Les sonnets de Shakespeare
776 pages
Français

Les sonnets de Shakespeare , livre ebook

-

776 pages
Français

Description

Les Sonnets comptent parmi les œuvres de Shakespeare les moins souvent étudiées dans le monde francophone. Pourtant, ils contiennent des trésors de poésie. Pour parvenir à une compréhension fine des Sonnets, la théorie mimétique est précieuse. Joël Hillion a tenté de reprendre et d'appliquer aux sonnets l'analyse que René Girard a faite des grandes pièces de théâtre de Shakespeare.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2015
Nombre de lectures 110
EAN13 9782336371986
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,2300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Traduction et commentaires de
LES SONNETS Joël Hillion
DE SHAKESPEARE
Édition bilingue français - anglais
« Certains sonnets sont si spectaculaires du point de vue [de la théorie mimétique] LES SONNETS
que j’ai longtemps caressé l’idée de commencer par eux », annonce René Girard
dans Shakespeare. Les Feux de l’envie, son ouvrage majeur sur l’œuvre de
Shakespeare. Les Sonnets comptent parmi les œuvres de Shakespeare les DE SHAKESPEARE
moins souvent étudiées, en particulier dans le monde francophone.
Pourtant, ils contiennent des trésors de poésie et sont en même temps
une des clés qui doaccès à l’univers de Shakespeare, sans doute la Édition bilingue français - anglais
plus personnelle.
Pour parvenir à une compréhension fne des Sonnets, la théorie mimétique
est précieuse. Joël Hillion a tenté de reprendre et d’appliquer aux sonnets
l’analyse que René Girard a faite des grandes pièces de théâtre de Shakespeare.
Prétendus obscurs, beaucoup d’entre eux se révèlent, sous cet éclairage,
d’une extraordinaire intelligence et l’ensemble du recueil ofre une cohérence
inattendue. Les Sonnets, dès lors, apparaissent comme une pièce maîtresse
dans l’œuvre de Shakespeare qui se projette sur toute sa production littéraire.
Les So nne t s sont présentés en version bilingue, accompagnés de la
traduction de l’auteur. Chaque sonnet est étudié séparément mais toujours
dans une perspective globale. Au fl des commentaires apparaît une image
de Shakespeare nouvelle et d’une étonnante richesse.
Joël Hillion est professeur d’anglais, passionné de
Shakespeare et de René Girard. Il s’est consacré, depuis de
nombreuses années, à interpréter l’œuvre du poète anglais
à la lumière de la théorie mimétique. Son apport à la
compréhension de Shakespeare est original à tous égards.
Illustration de couverture : Jean-Noël Duchevet.
ISBN : 978-2-343-05491-9
54 e
LES SONNETS
Traduction et commentaires de
DE SHAKESPEARE
Joël Hillion
Édition bilingue français - anglais


















Les Sonnets de Shakespeare
























Traduction et commentaires de
Joël Hillion
































Les Sonnets de Shakespeare


Édition bilingue français - anglais


















































































































Du même auteur






Le Désir mis à nu, Le désir mimétique révélé à travers le
langage de Shakespeare dans les Sonnets,
essai, éd. L’Harmattan, 2012.

Sans avoir jamais été innocents, roman,
éd. du Club Zéro, 2012.

Shakespeare et son double, Les Sonnets de Shakespeare
à la lumière de la théorie mimétique de René Girard,
essai, éd. L’Harmattan, 2011.

Les Sonnets de Shakespeare, traduction, éd. du Club Zéro, 2011.

Et mon tout est un homme, Ébauche d’une pédagogie du lien,
essai, éd. du Club Zéro, 2006.

La Génération virtuelle ou Comment se débarrasser de l’Enfant
Roi et de ses courtisans, essai, éd. du Club Zéro, 2003

Le Maître des désirs ou Mes élèves et moi,
essai, éd. du Club Zéro, 2001.























































© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-05491-9
EAN : 9782343054919
À F.-X. qui, sans le savoir, m’a
tellement aidé dans ma traduction. Introduction
« L’interprétation c’est la survie du créateur. »
Marcel Jousse
Publiés en 1609, après avoir longtemps été tenus dans l’ombre par
Shakespeare, Les Sonnets sont la source d’une multitude d’interrogations. Sur leur
auteur. Sur leur contenu. Sur le secret dont Shakespeare les a entourés.
Pourquoi ne souhaitait-il pas les voir publier ? L’édition de 1609 due à
Thomas Thorpe a-t-elle été réalisée avec ou sans son consentement ? À leur
parution, les Sonnets n’ont eu qu’un faible retentissement, alors que leur
auteur était renommé et avait connu un succès à peu près ininterrompu
depuis deux décennies sur la scène londonienne. Considérés, à l’origine,
d’un intérêt inférieur à sa production théâtrale, les Sonnets se sont révélés, à
partir de la lecture faite par les Romantiques, comme une œuvre capitale. Ils
ont suscité une pléiade de traductions. La première notable est celle de
François-Victor Hugo. Depuis le XIXe siècle, elles vont s’accélérant à raison
de plusieurs parutions par décennie…
La difficulté principale que nous rencontrons à la lecture des Sonnets tient
à leur perfection. Ils sont considérés, à juste titre, comme des chefs-d’œuvre
d’écriture poétique et leur splendeur est un obstacle à notre compréhension.
Subjugués par tant de beauté, nous ne voyons plus rien ! Shakespeare décrit
ainsi la fascination qu’exerce la beauté, au sonnet 70 (vers 3-4) :
‘The ornament of beauty is suspect,
A Crow that flies in heaven’s sweetest air.’
« La beauté est suspecte et cela nous fascine,
Comme un corbeau qui vole au milieu d’un ciel pur. »
Éblouis comme nous le sommes par la langue si riche et si dense de
Shakespeare, nous en oublions l’essentiel : pourquoi le poète s’est-il lancé
dans ce projet singulier ? Souhaitait-il seulement faire de « la belle poésie »
et étaler son habileté d’écrivain ? Cela parait douteux pour deux raisons. La
première, énoncée plus haut, est liée au silence même de Shakespeare : s’il
avait cherché à briller par son seul talent de poète, que n’a-t-il fait publier
son ouvrage plus tôt pour être reconnu ? D’évidence, la célébrité dont il
jouissait grâce à son théâtre, il ne la recherchait pas avec sa poésie. Après la
parution et le « succès de librairie » de Vénus et Adonis (1593) et Le Viol de
Lucrèce (1594), il se consacre exclusivement à son théâtre. Il avoue au
sonnet 21 (vers 13-14) :
‘Let them say more that like of hear-say well,
I will not praise that purpose not to sell.’
« Ignorez ces vantards qui aiment par ouï-dire :
Ma louange est gratuite, et je n’ai rien à vendre. »
La deuxième raison, il la révèle pareillement à travers ses Sonnets. Dans
nombre d’entre eux, il montre qu’il est dévoré d’incertitudes quant à la
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valeur de son travail. Il doute souvent du résultat de son art. Maîtrise-t-il
vraiment sa matière ? Son dessein n’est pas d’écrire pour écrire. Ce n’est pas
un poète dilettante. « L’art pour l’art » n’est pas sa philosophie. Nous
aurions du mal à le percevoir comme un esthète un peu dédaigneux, un
aristocrate

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