Liz
223 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
223 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Dark romance - Suspense - 480 pages (réédition du projet phénix)


Liz est progressivement rattrapée par un passé qu’elle pensait loin derrière elle. La disparition de Maud liée au spectre inquiétant de Vince la force à prendre des risques et à dévoiler sa véritable personnalité. Sa relation avec Alex est soumise à rude épreuve. Celui-ci se révèle dur et inflexible.


Résister à son attirance pour Max est alors de plus en plus difficile. En pleine tourmente, elle va devoir revenir là où tout a commencé. Saura-t-elle trouver la force nécessaire pour affronter ses démons, ou sera-t-elle contrainte de conclure de dangereuses alliances ?



Un passé trouble, une vengeance à accomplir et un avenir toujours plus incertain.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 37
EAN13 9782379610752
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LIZ – 2 – Sombre naufrage

Tome 2 – sombre naufrage

G.H.DAVID
Tome 2 – SOMBRE NAUFRAGE

G.H.DAVID


Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-075-2
Photos de couverture : Studio10Artur
Pawel Sierakowski
Playlist

Pour tous ceux qui veulent se plonger musicalement dans l’univers du livre, voici sa playlist.

Shaka Ponk – Wrong side
Bach – Passion selon saint Matthieu – Erbarme dich
Beyoncé – Back to black (Solo version)
Deadmau5 – Strobe
Emicka – Wicked game
INXS – I need you tonight
Keaton Henson – You
Trespassers William – Matching Weight
Of Verona – Dark in my imagination
Florence and the machine – Over the love
Princess Chelsea – The cigarette duet
The rolling stones — Sympathy for the devil
Pink floyd — Wish you were here
Pink Floyd – High hopes
Portishead – Glory box
Marylin Manson – Deep six
Yael Naïm – Toxic
Amber run – I found
« Ce qui importe à l'Homme ce ne sont pas les évènements survenus dans sa vie, mais seulement la répercussion de ces évènements dans sa conscience. »
Roman avec Cocaïne – M.Aguéev
Prologue

D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais trouvé ma place. Petite, je n’avais qu’un objectif et pas des moindres : survivre. Regarder autour de moi fut difficile : il n’y avait aucune comparaison possible. Tout ce que l’on pouvait posséder me faisait défaut, même la plus élémentaire nécessité. Du matériel au sentimental, mon quotidien était bâti de lacunes. Les quelques flashs qui remontent à la surface de mon inconscient, même brefs, sont insupportables.
Plus le temps passe et plus les réminiscences de mon passé sont floues, surtout celles concernant mon père. Je me souviens encore de sa vieille gabardine impeccable, de son chapeau de gangster qui cachait son visage. Mais je me souviens… je me souviens surtout de son pas lent au retour des bars le dimanche, la pression de sa main qui écrasait la mienne pour trouver la force de rentrer en titubant. Je n’ai pas oublié le parfum de la cigarette et les relents de l’alcool, ni ses doigts qui frémissaient au matin, quand il subissait l’effet du manque. Son existence était rythmée par la dépendance et la tristesse d’avoir perdu l’affection de ma mère. Le cœur lourd, il m’avait dit un jour : « Tu partiras, tu m’abandonneras toi aussi. »
Un soir, je l’avais entendu marmonner en bout de table. J’avais regardé l’heure, il était tard : deux heures et demie du matin. Il se tenait seul, face à un verre d’eau-de-vie, le regard perdu dans le vague. Soufflant la fumée, il avait tourné vers moi son regard d’ambre aux reflets mouvants, pareil au whisky que l’on fait tourner dans un verre. Il avait alors prononcé des mots sibyllins d’une voix éraillée : « Tu vois, Nanou, la vie ressemble à un chemin : parfois, on se tient à une fourche et il faut choisir sa voie. » Son doigt avait esquissé un schéma invisible sur la toile cirée encore sale, puis il avait ajouté : « Et moi, je suis là, à la croisée des chemins ».
Le lendemain, ivre comme à l’accoutumée, il ne s’était pas réveillé et je l’avais embrassé sur la pommette avant de quitter la maison pour me rendre au collège. Quand je suis rentrée en fin de journée après mes cours, il était parti. J’ai vaqué à mes occupations, comme si de rien n’était, j’ai mangé seule en regroupant quelques restes de pâtes, de pain sec et de yaourt nature. J’ai attendu encore, la tombée de la nuit, en suivant du regard le parcours des ombres au plafond, écoutant les rumeurs de la rue. J’ai fini par m’endormir à même la moquette de ma chambre, sursautant au moindre bruit.
Au matin, il n’était toujours pas revenu. Ce n’était pas dans ses habitudes, mais je connaissais ses mauvais penchants et les risques d’un excès mal maîtrisé. J’ai appelé la police, ils sont venus me voir, puis ils m’ont emmenée. J’ai demandé des nouvelles, je me suis inquiétée, j’ai eu peur, je me suis effondrée un instant.
Finalement, il fallait bien que la vie continue. J’ai d’abord été placée dans un foyer d’accueil en urgence, puis quelques jours plus tard, ma mère est venue me chercher. Je n’ai pas obtenu de réponse quant au départ de mon père. Plus personne n’a plus jamais revu Jack François Ribes. En définitive, il avait raison, nos chemins se sont séparés, mais ce n’est pas moi qui l’ai abandonné : c’est lui. Sur le moment, j’ai digéré, absorbé le choc. J’ai encaissé froidement sans rien dire en me disant qu’après tout, ce serait peut-être mieux ? Comment enrober l’insondable malaise, panser la profonde blessure, nommer ce qui ne peut être exprimé ?
Les enfants, tous les psys vous le diront, ne connaissent pas la colère. Ils n’identifient pas la violence de ce sentiment qui les consume et ne font pas le tri avec ce qu’elle provoque : la tristesse et l’effroyable sensation de solitude qui l’accompagne. Elle n’explose que bien plus tard, avec l’adolescence. Elle engendre une crise libératoire qui purge l’inconscient, comme la fonte des neiges fait naître des torrents.
Avec tout ce que j’avais enduré, la mienne fut si intense qu’elle m’a donné l’impression de plonger dans une eau glaciale et profonde. J’ai suffoqué, bataillé pour gagner la surface. Il m’a fallu ajouter à ce challenge la capacité à affronter le jugement des autres face à ma condition, faite de rage et de rébellion. Toute tentative pour bâtir une relation avec mon prochain se transformait en fiasco. Alors, j’ai poursuivi ma descente aux enfers, plongé dans l’underground de la société, là où les règles ne sont pas celles d’un état aveugle pourri par les conventions. J’ai rejoint une autre famille, avec d’autres valeurs, plus fiables et plus honorables parfois.
Aimer non plus n’était pas fait pour moi. Le destin ne savait que me blesser davantage, arrachant à mon cœur ses dernières désillusions. Peut-être parce qu’en avançant en âge, je recherchais à reporter mon affection pour mon père sur d’autres hommes. Je crois que je cherchais à combler le vide immense qu’il avait creusé dans mon ventre. Je pense aussi que paradoxalement, j’ai cherché à recréer cette situation d’inconfort et d’illégalité, cet environnement dangereux et glauque dans lequel avait germé mon existence. J’ai voulu aimer à nouveau des êtres brisés comme Jack, bardés de vices et de démons. Là aussi, il me fallut composer avec la mort : soit qu’elle me convoite, soit qu’elle me reprenne ce que mon combat lui avait arraché.
À survivre comme on fait la guerre, je ne compte plus les écorchures à mon âme, les sutures à mon cœur. Et je suis allée trop loin : la dernière blessure est un décès qui m’a sévèrement amputée. Depuis, je fonctionne comme une automate. La souffrance a provoqué un séisme, un électrochoc, un rejet. Pour tenter d’enrayer le processus, j’ai quitté Perpignan pour Toulouse. J’ai menti au monde et créé une identité de façade, ici je suis une simple étudiante, je vais en cours et travaille pour améliorer mon quotidien. J’ai même quelques amis à la fac, je déjeune au restaurant et assiste parfois aux soirées. J’en ai assemblé des engrenages, des systèmes simples pour cacher mon passé et ma personnalité cimentée de violence.
Hélas, il a suffi d’un grain de sable, un détail pour que tout déraille. Personne n’échappe à ce qu’il est. Le hasard existe-t-il ? Je crois que l’on paie tous, tôt ou tard, l’addition de ses péchés. Pour une obscure raison dont les détails m’échappent encore, ma meilleure amie a disparu : comme mon père et comme l’homme aux yeux de ciel dont je pleure l’absence. C’est une nouvelle amputation, je ne peux me résoudre à la fatalité. Mes bonnes résolutions volent en éclat, telle une fragile chrysalide sous laquelle se tord le papillon de nuit démoniaque, nourri par ma vindicte et ma colère. Je suis une image, une illusion, une bombe humaine.
Qui a œuvré en silence, le doigt sur le détonateur ? Qui a organisé cette disparition ? Qui sont ceux qui soufflent sur les braises du spectre de mes mauvais penchants ? Le diable chuchote à mon oreille que je suis faite pour les milieux hostiles, le combat, la révolte. Que dire et que faire quand l’ombre se confronte à la lumière ? Quand je me perds dans les ténèbres d’un sombre tunnel inondé par la peur, dans lequel monte le niveau de l’eau, ces flots de colère qui me rongent les os et me coupent le souffle ? Dois-je encore nager vers la lumière ?
Parmi les écorchés vifs, les plus chanceux saisissent une bouée de sauvetage, une main tendue ; ils affrontent la tempête et regagnent la terre ferme. Les autres n’ont pas d’alternative, ils livrent bataille contre d’invisibles prédateurs, avant d’être engloutis par une ultime lame de fond.

Je m’appelle Élisabeth Ribes.

Mon histoire est celle d’une âme entravée par ses liens, qui se débat pour échapper à la noyade.
Et la lumière fut

Liz

La salle est bondée. Des gens qui hurlent, de l’alcool, du deal partout. On nous bouscule, les garçons se mettent autour de moi pour me préserver des coups et Alex, qui me tient toujours la main, me serre les doigts. L’ambiance est très enfumée et les gens se pressent les uns contre les autres dans une excitation fébrile. L’obscurité des recoins et du fond de la salle contraste avec le flot de lumières vives et multicolores qui émane de la scène. Le public est vraiment très hétérogène : de jeunes étudiants, des types un peu trash sapés en treillis, des gothiques aussi… Nous nous installons près d’un grand bar improvisé et Max nous fait signe de patienter.
— On va se tenir là et commander à boire pour observer un peu la foule.
Au moment où il part, je le retiens par la manche.
— Attention aux buvards et autres joyeusetés.
Je fais un signe du menton à Alex.
— Partez à deux et ne laissez pas le temps aux verres de toucher le comptoir.
Je reste seule avec Lucas qui allume distraitement une cigarette.
— C’est gavé de peuple, on ne retrouvera jamais personne là-dedans !
Il a raison. Je ne sais même pas par quel bout commenc

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents