’ambiance du bal
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