À l’aube d’un jour nouveau
161 pages
Français

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À l’aube d’un jour nouveau , livre ebook

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Description

Rêves, envies, regrets, déception, amour, peine...
18 nouvelles pour tenter d'apprivoiser l'autre.

Informations

Publié par
Date de parution 14 mars 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782363155405
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’INVITE SURPRISE

2
CŒURS A PRENDRE

11
L’INSPIRATRICE

16
FOLIE CACHEE

29
L’EAU QUI DORT

36
RESTE UN PEU

41
LE MESSIE NOUVEAU EST ARRIVE

47
SOMBRE VEILLEE

59
Récit d’une nuit de garde
PINZUTO

67
Récit d’une rencontre
BONNE SOIREE A TOUS…

72
A L’AUBE D’UN JOUR NOUVEAU

76
POESIE DU DESESPOIR

79
L’EMBARQUEMENT D’UNE VIE

82
LEVERS DE SOLEIL

85
Impressions
SENTEURS

86
Récit d’une traversée
AFFRES

118
MIEUX VAUT TARD QUE JAMAIS

143
LE CHOIX D’AIMER

168

1


L’INVITE SURPRISE

Le craquement significatif arriva, et il humecta ses lèvres bouillantes de
satisfaction du bout de sa langue. La lune était pleine cette nuit-là et il ressemblait à un
fantôme, ainsi cagoulé. Il rangea le nécessaire à découper le verre dans son sac en
bandoulière, encore vide pour l'instant. Le diamant projeta au passage un petit éclair
dans ses yeux bleus. Puis il passa le bras à travers l'orifice de la vitre, trouva la poignée,
et la fenêtre s'ouvrit. D'un mouvement félin, il pénétra dans la maison étrangère. Seul
son cœur brisait le silence. Mouvement lourd et régulier du professionnel.
Guidé par sa lampe de poche, il trouva le chemin vers le salon. Le lourd tic- tac
d'une pendule se faisait plus proche, alors qu'il avançait vers le centre d'intérêt. Ses yeux
analysèrent très vite les bibelots et autres babioles qui recouvraient les étagères.
Souvenirs, vestiges de la mémoire. Il commençait à regretter de s'être donné tout ce mal
pour rien, mais bon... il connaissait quelques brocanteurs à qui la marchandise pourrait
être fourguée. La pièce-maîtresse tomba alors devant ses yeux, un petit tableau qui
semblait être de bonne facture. Il avança délicatement vers lui et effleura le relief de la
peinture du bout de ses gants de cuir. Il n'y connaissait pas grand-chose en peinture mais
savait reconnaître le bon du mauvais, et celui-ci, il en était persuadé, avait de la valeur.
Il le décrocha délicatement de son attache, la toile frotta contre le clou, dans un
crissement plaintif, lorsqu'une voix surgit dans la nuit.
- Le choix que vous faites est stupide, cher monsieur...
Il se retourna brusquement, le halo de sa lampe parcourant la pièce comme une
bête aux aguets. Il ne savait plus où il était. Les battements de son cœur furent pris
d'inquiétantes embardées. Il était pourtant préparé à cette éventualité, son sang devait
conserver la bonne température. Mais cette voix... Cette voix éraillée surgie de nulle
part. Le rayon lumineux capta enfin le visage de son propriétaire. Un visage qui

2
dodelinait, rendu livide par le flux lumineux.
- De grâce, dit le vieil homme en dissimulant son visage derrière une main recouverte
de taches de vieillesse. De grâce, ne dirigez pas cette lumière dans mes yeux !
Il alluma une petite lampe posée sur la table basse. Assis dans un fauteuil Regency,
le vieil homme portait une robe de chambre de luxe. Il émanait de lui la sagesse certaine
d'un esprit renfermant de formidables secrets. Le cambrioleur voyait bien la fenêtre
ouverte, il sentait le vent frais qui soulevait les rideaux. L'extérieur l'appelait, et
pourtant, une main invisible le retenait.
- Vous êtes certainement très fort dans l'art de dérober la matière, mais là...
vraiment stupide. Pardonnez-moi, mais ce tableau ne vaut rien. Une croûte, rien de plus.
Une croûte , ce mot agressa un instant les oreilles du cambrioleur. Ce n'était pas
possible qu'il ait pu se tromper.
- Voyez-vous, continua le vieil homme, le plus naturellement du monde, je ne mets
pas en cause votre connaissance en la matière, mais le tableau à côté de celui dont vous
vouliez me débarrasser, a beaucoup plus de valeur.
- Son regard était triste et humide. Le cambrioleur ne semblait pas être
l'interlocuteur exemplaire. Du moins pas celui à qui il s'attendait. Le vieil homme leva
une main amicale.
- S’il vous plaît, n'ayez pas peur de moi. Un visiteur chez moi, pensez donc ! Je
vous en prie, dit-il en l'invitant d'un geste de la main à prendre place à ses côtés.
Le cambrioleur s'arrêta, interloqué. La victime de son acte affreux l'invitait à la
conversation plutôt qu'aux menottes.
- Ce n'est pas dans mes habitudes de... commença-t-il.
- Et bien, disons que je vous propose d'en rompre le cercle vicieux !
Mû par une force invisible, il prit place à ses côtés, sous le regard du vieil homme,
étrangement devenu souriant et bienveillant.
- Vos habits sentent la fraîcheur de la nuit... Je pense qu'un petit verre de whisky
vous ferait le plus grand bien... Vous buvez du whisky ?
Il attrapa la bouteille sur la table basse et remplit le verre. Les deux accessoires
semblaient être là depuis une éternité. Comme s'ils attendaient la bouche volontaire.

3
- Tenez, dit-il en lui tendant le verre d'un geste tremblant. Buvez...
Le cambrioleur porta le verre à ses lèvres et jeta ses yeux dans ceux du vieil
homme.
- Vous pouvez y aller sans crainte, dit-il. Pour ma part, je ne bois pas, mauvais
pour ma santé ! lança-t-il dans un éclat de rire qui se transforma en toux. Il jeta un regard
sur les gants de cuirs noirs. Otez vos gants, vous serez plus à l'aise...
- Non !
- Oh oh ! Peur viscérale de laisser marque de votre passage ! Notez que je vous
comprends très bien, mais vous êtes mon invité. Un invité involontaire, j'en conviens,
mais vous me feriez le plus grand honneur en acceptant cette étiquette. De plus,
continua-t-il sur le ton de la légère remontrance, cela est extrêmement impoli, il
semblerait que vous ne souhaitiez qu'une chose, partir ? !
- C'est le cas.
- Je vois. Je ne vous veux aucun mal, et quand bien même vous en voudrais-je,
reconnaissez que j'aurais bien de la peine pour cela !
Il s'était rapproché de lui pour plaisanter dans son oreille, comme la complicité de
deux vieux amis. Le cambrioleur enleva ses gants lentement, sans perdre de vue le vieil
homme qui le regardait faire, les yeux brillants.
- C'est bien la première fois que je bois un verre avec...
- Une victime ? Depuis des jours, je vous observe m'observer. Une sorte de danse
de séduction, vous ne trouvez pas ? !
- Vous saviez que j'allais venir ?
Le cambrioleur déglutit en apprenant que son plan était connu depuis longtemps.
Il n’avait pas pris assez de précautions. Stupide qu'il était. Et maintenant au lieu de
palper les billets, il était là, à discuter avec ce vieil homme un peu fou.
- Bien sûr. Je vous regardais noter toutes sortes de choses sur votre petit carnet !
Dites-moi, en toute confidence, que ressentez-vous en faisant cela ?
- Quoi ?
- Voler ! lança-t-il sur un ton admiratif.
- Je tue l'ennui.

4
- L'ennui, dit-il songeur. Quelle sombre invention de l'esprit... Mais votre
motivation première, c'est bien l'argent, n'est-ce pas ? L'argent facile...
- Ce métier n'est pas un métier facile, dit-il avec fierté.
- Un métier ! Vous en avez de bonne ! Il y a donc une formation pour cela ?
- Celle de la rue, oui... et il contient une grande part de risque.
- Bôh... Cambrioler un vieil homme comme moi ?
- Je travaille dans toutes les catégories.
- Et c'est là l'excitant, somme toute... Il y a une routine à toute chose...
- Que voulez-vous au juste ?
Le vieil homme sourit et lissa un mauvais pli de sa robe de chambre.
- Vous êtes bien la seule chose excitante qui me soit arrivée depuis bien longtemps.
- Ben ça alors !
- Bien des choses que nous faisons nous paraissent étranges à nous-mêmes. Nous
ne sommes pas aussi esclaves de nos propres réactions, que nous voudrions bien le
penser. Je n'ai pas la même réalité que bien des gens, voilà ce qui fait de moi une
personne étrange à vos yeux.
Il resta un instant songeur. Sa lèvre inférieure bougeait, tremblait, comme s’il
parlait à ses vieux démons.
- Alors, dit-il après avoir recouvré ses esprits, vous êtes amateur de tableaux ?
- Ils se vendent bien.
- S'il vous plaît, dit-il en se levant, permettez que je prenne appui sur votre bras. Je
voudrais vous montrer quelque chose.
Ils arpentèrent le salon. Le vieil

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