La terre du premier regard
67 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La terre du premier regard , livre ebook

-

67 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

En réunissant dans ce recueil des textes où il évoque sa Provence natale, Jean-Luc Pouliquen tente de restituer la nature véritable des liens qui nous relient à la terre de notre enfance (...) Pour ce faire, il a exploré son univers immédiat : un rivage du bord de mer, un champ aperçu de sa fenêtre, un chemin parcouru le dimanche à la lisière de la ville... Puis, sur les plateaux de Haute-Provence, il a cherché, solitaire, ce qu'un paysage d'altitude pourrait lui enseigner.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 181
EAN13 9782296800786
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La terre du premier regard
Poètes des Cinq Continents
En hommage à Geneviève Clancy qui l’a dirigée de 1995 à 2005.
La collection est actuellement dirigée par
Philippe Tancelin et Emmanuelle Moysan
 
La collection Poètes des Cinq Continents non seulement révèle les voix prometteuses de jeunes poètes mais atteste de la présence de poètes qui feront sans doute date dans la poésie francophone. Cette collection dévoile un espace d’ouverture où tant la pluralité que la qualité du traitement de la langue prennent place. Elle publie une quarantaine de titres par an.
 
Déjà parus
 
533 – Fernando CABRITA, Douze poèmes de Saudade , 2011.
532 – Jo AITNANU, Les yeux sauvages , 2011.
531 – Rodhlann JORNOD, Matière et contingence , 2011.
530 – Serge VENTURINI, Avant tout et en dépit de tout , 2010.
529 – Abdoulaye MAMANI, Œuvres poétiques , 2010.
528 – Olexiï DOVGYÏ, Le Calice de roses , éd. bilingue, 2010.
527 – Michel POMMIER LE PARC, Socle tremblé , 2010.
526 – Widad AMRA, Le Souffle du pays , 2010.
525 – Aleksandar PETROV, Le Cinquième Point cardinal , 2010.
524 – Hassan WAHBI, La Part de lumière , 2010.
523 – Tizou PEREZ, Accord perdu , 2010.
522 – Lionel MAR, Concordance des corps et des lettres , 2010.
521 – Catherine BREMEAU, Anna Barkova. La voix surgie des glaces , 2010.
520 – Marie-Louise DIOUF-SALL, L'Autre Genre , 2010.
519 – Suzanne MERIAUX, Secrète beauté du monde , 2010.
518 – Chloë MALBRANCHE et Marie-Angèle PRETOT, Abécédaire de la poésie surréaliste , 2010.
517 – Soisik LIBERT, Nivôse blues , 2010.
516 – Walid AMRI, Sols , 2010.
515 – Eric SHIMA, La voix des grands lacs , 2010.
Jean-Luc POULIQUEN
 
 
 
La terre du premier regard
 
 
Poésies
 
 
 
 
 
 
 
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
ISBN : 978-2-296-54152-8
EAN : 9782296541528
 
La terre du premier regard
 
Avant que sa lumière ne traverse nos paupières, elle avait absorbé les pas devenus plus lourds de nos mères. Sa langue avait vibré contre leurs ventres rebondis. Si bien qu’à notre naissance, des fils déjà étaient tissés entre notre destinée et ses paysages, entre notre présent et sa légende.
Un pays reçu en héritage, par les siens et la vie qu’il leur avait offerte. Misère et douleur, crainte et espoir, l’horloge n’affiche pas la même heure pour tous.
Mais voici qu’il nous appartient de faire tourner les aiguilles sur un temps nouveau, d’incliner ses secondes vers l’adret de notre liberté. Alors le pays revient dans la profusion de ses richesses, les ors de son Histoire, les trésors enfouis de son peuple, les cuivres de sa littérature, la superbe de ses hérauts, les appels au large de ses rivages.
Le pays persiste dans les rêves qu’il a fait naître, même si de grands vents froids venus du Nord le bousculent. Le rideau de cannes plie sous la bourrasque. Il arrive même que le pin se déracine dans la tempête. Le cyprès lui, continue de tendre sa cime vers le ciel.
Certes l’épreuve, parfois, met à mal l’équipage. Peut-on encore y croire quand lâcheté et renoncement viennent tarir les sources ? Que sont devenus les filles et les fils de ceux qui autrefois couraient par les vignes et les landes ?
Un à un les empires ont envoyé leurs légions pour nous mettre au pas. Ils tendent aujourd’hui sur nos têtes des filets d’images et de sons pour capturer nos consciences. La partie n’est plus égale.
Pourtant, le mystère continue de travailler dans les profondeurs tenues secrètes de nos imaginaires, fécondés par notre appartenance à de vieilles civilisations.
L’avenir n’est pas clos sur la loi des puissants. Les marges ont pour alliés les collines, les déplacements de nuages sous le mistral, la solitude des causses, la chaleur animale, la lenteur des concrétions calcaires, les vagues de l’Atlantique.
Et s’il faut s’en éloigner un instant pour en retrouver les pouvoirs, nous n’hésiterons pas. Nous irons de l’autre côté des mers pour ramener ce feu qui autrefois brûlait chez nous, et nous donnait notre grandeur.
 
I
 
Maritimes
 
Ce rivage où tu accostas
 
à mon grand-père,
sed in memoriam
 
Irrépressible attrait pour ce rivage. Les années sont impuissantes à l’entamer. Revient toujours la même question : pourquoi ?
 
*
 
Pourquoi cette portion côtière ? Et non une autre, pour lui qui a tout exploré à la ronde, parcouru les étendues de sable et de galets, noué ses muscles aux tracés qui serpentent dans la roche.
 
*
 
Là-bas, sur la presqu’île, en plein sud, les schistes dévalent dans la mer, emportant avec eux les ondulations des pins, les fragrances des eucalyptus.
 
*
 
Là-bas, sur la presqu’île, il est des criques où les rêves peuvent faire escale, s’étirer sur la grève, puis voyager dans l’azur sous l’aile d’un goéland.
 
*
 
Pourtant, c’est ici que ses pas sont aimantés. C’est ici qu’il parcourt cette courte distance à la manière d’un vieux livre, renfermant dans ses chapitres quelques secrets enfouis.
 
*
 
Cette stèle surmontée d’une fleur de Lys en annonce le commencement. Mémoire des temps anciens où le roi s’en revenait de croisade. Tout retour est délivrance, tout rivage, promesse.
 
*
 
C’est à l’automne, après le départ des vacanciers, que la plage qui avait accueilli les croisés, respire de nouveau comme à l’origine.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents