Paul
112 pages
Français

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Description

Cela fait bien longtemps que j'ai cessé de croire à la magie des fêtes. Pourtant, cette année, j'éprouve un drôle de pressentiment. Comme si un miracle de Noël m'attendait là-bas, dans mon ancienne vie... Comme si une force inconnue me poussait à y retourner pour vérifier par moi-même si mon instinct me trompe ou non.
C’est pour cette raison que je me décide, sans rien dire à personne, de quitter mes amis et Paris pour rejoindre mes parents à Marseille, une semaine avant le réveillon.
A peine arrivé, je comprends que quelque chose cloche, mais surtout que quelque chose va bouleverser mon existence à tout jamais.
Ou plutôt quelqu’un...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 mai 2017
Nombre de lectures 65
EAN13 9782376520207
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection Red Romance
Juliette Mey
Paul
Nouvelle
ISBN : 978-2-37652-020-7
Titre de l'édition originale : Paul
Copyright © Butterfly Editions 2016
Couverture © Fotolia - illustration Mademoiselle-e
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduc tion de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-020-7
Dépôt Légal : Janvier 2017
20161215-1700
Internet : www.butterfly-editions.com
@ : contact@butterfly-editions.com
Aux miracles, quels qu'ils soient...
Prologue
Paul - 16 décembre
Le silence d'une fille est son cri le plus alarmant. Tu sauras que tu l'as vraiment blessée quand elle c ommencera à t'ignorer.
Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Partir comme ça, tout laisser derrière moi, ne pas m'expliquer,lesignorer. Lesreprésente mon groupe de musique, "Up and down" po ur lequel je suis batteur aux côtés de Jared, notre chanteur, Max et Bruno, respectivement bassiste, puis guitariste. A eux trois, ils sont mes collègue s, mes amis, mes frères, ma famille. Monpresquetout. Mais, dans la vie, il y a des choses, des faits, de s sentiments que l'on n'anticipe pas. Ils prennent possession de vous à pas feutrés jusqu'à vous faire manquer d'oxygène à quatre heures du matin passées. Je ne m e souviens pas m'être endormi ou même assoupi la nuit dernière. Seule cette sensa tion perdurait, celle de me dire que pendant toutes ces années, j'étais passé à côté de l'essentiel.Monessentiel. Le succès, je l'ai vécu jeune. Les filles qui se re tournent par dizaines et me font les yeux doux sont désormais devenues une piètre ba nalité de mon existence. Échec ? Je l'ai été quand je me suis rendu compte q ue l'idée du bonheur ne semblait plus être celle qui m'accompagnait depuis mes dix-huit ans. Mat ? On m'a mis devant le fait accompli lorsque to us mes potes se sont retrouvés en couple et... heureux. Échec et mat ? Mélangez ces deux ingrédients, ajoutez-y une pointe de nostalgie, une femme hors du commun dont le souvenir fantomati que plane dans mon esprit décadent et quelques regrets, vous obtiendrez le pi ètre état dans lequel je me trouve actuellement.
Mila. En la quittant quasiment quatorze ans auparavant, u n soir de printemps, je n'étais pas conscient que je commettais la plus grosse erre ur de toute ma vie. Quel idiot j'ai été de croire qu'un énorme compte en banque et les extras qui s'y joindraient suffiraient à représenter l'idée que je m'étais faite de la réussite. L'abandonner m'est resté supportable. Passer de fille en fille, égalem ent. Cela me permettait de déculpabiliser sans me poser trop de questions. Qu'aurait-elle gagné en restant avec un salaud de ma trempe ? Rien, strictement rien. Co mbien de filles aurait-elle pu supporté de voir en ma compagnie ? Aucune. En prena nt la décision de partir, je lui ai épargné beaucoup de chagrin et de regrets. Ce que je fais ne paraît pas honnête. Je le sais. J e le sens. Elle a probablement construit son équilibre et je ne devrais pas arrive r au milieu de tout cela. J'en suis même totalement persuadé quand mon pied s e pose sur le tarmac de l'aéroport de Marseille. Mais, c'est plus fort que moi. Mila. Ici, je me sens chez moi. J'ai peut-être grandi dan s un quartier tranquille de cette
métropole, mais la raison principale de mon retour gît ailleurs, dans les tréfonds de mon âme souillée par ma vie facile. Six mois après l'obtention de mon bac, je suis parti, sans regarder en arrière. J'ai espéré connaître le bonheur avec la célébrité, cependant les paillettes n'en sont qu'une façade. E lles durent un temps, pour ensuite s'éclipser et nous faire prendre conscience que la vraie vie demeure ailleurs. La vraie vie, c'estMila. Ça l'a toujours été. Il m'a juste fallu attendre me s trente-deux ans pour la recroiser et le comprendre. Cela va bientôt faire un an, jour pour jour, que je me suis quasiment retrouvé nez à nez avec elle. J'étais revenu pour p asser les fêtes avec mes parents quand nous nous sommes presque percutés dans ce mêm e aéroport. Je ne sais pas ce qui m'a fait le plus mal. Qu'elle passe son chem in sans m'avoir reconnu ou que je la trouve si... belle et parfaite. Mila.Depuis cet instant fugace mais si réel, j'y pense s ans cesse. Elle s'insinue régulièrement dans mon esprit, sans me laisser le temps de reprendre des forces. Son souvenir m'anéantit autant qu'il me consume. Il fau t que je la revoie, c'est vital. Que je lui demande pardon. Que je vérifie, par mes propres yeux, que tout va bien pour elle. J'ai bien essayé de reprendre contact durant cette année passée, mais elle ne m'en a pas laissé l'occasion. A chaque message que je parv enais à lui envoyer, que ce soit par mail ou via les réseaux sociaux sur lesquels el le est inscrite, elle me donnait systématiquement la même réponse :
Merci de me laisser tranquille.
Une fois assis dans le taxi qui me mènera jusqu'à s a maison, j'essaie de ne pas trop penser à ce que j'ai perdu. Malgré ma bonne vo lonté, notre premier baiser, notre première fois, notre première dispute, notre rupture tournoient en boucle dans mon esprit, si bien que quand mon chauffeur me demande de régler la course, j'éprouve presque le besoin de lui ordonner de faire demi-tou r. D'un geste mécanique, je lui tends pourtant les trente euros demandés et me faufile, tremblant, à l'extérieur du véhicule. Après avoir pris ma valise, j'inspire un bon coup et ose regarder la façade de la villa à l'intérieur de laquelle, la fille qui au rait pu être mienne a construit sa vie en acceptant mon besoin de liberté. Waouh. Mince. Merde. Clairement, je ne m'attendais pas à ça. Une habitation aussi grandiose. Avec piscine, pool house et deux terrasses couvertes. Mila a réussi.Sans moi.A cet instant, je ne sais pas ce qui me fait le plu s mal. Me dire que je ne fais pas parti du décor ou savoir qu 'elle doit être bien plus heureuse que je ne le suis moi-même. Et tous ces ballons de coul eur, ça veut dire quoi ? Il y en a des dizaines accrochés tout autour de la porte, formant une arche multicolore au-dessus de cette dernière. Comme il est dix heures du matin, tout semble calme dans la rue. Si une fête devait être organisée ici, elle date de la veille o u elle n'a pas encore eu lieu. J'essaie de me remémorer la date de son anniversaire, mais ç a ne peut pas être ça. Mila est née le 9 janvier. Et si elle avait une famille, un mari, deux chiens, un chat et un monospace ? Stop. Arrête. Je suis venu pour lui parler, pour la voir, je ne v ais pas rebrousser chemin si près du but. J'inspire douloureusement une dernière fois , puis pose mon doigt sur la sonnette avant d'appuyer fermement dessus. C'est fa it. Je ne peux plus reculer. Mila va arriver.
Des bruits de pas se font entendre, la poignée boug e, la porte s'ouvre... Je ferme les yeux, m'attendant à la voir quand je soulèverai mes paupières. Mais, ça ne se passe pas comme prévu. Une mini-Mila m'observe, perplexe. Comme sa mère, elle porte de longs cheveux châtains et ses yeux sont d'un bleu profond. Comme sa mère, elle est fine et élancée. Comme sa mère, elle paraît sur la défensive. Mila est maman. Je ne sais pas combien de coups de poignard dans le cœur je vais encore être capable de supporter. Que me faut-il de plus avant de prendre mes jambes à mon cou et de la laisser tranquille comme elle me l'a si so uvent demandé ? Je ne devrais pas être là, pourtant quelque chose me retient. Un sixi ème sens. Un instinct totalement nouveau. - Vous êtes en avance..., me lance la gamine, en fi xant ma valise. J'aimerais lui demander de quoi elle parle, mais el le ne m'en laisse pas le temps. Perdu, je l'observe se retourner et crier : - Maman, viens ! Le DJ vient d'arriver ! C'est quoi ce délire ? Mais, quand son regard se p ose sur le mien, j'oublie tout le reste. Elle m'observe de haut en bas avant de fronc er les sourcils : - Bizarre... J'ai l'impression de vous avoir déjà v u quelque part. On se connaît ? Vous avez fait l'anniversaire d'une de mes copines ? Mes pupilles la détaillent à leur tour. J'éprouve e xactement la même sensation, pourtant je me retiens de lui exposer mes doutes. C e ne serait pas correct. Alors, histoire de meubler un peu la conversation, je lui demande : - Tu fais une boum ? Elle me sourit. J'ai l'impression de voir Mila et ç a me tord les boyaux. - Treize ans, ça se fête, non ? Je ne fais pas le lien tout de suite. Il me faut qu elques secondes avant de me dire que... Treize ans et neuf mois veut dire quatorze a ns moins trois mois. Mila arrive. Mila me regarde. Mila ouvre la bouche. Mila blêmit. Mila manque d'oxygène. Et là, tout prend son sens. Mila est maman. Mila po ssède une maison colorée, organise des anniversaires, cuisine des Cupcakes ro se, gonfle des ballons et plein d'autres choses encore. Mais moi, Paul, je suis papa.
Chapitre 1
Paul - 17 décembre
On ne peut pas rattraper le temps perdu, mais on pe ut arrêter de perdre du temps.
- Paul, ouvre cette porte ! Forcément, il fallait que ma sœur Éléonore débarque . Forcément, mes parents l'ont appelée. Forcément, elle s'apprête à ne pas l âcher prise. Je me retourne dans mon lit et grimace. Il est déjà midi moins le quart. Cela fait donc quasiment vingt-quatre heures que je suis arrivé ici, que j'ai salué brièv ement mes vieux sonnés de me voir débarquer une semaine en avance, avant de monter da ns mon repère et de m'y enfermer. - Paulo, papa et maman sont inquiets. Si elle croit que la culpabilité va fonctionner ave c moi, elle se goure sur toute la ligne. Cela fera bientôt quinze ans que mon père et ma mère se rongent les sangs pour ma petite personne égoïste. Dès qu'un article paraît dans la presse à scandales, mon téléphone sonne jusqu'à ce que je décroche et les rassure.Non, je n'ai pas pris de drogue. Non, je n'ai pas participé à une sextape di ffusée sur Internet. Non, je ne sors pas avec la fille mineure d'un homme politique. Non , mon corps n'a pas contracté de vilain virus sexuellement transmissible. Oui, tout va bien. Comme toujours. Un bruit sourd résonne contre le mur. J'imagine ma frangine taper de ses petits poings hargneux contre le plaquo et si je n'étais p as aussi désespéré, je crois bien que ça me ferait sourire. Au moins, un peu. - Frérot, arrête ton cinéma. Il faut qu'on cause. Peut-être, mais je n'en éprouve absolument aucune e nvie. Et encore moins, le besoin. Comment annoncer à son paternel et à sa maternelle qu'ils sont grands-parents depuis treize ans et à sa frangine qu'elle est également tata ? Pour l'instant, je ne suis pas assez armé pour supporter d'être trucid é sur l'autel des valeurs familiales dont je n'ai jamais fait partie. Malgré la cloison qui nous sépare, je l'entends respirer bruyamment. - Je suis venue seule. Arnaud garde les enfants. L'heure semble grave. Nous sommes vendredi, son directeur marketing de mari est censé bosser en costard cravate dans sa boîte q ui l'exploite jour et nuit depuis bientôt dix ans. Sachant qu'il en redemande toujours et qu'il va travailler même en état de gastro avancée, quelque chose ne tourne pas rond . - Laisse-moi entrer. Je te promets que personne ne nous dérangera. Je n'arrive pas à croire que mon beau-frère ait pos é sa journée pour... moi. Merde. Que conclure de tout ça ? Intrigué, je me re dresse et m'assois dans mon lit. D'une main désespérée, j'ébouriffe mes cheveux marron foncés qui auraient besoin d'une bonne coupe. Je dois sentir le fennec malade, malgré tout je m'en fiche. Je ne suis pas venu ici dans le but de faire bonne figure , mais juste pour essayer de comprendre tout ce merdier. Je suis papa. Moi, papa. D'une gamine qui me dépass era bientôt. Qui possède ma lueur de folie dans le regard. Qui, comme ma petite personne, semble prendre
plaisir à défier les autres. - Mila a appelé. Mon cœur se met à battre à tout rompre. Je choisis de garder le silence et... de comprendre. Néanmoins, aucune explication logique s e profile à l'horizon. - Elle s'inquiète aussi. Putain de bordel de merde. Qu'est-ce qu'ils ont tou s avec ça ? Ne serait-ce pas à moi d'être rongé par la culpabilité à l'idée d'avoi r gâché quatorze ans de ma vie ? Ne devrais-je pas être en colère tout en sachant que l a femme que je pensais être la plus loyale sur Terre m'ait caché l'existence de mon enfant pendant tout autant de temps ? - Pourquoi es-tu parti sans lui laisser le temps de te parler ? Bonne question. Je me lève et tente de rassembler mes pensées. Est-ce que quelqu'un s'est déjà retrouvé face à son enfant qui ne connaît visibleme nt pas son existence ? Sérieusement, je n'ai jamais lu de mode d'emploi al lant dans ce sens. D'ailleurs, comment aurais-je pu m'imaginer être confronté un j our à un truc pareil ? Quand j'ouvre enfin la porte, un drôle de sourire moqueur illumin e le regard de ma sœur. - Tu as l'air en forme. - C'est purement rhétorique ? je demande, épuisé ne rveusement. - Non, sincère. - Ce ne sont pas mes tablettes de chocolat qui justifient de ma bonne santé ou non. Ces derniers temps, je me dépense beaucoup, di s-je en enfilant rapidement un tee-shirt. Je lui jette un regard suppliant, histoire qu'elle change de sujet. Mais, connaissant ma frangine, ça m'a bien l'air perdu d'avance. - Je croyais que ta spécialité, c'était le sport en chambre... lâche-t-elle, mi-amusée, mi-dégoûtée. Touché. - Les gens changent, je réponds, sur la défensive. - Mila ? Coulé. - On peut dire ça, ouais... C'est compliqué. Elle me regarde, désolée. - Je sais. Je lève la tête, perdu. - Non, tu ne sais rien, je m'avance, tout en sachan t que ma réponse ne colle pas vraiment à la situation. Mila a appelé.che. Quelque choseSi elle l'a fait, c'est qu'il y a anguille sous ro cloche et visiblement, je ne possède pas toutes les cartes en main. - Tu nous laisses entrer ? Je ne les ai pas entendus venir. Mes parents, posté s sur le pas de la porte, me dévisagent, inquiets. Ma mère est montée avec un pl at de muffins marbrés. Mes préférés. Je souris, touché par cette attention. - Te connaissant, j'imagine que tu n'as pas très fa im mais au cas où, je les laisse là, se justifie-t-elle, en déposant le plat sur mon vieux bureau. - On peut s'asseoir ? me demande mon père, en jetan t un coup d'œil à mon lit. Je hoche la tête, ne sachant pas trop quoi leur rép ondre d'autre. - Réunion de famille au sommet, c'est ça ? je deman de, cherchant à gagner du temps. Dès qu'il commenceront à parler, je sais que ma vie prendra un nouveau tournant et que rien ne sera plus jamais comme avant. Quand je prends place à leurs côtés, une peur panique s'empare de moi, mais je tente de la g arder bien enfouie dans le creux de mon cœur. La libérer signifierait leur montrer que je ne suis pas aussi fort que ce que je le leur ai toujours laissé croire. Quand ma mère po se sa main sur la mienne et accroche mon regard, j'y perçois une telle dose de culpabilité s'y refléter que ça me fait
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