Toute l eau du puits
514 pages
Français

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Toute l'eau du puits , livre ebook

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Description

Catherine et Maxime étaient en ce moment tout à fait seuls. C'était la fin de l'été et aussi la fin des vacances. Ils avaient pu voir en venant de nombreuses villas aux volets clos. Ils entrèrent dans l'eau jusqu'à mi-corps puis complètement. Elle leur paraissait maintenant moins froide. Le soleil, de plus en plus haut dans le ciel, allumait des écailles lumineuses à la surface de la mer, parcourue de légers remous. Le vers d'Eschyle “Le sourire innombrable des vagues...” lui vint à l'esprit. Longtemps, ils restèrent plongés jusqu'au cou, retrouvant là une sorte de pureté originelle. Il fallut bien sortir enfin. "Toute l'eau du puits" est un superbe roman d'amour aussi bien qu'une fresque humaniste dont la consistance et l'érudition constituent un attrait certain. Les personnages de cette romance évoluent avec leur temps (le milieu du vingtième siècle) et les moeurs qui s'y attachent dans une atmosphère feutrée, entre les cours à la faculté et leurs occupations quotidiennes, et l'on prend un plaisir infini à les voir grandir. La douce musique des grands poètes parcourt ce texte du début à la fin, agrémentant la plume ciselée d'Aline Raucoule des rayons d'une lueur de génie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 décembre 2013
Nombre de lectures 35
EAN13 9782342016512
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Toute l’eau du puits
A. Guiraud Toute l’eau du puits
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0117992.000.R.P.2012.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2012
« Maxime, Catherine et… Violaine. — Ce n’est pas un prénom courant. — Non, ma mère lisait « l’Annonce faite à Marie, peu avant ma naissance ». Elle ajouta « elle est professeur de français », comme pour excuser d’avance ce qui pouvait passer pour une originalité – ou même une bizarrerie. Maxime accorda un instant son attention à la longue jeune fille brune qui se tenait devant lui. Elle avait des cheveux noirs lisses qui descendaient jusqu’à ses épaules, un visage étroit au menton assez prononcé, des yeux légèrement étirés vers les tempes et d’un bleu sombre presque violet. Peut-être, était-ce un effet de l’éclairage qui laissait son visage dans la pénombre alors que des rais lumineux balayaient la salle et la coupaient parfois en deux ? Il se tourna imperceptiblement vers l’autre jeune fille entourée, elle, d’un halo de lumière. Leurs regards s’accrochèrent et ne se quittèrent plus. Il n’eut même pas le temps de la voir réellement. Bientôt, François, le jeune homme qui les avait présentés avec une telle brièveté, dit : « Excuse-nous, nous devons rentrer ». Le petit groupe sortit de la galerie et Maxime les vit s’éloigner, se fondre dans l’obscurité de la nuit. Il était entré par hasard dans cette petite galerie de peinture. Il pleuvait, une pluie fine et pénétrante. Il s’ennuyait et il ne savait plus comment occuper la fin de ce dimanche après-midi. Il avait découvert l’affiche de l’exposition et il était venu voir, moitié par curiosité, moitié par désœuvrement. Le peintre qui exposait ses œuvres était jeune, peu connu. Maxime, d’ailleurs, ne se souvenait plus de son nom. Il fut déconcerté par les ta-bleaux présentés, mal éclairés, volontairement sans doute, car seul un long couloir lumineux allait d’un bout à 1’autre de la salle et laissait de chaque côté des zones d’ombre que parcou-
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raient par intermittence des rais de lumière. Il s’avança et regar-da les toiles. La première était présentée sous le titre de « Paysage sous la neige à la tombée de la nuit » : une grande étendue déserte, d’un blanc-gris sale, sous un ciel sombre ; le fût de deux arbres se détachait en gros traits noirs. Un peu plus loin, un autre tableau, intitulé « Sphère blanche et cube noir » puis, plus loin encore, des taches grises, des rayures noires, d’autres de chaque côté de la galerie, toujours avec les mêmes tons blanc, gris, noir. Tous ces tableaux se ressemblaient aussi par leurs lignes géométriques, leurs traits appuyés. Maxime se demandait quelle était la raison de ce parti pris de grisaille, de cet aspect morne. Il connaissait peu la peinture actuelle, en était resté aux impressionnistes, puis aux œuvres souvent déroutantes de Picasso, à celles de Matisse. Il avait, il est vrai, admiré, bien des années plus tard au cours d’un de ses voyages, la silhouette de Saint Dominique esquissée seulement à grands traits noirs sur fond de céramique blanche. Il suivait pour l’instant le cours de ses pensées et restait perplexe. C’était à ce moment-là qu’il avait aperçu François. Ils se connaissaient assez peu. Ils fai-saient partie, tous les deux, du même groupe d’études à la Faculté de Lettres mais se voyaient rarement en dehors des heu-res de cours. Ce groupe de travaux pratiques de latin, traduction et commentaire de textes se composait de six étudiants : quatre filles et deux garçons, François et lui, plus un jeune abbé, étu-diant lui aussi. Deux des jeunes filles avaient passé avec lui les épreuves du certificat de français. Mais François, l’année der-nière en hypocagne, était nouveau ainsi que les deux autres jeunes filles et l’abbé, venus tous les trois de villes voisines. Maxime se demandait pourquoi la présentation avait été aussi brève : aucun détail, pas de nom de famille, s’agissait-il d’étudiantes ? Pourquoi avait-il hésité en prononçant le prénom de Violaine ? Pourquoi l’avait-il fait comme à regret ? Quels liens avait-il avec ses deux compagnes ? Peut-être pensait-il simplement que cette rencontre serait sans lendemain. Maxime se disait lui-même qu’il ne reverrait pas les jeunes filles et que tout cela était sans importance. Il se trompait pourtant. Quelques jours après, alors qu’il sortait d’une librairie spé-cialisée dans les ouvrages anciens dont l’édition était épuisée – il venait d’acheter un livre de « phraséologie latine », introuva-ble ailleurs – il les rencontra. Elles se préparaient à entrer dans
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