Le Roi du Cacao
104 pages
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Le Roi du Cacao , livre ebook

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Description

Et si Cheikh Omar décidait d’acheter toute la récolte de cacao?
De passage en Suisse pour gérer ses affaires, ce gentleman ne s’imaginait pas s’inviter dans le monde du cacao. Mais sa fascination pour cet ingrédient et surtout les acteurs qui le manipulent pour le meilleur comme pour le pire ne va que grandir…
Que se cache-t-il derrière ce fruit des dieux qu’est la cabosse de cacao? Pourquoi cet or brun qu’est la fève de cacao ne se vend-il pas comme de l’or noir ? Qui sont ces planteurs qui survivent du cacao ? Pourquoi est-il bouleversé par l’authenticité de Leila?
De Zürich à la brousse ivoirienne en passant par Abu Dhabi et les États-Unis, il va tout mettre en œuvre pour prouver son amour et ce faisant découvrir des choses en lui qui étaient insoupçonnées.
Découvrez ce monde fascinant, coloré, surprenant du cacao et de ses intrigues.
Le Roi du Cacao est un récit qui met en avant la valeur humaine. Une illustration parfaite de la citation de Walt Disney : « Si tu peux le rêver, tu peux le faire ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 septembre 2019
Nombre de lectures 12
EAN13 9782379790522
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Alexandre Nervi
Le Roi du Cacao
ISBN 9782379790522
© Septembre 2019
Alexandre Nervi


À Carolina


« Si tu peux le rêver, tu peux le faire. »
Walt Disney


***
Diem perdidi pensa tout de suite Omar en apercevant la statue dans le salon de la division banque privée du Crédit Suisse au siège de Zurich. Le buste, sculpté dans du marbre blanc, trônait sur le rebord de la cheminée. Omar s’y approcha et lut le cartel.
« Titus, Musée du Capitole, Rome » Gallerie Dierking, Zürich.
Combien les récits de cet empereur romain, issu d’une famille très modeste et mort jeune, l’avaient fasciné durant son enfance ! Son père, Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nouaktin, le fondateur des Émirats arabes unis, aimait lui raconter comment Titus avait été le prototype même du bon prince dont la fonction avait transcendé et non corrompu.
– Omar ! s’écria une voix féminine qui provenait de derrière lui et qui vint le sortir de ses pensées. Quel plaisir de te revoir !
Il eut à peine le temps de se retourner que son amie d’enfance lui sauta dans les bras.
– Rebecca Ribeiro, dit-il en lui donnant une accolade. Quel bonheur d’être ici, ma chère ! Long time no see ! Tu es toujours aussi ravissante.
– Et toi, tu ne changes pas ! Suis-moi, allons dans mon bureau, nous y serons plus tranquilles.
Elle lui prit la main et le traîna avec enthousiasme à travers un dédale de couloirs. La banque avait complètement rénové l’intérieur de l’établissement qui contrastait fortement avec l’immeuble traditionnel aperçu de l’extérieur. Omar était resté au noir qui dominait l’atmosphère lors de ses visites précédentes. La décoration comportait des zones de communication et de nouveaux centres dans l’espace dans un ensemble haut en couleur.
– Tu as remarqué les belles pièces exposées dans la salle d’attente ? demanda Rebecca. Durant tout le mois de décembre, nous avons une galerie qui exhibe des sculptures et des peintures de Titus.
– Oui, incroyable, j’ai vu ça !
– Tu te souviens lorsque nous rêvions de transformer en bandes dessinées les anecdotes de cet empereur romain que ton père nous racontait ? demanda Rebecca en riant bruyamment.
– Oh là là, ça date tout ça ! répondit Omar en gloussant de plus belle.
– Je suppose que tu es encore féru de café ? demanda-t-elle au détour d’un corridor.
– Décidément, tu n’as pas changé, tu te rappelles toujours autant des détails relatifs aux personnes que tu côtoies.
– Cela fait partie de mon métier, Omar, dit-elle en lui souriant. Je vais nous en faire servir deux. Le dernier cru d’Éthiopie, le pays considéré comme le berceau du café, vient d’arriver. C’est une pure merveille produite à partir de deux types d’arabicas très différents qui révèlent des notes boisées et musquées inattendues.
Rebecca composa un bref numéro sur son téléphone et passa la commande. Omar constata une nouvelle fois qu’elle s’exprimait parfaitement dans la langue locale, le suisse allemand.
Conformément à son rang hiérarchique, Rebecca jouissait de son propre bureau. Elle avait opté pour une grande pièce dotée de généreuses baies vitrées qui donnaient aussi bien sur l’intérieur que vers l’extérieur, avec une vue plongeante sur la Paradeplatz de Zurich.
L’œil tombait spontanément sur un interminable meuble moulé dans de l’acier inoxydable. Sur ce plan de travail régnaient de manière minimaliste et épurée un écran vingt-huit pouces dernier cri, une lampe Artemide ainsi qu’une plaque signalétique en bois et laiton.
« Rebecca Ribeiro – Head of Private Banking Middle East »
Omar ne savait pas comment exprimer son admiration pour son amie tellement elle était profonde. Elle avait consenti des efforts considérables avant de se voir récompensée de sa position actuelle.
En face du monstre de métal se trouvait un espace pour recevoir, composé d’un divan, de deux fauteuils club et d’une table basse. Le regard d’Omar s’arrêta dans un premier temps sur la reproduction de Quand te maries-tu ? de Paul Gauguin, que Rebecca avait accroché au mur derrière le canapé pour accorder ainsi la couleur jaune et verte des coussins avec une partie du tableau. Puis, il observa la deuxième touche personnelle qui caractérisait l’atmosphère privée de Rebecca : une sculpture intrigante posée sur l’une des petites tables d’appoint. Il lut la notice.
L’homme qui marche d’Alberto Giacometti.
– L’éloge de la lenteur dans un monde qui va toujours de plus en plus vite, lui dit Rebecca en remarquant qu’Omar fixait l’œuvre d’art. Assieds-toi, je t’en prie, les cafés vont arriver.
Rebecca s’assit sur le canapé en face du fauteuil dans lequel Omar s’était installé.
– Merci ! Et je vois ici l’éloge de la folie ? lui demanda-t-il en montrant la toile et en laissant éclater un gros rire.
– Quoi ? Le tableau ou le mariage ? lui dit-elle en clignant de l’œil.
L’assistant de Rebecca fit discrètement irruption dans la pièce pour y déposer les cafés sur la table puis s’éclipsa de la même manière.
– Je faisais référence à la toile, reprit Omar en souriant. C’est l’œuvre picturale la plus chère au monde que le Qatar a rachetée pour trois cents millions de dollars en 2015 ! Et dire que le premier acquéreur s’était emparé de cette toile pour sept francs à la mort de l’artiste, c’est fou !
– Sacré bénéfice, en effet ! Cela dit, il s’appuie au moins sur quelque chose de tangible. Aujourd’hui, hélas , l’économie de l’irréel a pris le pouvoir.
Rebecca fit signe de la main à Omar de ne pas oublier son café posé sur la table. Omar s’avança pour saisir la soucoupe.
– Rebecca, plus-value dans le monde matériel ou immatériel, je m’en fiche, tant que je réalise un profit !
Omar avait terminé sa phrase en la fixant droit dans les yeux, les yeux grands ouverts.
– Je vois que tu n’as pas changé, Omar, toujours aussi porté par tes affaires. Mais, il n’y a pas que le fric dans la vie, mon ami. Goûte plutôt un de ces chocolats !
Elle prit l’une des pralines qui se trouvaient sur l’assiette. En même temps qu’elle la mettait délicatement dans sa bouche, elle poussa le plateau vers Omar.
– Et les amours, Omar ?
– Le calme plat, Rebecca. Mais, de toute façon, comme on dit, mieux vaut être seul que mal accompagné. Et j’ai passé l’âge pour les plans d’un soir. Je me concentre actuellement sur mes affaires et mon sport.
– Bon, alors ce n’est pas encore demain que tu me présenteras la princesse Al Nouaktin ! Tu ne vas tout de même pas finir vieux garçon ?
– Arrête, je croirais entendre mon frère.
– Au fait, comment va-t-il ?
– Toujours le même, fidèle à lui-même, dit Omar en détournant son regard.
– C’est quand même impressionnant. Mais pourquoi n’avez-vous jamais vraiment réussi à vous entendre tous les deux ?
– Ce n’est pas très important, Rebecca, dit Omar en esquivant la question.
– Mmm, tu m’en donneras des nouvelles, dit-elle en se léchant les doigts. C’est un chocolat noir soixante-quinze pour cent cacao d’origine mexicaine, exceptionnel et rarissime, qu’un de mes bons clients m’a offert. Il provient de fèves dites Porcelana , le top du top des cacaos. Porcelana signifie « porcelaine » en raison de la couleur blanche des fèves qui contraste avec la teinte brune des autres variétés. Tu verras en bouche, il laisse d’incroyables parfums fruités avec des pointes d’acidité qui rappellent même certains agrumes.
Omar dégusta à son tour un carré de chocolat, mais ne voulut pas s’éterniser sur cette histoire. Il avait hâte d’enchaîner la discussion.
– Ouais, il est bon ! En même temps, je n’y connais pas grand-chose en chocolat donc difficile de me prononcer. Bon, Rebecca, quand me présentes-tu la nouvelle Rebecca, le robot gestionnaire de fortune qui va doubler le rendement de mon portefeuille ?
– Je vois que tu n’as vraiment pas changé, tu es toujours aussi sarcastique, répondit-elle en riant. Et je vois que tu apprécies mes services !
– C’est évidemment de l’humour, Rebecca ! Mais, sérieusement, vous en êtes où dans ce domaine ?
– Aux robots-conseillers ou robo-advisers comme on les appelle, par lesquels passera la gestion du futur, la « finance 2.0 » .
En articulant ces derniers mots, Rebecca avait mimé les guillemets avec l’index et le majeur de chacune de ses mains et adopté une moue dubitative.
– Je te rassure immédiatement, Rebecca, cela ne concerne pas que la finance 2.0, mais le 2.0 dans tous les domaines, aussi inattendus que possible. Tiens, je viens d’en avoir justement un aperçu avec mon frère.
– Ah bon ?
– Oui, Mansour a racheté une équipe de football anglaise de première division.
– Je vois que monsieur ne se refuse rien.
– Eh bien, figure-toi que l’étude statistique révêt toujours plus d’importance également dans ce secteur et que le processus semble irréversible. Un gros club concurrent a même promu son chef analyste au rang de directeur sportif. Tu te rends compte, dans dix à quinze ans, un entraîneur de foot ne sera plus un spécialiste de football, mais un expert en management, parce que la technologie prendra les décisions footballistiques.
– Dans le secteur bancaire, ce n’est pas pour demain, Omar, expliqua Rebecca. Certes, des chatbots , ces robots qui discutent avec les utilisateurs, permettent déjà à certaines structures de traiter des demandes standards. Mais, pour la gestion plus complexe de portefeuilles, même avec l’élimination du facteur émotionnel, l’approche mathématique a montré ses limites. En effet, le calcul des rentabilités attendues est entièrement basé sur les données historiques, en prenant par exemple le rendement moyen sur les cinq dernières années. C’est évidemment la pire des choses à faire, puisqu’on présuppose ainsi que le passé va se répéter à l’identique. Je vois plutôt une approche hybride pour le futur.
– Rebecca, tu essaies de gagner du temps, mai

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