Sentiments aveugles
106 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Sentiments aveugles , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
106 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Romance historique - 203 pages


XIXe siècle,


Lorsque la vie met à l'épreuve Hortense de Beaurivage, jeune aristocrate capricieuse, autoritaire, hautaine et arriviste, elle doit apprendre, du jour au lendemain, à évoluer dans un nouveau monde. Diminuée, privée de certains de ces privilèges, elle perd tous ses repères. Un mal pour un bien qui la guidera vers un chemin empli d'amour et de compassion.


Le bonheur n'est pas toujours celui que l'on idéalise.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 août 2019
Nombre de lectures 57
EAN13 9782379610974
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sentiments aveugles


Lola T.
Lola T.


Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-097-4
Corrections : Nord Correction
Photo de couverture : Fotorince
À l’amour et à l’espoir
Chapitre 1

L’avant…
Si je devais décrire ma vie en un seul mot, « félicité » serait approprié. J’étais certainement l’une des jeunes filles les plus choyées à des lieues alentour. Depuis mon enfance, tout me souriait, grâce, notamment, au dévouement de ma mère qui faisait en sorte que mes désirs soient exaucés. Comment aurait-il pu en être autrement ? J’étais sa préférée. Fille cadette du vicomte de Beaurivage, mon père se désespérait de ne pas avoir eu de fils pour héritier et se consacrait entièrement à ses affaires. Ma mère, tout comme moi, aimait les réceptions, être le centre d’attention, l’équitation, la danse et obtenir tout ce qu’elle souhaitait. A contrario , ma sœur aînée, Iris, était plus réservée, moins attirée par le paraître. La pauvre enfant se demandait pourquoi les prétendants se détournaient d’elle pour me plaire. La réponse était simple : j’avais une prestance qu’elle n’avait point. Mon reflet dans le miroir confirma ce fait. Ce soir, il y avait bal en la demeure pour fêter le printemps et je me réjouissais de cette réception. Ma femme de chambre, Solange, nouait le nœud à l’arrière de ma robe alors que je me regardais fièrement dans la psyché, pendant que Gisèle, ma deuxième aide, attachait gentiment mes bijoux. Petite, avec de longs cheveux bruns et des yeux bleu marine, j’avais un charme qui ne laissait pas les hommes de marbre. Ma robe de bal mettait mes atouts en valeur. Le volume de mon cerceau dissimulait le fait que je n’étais pas très grande, le corset relevait subtilement ma poitrine, quant aux tulles qui tombaient sur mes bras, ils dénudaient parfaitement mes épaules, sans oublier la ceinture qui relevait ma taille fine.
— Solange, boucle légèrement mes cheveux et relève-les pour dénuder ma nuque. Ainsi, j’ai l’air d’une enfant.
— Bien, mademoiselle.
— Et fais vite, je déteste attendre, ajoutai-je en tapant du pied.
— Je vais le faire moi-même, intervint Gisèle avec un large sourire.
J’inclinai rapidement la tête en signe d’approbation. Trois femmes de chambre étaient à mon service : Solange, Augustine – dont c’était le jour de repos – et Gisèle. Malgré son impertinence fréquente, cette dernière avait ma préférence. Si ma mère nous avait appris à mettre une distance entre nous et les domestiques – ce qui était d’une logique implacable, nous n’avions rien en commun –, je devais avouer que j’avais une infime once de sympathie pour Gisèle et Arthur, le palefrenier. Ces pensées sans grand intérêt s’envolèrent lorsque le bruit lourd des berlines arrivant dans l’allée du manoir se fit entendre. Je refusais de ne pas être à côté de ma mère lorsque les convives feraient leurs hommages. À peine ma femme de chambre avait-elle mis la dernière épingle dans ma chevelure que je me précipitais au rez-de-chaussée afin de me placer à droite de mes parents.
— Ta sœur n’est pas avec toi, Hortense ? demanda poliment mon père.
— Non, père. Je ne comprends pas son manque de ponctualité.
— Vous n’avez pas les mêmes priorités, voilà tout.
Il était dans le vrai. Elle passait des heures à faire de la tapisserie, seule dans ses appartements. Ce n’était pas ainsi qu’elle trouverait un bon parti, même si mon père la destinait déjà à un comte. Après une présentation en bonne et due forme et quelques échanges futiles, les invités prirent place autour de la grande table habillée de sa plus belle porcelaine. Des fleurs embaumaient l’espace et, déjà, les conversations formaient un doux brouhaha. Si mes parents n’étaient pas très haut placés dans la noblesse, ils avaient une notoriété qui effaçait ce léger détail et des connaissances qui faisaient bien des envieux, leur ouvrant des portes fort utiles. Je pris place entre le marquis de Vez et le comte de Candelle. Deux charmants jeunes hommes de bonne réputation qui cherchaient à prendre femme comme épouse. Chacun essayait de mille et une façons d’attirer mon attention. Peine perdue, j’aspirais à devenir la comtesse de Bavant. Adam de Bavant serait mon époux ou je ne m’appelais plus Hortense de Beaurivage. Et j’obtenais toujours ce que je désirais.
Je levai mon verre en sa direction pour amener discrètement son regard vers moi. Ma mère avait eu écho de son intérêt pour ma personne. Oh, bien sûr, il aurait dû faire une cour empressée à ma sœur, comme mon père le désirait. Un futur mariage qui arrangeait les deux partis. Pourtant, lorsqu’il me vit, ce fut vers moi que ses projets d’avenir se tournèrent, au grand désarroi de mon père, qui n’avait encore osé aborder ce point délicat avec mon aînée. Et même si mon charme n’avait pas attiré l’œil de cet homme, Iris aurait fait pâle figure près de lui, restant constamment muette et en retrait. En un sens, elle était transparente, malgré les conseils que je lui avais prodigués. Le repas se déroula dans l’allégresse et, à maintes reprises, je sentis la chaleur du regard d’Adam posé sur moi. Afin de me faire désirer plus que de raison, je n’y portai pas la moindre attention et ris à gorge déployée avec mes deux voisins de table. « Une fois le poisson ferré, il ne faut pas lui céder trop facilement », tel était l’un des enseignements de ma chère mère et cela fonctionnait à merveille.
Après le dessert, avec enchantement, la maîtresse de maison invita les convives à rejoindre la salle de bal.
Encombrée de mes deux nouveaux prétendants, je me dirigeai vers la salle de réception. Ma robe resplendissait sous l’éclairage des grands lustres ainsi que des bras de lumière et mes yeux scintillaient de joie. Danser était l’une de mes distractions préférées avec l’équitation. Mes parents organisaient toujours de somptueuses réceptions, mais aucune n’égalait celle du réveillon de Noël, qui était également ma fête préférée. En l’attendant, je profitais pleinement de celle-ci. Les musiciens se mirent à jouer dès que mon père leur en donna l’ordre d’un simple signe de la main. Je fus amusée de voir tous ces jeunes hommes se bousculer autour de moi, attendant d’obtenir mon approbation pour avoir l’honneur de me faire ouvrir le bal. Ils s’écartèrent poliment lorsque ma mère, suivie de ma sœur et du comte de Bavant s’approchèrent de nous.
Adam, sous le regard stupéfait de l’assistance, les jaugea longuement avant de faire un pas en ma direction. Il inclina la tête respectueusement.
— Mademoiselle Hortense, me permettez-vous de vous conduire pour cette première danse ?
— Mais, mère, protesta ma sœur, se voyant déjà virevolter dans ses bras.
— Iris, je t’en prie, pas d’esclandre. Laissons ces jeunes gens profiter de la mélodie qui enrobe la salle de bal, siffla ma mère.
Fièrement, sous le regard attristé de mon aînée, je me dirigeai, ma main sur celle d’Adam, au centre de la pièce. Tous nous observaient avec convoitise, ce qui n’était point pour me déplaire. J’avais l’habitude que l’on m’envie, que l’on me jalouse. C’était ainsi, l’argent et la beauté faisaient parfois bien des envieux. Adam glissait sur le parquet ciré et mon corps l’accompagnait comme un accord parfait. L’étiquette aurait voulu qu’il choisisse une nouvelle partenaire à la fin de la première danse. Mais, sous l’étonnement général, il valsa avec moi jusqu’à ce que je sois grisée par la danse.
— Souhaitez-vous faire quelques pas à l’extérieur ? L’air frais vous fera le plus grand bien.
— J’en serais ravie, cher comte.
Ma mère me fit un petit sourire de connivence en me voyant me rendre sur la terrasse avec mon chevalier servant. Les étoiles dans ce ciel sans nuages donnaient un petit côté romantique à la nuit. L’air, adouci grâce à une légère brise, ôta le feu de mes joues et cette sensation de chaleur qui m’oppressait. Avec délicatesse, le comte m’offrit son bras pour que nous fassions une promenade dans le parc illuminé par des centaines de bougies que les domestiques avaient allumées à la tombée du jour.
— Vous êtes resplendissante, Hortense, annonça-t-il en amenant rapidement son regard vers moi.
— Je sais, oui. Mais c’est gentil de votre part de m’en faire la remarque.
— Je ne voudrais point paraître empressé, mais seriez-vous d’accord pour que je vienne vous rendre mes hommages demain dans l’après-midi ?
— Monsieur, j’en serais forte heureuse.
Nous marchâmes un long moment en silence, avant qu’il ne me lâche le bras pour se figer devant moi.
— Je sais que votre père était dans l’attente d’une union entre votre sœur et moi. Pourtant, mon cœur s’emballe pour vous.
— Monsieur, je ne suis pas une simple fille qui s’offre au premier venu.
— Pardonnez-moi ma maladresse. Ce que j’aimerais savoir, c’est si mes espoirs ne sont pas vains.
— Des dizaines d’hommes aimeraient faire de moi leur épouse. Et puis vous, vous êtes engagé auprès d’Iris et cela…
— Je n’ai jamais rien promis à votre sœur. Nous nous sommes vus à diverses reprises, je le conçois, mais mon attention était en permanence portée sur vous. Je ne lui manque en rien de respect.
— Votre honnêteté me touche.
— Vous n’avez pas répondu à ma question. Avez-vous déjà une quelconque inclination pour un autre ?
— Je vous l’ai dit, monsieur, la liste des prétendants est longue. Cependant, vous êtes à ce jour mon préféré. Ne gâchez pas votre chance.
— Je ferai tout pour vous plaire.
— J’en suis certaine.
Nous retournâmes à la réception. Tout se déroulerait selon mes attentes, et cela me réjouissait autant que cela m’attristait. Le comte, comme mes anciens prétendants, était tellement prévisible qu’il manquait une part de piquant dans cette relation à venir. Malgré le regard offensé que me lança Iris, je ne pouvais qu’être confortée dans mon choix. Ce serait lui et personne d’autre.
Le comte rejoignit le fumoir pendant que je me fondais avec aisance au milieu des convives, conversant avec des femmes bien plus âgées.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents