Funambule

Marie-José Bertaux

Description

Funambule: le poète, pris en étau entre lyrisme ancien et moderne rhétorique, entre forme contrainte et libre effusion, ésotérisme méta­physique et clarté classique... Funambule: tout être humain en proie à des aspirations contraires, ballotté d'espoirs en déconvenues, achoppant où semblait paraître l'aubaine... Ces poèmes n'ont pas d'autre ambition que de dire la difficulté d'être: "Voici l'aveugle au miroir, L'infirme sous la falaise, La cendre où le vent du soir Peine à ranimer la braise." Des légendes d'antan aux rêves d'hier, des promesses d'aujourd'hui aux lendemains incertains, "Funambule" déploie son vers et, sur le fil, parvient à trouver l'équilibre fragile: instant de grâce.

Sujets

• Grâce
• Promesse
• Espoir
• Lyrisme

Informations

• Publié par: publibook
• Date de parution: 14 mars 2013
• Nombre de lectures: 23
• EAN13: 9782342003673
• Langue: Français

Extrait

Funambule

Du même auteur

Talons de verre, Prix Prométhée de la nouvelle 2005, éditions du Rocher Alphabet, poèmes, éditions Aldéran, 2006

Marie-José Bertaux Funambule

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Funambule

On a seize dix-sept ans, On se croit déjà poète, Ainsi chantent les printemps Et parfois perdent la tête A trop valser corps en fête Dans les bras du vent d’autan. On n’a ni raison ni loi Et de la vie souveraine On prend bien plus que son droit, Tant pis si la coupe est pleine Moins de plaisir que de peine, On dit : L’envers vaut l’endroit ! On porte l’amour au doigt Comme un anneau d’étincelles Et l’on sourit quelquefois Si orgueilleusement d’elles Que l’amoureux se rebelle Reprend sa bague et sa foi. Ces orages du printemps, Se peut-il qu’on s’en souvienne ? A-t-on pleuré si longtemps ? Va-t-on vivre à perdre haleine, Sans jamais briser les chaînes Des folies et des tourments ? Et puis, les années passant, Moins insolente est la pose ; Adieu, rêve étourdissant, Adieu, l’emphase et la glose ! Bonjour surtout, je suppose, L’effroi qui mord jusqu’au sang !

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Midinettes

Elles ont seize ans aux violettes, Elles courent les bois en fête, S’enivrant de l’odeur des pins Et cueillant au bord des chemins La pervenche ou la pâquerette, Fleurons de couronnes champêtres. Elles ont seize ans aux cerises, S’en font des bijoux qui les grisent, Les yeux béant infiniment A guetter le Prince Charmant, Les yeux brillant des joies promises Que vient leur chuchoter la brise. Elles ont seize ans aux lilas, Croient qu’ils ne se faneront pas Quand elles en tressent des gerbes ; Voyez-les, frêles et superbes, Avec leurs bouquets dans les bras, S’en aller, reines, vers le roi. Elles auront vingt ans demain. Qu’il soit Crésus ou baladin, Le premier à croiser sa route, Plus d’une le prendra sans doute Pour l’envoyé de son destin — Heureuse s’il garde sa main !

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