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Description
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Informations
Publié par | Le Lys Bleu Éditions |
Date de parution | 09 août 2019 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782851137593 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Milly Weiss
Acrostiches pour une inconnue
Poésie
© Lys Bleu Éditions – Milly Weiss
ISBN : 978-2-85113-759-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle .
« Belle à ne savoir pas de quel nom l’appeler. »
Théophile Gautier
Dédicace
Toi, la fille aux cheveux blonds
Te reverrai-je jamais ?
J’ignorais jusqu’à ton nom.
Combien, pourtant, je t’aimais !
Je n’ai conservé de Toi,
De souvenir, qu’un pastiche
Que j’ai décliné cent fois
Sous la forme d’acrostiches.
J’ai voulu à ma façon
Te dispenser cent baptêmes
Pour mettre au moins un prénom
À la fin de mes Jeux-Thèmes .
Va, j’aurais dû t’aborder
Sans remettre au lendemain,
Me fussé-je sabordé !
J’étais lâche. C’est humain.
Je cultive ce regret
À présent, comme une rose.
Ma mémoire est son engrais.
De mes larmes je l’arrose.
Aussi bien, faute de mieux,
T’ai-je couchée dans ces pages,
Toi, l’Astre blond et radieux,
Moi, le « marchand de nuages ».
Je te dédie ce sélam
D’espoir mêlé de rancœur.
Qu’au moins il touche ton âme,
S’il ne peut toucher ton cœur.
Anouk
À mon keepsake, il manque une fleur capitale,
Née du fantasme d’un poète ou d’un démon.
Odoriférante, ravisseuse, létale,
Unique efflorescence... Unique ! – Il manque à mon
Keepsake cette rose aux chrysolins pétales.
Valérie
Vraiment comment peut-on, mais comment peut-on faire
Autrement que l’aimer ? – Puis, l’ai-je méritée ? –
L’aimer ? En ai-je au moins le droit, en vérité ?
Est-ce que l’or très pur s’allie au sombre fer ?
Raillez, si vous voulez, avec sévérité,
Insensibles « vous autres », mon cœur grand offert !
Et laissez-moi l’aimer, fût-elle mon Enfer.
Vacances, j’oublie tout ... Mais quel est le crétin
A qui l’on doit d’entendre une ineptie pareille ?
Lors même que l’on soit en temps et lieux lointains,
Elle, ailleurs, me privant de son vivant soleil ;
Retouchant, moi, mes vers, fumant trop, — c’est certain —
Ignorant, de la vie, chaque et moindre merveille,
Eh bien, je pense à Elle... Et du soir au matin.
Sylvie
Soleil, cogne du front contre ma vitre obtuse !
Yeuses reverdoyants, arborez vos serins !
Libère de ton cœur, Cybèle, un chant serein !
Vis, gazouille et stridule ! Et me laisse… Et m’excuse…
Indifférent aux bonnes grâces estivales,
Et si mon cœur distrait s’éprend d’une rivale.
Jacqueline
Je reviens de la promenade
Avec ma « petite chanson ».
C’est encore une cyranade
Que je lance vers ton balcon,
Un chant du plus aimable tour.
Écoute, et d’alors souviens-toi :
Le rendez-vous était sous l’orme.
Il fallut que l’en-nuit m’endorme…
N’était-ce vieux banc de guingois,
Eussé-je dormi jusqu’au jour ?
Alexandra
Alchimie de la chair qui palpite et qui brûle.
La guerre sans merci est déclarée aux sens.
Ensorcelant poison de ton baiser, que nul
Xérès voluptueux, non plus que d’autre essence,
Alcool, philtre d’amour, sulfureuse formule…
Ne délivra jamais une telle puissance !
Distillé dans le sang jusque dans les veinules,
Roboratif, cet or, tout en déliquescence,
Aux gisants forcerait la régénérescence !
Catherine
Comme dans ton manoir, tu promènes, sans cesse,
Au long des longs couloirs de ma sombre mémoire
Ton fantôme diaphane en robe de princesse…
Horreur ! Tous les miroirs m’ont des éclats qui blessent,
En mirant le spectacle de mon dérisoire .
Rien ne reste fors Toi. Ni honneur ni noblesse.
Il n’est plus un désir qui pourrait me chaloir,
Ni fortune à quérir, ni hauts actes de gloire.
Entendez-vous ma peine ? — Ah, seul, que l’on me laisse.
Hélène
Hein ? Vous l’avez vue comme moi ?
Est-il plus aimable mélange ?
Le démon le dispute à l’ange.
Et ces yeux… ce corps… Quel émoi !
Nous émousti… Hein ? Nous démangent ?
En allons-nous rêver des mois…
Delphine
D’entre toutes les roses de la roseraie,
Elle a ma préférence. Et plus, de jour en jour.
La cueillir ? Je ne sais si jamais j’oserai.
Pour embaumer, de son âme, le boudoir ? Pour
Hausser de son éclat ma pochette vacante ?
Infléchir les faveurs d’une vague bacchante ?
Non. Sa place est ici, dans mon Jardin d’Amour.
Et que ma patience y fasse un bon engrais.
Sophie
Secoure ce pigeon couché sur ton larmier.
Ouvre-lui ta croisée, reçois-le sur ton cœur.
Prison d’or que tes mains pour le petit ramier,
Harassé par sa course, mais dès lors vainqueur !
Il porte mon billet – Qui n’est pas un corbeau –
Écoute aussi son cœur battre sous son jabot…
Christelle
Ciselez vos saphirs, Ô dextres lapidaires !
Hypertrophes, donnez dans le thuriféraire !
Rimaillez, Rimbaldiens ! Chopinets, pianotez !
Il n’est d’art comparable à sa seule beauté.
Savants, cherchez en vain le fameux « nombre d’or ».
Triturez la matière où le mystère dort,
Et dans l’austère étude du Beau, plongez-vous !
La courbe est trop parfaite qui vous rendrait fous.
La Nature insondée, aux singuliers spectacles,
Est seule apte à produire de ces purs miracles.