Lecture des "Méditations poétiques" de Lamartine
165 pages
Français

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Lecture des "Méditations poétiques" de Lamartine , livre ebook

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Description

Comme les deux livres précédents, consacrés à certains des plus beaux poèmes de Verlaine et de Baudelaire, cet ouvrage sur les Méditations poétiques de Lamartine a simplement pour but de permettre au lecteur épris de poésie d'en goûter la beauté. Les analyses poétiques de ce grand "lecteur" qu'était Louis Aguettant sont d'autant plus précieuses qu'il est un musicien éminent. Il sait à merveille exalter la beauté poétique et musicale de Lamartine, par-delà une langue qui n'est pas toujours aussi accessible qu'elle en a l'air.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2010
Nombre de lectures 68
EAN13 9782296932913
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lecture des Méditations poétiques
de Lamartine
En couverture : Lamartine en 1810,
gravure d’après un dessin de Montbard.
© Collection Viollet


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11298-8
EAN : 9782296112988

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
L ouis A GUETTANT


Lecture des Méditations poétiques
de Lamartine


Texte établi par
Jacques et Jeanne Lonchampt
Du même auteur, aux Éditions L’Harmattan


La Vie comme une œuvre d’art (biographie de Louis Aguettant)
Victor Hugo, poète de la Nature
La Musique de piano des origines à Ravel
Verlaine
Lecture de Baudelaire
Lecture de La Légende des siècles de Victor Hugo
Lecture du Satyre de Victor Hugo
Les Amitiés littéraires. Paul Valéry, Paul Claudel, Gabriel Fauré, Émile Mâle, Louis Mercier, Marcel Ormoy, Robert Browning

De Louis Aguettant et Louis Mercier :
Nos Lettres du Sinaï…Correspondance de deux jeunes écrivains à la fin du XIX e siècle
Avant-propos
Ce livre sur les Méditations poétiques de Lamartine prend place dans une série d’ouvrages de Louis Aguettant consacrés aux maîtres de la poésie française et publiés par le même éditeur. Il appartient à la lignée des deux livres d’analyses consacrés à certains des plus beaux poèmes de Verlaine et de Baudelaire.
Le but de ces ouvrages n’est pas d’apporter des éléments biographiques, scientifiques ou critiques nouveaux sur des auteurs abondamment scrutés, et commentés de cent manières à l’aide de maintes disciplines, mais simplement de permettre au lecteur épris de poésie d’en goûter la beauté, au-delà de souvenirs scolaires plus ou moins lointains.
Gustave Lanson, qui a consacré un ouvrage admirable aux Méditations poétiques de Lamartine, a fait une remarque savoureuse sur la différence entre le critique et le lecteur :

Il y a presque toujours chez le critique et le journaliste une sorte de défense contre l’œuvre dont ils parlent ; ils la regardent comme un objet extérieur ou étranger ; et dans ce qu’ils en disent, ils se regardent eux-mêmes. Ils veulent en dire, presque tous, quelque chose qui les fasse valoir. Le simple lecteur s’abandonne davantage, s’identifie à sa lecture. Il va droit à ce qu’il sent le mieux, et il s’y arrête, sans se travailler à concilier son impression avec des professions de foi antérieures, ni à la mettre en règle avec les lois du goût. (Introduction, p. CXVII).

Les analyses poétiques de ce grand « lecteur » qu’était Louis Aguettant sont d’autant plus précieuses qu’il est un musicien éminent, et il nous semble qu’il répond par avance aux vœux exprimés par Marius-François Guyard dans sa Préface aux Œuvres poétiques de Lamartine dans La Pléiade :

Le moyen propre de Lamartine, le secret de son emprise, c’est la musique. Il a presque toujours l’oreille juste et quand la syntaxe défaille ou que le vocabulaire est terne ou inutilement noble, lorsque la pensée est d’un flou inquiétant, il sauve tout par l’harmonie. On souhaite qu’un stylisticien analyse un jour les procédés de son écriture musicale (p. XVIII).

Aguettant sait à merveille exalter la beauté poétique et musicale de Lamartine, par-delà une langue qui n’est pas toujours aussi accessible qu’elle en a l’air. Il disait, à propos de Mozart : « Méfions-nous des auteurs clairs ; quand ils ont du génie, ce sont souvent les grands impénétrables. » Il était sensible aussi bien à la fraîcheur de l’expression, du mot, du vers, qu’à l’envolée lyrique d’une ode ; je n’en veux pour preuve que son analyse de la grande période de L’Immortalité {1} .
Des vingt-quatre Méditations de la première édition, Aguettant en a analysé quatorze, et nous n’avons pas repris la dernière, La Poésie sacrée, traitée plus succinctement, et tout à fait impersonnelle, sans rapport avec la vie de l’auteur.
La somme de Gustave Lanson date de 1910. La première version du texte d’Aguettant est antérieure, mais dans la seconde, probablement de 1922, il a beaucoup bénéficié de ce travail de bénédictin, non sur les « sources » de Lamartine, car Lanson répudiait ce terme, mais sur l’environnement historique et esthétique, les nombreuses références littéraires, qui « jettent quelque lumière sur la vie et l’âme de Lamartine, et sur le jeu de sa faculté d’invention »( Lanson, p.III).

J. L.
Biographie de Lamartine jusqu’aux Méditations poétiques
Il est toujours important, pour bien pénétrer l’œuvre d’un poète lyrique, de connaître l’homme. C’est peut-être particulièrement vrai de Lamartine. Il a connu, dès les Méditations, la gloire ; il a plu, non seulement à une élite, mais à tous ceux qui savaient lire. Une foule de lecteurs a rêvé sur ses poèmes et s’est formé de lui une certaine image, nécessairement banale, qui porte la marque de l’imagination moyenne d’une époque et devait se démoder très vite. C’est ce qu’on peut appeler la légende de Lamartine – légende à laquelle il a complaisamment collaboré lui-même par ses Confidences et ses Commentaires . Or, cette légende a le grave défaut d’être la fadeur même ; elle est propre à détourner de Lamartine tout esprit un peu délicat, qui a le dédain de la romance et du chromo :

C’est quelque chose, écrit Jules Lemaitre, d’assez ressemblant à la vignette de certaines éditions anciennes des Méditations poétiques : un long poète sur un promontoire, les cheveux dans le vent, une harpe à son côté… Ce Lamartine de la légende, couvé sous les douze ailes croisées de sa sainte mère et de ses cinq anges de sœurs, dolent, pieux, féminin, la harpe de David appuyée contre sa longue redingote, nous offense presque par je ne sais quoi de trop suave, de trop angélisé, de fadement théâtral. Si on voulait le mal prendre, ce serait tout justement le « grand dadais » qui déplaisait si fort à Chateaubriand. (Les Contemporains, VI, p.83.)

Il faut d’abord écarter cette vignette, si l’on veut reprendre goût à Lamartine, – à cette image de keepsake, qui flotte entre ciel et terre, substituer le personnage réel, le fils du gentilhomme vigneron de Milly, ardent et robuste, et qui n’aurait jamais eu cette prise prodigieuse sur l’imagination de ses contemporains s’il n’avait été d’abord un vrai vivant, nourri de la plus riche sève.
Pour évoquer Lamartine, il faut d’abord s’adresser à Lamartine lui-même ; beaucoup moins aux œuvres expressément autobiographiques {2} qu’à sa copieuse Correspondance (6 volumes dans l’édition de 1872-1875), malheureusement publiée sans critique, et souvent datée au hasard {3} . Y joindre, sur son enfance et sa jeunesse, Le Manuscrit de ma mère (1871), composé d’extraits du Journal intime de Mme de Lamartine {4} .
Alphonse de Lamartine est né le 10 octobre 1790, non à Milly, comme on le croit parfois, mais à Mâcon. Il est le premier-né, avec cinq sœurs. Les Alamartine (forme la plus ancienne du nom) sont établis en Mâconnais au moins depuis le 16 e siècle (en 1550, on relève un Benoît Alamartine tanneur-cordonnier sur les dépendances de l’abbaye de Cluny). Le nom est anobli au 17 e siècle et devient « de Lamartine » {5} .
Une famille traditionaliste
Le père d’Alphonse, Pierre, officier jusqu’à l’âge de 38 ans (il est alors capitaine), se marie le 7 janvier 1790 et se retire sur ses terres, à Milly (Saône-et-Loire, aux environs de Mâcon) en septembre 1797. C’est un homme d’autrefois, plein d’honneur et de bravoure : quand la royauté fut en péril, il est venu à Paris offrir ses services à Louis XVI et, le 10 août 1792, il a été blessé en défendant les Tuileries. A Milly, il réalise « le modèle parfait du gentilhomme de province, père de famille, chasseur, cultivateur », dit Lacretelle. Ce gentilhomme-campagnard vit auprès de ses paysans dans des relations cordiales, presque familiales, de demivassalité. Lamart

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