Palimpsestes, 1
181 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
181 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description


Paris, 1894

C’est l’effervescence au Louvre : le musée accueille la Pythie, une statue ramenée d’un site archéologique de Delphes. Alors que tous les yeux des visiteurs sont rivés sur la nouvelle œuvre, ceux de Samuel, un jeune gardien, se posent sur Clara, une étudiante en Arts, habituée des salles. Mais depuis l’inauguration de l'exposition, d’étranges événements forcent la rencontre de ces deux jeunes gens, nouvellement associés pour comprendre ce qu’il se trame dans les couloirs du Louvre et empêcher que Paris ne sombre, ensevelie sous les couches du Temps et de l’Histoire.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9791090627994
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Emmanuelle Nuncq Palimpsestes Tome I Impressionnisme Editions du Chat Noir
Chapitre I Delphes, 16 mai 1894 Le petit village de Kastri, en Grèce, était resté i naperçu pendant des centaines d’années, jusqu’à ce que des archéologues français redécouvrent que c’était ici, sous plusieurs mètres de sédiments et de roches, que se trouvaient les ruines de la fameuse cité antique de Delphes. Le directeur actuel de l’École française d’Athènes, M. Théophile Homolle, archéologue lui-même et habile négociateur, parvint à trouver des fonds pou r entamer les fouilles. Après avoir fait déplacer le village tout entier en contr ebas, sous la surveillance de gardes armés, on ouvrit le chantier. Cela faisait maintenant deux ans que les fouilles a vaient commencé. En ce jour de mai, les équipes, qui depuis trois jours tr availlaient dans le secteur du sanctuaire d’Apollon, atteignaient maintenant le ni veau du sol et en aplanissaient la surface, ainsi réduites au rôle de balayeurs. Elles n’avaient encore rien exhumé de remarquable, lorsqu’une petite fente entre deux larges pierres blanches attira leur attention. À cause d’u n coup de pioche malencontreusement donné, on se rendit compte qu’el les sonnaient creux, et que le sable s’infiltrait : il y avait certainement quelque chose d’intéressant en dessous. On courut prévenir M. Homolle, comme à chaque fois que l’on soupçonnait un trésor, afin qu’il soit le premier sur les lieux . Il posa une casquette sur son crâne qui commençait à se dégarnir, remonta les man ches de sa chemise de lin, attrapa ses instruments et entreprit de dégage r la pierre. Il commença par les contours au pinceau, puis, avec l’aide de quelq ues gros bras, la souleva au pied de biche. Sous cette dalle se trouvait un esca lier : on poussa des cris de joie. M. Homolle demanda des lampes, ceignit une ce inture d’outils autour de ses hanches et M. Albert Tournaire, le jeune architecte responsable des relevés et des reconstitutions graphiques, s’engouffra à sa suite dans le couloir, un carnet dans une main, une lampe dans l’autre. Les a utres furent sommés de rester à l’entrée. Il faisait froid à l’intérieur, mais pas un seul courant d’air ne venait troubler la quiétude du lieu. M. Homolle gratta sa barbe grisonnante.  As-tu conscience, demanda-t-il tout bas à son assi stant, que nous sommes les premiers à respirer cet air depuis, au bas mot, deux mille ans ? Sa voix résonnait étrangement entre les murs. M. To urnaire eut un sourire grave et ne répondit pas. Il ne se passait pas un j our sans qu’il ne mesure la chance qu’il avait : c’était le premier chantier important sur lequel il travaillait. M. Homolle ne s’attendrissait jamais longtemps. Il reprit son sérieux. Pourquoi n’y a-t-il aucune gravure, pas la moindre décoration ? La fermeture du lieu aurait dû préserver jusqu’aux peintures, répondit M. Tournaire en se passant la main dans ses cheveux qu ’il avait bruns et épais, mais tout est d’un blanc immaculé... et apparemment, l’a toujours été. Ce n’est
pas habituel. L’architecte ne put s’empêcher de passer les doigts sur les murs. Une fine pellicule de poussière y était déposée. Sous la pou dre blanche se trouvait une couche de métal. Il en fit la remarque, et M. Homolle passa à son tour ses doigts sur le mur pour en juger.  Je n’y comprends rien..., demanda-t-il. À quoi ser t cet endroit ? Et juste sous le temple ? As-tu jamais vu un autre exemple d e cette sorte, sur d’autres fouilles ? Non, pour autant que je sache. Qui sait... C’était peut-être... une sorte de cave réfrigérante ? Ils éclatèrent de rire et leurs voix, répercutées s ur les parois de métal, les assourdirent si bien qu’ils décidèrent de ne plus faire de plaisanterie. Dehors, les autres bruits du chantier ne leur parvenaient p lus. Ils débouchèrent sur une salle carrée au plafond bas. Elle était vide, ses murs étaient également couverts de métal puis de plâtre, et seule, au milieu, trônait une statue. Il n’y avait rien de plus, pas d’autre sortie que celle qu’ils avaient e mpruntée. M. Tournaire passa sa manche sur un des murs. Elle est magnifique... souffla M. Homolle en contemplant la statue. venez-voir ce que j’ai Elle est entière surtout ! répliqua l’autre. Mais découvert ! Le métal était du cuivre et il n’était pas vierge ; des dessins y étaient gravés. M. Homolle prit un pinceau à sa ceinture et entrepr it de les nettoyer pour faire apparaître les contours d’un personnage gravé à tai lle humaine. Comme le pinceau n’allait pas assez vite à leur goût, ils en levèrent leurs vestes et retirèrent la poussière en les utilisant comme des chiffons. Les personnages étaient des guerrières armées de pied en cap, aux y eux vides, toutes identiques. Elles étaient peut-être une cinquantaine à entourer la statue, comme si elles la protégeaient. Ils avaient d’ailleurs attendu avant d’oser s’appro cher d’elle. Sa lampe à la main, M. Homolle entreprit de l’étudier. Cette statue avait dû être réalisée aux alentours du IVe siècle avant Jésus Christ, tout co mme le sanctuaire, mais il y avait en elle quelque chose de si réaliste, de si m oderne, qu’elle semblait presque vivante, n’eût été son entière blancheur de marbre. Cette impression était peut-être due au fait que, comme l’avait soul evé son ami, l’œuvre était parfaitement conservée, tout comme les gravures aux murs qui, pour le coup, n’avaient leurs pareilles nulle part ailleurs. Jusq ue-là, ils avaient dû reconstituer toutes leurs trouvailles de marbre et de pierre, se uls les bronzes restaient parfois entiers. La statue portait des bracelets de cuivre aux bras et un cerceau de la même matière retenait ses cheveux nattés en u n chignon bas. Dans une main, elle tenait une coupe et de l’autre, une bran che de laurier. Ce furent ces attributs, faits du même métal, qui les mirent sur la piste de son identité. En dehors de ces pièces, tout son corps était ciselé d ans le marbre le plus pur. Un instant, en approchant sa lampe, M. Homolle crut vo ir ses lèvres bouger, comme si elle lui adressait un sourire fugace. Mais ce n’était que la lumière qui se jouait de lui...
M. Tournaire coinça sa lampe sous son bras et, le c ou tordu, s’empressa de la dessiner.  Qu’en penses-tu ? demanda-t-il à son ami, qui ne d étachait plus son regard de la statue. Je pense que nous avons peut-être fait la découver te la plus importante de ce chantier. Voire de tout l’histoire de l’arché ologie. Je crois que nous avons retrouvé la Pythie.
Chapitre II Paris, 16 mai 1894 Samuel sursauta et fit un pas de côté pour se dissimuler derrière une Vénus callipyge. Elle était là... La mystérieuse jeune fe mme revenait, comme chaque semaine, son carnet à la main, son crayon planté derrière son oreille. Il soupira : comme elle était belle... Il l’avait observée si so uvent de loin qu’il connaissait son visage par cœur, comme c’était le cas pour toutes les œuvres dont il avait la garde au Louvre. Elle avait le même profil grec, au nez droit, que les statues de marbre immobiles qui le regardaient éternellemen t de leurs yeux blancs, la même chevelure lourde ramenée en un chignon torsadé , le même port de reine, le cou délicat, sa poitrine menue discrètement dess inée sous les plis du tissu. Il ne savait pas si elle avait jamais remarqué sa prés ence. Sans doute, il devait être pour elle la même chose que pour tous les visi teurs : un pantin qui ne s’anime que lorsque l’on fait trop de bruit, un personnage secondaire dont on ne retient pas le nom, un pauvre épouvantail sans cerv elle... Il s’était d’ailleurs souvent fait la réflexion qu’il ressemblait à ce ga rdien champêtre, avec son bicorne posé sur ses cheveux de paille qu’on aurait dits en permanence hérissés par le vent, tirant sur la couleur des blé s au soleil couchant, et son uniforme trop grand, dans lequel il flottait. On n’y voyait pas ses mains, juste les clefs, et comme il ne repassait jamais ses chemises , toujours un pan froissé sortait pour accentuer la ressemblance. Comme un ép ouvantail, il faisait fuir les belles colombes, et le bruit de ses pas grinçants d e bois faisait s’envoler les enfants chapardeurs, lorsqu’ils se tenaient trop près de ses œuvres chéries. La femme se posta devant deux Amours entrelacés et enleva son crayon de bois de ses cheveux pour commencer à les dessiner. Samuel se trouva chanceux : aujourd’hui, il pourrait la regarder lon gtemps, sans qu’elle ne trouve cela étrange. Il arrivait parfois qu’elle soit à l’ autre bout du musée pour la journée, qu’il la manque ou ne l’aperçoive, par les fenêtres, que lorsqu’elle entrait dans la cour. Elle venait toujours le matin à l’ouverture, quand il y avait le moins de visiteurs, et il était plus facile pour lu i de la repérer. De toute façon, dans la salle des Caryatides, ses cheveux auburn et ses yeux de cuivre oxydé jetaient des couleurs qu’il ne pouvait manquer. Elle leva les yeux vers lui et il crut voir un sour ire fugace sur son visage. À moins qu’il n’ait rêvé ? À force de rester seul tou te la journée, il imaginait des choses... Être gardien l’obligeait à ressasser sans cesse ses idées, qui devenaient parfois des obsessions. Il était sûr, d’ailleurs, que jamais il ne serait tombé amoureux de cette femme s’il avait eu un emploi un peu moins ennuyeux. Tous ses collègues, immanquablement, développaient des troubles étranges : l’ennui était tel, ici, qu’il exaltait le moindre d éfaut. Paul devenait affreusement mélancolique, Jules s’adonnait à la boisson et Jacq ues passait des heures à calculer mentalement les gagnants des courses de ch evaux, auxquelles d’ailleurs il ne jouait jamais. Samuel, lui, était d’un naturel optimiste, mais le musée n’aidait pas fort à le tirer de son penchant pour la rêverie.
D’ailleurs, le temps qu’il ose rendre son sourire à la jeune femme, elle ne le regardait déjà plus. Il ne savait d’elle que ce qu’il imaginait ou déduisait de ses visites. Il la croyait célibataire, cloîtrée tout e n haut d’un appartement, timide comme lui, à peindre le reste de ses journées, une fois ses visites ici terminées. Il se demandait comment elle faisait pour vivre : a vait-elle un amant, une pension accordée par des parents débonnaires ? Était-elle étudiante, avait-elle un autre emploi pour subsister, des enfants ? Ses h anches fines disaient le contraire. Ce qui était sûr, c’est qu’elle n’était pas très riche. Elle ne suivait pas vraiment la mode non plus, et ne portait pas les gr andes manches gigot de ses contemporaines. Ses toilettes étaient toujours impe ccables, mais c’étaient seulement trois pauvres jupes et autant de chemises qu’elle ajustait différemment avec des fichus, des broderies ou des cols qu’elle changeait pour que sa mise ait l’air différente. Le seul luxe qu’e lle semblait s’être permis était une drôle de paire de bottines lilas.
Chapitre III Athènes, 6 juin 1894 L eNeptuneétait un magnifique trois-ponts, de ceux qui avaien t fait les e beaux jours de la marine française au XVIII siècle. Aujourd’hui, on l’utilisait encore pour le transport des marchandises, mais sa coque vieillissante n’aurait pas supporté une salve de boulets de canon. On l’av ait d’ailleurs allégé en lui retirant les siens et en transformant les trois entreponts en une promenade et des cabines pour les passagers. Les membres les plu s éminents des fouilles de Delphes avaient organisé une expédition pour la sta tue découverte un mois plus tôt. Elle devait, après avoir navigué sur leNeptune, arriver en France pour être montrée au Louvre quelques semaines plus tard : c’était tout un événement, on ne parlait plus que d’elle dans les j ournaux et même une exposition temporaire avait été montée tout exprès. M. Homolle avait pensé que c’était là la preuve vivante que les crédits qu’il avait réussi à obtenir pour son chantier n’avaient pas été inutiles, et qui sait, q ue c’était peut-être le meilleur moyen d’en recevoir d’autres. Les habitants de Kastri avaient crié à la malédicti on lorsque l’on avait exhumé la statue, mais les Français, êtres cartésiens, s’étaient moqués de leurs superstitions. S’il fallait prendre au sérieux toutes les prémonitions néfastes des mystiques incultes à chaque fois que des archéologu es entreprenaient des fouilles, la Science n’avancerait jamais. La statue de marbre trouvée dans le temple avait été emballée et mise dans une caisse a vec mille précautions, comme s’il s’était agi d’une dame âgée, ce qu’elle était un peu d’ailleurs. On lui avait aménagé une place dans la soute, et les trois points rouges marqués sur le bois de son coffre indiquaient sa grande valeur. LeNeptune partit du port d’Athènes le 6 juin ; c’était un jeudi et il faisait un temps superbe. Les premiers jours du voyage furent très calmes et M. Homolle, fort impatient, ne cessait de monter sur le pont profite r du soleil. Il avait développé avec le chantier de Delphes un goût immodéré pour s es rayons et pour le grand air, aussi ses contemporains le trouveraient-ils fo rt changé quand il les reverrait à Paris. Il était devenu tout brun de peau et ses c heveux, qu’il commençait à perdre en approchant la cinquantaine, s’étaient éclaircis. Comment ferait-il pour supporter l’air confiné et le rare soleil de la cap itale ? Il se jura de ne pas s’attarder là-bas, juste le temps nécessaire pour l ancer l’exposition et ne pas passer pour un rustre. Dans la nuit du troisième jour, M. Homolle se révei lla au milieu d’un cauchemar. La Pythie ouvrait ses mains de marbre po ur serrer son cou entre ses doigts et l’étouffer jusqu’à la mort. En sueur, il reprit conscience assis sur le parquet grinçant, ses jambes coincées dans les couv ertures. Il sortit de sa cabine, un peu sonné, pour prendre l’air sur le pon t supérieur. Le temps était apaisé, une lune presque pleine éclairait les flots noirs comme autant d’éclats de miroir tandis qu’à l’est, les premières lueurs d e l’aube se levaient. Le
Neptunefilait calmement vers sa destination. À bâbord, prè s de la proue, un jeune homme fumait la pipe. M. Homolle s’avança pour discuter un peu avec lui, quand un rayon de soleil levant l’aveugla. Il se fr otta les yeux, dans un kaléidoscope de points verts et rouges, et quand il les rouvrit, le jeune homme avait disparu. Il fit un tour sur lui-même pour com prendre ce qu’il s’était passé, puis haussa les épaules, persuadé d’avoir rêvé, et continua sa promenade.
Chapitre IV Paris,4 juin 1894 Samuel Morgenstern commençait sa journée de garde, comme d’ordinaire, dans le département consacré aux antiquités grecque s, et plus particulièrement la salle des Caryatides. L’ouverture de l’expositio n « Delphes redécouverte » la veille attirerait certainement beaucoup de monde au jourd’hui et il le regretta. Même s’il appréciait de se sentir utile lors de ces journées bien remplies, cela voudrait dire que sa jolie inconnue ne viendrait pa s, puisqu’elle redoutait la foule. Elle ne devait pas aimer que l’on regarde par-dessus son épaule. En fait, il n’avait jamais vraiment vu ses croquis, car elle se rrait toujours son carnet contre son cœur lorsque quelqu’un s’approchait d’un peu trop près. Il se demanda, tout en faisant sa première ronde, quel ét ait son style. À passer toutes ses journées au musée, il s’était intéressé à l’art et à l’histoire, par la force des choses. D’ailleurs, que faire d’autre ? L es gardiens n’avaient pas le droit de lire, du moins d’autre texte que les guide s et les cartels, alors autant mettre à profit tout ce temps perdu... Il était don c incollable sur tout ce qui concernait les départements qu’on lui confiait, et en particulier sur les antiquités romaines et grecques. Cette fille devait être dans le classicisme, certai nement, et se servir des leçons prodiguées par les antiques qu’elle aimait t ant pour composer des tableaux délicats, à la facture impeccable. Alors q ue, du pied des majestueux escaliers, il regardait sous la lumière tamisée des coupoles, la Pythie dressée tout en haut à la place de la Victoire de Samothrac e, il s’aperçut que le mur derrière elle n’avait plus la même couleur. N’avait-il pas toujours été décoré de mosaïques ? Les avait-on masquées tout spécialement pour l’exposition ? Il n’avait pas remarqué ce changement lors du vernissa ge la veille au soir, mais il y avait eu beaucoup de visiteurs, et l’éclairage de nuit n’était pas celui dont il avait l’habitude car on l’avait dépêché en renfort pour l’occasion. Il était fort possible qu’il ait oublié ce détail. Cette statue était vraiment belle, avec son port de reine, sa pose très droite. Il y avait quelque c hose d’irréel, d’un peu magique, comme si le sculpteur l’avait moulée sur une jeune femme qui allait, d’un instant à l’autre, fêler la délicate gangue de marbre qui l’enfermait pour en sortir et partir à la découverte du monde. Il revint à la salle des Caryatides et entendit des pas résonner sur le carrelage derrière lui. Il se retourna pour voir so n premier visiteur. Il aurait reconnu le son de ses bottines entre cent : c’était elle. Aujourd’hui, elle portait une blouse de coton vert qu’il ne lui avait jamais vue et qui mettait ses yeux en valeur. Il se sentit rougir, ce qu’il détestait, pa rce qu’avec ses cheveux roux, il avait toujours l’impression d’offrir une mine unifo rme et hideuse. Il lui lança un petit sourire et se retourna sans prendre le temps de voir si elle l’avait reçu. Elle resta bien cinq longues minutes à chercher ce qu’elle allait pouvoir croquer aujourd’hui et il en profita pour la regard er encore, à la dérobade. Il ne
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents