Plage Sainte Anne
106 pages
Français

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Description

Bretagne, été 2016
Simon a 23 ans, il a troqué son pull sur les épaules pour un tee-shirt au slogan éloquent « L’été c’est le pied ». Par quel caprice du destin ce jeune aristo carriériste se retrouve-t-il à vendre des chichis sur les plages ?
Le temps d’une saison, il va rencontrer des baigneurs aux personnalités aussi diverses qu’affirmées : des adolescents faussement blasés, des grands-parents débordés, un couple de quinquas branchés et surtout, une mystérieuse brune toujours plongée dans un roman… Simon va-t-il réussir à attirer son attention ?
Imaginez-vous allongé(e) sur le sable chaud, à épier, en sociologue amateur, vos voisins de serviettes. Quitte parfois, comme Simon, à vous laisser tromper par les apparences.
Un vrai feel good breton qui laisse un goût iodé sur les lèvres.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 31
EAN13 9782374534633
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Bretagne, été 2016
Simon a 23 ans, il a troqué son pull sur les épaules pour un tee-shirt au slogan éloquent « L’été c’est le pied ». Par quel caprice du destin ce jeune aristo carriériste se retrouve-t-il à vendre des chichis sur les plages ?
Le temps d’une saison, il va rencontrer des baigneurs aux personnalités aussi diverses qu’affirmées : des adolescents faussement blasés, des grands-parents débordés, un couple de quinquas branchés et surtout, une mystérieuse brune toujours plongée dans un roman… Simon va-t-il réussir à attirer son attention ?
Imaginez-vous allongé(e) sur le sable chaud, à épier, en sociologue amateur, vos voisins de serviettes. Quitte parfois, comme Simon, à vous laisser tromper par les apparences.
Un vrai feel good breton qui laisse un goût iodé sur les lèvres.

***

Née en 1968 à Quimper, Joëlle Sancéau est attachée à la Bretagne comme une patelle à son rocher. Professeur de Lettres Modernes pendant plus de vingt ans, elle a eu à cœur de transmettre sa passion pour la littérature à des générations de collégiens.
Mariée et mère de deux jeunes femmes dont elle est très fière, elle cultive son jardin secret et partage seulement son versant ensoleillé avec les lecteurs de son blog : Les battements de mon cœur.
À la façon de Sempé, elle écrit sur les gens ordinaires, les héros du quotidien. L’émotion affleure dans ses textes, présente mais toujours dans la retenue.
Persuadée que la résilience n’est pas un vain mot, son Credo est que la vie est un chemin de chardons bleus et de genêts d’or. Leurs épines ne doivent jamais faire oublier leur farouche beauté.
Plage Sainte-Anne est son premier roman, un hymne à l’amour et aux embruns salés.
Plage Sainte-Anne
Joëlle Sancéau
Personnages
Le vendeur de chichis : Simon Penhanscoët de Trémaloir
Ses parents Quittrie et Gautier
Sa tante Guillemette et ses enfants Eudes et Adhémar
Sa grand-mère Cyprienne

Sous le parasol vert pistache : Louise Le Doyen
Ses parents Delphine et Alain
Sa meilleure amie Fanny Le Gall

Sous le parasol bleu marine : Héloïse et Francis Le Doyen
Leur fille Marianne et son mari Pierrick
Leur petite-fille Émilie

Sous le parasol jaune tournesol : Maryse et André Le Doyen
Leur fils Pascal, sa femme Aurélie et leurs enfants Ewen, Anaëlle et Nolwenn
Leur fille Sophie, son mari Quentin et leur enfant Éléonore.
La métaphore du tricot de la résilience permet de donner une image du processus de la reconstruction de soi. Mais il faut être clair : il n’y a pas de réversibilité possible après un trauma, il y a une contrainte de la métamorphose. Une blessure précoce ou un grave choc émotionnel laissent une trace cérébrale et affective qui demeure enfouie sous la reprise du développement. Le tricot sera porteur d’une lacune ou d’un maillage particulier qui dévie la suite du tricot. Il peut redevenir beau et chaud, mais il sera différent. Le trouble est réparable, parfois même avantageusement, mais il n’est pas réversible.
Boris Cyrulnik, Les Vilains Petits Canards (2001)


J’ai une immense admiration pour l’écrivain qui a trouvé cette formule extraordinaire : « L’homme est un animal inconsolable et gai » (…) On ne peut pas vivre si l’on n’est pas gai. Même si rien ne va, il y a la gaieté. On pourrait appeler ça la joie de vivre, la joie d’être. Et inconsolable, on l’est, on est complètement inconsolable. Je fais avec les deux…
Jean-Jacques Sempé, Enfances (2011)
Chapitre 1
Plage Sainte-Anne, dimanche 3 juillet

Moumoune, le roi des chichis

— Ils sont bons mes chichis, pour le p’tit creux de l’après-midi, ils sont bons mes chichis, avec eux, plaisir garanti !
Le panier en osier plein de beignets, bien calé sur le ventre, Simon arpentait la plage de Sainte-Anne. De sa voix guillerette, il tentait d’éveiller l’attention des vacanciers. Vêtu d’un tee-shirt blanc au slogan éloquent L’été, c’est le pied et d’un bermuda aux motifs psychédéliques, il arborait également une casquette à l’envers et des lunettes de soleil imitation Ray-Ban. Le kéké du bord de mer dans toute sa splendeur !
Les vacanciers du mois de juillet étaient loin de se douter que derrière cette panoplie se dissimulait un étudiant brillant que cet emploi saisonnier amusait. Pendant deux mois, Simon troquait ses habits BCBG de futur ingénieur contre ceux de Moumoune, le roi du chichi et cette parenthèse lui plaisait. Il aimait particulièrement observer les habitués du littoral des Côtes d’Armor. Cette année, pour se distraire, il avait choisi de jouer les Bourdieu de la côte et prenait mentalement des notes sur chaque microcosme abrité par un parasol. Dans sa tournée, Sainte-Anne était sa plage préférée. Il aimait emprunter son petit sentier où les queues de lièvre, ces herbes folles aux longues tiges terminées par un pinceau duveteux, abondaient.

Au débouché du sentier, sous des parasols à franges prêtés par des grands-parents charitables, les ados du coin avaient établi leur quartier d’été. Ils avaient presque créé un camp retranché à l’abri des rochers. Leurs serviettes servaient à délimiter un territoire où les plus de quinze ans n’avaient pas droit de cité. De la musique techno s’échappait des téléphones portables et chacun s’appliquait à soigner son bronzage. Une des filles prévenait les autres quand elles devaient se retourner : une demi-heure sur le dos, une demi-heure sur le ventre pour avoir un hâle uniforme. C’était un des conseils beauté du Biba de juillet. Les garçons jouaient au frisbee et mettaient en avant leurs « pecs », vérifiant du coin de l’œil que les demoiselles ne restaient pas insensibles à leur charme.
— Les jeunes, un p’tit chichi, ça vous dit ?
— Attends Moumoune, lui dit un des garçons, faut voir si on a la thune.
Branle-bas de combat, fouille dans les sacs pour retrouver les porte-monnaie, mise en commun de leur fortune et le porte-parole du clan tentait une négociation.
— Pour 5,70 €, on peut en avoir combien ?
— Tu connais les tarifs ! 1,50 € pièce. Il vous manque trente centimes pour en avoir quatre.
— On pourrait pas dire que pour trois achetés, un quatrième soldé ?
— Tope là pour trois chichis et un quatrième riquiqui !
Simon s’éloigna du groupe, amusé par ce marchandage, devenu un jeu au fil des semaines. À une distance respectable des ados, il arriva à « l’espace VIP », réservé aux incontournables frères Le Doyen, qui étaient à Trémaloir ce que Juppé est à Bordeaux, le tif dru et hirsute des Bretons en plus. Simon avait eu le temps de se renseigner sur cette fratrie : André, Francis et Alain Le Doyen, surnommés les rois du bourg étaient les piliers de la commune, forts en gueule mais appréciés.
Tout d’abord, sous un parasol bleu marine, Francis et sa femme Héloïse, qu’il surnommait les Germanopratins, la cinquantaine sportive et élancée, les maillots assortis, avaient organisé leur campement de manière très rationnelle. Deux sièges pliants en toile basque, une glacière qui servait de table et chacun son sac, en osier jaune paille, à portée de main. Sur la glacière, le magazine Lire , des mots croisés force 7, un roman de la rentrée littéraire et un polar historique. Simon avait bien essayé une fois de leur vendre des beignets. Il avait encore dans l’oreille le « Du gras et du sucré ! Hors de question d’y penser ! » que la femme avait adressé à son mari, visiblement tenté.
Juste à côté, sous un parasol jaune tournesol, André, l’aîné et sa femme Maryse tentaient avec plus ou moins de succès de gérer leurs petits-enfants, une marmaille nombreuse et bruyante. Ils venaient à peine de s’installer, Monsieur avait tracé un cercle autour du parasol pour délimiter le périmètre que les enfants n’avaient pas le droit de dépasser sans permission. Le temps de dire ouf, la plus petite, deux ans et des poussières, un arrosoir à la main, avait déjà franchi la ligne et se dirigeait d’un pas décidé vers la mer. Simon hâta le pas pour lui barrer le chemin.
— Halte-là, jeune demoiselle !
La fillette essaya de le feinter, mais elle n’était pas de taille à rivaliser avec Moumoune, joueur de rugby à ses heures.
— Vous avez une miss qui veut pre

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