La part de lumière
140 pages
Français

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La part de lumière , livre ebook

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140 pages
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Description

Après son premier recueil Ici (L'Harmattan, 2009), où il cherche le presque rien de la présence, l'auteur redouble son approche en quête d'autres formes de ressourcement, de nuance, d'"herméneutique" existentielle, de traces silencieuses, de l'altérité des désirs, de fruits de corps, de la faculté de l'empathie comme celle de la distance, de l'éternel retour de l'attrait féminin... C'est peut-être cela la part de lumière.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 196
EAN13 9782296935914
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La part de lumière
 
Poètes des Cinq Continents
En hommage à Geneviève Clancy qui l’a dirigée de 1995 à 2005.
La collection est actuellement dirigée par
Philippe Tancelin et Emmanuelle Moysan
 
La collection Poètes des Cinq Continents non seulement révèle les voix prometteuses de jeunes poètes mais atteste de la présence de poètes qui feront sans doute date dans la poésie francophone. Cette collection dévoile un espace d’ouverture où tant la pluralité que la qualité du traitement de la langue prennent place. Elle publie une quarantaine de titres par an.
 
Déjà parus
 
523 – Tizou PEREZ, Accord perdu , 2010.
522 – Lionel MAR, Concordance des corps et des lettres , 2010.
521 – Catherine BREMEAU, Anna Barkova. La voix surgie des glaces , 2010.
520 – Marie-Louise DIOUF-SALL, L'Autre Genre , 2010.
519 – Suzanne MERIAUX, Secrète beauté du monde , 2010.
518 – Chloë MALBRANCHE et Marie-Angèle PRETOT, Abécédaire de la poésie surréaliste , 2010.
517 – Soisik LIBERT, Nivôse blues , 2010.
516 – Walid AMRI, Sols , 2010.
515 – Eric SHIMA, La voix des grands lacs , 2010.
514 – Gabriele NERIMEN, L'Orient Breton. Les contes d'une péninsule de l'Ouest vers l'Orient , 2010.
513 – Tristan CABRAL, Le cimetière de Sion , 2010,
512 – Marc BARON, Poèmes sous la lampe , 2010.
511 – Jacques GUIGOU, Par les fonds soulevés , 2010.
510 – Serge VENTURINI, Eclats d’une poétique du devenir. Journal du transvisible. Livre IV (2007-2009), 2010.
509 – MALIBERT, Triptyque pour un visage , 2010.
508 – Lek PERVIZI, Pétale de rose , 2010.
507 – Rainer Maria RILKE, Élégies de Duino. Les Sonnets à Orphée (bilingue allemand-français), 2010.
506 – Bâbâ TÂHER Oryân, « Le génie du millénaire » , Cent quatrains lyriques traduits par Mahshid Moshiri , 2010.
505 – Djamal BENMERAD, Chants d’amour et de combat , 2010.
 
Hassan Wahbi
 
 
La part de lumière
 
 
 
 
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
 
ISBN : 978-2-296-12527-8
EAN : 9782296125278
 
« Dans cette direction les mots ne font qu’obstacle ou diversion ; dans cette extrémité l’indicible, en effet, ne peut pas être dit, n’est rejoint que par la musique. Ici l’attente, la plainte, le renoncement touchent le fond et le traversent, pour s’égarer en paix sous l’absolument autre lumière. »
 
« Chacun se trouve seul en face de cette tâche, seul avec tous, seul avec la part de clarté plus au moins dansante que lui ont dévolue les astres. »
 
« Car en fait il n’y a rien à dire. Ce qui s’énonce dans le poème doit suffire si c’est rempli, si la limite réellement atteinte est celle de l’indicible qui ne se monnaye pas. Mais surtout il ne faut rien dire, le fond des choses étant une solitude abrupte qui n’a pas à encourager le tourisme. »
 
Jacques Réda
 
Retrouver l’ignorance des mots
recommencer les gestes du corps
réinventer ce qui nous invente
ramener la soif à la mémoire des sources.
 
Entre sol et mots
le ciel ouvert,
oisive ferveur
de la lumière.
 
Aucune multitude
n’est nécessaire
il suffit d’un chemin
éclairé par ce qui advient
dans la spiritualité charnelle,
quelques fantômes de nudité
soufflent des voix
venant traduire
notre langue.
 
Ne rien arracher
au secret
laisser les cœurs
dans l’or du silence
c’est là où dorment
les siècles humains.
 
Qui est mon guide
dans la rumeur nue
de l’inconsolation ?
Comment faire
de l’éternité
un bel exil
ou un chemin
non rompu ?
 
La vie est une longue promesse
puis après on ne sait plus
pour qui on la tient…
l’éternité est si courte le
temps est si vieux…
 
Chaque fois faut-il échapper
aux témoins dérisoires du jour…
 
Et rêver aux affects perdus
depuis un certain avenir…
être parmi toi en restant dehors
semblable à l’habitude des jours.
 
Nous sommes des fragments
d’air et de soif
nous montons par la gorge
le long des corps en éveil
nous effaçons les
gestes malades.
 
Nous nous reconnaissons
dans l’habitude
dans les visages de nos rues
dans les sites qui ne s’opposent
dans les chemins invisibles
de nos sentiments.
 
J’oublie les mots que j’ai entendus
dans la demeure séparée,
je traverse la terre ignorée
dans l’éclat de chaque nuit nue,
 
il ne me reste qu’à préserver
la clef du jour
qui se prononce
dans les fables anciennement rêvées.
 
J’aime avoir pied, là…
dans les débris du chemin
illuminé par un autre chemin :
source au milieu des pas.
 
Abandonnant les mains
dans l’encrier
multipliant les visages
pour qu’enfin l’identité
se repose.
 
Mais qui parle
ça et là dans les mots ?
Qui dit l’emmêlement
des lèvres, des pays, des chemins ?
 
Recevoir la lumière
et l’or des nuits
qui viennent nous dire
encore
qu’il n’y a rien,
rien que le frêle séjour
d’une rive à l’autre
d’un sommeil à l’autre
d’un soleil à l’autre.
 
Tout cela n’est que creux
du corps
où amour ne reste ;
il monte parfois
un peu de lumière
c’est tout.
 
Entendre juste
la feuille qui tombe
sur un amas de silence
un néant d’âges,
 
qu’advient-il
de toute la terre
des gestes anciens
des chutes répétées…
 
Où vont : la chose qui part,
le désert des visages,
les amours désignées
par les prophètes brûlés…
 
Restée dans l’air
chaque feuille
est dans l’inquiétude
et de l’arbre et du vent,
 
et comme pour tout passant
le chemin devient l’ombre
de tout un rêve
de toute une race intérieure…
 
Chaque visage est un autre
visage
chaque amour est le secret
d’un autre.
 
Abandonner la parole à ceux qui savent,
ne garder que quelques mots silencieux
et l’astre d’un visage,
et ne retenir que le sort
des lèvres ?
 
Dans cette nuit
les feuilles ne bougent pas
seule vient à l’appel
la lumière inquiète
d’un visage de songe.
 
Une lueur d’eau
argentée par le vide
du ciel
que d’étoiles
qu’on ne peut voir
que de vies
qu’on ne peut vivre
là-bas
sur les pierres
familières.
 
Savoir rêver avec ses mains
dans l’usure de l’oubli
que reste-il de ce qu’on croit être
encore là
tapi dans l’ombre du vivant
dans les formes anciennes
de l’inconnu…

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