Mystica 1
134 pages
Français

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Mystica 1 , livre ebook

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134 pages
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Description

Alors que Sébastien doit se faire à sa nouvelle vie de loup-garou, Mystica essaie de protéger sa ville d'un plan machiavélique qu'organisent les vampires d'Agathe...


À chacun ses problèmes !


Et plus l'histoire avance, plus les problèmes se multiplient... Y aura-t-il un jour de paix dans leurs vies ?


Dans une grande marmite, mélangez une petite ville en apparence tranquille, des créatures surnaturelles, un soupçon de combats sanglants où chacun agit uniquement pour son propre compte... et vous obtiendrez la recette idéale pour un ouvrage réussi dans lequel le monde ne connaît plus de règle et où la trahison est l'arme favorite, la plus vicieuse, la plus dangereuse.


Un cocktail détonnant qui risque bien de vous étonner...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 février 2014
Nombre de lectures 557
EAN13 9782365405072
Langue Français

Extrait

Mystica Tome 1 : Trahisons Cyndie Soue LES EDITIONS SHARON KENA Du même auteur aux éditions Sharon Kena L'enfant de la Délivrance Tous droits réservés, y compris droit de reproduction totale ou partielle, sous toutes formes. ©2014 Les Editions Sharon Kena www.leseditionssharonkena.com ISBN : 978-2-36540-507-2 Voilà, la réédition de ce roman se réalise enfin, grâce aux éditions Sharon Kena que je ne remercierai sans doute jamais assez, notamment son éditrice que j’admire beaucoup. C’est une histoire qui me tient à cœur, que j’ai envie de partager, en espérant que la suite verra le jour très bientôt (et non, vous n’arriverez pas à vous débarrasser de Mystica aussi facilement). Tout naturellement, les remerciements vont à l’équipe du comité qui a validé mon manuscrit, qui a accepté de me donner une chance que je prends. Je n’oublie pas Fleurine, qui, à l’époque de la première édition deMystica, m’avait soutenue pour continuer à écrire. Aujourd’hui, je suis heureuse de pouvoir clamer haut et fort que son illustration accompagne ce premier tome (j’espère que tu pourras faire les suivantes, je croise les doigts). Un grand merci à Kristell, Marion, Marina, Melissa et Kelly, qui m’avaient aidée en lisant mon manuscrit à me donner suffisamment de confiance en moi pour l’envoyer aux maisons d’édition. À ma petite sœur et à mes parents, qui ont lu mon livre, même si la première version a été difficile à comprendre, votre soutien est mon plus grand cadeau. Merci également aux lecteurs que je ne connais pas personnellement, qui m’ont déjà lue ou qui commencent. Si vous saviez à quel point c’est plaisant quand, parfois, on me demande de dédicacer le livre que j’ai écrit… Enfin, un énorme merci à Rémy, ma moitié, mon premier lecteur, qui me comprend si bien. Mille baisers pour toi.
Prologue Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11 Chapitre 12 Chapitre 13 Chapitre 14 Chapitre 15 Chapitre 16 Chapitre 17 Chapitre 18 Chapitre 19 Chapitre 20 Chapitre 21 Chapitre 22 Chapitre 23 Chapitre 24 Epilogue
Table des matières
Prologue
La nuit. Le meilleur moment pour réfléchir... réfléchir aux journées passées, à la vie, à soi-même. Elle laissait la possibilité d’être tranquille, de ne rien faire, de regarder les gens rentrer chez eux, attendus par leur famille, ou s’ils étaient seuls, retrouver les photographies de leurs proches. Il faisait froid, mais pas assez pour l’hiver. Le ciel était nuageux, comme si la pluie allait bientôt faire son apparition. Pourtant, il n'allait pas pleuvoir, pas encore. Le vent glacé sur son visage lui donna un frisson de plaisir, comme si elle le désirait depuis longtemps. Les gens se dépêchèrent de rentrer, ne remarquèrent rien d'anormal, ne prirent pas le temps de regarder autour d’eux. Rien n'était important, juste rentrer à la maison, se retrouver à l'abri quelque part où personne ne pourrait les déranger. Sur un banc au milieu de Créteil, préfecture du Val-de-Marne, vêtue de noir, une femme, assise, attendait. Qu’attendait-elle ? Nul ne le savait, même pas elle. Cette personne se nommait Mystica. Du moins, c’était le nom qu’elle se donnait. Sa vraie identité ? Personne ne la connaissait, sauf elle. C’était un nom qui la répugnait puisque sa mère avait le même. Mystica était un pseudonyme étrange, bien entendu, mais il signifiait ce qu’elle était. Elle adorait ce surnom et les gens autour de cette jeune femme avaient accepté cette identité sans broncher, car de toute manière, c'était son choix, pas le leur. Assez grande, blonde foncée et non pas châtain clair comme certains le prétendaient, les yeux sombres, toujours habillée en noir, elle circulait parfois la nuit dans les rues de Créteil avant de rentrer chez elle. Beaucoup se demandaient certainement ce que faisait une jeune femme au coucher du soleil, seule assise sur un banc en train de réfléchir. C’était pourtant si simple ! Elle attendait. Depuis quelque temps, le Val-de-Marne n’était plus aussi sûr qu’avant. D’une certaine manière, il n’avait jamais été sûr, si vous saviez les problèmes que ce département possédait ! Mais là, c’était beaucoup plus grave. Des personnes disparaissaient le soir venu et la police ne faisait rien, comme à son habitude, à cause de son ignorance et son attitude désinvolte face au crime. La jeune femme se leva pour aller prendre le train car à cette heure-ci, ils se faisaient de plus en plus rares. Comme quoi, on pouvait vivre en Ile-de-France et avoir très peu de transports parce qu’on habitait une ville trop éloignée de la civilisation, à savoir Paris. Les quelques gens qui se retrouvaient avec cet étrange personnage la regardaient bizarrement, mais avec le temps, elle s’y était faite. À quoi bon, ignorer parfois était mieux que faire attention à tout, surtout si c'était au regard des autres. Une fois arrivée à Villiers-sur-Marne, elle marcha jusqu’au Plessis-Trévise, petite ville comportant environ vingt mille habitants. Mystica avait la possibilité de léviter, car c’était une sorcière née avec ce don, mais elle ne le fit pas, c’était trop dangereux, surtout en agglomération. Si des gens la voyaient voler comme pourrait le faire Superman, les ennuis viendraient avec l’armée. Le mieux était d’utiliser son pouvoir en dernier recours. Surtout qu’à vingt-trois heures, des personnes se promenaient encore, c’était assez normal pour un samedi soir, malgré le froid. Certains semblaient peu fréquentables, mais ils n’étaient, au fond, pas si méchants qu’ils le paraissaient. C’étaient des gens qui avaient l’air normal dont il fallait se méfier. On ressentait par exemple beaucoup de réticence envers des motards, mais un père de famille pouvait avoir des idées sombres à exécuter. Comme disait le proverbe : « L’habit ne faisait pas le moine ». Au loin devant elle, la jeune femme vit une adolescente qui devait avoir environ dix-sept ans. Elle se faisait raccompagner par un garçon qui aurait pu faire son âge s’il n’avait pas eu quelque chose d’un autre temps. Sentant qu’un danger se préparait, Mystica resta à sa place. Ils commencèrent à s’embrasser, se peloter. Comme si elle avait besoin de voir ça ! Après tout, ils étaient peut-être normaux. Parfois, elle était tellement prudente que ça devenait de la psychose. Elle continua alors son chemin, mais sa première impression eut raison d’elle. La paranoïa serait pour une autre fois. L’adolescente poussa un hurlement, notre sauveuse accourut donc vers eux. La victime était retenue contre la grille de sa maison, pendant que le jeune homme, ou devrait-on dire le vampire, avait sa tête dans son cou. Le prenant par les épaules, l’héroïne le projeta au loin, observa la blessure de la gamine, lui conseilla de vite s’enfermer chez elle et de nettoyer cette maudite morsure. L’agresseur en profita pour donner un violent coup de poing dans le nez de la sauveuse. Il la mit à terre, lui montra ses crocs pour l’effrayer. Un coup dans l’entrejambe suffit pour le repousser à une certaine distance ; elle put alors se relever, prenant dans sa botte droite son poignard en argent pour le lui planter dans son cœur. Le visage du vampire se figea, ses mains se réunirent vers son muscle touché, ses yeux envoûtants la fixèrent, tout son corps commença doucement à se transformer en cendres après
que le sang l'ait quitté. D'abord son visage disparut, puis son buste, ses bras et enfin tout le reste. Il ne subsista bientôt plus, sur le sol, qu’un tas de poussières qui se dispersa un peu au contact du vent. Du sang commençait à sécher sur le sol. La pluie devrait tout effacer, mais au pire, personne n’y ferait attention. Mystica regarda autour d’elle. Toutes les maisons étaient éteintes, même avec le vacarme qu’elle avait à moitié causé. Soit les gens le faisaient exprès, soit ils étaient sourds et aveugles. Tant mieux ! La jeune victime, derrière sa grille, la remercia en pleurant. ฀฀฀Ne dites à personne ce qui vient de se passer, lui intima-t-elle d’un ton sec. De toute façon, lorsqu’elle cligna des yeux, elle regarda sa sauveuse bizarrement. Elle venait d’oublier ce qui s’était passé grâce à un petit sortilège d’amnésie. Tous les tueurs dotés d’un minimum de pouvoirs l’apprenaient lors des derniers cours en fac, c’était pour protéger les innocents, comme elle. Moins les humains en savaient sur les créatures existantes, mieux ils se portaient. L’espèce pensante n'avait pas besoin de savoir qu'un grand danger rôdait dans ses rues, elle s'effrayait déjà pour un rien en temps normal. Ne lui donnons pas l'occasion de se suicider inutilement, pensa-t-elle. Hochant la tête, elle rentra, regardant une dernière fois la sauveuse qui était une étrangère à ses yeux, étonnée de voir que celle-ci l’observait toujours. La jeune femme reprit alors son chemin. Ah ! Les criminels n’étaient plus à la mode de nos jours, alors place aux monstres surnaturels ! Ce soir, bonne action : une. Bâclage : zéro. Pas mal pour un petit bout de femme !
Chapitre 1
15 février. La nuit était tombée depuis longtemps. Un homme roulait doucement pour ne pas avoir d'accident à cause du verglas sur les routes. Le problème en banlieue parisienne, c’était la peur du froid. Même s’il n’y avait que trois centimètres de neige sur la chaussée, les parisiens avaient peur d’avoir un accident. Si on les laissait faire, ils mettraient des chaînes aux roues ! Il était vingt-deux heures, Nelly, sa femme devait sûrement dormir. Elle était partie en vacances en Bretagne avec des amies, elle lui manquait horriblement, mais il devait lui laisser une certaine liberté, même après un an de mariage. Lorsqu’ils s’étaient connus, elle n'était qu'une étudiante en journalisme. À présent, elle possédait sa propre rubrique dans un journal pour jeunes. Elle en avait fait du chemin, contrairement à lui qui était seulement serveur dans un restaurant branché de Pontault-Combault, mais il comptait bien un jour ouvrir son propre établissement, si seulement il en avait les moyens et le lieu. Le couple voulait un enfant. Quatre ans de vie commune, toujours rien. Même si Sébastien essayait de rassurer sa compagne, celle-ci pensait qu’ils ne pouvaient tout simplement pas en avoir. Parfois, il se disait que c’était peut-être le cas, mais les deux partenaires étaient fertiles, il devait y avoir autre chose. Quelquefois, il suffisait d’être patient et le miracle arrivait. L’homme tourna à droite au carrefour et continua tout droit un bon moment. Personne dans les rues. Quelque chose atterrit soudainement devant la voiture. Il freina brusquement et sortit pour voir ce qu’il avait heurté. Un chien mort. Comment était-il arrivé là ? Quel animal avait pu le tuer ainsi ? Et surtout, si c'était une bête qui l'avait assassiné, comment avait-elle pu le balancer jusque-là ? Il y avait du sang partout, sa tête ressemblait à de la bouillie, c'était une vision cauchemardesque qu’il n'allait pas oublier de si tôt. Pauvre animal ! Il ne vit rien dans les environs. Étrange. Quand le serveur voulut remonter dans sa voiture, un bruit se fit entendre derrière lui. Pourtant, il ne vit personne, rien. Il se dirigea vers sa portière et fut aussitôt projeté en arrière, sur la route. Un énorme chien, ou loup, comment faire la différence avec si peu de lumière ? L’animal semblait énorme, ses crocs qui mordaient le bras de l’humain étaient acérés. Sébastien hurla de douleur avant de voir brûler les poils de la bête qui s'écarta et partit aussitôt. Sans attendre davantage, l’homme remonta rapidement dans sa voiture et fonça jusqu'à chez lui. Il eut la chance de ne tomber sur aucune patrouille de police et de ne faire aucun accident. Une fois en sécurité chez lui, il nettoya au mieux la plaie assez profonde avant d’avoir le vertige. Tout devint flou autour de lui, son corps trébucha et se mit à trembler. Sa chaîne en argent commença à le gratter, puis à lui faire mal, il la retira aussi sèchement qu’il le put. Le blessé ferma les yeux et prononça plusieurs fois le nom de sa femme, comme si elle pouvait l’entendre de loin. 17 février. Un mal de tête énorme le réveilla. Le sol était dur, Sébastien se trouvait sur le carrelage de la salle de bain. Comment était-il arrivé là ? Avait-il fait un cauchemar où ce qui s'était passé la veille était vrai ? Il observa son bras, rien. Aucune blessure. Peut-être que la cause de ce mal était due à l’alcool, mais comment ? Il ne se souvenait pas d'une soirée arrosée après le travail. L’homme vit sa chaîne en argent à côté de lui. Il la prit pour la remettre, puis la laissa tomber ; elle lui faisait mal. Sur sa main, une marque apparut, avant de disparaître aussitôt. Il voulut reprendre le bijou un moment, mais le même scénario recommença. Ce n’était donc pas un rêve. L’endormi essaya de se lever, mais il remarqua une affreuse douleur au dos à cause de sa nuit passée sur le carrelage froid. Il s'observa dans le miroir, rien n'avait changé. Il avait toujours ses cheveux bruns coupés courts, les mêmes yeux verts, la même musculature pas très impressionnante mais jolie pour un homme et surtout qui plaisait beaucoup à Nelly. Tout était en ordre. Son téléphone sonna. ฀฀฀Allô ? répondit-il. ฀฀฀Chéri, ce n’est pas trop tôt, je me faisais du souci. ฀฀฀Nelly, que se passe-t-il ? ฀฀฀Je t'ai appelé hier je ne sais combien de fois, tu ne répondais pas. J'ai pensé que tu étais peut-être sorti, ou autre chose.
฀฀฀Tu ne m'as pas appelé hier. ฀฀฀Bien sûr que si. Tu m'avais dit que je devais t'appeler dès que je connaitrais la date de mon retour. Je rentre dans trois jours. ฀฀฀Le 19, Ok. ฀฀฀Non, le 20. On est le 17 aujourd'hui. ฀฀฀Ce n'est pas possible, on était le 15 hier. ฀฀฀Chéri, t'es sûr que ça va ? Non, il n'en était pas sûr du tout. Il alluma la télévision pour voir une émission matinale, puis regarda la date sur son portable. Pas de doute possible, c’était bien le dix-sept. Avait-il réellement dormi pendant toute une journée ? D'accord, là, ça devenait légèrement effrayant pour lui. ฀฀฀Chéri, tu m'entends ?reprit Nelly. ฀฀฀Oui, je suis toujours là. Excuse-moi, chérie, je n'étais pas bien hier, j'ai dormi toute la journée. ฀฀฀Tout va bien ? Que se passe-t-il ? ฀฀฀Ne t'inquiète pas, chérie, je vais beaucoup mieux, j'ai dû avoir froid ou un truc dans le genre. Désolé de t'avoir effrayé. ฀฀฀Bon, si tout va bien, je te laisse. Je t'aime chéri. ฀฀฀Je t'aime aussi, reviens-moi vite. Il raccrocha. Un jour de passé, un jour de travail manqué. Son patron allait le tuer ! Il l'appela rapidement. Comme il le pensait, il était furieux et hurla dans le téléphone. Sébastien lui expliqua brièvement qu’il avait dormi toute la journée après une forte fièvre et qu’il faisait tout pour aller mieux. Une sorte de mensonge, mais comment lui expliquer qu'un animal l'avait mordu alors qu’il n'avait plus aucune marque pour le prouver ? Quelques heures plus tard, il se trouva sur son lieu de travail après avoir essuyé une dernière remontrance de la part de son chef. Impossible pour lui de se concentrer à cause du bruit. C'était horrible ! Il essaya pourtant de faire de son mieux. Lorsque tout redevint assez calme aux alentours de quinze heures, il fut soulagé. Il entendit alors des choses qu'en temps normal il n’entendait pas. Deux femmes parlaient à l'autre bout du restaurant. ฀฀฀Regarde ce serveur, il est sexy ! ฀฀฀Ouais, mais il est un peu bizarre aujourd'hui. ฀฀฀On s'en fout tant qu'on peut le mater. Lorsqu’il les observa, elles baissèrent la tête. C'était bien de lui qu'elles parlaient et il arrivait à les entendre. La musique était pourtant assez forte pour couvrir les conversations des clients. ฀฀฀Je me ferais bien sa femme, dit un homme quelque part. C'était l'un de ses collègues en compagnie d’un client qui sourit. C’était le genre d’homme qui accumulait les femmes dans son lit. Sébastien n’y fit pas attention et continua à essuyer les verres au bar. ฀฀฀En plus, elle est vraiment canon, mais semble un peu coincée. ฀฀฀Il ne doit pas être bon. ฀฀฀Je te jure qu'avec moi, Nelly pourrait prendre son pied autant qu'elle le veut. Ils rirent ensemble alors que le verre que tenait le barman se brisa. Nelly ? Sa Nelly ? Comment osait-il ? Son sang ne fit qu’un tour quand il s’approcha de son collègue. Surpris, celui-ci se redressa à sa venue. ฀฀฀C'est de ma femme que tu parles ? l'agressa l’époux. ฀฀฀Seb, calme-toi, je plaisantais. ฀฀฀Tu t'approches d'elle, je te dégomme, tu piges ? ฀฀฀T'as quoi aujourd'hui ? C'est quoi ton problème ? ฀฀฀C'est toi mon problème, je n'admets pas que tu dises des conneries sur MA femme. ฀฀฀Je t'ai dit que je plaisantais. Comme si ça ne t'était jamais arrivé de dire des trucs pour le fun. Il prit son col et l'approcha de lui avec une force qu’il ne se connaissait pas. ฀฀฀Je te ferai ta fête la prochaine fois que tu rediras un truc mal placé sur ma femme, compris ?
Lepatronvints'interposerentreeux.Ilsfurenttouslesdeuxrenvoyéspourlajournéeet
Le patron vint s'interposer entre eux. Ils furent tous les deux renvoyés pour la journée et eurent un malus sur les pourboires. Christophe, le collègue, aurait dû être furieux vu son caractère, mais c'était de la peur qu'il éprouvait. Les deux femmes qui avaient suivi la scène le regardèrent avec de grands yeux. Il partit aussitôt pour rentrer au plus vite. Il se souvint alors de la force qu’il avait eue pour soulever son collègue sans aucun problème, collègue qui passait pourtant son temps en boîte ou en salle de musculation. Il décida de faire un détour par la forêt pour vérifier quelque chose. Il alla au plus profond du lieu pour que personne ne le voie, puis trouva une énorme branche d’environ deux mètres de long et vingt centimètres de diamètre, qui n’avait pas survécu à une récente tempête. Il la souleva sans aucune difficulté. Étape suivante, le petit rocher enfoui à moitié dans la terre. Sans problème, il réussit à le décoincer et à l’envoyer au loin alors qu'auparavant il aurait eu des difficultés à le prendre. Il courut jusqu'à sa voiture et s'y trouva au bout d'une minute à peine, sans éprouver de fatigue. Sa vue, sa force, son ouïe... tout avait augmenté. Y compris son odorat. Il sentit le parfum d'une femme, l'odeur de son chien mouillé. Elle se trouvait à au moins dix mètres de lui. Soit elle avait bien exagéré sur la bouteille, soit c'était son nez qui devenait ultrasensible. À la maison, il se reposa un peu au calme. Il avait de la chance de vivre dans un quartier résidentiel aussi silencieux, loin du bruit, son mal de tête s'envola. Sur sa petite cheminée, il observa une photo de son mariage, sa femme était si belle avec son chignon et les fleurs dans ses cheveux. Devait-il lui parler de sa transformation ? Il l’ignorait et préféra attendre. En tout cas, il savait qu'en temps normal il ne fallait pas insulter sa femme et c'était pire à présent. Elle lui appartenait, si on la blessait, on le blessait. Vivement qu'elle rentre, car son absence le rendait maussade. Il en profita pour s'entraîner sur certaines choses, par exemple entendre la discussion de ses voisins qui sortaient de leur maison, mais avec son double vitrage, il avait du mal. Il ouvrit légèrement sa fenêtre et les entendit à merveille. Leur maison se trouvait de l'autre côté de la rue, à environ quarante mètres. Il voyait parfaitement les vêtements que portait la dame, un pull violet en dessous de son manteau de cuir noir. Impressionnant ! Il était devenu une sorte de Spiderman avec les facultés du chien qui l’avait mordu. Dogman ? Non, impossible. Il réfléchissait soudainement à une autre possibilité. Tous ses sens améliorés, son allergie à sa chaîne en argent, ses pulsions... un loup-garou ? Il monta à l'étage pour vérifier sur son ordinateur, posé sur le bureau de sa femme. En entrant dans la pièce, il ressentit son doux parfum. Sur Google[1], il chercha tout ce qu’il pouvait trouver sur cette légende et fut très impressionné de découvrir des dizaines de pages qui traitaient ce sujet. Pas de doute, il en était un. Comment expliquer ça à Nelly ? Peut-être ne fallait-il pas. Et pour la pleine lune ? Il devait trouver une solution. Pourtant, ceci était absurde. Le loup-garou n’était qu’une légende qui était apparue des siècles plus tôt. Sa femme lui avait dit, un jour, qu’Ovide avait écrit une métamorphose qui expliquait pourquoi le loup-garou existait. Un certain Lycaon avait offensé Zeus, alors celui-ci l’avait puni en le transformant en un animal empli de haine, dévoreur de chair humaine (était-ce cela qu’elle avait dit ou inventait-il une partie de l’histoire pour montrer son dégoût pour cette créature ?). En bref, il fallait juste retenir que le motlycanthropie connaissait son origine grâce au nom grec Lycaon. Sébastien regarda la bibliothèque de sa femme pour trouver un livre parlant de cette créature. Il vit deux auteurs qui consacraient leurs recherches sur ce sujet, mais quand il voulut en prendre un, l’envie d’en apprendre plus s’envola pour laisser une peine immense l’envahir. Rien n’était perdu, pourtant, il devait trouver une solution au plus vite.
Chapitre2
18 février. Jérémy avait mal à la tête ce matin-là, c’était sûrement à cause de la fête bien arrosée de la veille. Son ami Bruno se mariait deux semaines plus tard, il était donc normal qu’on enterre sa vie de garçon. C’est pourquoi le jeune homme en avait profité. ฀฀฀Et Jérémy, lui avait-il dit, viens samedi soir, je compte sur toi. Tu viendras, hein ? Il ne voulait pas le vexer, alors il avait accepté. Sans oublier que la fille sortie du gâteau était plus qu’à son goût. D’ailleurs, il se demandait où il avait pu mettre son numéro de téléphone ! Mais il ferait mieux de s’habiller pour aller voir Camille, sa petite amie. Jérémy se regarda dans le miroir, ses cheveux bruns étaient en pétard, comme d’habitude, alors il les arrangea du mieux qu’il le pût avec du gel. Les filles adoraient ce look branché. Ses yeux marron le rendaient ténébreux, mystérieux, et son joli corps entretenu grâce au sport plaisait beaucoup. Son portable sonna, c’était Camille. Comme quoi, quand on parlait du loup ! ฀฀฀Salut, ma puce. Ça tombe bien, je me préparais pour venir te voir, dit-il. ฀฀฀Heureusement que je t’appelle, alors. Je n’ai pas envie qu’on se voie aujourd’hui. ฀฀฀Pourquoi tu dis ça ? Tu te plains toujours qu’on ne se voit pas assez. ฀฀฀C’est pour ça que je veux qu’on arrête. Je veux rompre. ฀฀฀D’accord. Je pourrais savoir la raison de cette soudaine décision. Sa voix avait monté d’un cran. ฀฀฀C’est simple, j’ai rencontré un autre mec dans mon bahut avec qui je passe énormément de temps. ฀฀฀Donc, quand tu me disais « Je ne pense qu’à toi » ou « J’ai envie de toi ce soir », tout ça c’était des bobards ! cria-t-il dans le combiné. ฀฀฀Je suis désolée, mais il faut me comprendre. On est loin l’un de l’autre, on ne se parle plus comme avant au téléphone et j’aime beaucoup ce garçon. Et entre nous, il sait faire beaucoup de choses qui me font plaisir par rapport à toi. ฀฀฀Très bien. Sors avec ce type, vas-y, fais-toi plaisir comme tu le dis si bien et quand t’en auras fini avec...
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