Douze poètes roumains
151 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

151 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Le choix des poètes de cette anthologie revient à Constantin Abaluta, poète, prosateur, auteur d'une grande anthologie en roumain, La Poésie roumaine après le proletcultisme. Les poètes de cette anthologie font preuve d'une fidélité à soi-même, en dépit du désespoir qui émerge de leurs textes. Leur regard semble percevoir le petit monde du quartier, le quotidien, opposé au macrocosme politique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2008
Nombre de lectures 208
EAN13 9782336260389
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Levée d’ancre
Collection dirigée par Michel Cassir et Gérard Augustin
Levée d’ancre est une nouvelle collection privilégiant l’écriture poétique. Elle se propose d’abord de publier, au-delà de la division des genres, la poésie sous toutes ses formes ; de la précise ciselure du vent aux nouvelles, y compris le « noyau de prose » par lequel l’œuvre exprime ce qu’il y a de plus actuel, dans sa construction d’un sens de la poésie.
Ensuite, multiplier les accès à cette poésie, tant par les anthologies critiques, les ouvrages collectifs, que par les échanges entre écrivains et lecteurs, les rencontres entre la poésie, les différents arts et la vie.
Déjà parus
33 — Hiromi TSUKUI, Ceux qui n’existent pas , 2008.
32 — Marc FONTANA, Épreuves du grand moment, 2008.
31 — Ahmed BEN DHIAB, Le Baliseur des songes , 2007.
30 — Catherine LECHNER-REYDELLET, Le Cercle d’or, 2007.
29 — Alain ROBINET, J’logo dans l’lego des mots , 2007.
28 — Andreas EMBIRICOS, Amour Amour . Traduit du grec par Constantin Kaïtéris, préfacé par Nanos Valaoritis, 2007.
27 — Vladas BRAZIUNAS, Grandes sont les nuits, 2007.
26 — Nanos VALAORITIS, Anidéogrammes , 2006.
25 — Metin CENGIZ, Après la tempête et autres poèmes , 2006.
24 — Nada HÉLEIWA, Les Sept chants de la Madeleine , 2006.
23 — Bai JUYI, Chanson des regrets sans fin , 2006.
22 — Dino SIOTIS, Le Solstice des anges, 2006.
21 — Patricia SUÁREZ, Le Saurien rencontre l’après-midi, 2006.
20 — Etel ADNAN, L ’ Apocalypse arabe, 2006
19 — Antoine BOULAD et Michel CASSIR, Les Distances magnétiques , 2005.
18 — Alain ROBINET, 5 PRO&SIES + 1 , 2005.
17 — Hervé BAUER, Mise en pièces de la lyre, 2005.
16 — Anthologie, Huit poètes écossais contemporains, 2005.
15 — R. BADDOURA, R. HIWA, D. SYLVESTRE, J. TOURET, R. FAYE, F. POUCHOL, R. NAQSHBENDI, De l ’ obscure étincelle, 2004.
Douze poètes roumains

Constantin Abaluta
Gérard Augustin
Sommaire
Levée d’ancre - Collection dirigée par Michel Cassir et Gérard Augustin Page de titre Page de Copyright Un visage à part - Préface de Sorin Alexandrescu Nora IUGA Gheorghe GRIGURCU George ALMOSNINO Constantin ABALUTA Constanta BUZEA Ion POP Angela MARINESCU Nicolae PRELIPCEANU Vasile IGNA Vasile Petre FATI Adrian POPESCU Ion MIRCEA Note des traducteurs
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296052291
EAN : 9782296052291
Publié avec le concours de l’Union des Ecrivains de Roumanie
© pour les originaux, N. Iuga, G. Grigurcu, G. Almosnino, C. Abaluta, C. Buzea, I. Pop, A. Marinescu, N. Prelipceanu, V. Igna, V. P. Fati, A. Popescu, I. Mircea © pour la traduction française, C. Abaluta, G. Augustin
Un visage à part
Préface de Sorin Alexandrescu
En lisant les poètes de cette anthologie, on est tenté de reprendre un mot de Wittgenstein et de dire que ce qu’ils ont en commun c’est plutôt un « air de famille » que des liens thématiques évidents. En effet, à part cet « air de famille » il est difficile de préciser ce que les douze poètes roumains ont en commun. Par contre, si on les compare avec d’autres poètes de la même période, on voit bien que ceux-ci appartiennent à d’autres « familles » bien que personne parmi eux n’ait rédigé des « programmes » explicitement différents. Les différences se sont donc constituées « d’elles-mêmes » et elles reposent sur les textes poétiques plutôt que sur de grandes théories.

Le « découpage en familles » des poètes de l’époque revient à l’un d’entre eux, Constantin Abăluţă, poète — l’un des meilleurs, d’ailleurs — prosateur, dramaturge et critique littéraire, auteur aussi d’une autre anthologie, La poésie roumaine d’après le proletcultisme , 2000, dans laquelle il a réuni tous ceux qui ont su se désengager politiquement et/ou échapper à la mainmise des autorités politiques roumaines sur la culture à partir des années 60. On se rappelle que l’engagement politique à gauche, bien qu’authentique pendant les années 30 et surtout pendant la guerre — la Roumanie était à l’époque conduite par un dictateur militaire de droite — est devenu après la prise du pouvoir par les communistes en 1946-1947, due à l’occupation du pays par l’Armée Rouge, une affaire d’opportunisme et a conduit dans toute la culture à l’apparition d’un simulacre nommé proletcultisme, ou « réalisme socialiste », d’inspiration soviétique directe, qui n’avait d’ailleurs rien ni du « réalisme », ni du « socialisme », au moins dans le sens qu’on donne à ces mots dans l’Europe occidentale. Au début des années 60, la nouvelle génération de poètes a réussi, grâce à certains événements politiques favorables, à changer, en grande partie, le climat institutionnel aussi bien que le discours littéraire. C’est dans ce clivage qu’émerge une « poésie autre », située au-delà du « réalisme socialiste », qu’elle se libère de l’emprise du politique et renoue les liens avec les traditions de l’entre-deux-guerres précommuniste. La poésie se définit maintenant surtout comme non politique, et beaucoup moins comme « une nouvelle poésie » ancrée dans l’actualité littéraire de son temps, de l’Est et/ou de l’Ouest de l’Europe. Ce déficit n’est apparu comme tel que plus tard, c’est-à-dire au moment où une nouvelle génération, celle des années 80, née libre des ingérences politiques de l’après-guerre, réussit à faire le pas suivant, c’est-à-dire à poser la nouveauté, et non plus une ancienne identité récupérée, comme le critère de valeur légitimant les œuvres. La génération des années 80 ( optzecişti ) a pris ainsi la relève de la génération des années 60 ( şaizecişti) en accusant ces derniers de « tiédeur » à l’égard du renouvellement littéraire, ce qui était un peu vrai, mais ce qui était aussi injuste, car on ignorait ainsi les limites imposées par l’histoire à la génération précédente. En plus, la polémique frappait d’un même anathème tout ce qui s’était passé dans les années 60 et 70, en négligeant justement les différences entre « les familles » de cette période-là. Or, cette anthologie de Abăluţă, en présentant seulement une des « familles » de la période, opère la nécessaire coupure cognitive qui nous manquait auparavant. C’est sans doute le premier mérite de cette anthologie.

Il faudrait ensuite remarquer la presque simultanéité des débuts de ces poètes et de ceux de l’autre « famille », disons « la famille combattante » qui, par les voix de Nichita Stănescu, Leonid Dimov, Adrian Pâunescu, Cezar Baltag, Ana Blandiana et d’autres, réclamaient dans les années 60 le droit de faire siens les grands sentiments comme l’amour, l’espoir, les mythes fondateurs roumains, le monde intérieur par opposition à l’espace public « socialiste », ou le dire passionné de la vérité. Par rapport à ceux-ci, nos poètes débutent presque en même temps : Constanta Buzea en 1963, Angela Marinescu en 1965, Vasile Petre Fati en 1967, Constantin Abăluţă en 1964, Nora Iuga en 1968 et George Almosnino en 1971. Ils proviennent, ainsi que les autres poètes, surtout des Facultés de lettres, donc d’un milieu saturé de culture (mais Almosnino vient de l’histoire et Abăluţă de l’architecture). D’autre part, ils fuient la vie publique, ce qui fait que la réputation littéraire suit assez lentement les débuts. Ils deviennent plus connus dans les années 70 — certains historiens littéraires parlent même d’une « demi-génération » de 70, entre celles de 60 et de 80 — mais n’arrivent jamais au statut de VIP littéraires : la pénombre semble leur convenir plus que la lumière des projecteurs, et le mouvement textuel les passionner plus que les hauts et les bas de l’histoire. Leur œuvre croît lentement, mais aussi certainement que l’épanouissement de leur art. Rien ne semble pouvoir arrêter leur p

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents