N oublie pas de laisser les clés
137 pages
Français

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N'oublie pas de laisser les clés , livre ebook

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Français

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Description

Les personnages de cette pièce, à lire autant qu'à voir, appartiennent au monde de l'entreprise et en partagent les valeurs et les objectifs jusqu'au moment de l'"accident" (la perte de leur travail pour deux d'entre eux). A partir de cet événement, un ensemble de mécanismes va se mettre en marche. Responsables, coupables, complices ou victimes ? Malgré la volonté et les désirs de chacun des personnages, leur vie personnelle sera emportée par cette vague et en sera définitivement modifiée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 213
EAN13 9782296261105
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

N’oublie pas de laisser les clés
Du même auteur

Traces de pas sur la plage du temps Tracce di passi sulla spiaggia del tempo
recueil de poèmes bilingues, Editions de la Musaraigne, 2009.


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-polytechnique; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattanl@wanadoo.fr

ISBN: 978-2-296-12356-4
EAN: 9782296123564

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Thomas Guarino


N’oublie pas de laisser les clés
« L’instant théâtral »
Collection dirigée par Luc Dellisse

Cette collection existe depuis février 2005. Elle publie en priorité des textes qui unissent modernité littéraire et sens des situations dramaturgiques. Elle attache une attention particulière aux fables d’aujourd’hui, qui rendent compte de manière stylisée du réel « ici et maintenant ». Elle accueille également des traductions de textes contemporains méconnus et marqués par la vérité scénique.

Déjà parus

Jean-Noël HISLEN, Derrière la lumière, 2009.
Michèle LAURENCE, Le jeune homme à la canne, 2009.
Nathalie LÉGER-CRESSON, La Menace au Sérieux, 2009.
Bertrand SINAPI, KranK, 2008.
Eve LAUDENBACK, Et Dieu oublia le Prince Charmant, 2008.
Dorothée MENDEL, Un temps pour elle, 2007.
Alain Julien RUDEFOUCAULD, L’ombre et le pinceau, 2007.
Nicolas F. VARGAS, Kamasutra Parkinson Blues, 2007.
Gaël BANDELIER, Point de fuite possible, 2007.
Marc-Emmanuel SORIANO, L’autre côté, 2007.
Jean-Marc STREICHER, Une année sans printemps, 2007.
Marie GUTIERREZ, Rien sous la lune (Comment j’ai rencontré Cary Grant), 2007.
Ilias DRISS, Les derniers témoins, 2007.
Sophie TONNEAU, Je serai toujours là pour te tuer, 2007.
Emmanuel SCHAEFFER, Les noceurs, 2007.
Julien GUYOMARD, car ceci est mon vin, 2007
Alain Lulla ILUNGA, Confidences à l’ombre ou Le procès Diallo, 2006
Sophie COURTOIS, Des bulles et des grains, 2006
Arturo RUIBAL, Le joueur de billard, 2006.
Didier VALADEAU, Dichotomes, 2006.
Ludovic HUART, Le vol de l’hirondelle, 2006.
Michèle LAURENCE, Après une si longue nuit, 2006.
Personnages
Les personnages appartiennent au monde de l’entreprise et ils en partagent les valeurs et les objectifs jusqu’au moment de l’« accident » (la perte de leur travail pour deux d’entre eux). A partir de cet événement, un ensemble de mécanismes vont se mettre en marche. Malgré la volonté et les désirs de chacun des personnages, leur vie personnelle sera emportée par cette vague et en sera définitivement modifiée. Responsables, coupables, victimes ?

Elisabeth : 32 à 35 ans, physique élancé et sportif, plutôt grande, énergique. Elle va jusqu’au bout de ses décisions et de ses choix et en paye le prix. Au début de la pièce elle est dans l ’ instant magique de son amour et de sa vie professionnelle. Compagne de Stéphane.

Stéphane : environ 40 ans, physique « cadre dynamique » », au moins aussi grand qu’Elisabeth. L’attrait qu’il exerce sur les femmes doit être évident même dans les moments de crise. La pièce commence au moment où il subit la première cassure.

Paul : mari de Valérie, ami de Stéphane, environ 35 ans, genre dragueur impénitent, beau gosse. Celui qui s’en sort toujours.

Valérie : femme de Paul, même âge, physique doux, plus petite de taille que les trois autres. Séductrice et décidée sous des dehors tranquilles.

Myriam : amie d’Elisabeth, 35-36 ans, un peu ronde sans excès, vivante, sensuelle. Sans illusions sur son futur mais décidée à vivre chaque moment de sa vie personnelle et professionnelle.
Décor
La scène représente la pièce principale d’un appartement genre loft. Vers le fond et à gauche l’angle cuisine. Vers le fond et à droite la salle de bains. Ces deux pièces sont visibles en permanence car légèrement en diagonale par rapport à la scène et séparées de la pièce centrale par des portes coulissantes en verre dépoli ouvertes. Une ouverture en forme d’arche dans le mur du fond permet d’accéder au dressing et à la porte d’entrée qu’on ne voit pas. De chaque côté de cette ouverture, des étagères contenant livres, cd et dvd.
Le reste de l’espace comprend une table avec quatre chaises. Le meuble de gauche intègre chaîne hi-fi et télévision. En avant de la scène un bureau. Le canapé est un canapé-lit, fermé ou ouvert selon les scènes, table basse, etc. L’ensemble des meubles et des objets témoigne d’un certain goût pour le moderne luxueux.
Scéne1
Stéphane et Elisabeth s’habillent. Sur des cintres accrochés aux poignées des armoires, il y a jupe, chemisier, pantalon pour homme, chemise… Par terre, une paire de chaussures pour homme et trois paires de chaussures pour femme. Les deux personnages portent uniquement leur lingerie et parlent avant le lever du rideau.

Stéphane . Je ne meurs pas vraiment d’envie d’aller chez eux. On va encore être cinquante dans vingt-cinq mètres carrés, parce que soi-disant chez eux c’est très grand. Ils croient peut-être qu’en invitant beaucoup de gens cela finira par repousser un peu plus les murs. Après ils inviteraient cent personnes et on serait quand même à l’étroit. Quoique…

Elisabeth. Quoique quoi ?

Stéphane. Refais-le. On dirait une poule qui vient de faire son œuf !

Elisabeth. Parce que tu aurais vu une poule autrement que déjà cuite, toi ? Tu oublies un peu vite qu’un jour tu m’as demandé comment il était possible qu’il y ait quatre pilons dans un emballage alors que les poules n’ont que deux pattes.

Stéphane. Je voudrais juste te signaler que les pilons qu’on achète viennent des poulets et que les poulets ne pondent pas.

Elisabeth. Ceux avec deux pattes. Ceux avec quatre je ne sais pas. Il faudra voir sur internet.

Le rideau se lève. Elisabeth sort de la salle de bains : elle est en sous-vêtements et charentaises ; elle a une serviette enroulée en turban et secoue les mains pour faire sécher le vernis. Stéphane vient de la cuisine en boxer, chaussettes et torse nu.

Stéphane. Merde, c’est encore toi qui as mes pantoufles. Ça fait une heure que je les cherche partout !

Elisabeth. Tu étais allé voir dans le four si elles étaient cuites ?

Stéphane. Non, j’étais allé boire. Tu me rends mes pantoufles ?

Elisabeth. (Elisabeth lui lance les pantoufles, un pied après l’autre, en le visant. Stéphane joue au gardien de but pour les attraper. Puis elle va récupérer les siennes qui sont sous le canapé.) Je ne comprends pas pourquoi tu dois acheter ce genre de pantoufles : des charentaises. Je les associais aux dinosaures et aux monnaies romaines.

Stéphane. (Les exhibant comme un trophée et singeant un chanteur d’opéra.) Charentaises, oui, oui, oui, mais cousues main, cousues main, cousues main. Pourquoi des charentaises ? (D’une voix théâtrale.)
Pour deux raisons ma chère,
Deux raisons que vous allez enfin connaître Et dont chacune devrait vous suffire Pour ne pas y toucher
La première parce que j’aime les charentaises
La deuxième parce que je n’aime pas marcher pieds nus
Et si nous n’avons pas le temps, croyez qu’à notre retour vous et
vos fesses aurez la punition tant méritée.

Il s’approche d’Elisabeth qui se regarde dans un petit miroir et lance la main pour lui donner une claque sur les fesses. Avec un mouvement de torero, elle esquive et il frappe le meuble. Il pousse un hurlement et part en jurant à travers la pièce, tout en soutenant la main blessée avec l’autre.

Elisabeth. Olé ! Un macho de moins, un.

Stéphane. (S’arrêtant.) Pourquoi macho ? Je ne t’ai jamais interdit de me donner des claques sur les fesses. Et je ne te traiterais sûrement pas de féministe.

Elisabeth. De toute façon, je n’en ai pas envie.

Stéphane. Parce que tu ne sais pas ce qui est bon.

Elisabeth. Non, parce que je sais ce qui n’est pas beau : les fesses d’un homme. (Elisabeth, tournant la tête pour se regarder les fesses.) Les nôtres, c’est autre chose.

Stéphane. Disons les tiennes. Parce que si on regarde autour de soi, on voit de tout et pas forcément de la qualité.

Elisabeth. (Saisissant un coussin sur le divan et le frappant.) Essaye de regarder les autres fesses et tu rejoueras la fin de l’empire des sens.

Stéphane. (D’une voix suppliante.) Tout ce qui précède aussi ?

Elisabeth. (D’une voix autoritaire.) J’ai dit la fin et uniquement la fin.

Stéphane. Et toi, tu te prom&

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