Lire la poésie d Aleksandar Petrov
108 pages
Français

Lire la poésie d'Aleksandar Petrov , livre ebook

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Description

Comme tout texte littéraire, celui de Petrov est une sorte "d'auberge espagnole" qui offre à tout un chacun le gîte. L'idée directrice qui a guidé l'élaboration de ce livre est la mise en lumière des mécanismes et des étapes de construction du sens dans la synergie du texte et du lecteur.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2012
Nombre de lectures 29
EAN13 9782296500136
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LIRE LA POÉSIE D'ALEKSANDAR PETROV
Espaces Littéraires Collection dirigée par Maguy Albet Dernières parutions Anton PAVLOVITCH TCHEKHOV,Correspondant de guerre,2012. Ida JUNKER,Le monde de Nina Berberova, 2012. John BAUDE,Jean Giono, deCollineàQue ma joie demeure, Le temps suspendu, le Tout retrouvé, 2012. Éliane ITTI,Madame Dacier, femme et savante du Grand Siècle (1645-1720), 2012.Victor MONTOYA,Les contes de la mine. Conversation avec le Tio, Traduit de l’espagnol par Émilie BEAUDET, 2012. Nathalie AUBERT,Christian Dotremont, La conquête du monde par l’image, 2012. Claude FRIOUX,Le Chantier russe. Littérature, société et politique. Tome 3 : Ecrits 1969-1980, 2011 Ricardo ROMERA ROZAS,Jorge Luis Borges et la littérature française,2011. Deborah M. HESS, Palimpsestes dans la poésie. Roubaud, du Bouchet, etc., 2011. Alexandre Ivanovitch KOUPRINE (Traduit du russe, introduit et annoté par Françoise Wintersdorff-Faivre),Récits de vie dans la Russie tsariste,2011.Pascal GABELLONE,La blessure du réel, 2011. Jacques PEZEU-MASSABUAU,Jules verne et ses héros,2011.Samuel ROVINSKI,Cérémonie de caste(traduit de l’espagnol par Roland Faye), 2011. Mirta YANEZ,Blessure ouverte, 2011. Jean-Michel LOU,Le Japon d’Amélie Nothomb, 2011. Serge BOURJEA,Paul Valéry, la Grèce, l’Europe, 2011. Masha ITZHAKI,Aharon Appelfeld. Le réel et l’imaginaire, 2011. Frantz-Antoine LECONTE (sous la dir.),Jacques Roumain et Haïti, la mission du poète dans la cité, 2011. Juan Manuel MARCOS,L’hiver de Gunter,2011
Milan Bunjevac LIRE LA POÉSIE D'ALEKSANDAR PETROV
© L’HARMATTAN, 2012 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96104-3 EAN : 9782296961043
AVANT-PROPOS
Au seuil de ce volume il serait peut-être opportun de donner un certain nombre d'indications sur les circonstances de son élaboration et probablement nécessaire de fournir quelques précisions sur les partis pris méthodologiques qui la sous-tendent, ceci d'autant plus que certains d'entre eux pourraient présenter des aspects susceptibles d'être considérés comme contradictoires et paradoxaux. Je suis doublement redevable à la doyenne de la Faculté de Philologie de l'Université de Belgrade, professeur Aleksandra Vraneš : tout d'abord pour l'invitation à tenir au mois de mai 2011 une série de conférences destinées aux doctorants de cette faculté, ensuite pour la proposition d'en faire un livre dont la publication à la rentrée de la même année sans son dévouement n'aurait probablement 1 pas pu être réalisable. Ce livre n'aurait non plus existé, du moins tel qu'il est, sans mon vieil ami et complice Aleksandar Petrov ou, plus exactement, sans ses poèmes qui lui fournissent le sujet principal et les meilleures pages. Le point de départ est donc cette série de conférences qui n'ont été ni préalablement rédigées ni enregistrées, d'où il s'ensuit que le texte imprimé ne correspond qu'assez approximativement à ce qui a été dit en salle. Il a dû être composé de mémoire sur la base de quelques notes 1  Milan Bunjevac,Čitajući poeziju Aleksandra Petrova, Beograd, Filološki fakultet, 2011. 7
sommaires et, pour certains passages, à partir de ma préface pour le choix de poèmes d'Aleksandar Petrov publié quelques mois auparavant par les Éditions de 2 l'Harmattan. (Il faudrait bien avouer d'ailleurs que l'intense et assidue accointance, entretenue peu auparavant et de longs mois durant, avec les textes de ces poèmes n'était pas et ne pouvait être totalement étrangère à la décision d'en profiter en les prenant pour terrain d'investigation, d'expérimentation et d'interprétation.) Certes, l'exposé a beaucoup perdu ainsi en spontanéité et en naturel, ce qui était inévitable, mais en contrepartie il a gagné en possibilité de développer un peu plus et clarifier un peu mieux certaines parties, ce qui n'était peut-être pas inutile. L'ambition principale ou l'idée directrice qui a guidé ces conférences, et par conséquent la conception du livre qui en a résulté, était la mise en lumière des mécanismes et des étapes de construction du sens dans la synergie du texte et du lecteur. Deux au moins parmi les multiples implications d'un tel parti pris doivent retenir une attention particulière et méritent ne serait-ce qu'un succinct commentaire. Le premier concerne ce qu'on peut appeler la dynamique de l'horizon d'attente. Le lecteur n'est jamais complètement démuni lorsqu'il aborde un texte mais l'état de son équipement peut considérablement varier d'une situation à l'autre. Dans le pire des cas, il dispose au moins d'une certaine connaissance de la langue dans laquelle le texte est rédigé (ce qui est quand même la condition sine qua non pour que cette rencontre puisse avoir lieu) ainsi que de ses connaissances générales et de ses expériences qui vont lui servir de filtre interprétatif. Dans le meilleur
2 Aleksandar Petrov,Le cinquième point cardinal,Choix, traduction et préface Milan Bunjevac, Paris, L'Harmattan, 2010 8
des cas, il est muni d'un nombre relativement important d'informations (obtenues surtout grâce au paratexte mais aussi par de nombreux autres moyens) qui ont déjà abondamment nourri son horizon d'attente. C'est pourquoi on peut considérer que ce deuxième lecteur se trouve dans une situation privilégiée par rapport à l'autre qui ne dispose pas de ces renseignements. Or, dans tous les cas de figure et quelle que soit sa situation de départ, son horizon d'attente qui en dépend directement est appelé à subir de profondes modifications au fil de la lecture et en fonction de la progression de celle-ci. Il est assez intéressant et parfois très instructif d'essayer de se placer dans la situation du lecteur défavorisé pour suivre les différents stades de cette progression à partir du point de départ qu'on pourrait qualifier de degré zéro d'information immédiate sur le texte, même si cela, comme il vient d'être dit, ne peut pas être assimilé à une totale absence d'informations pertinentes et un horizon d'attente complètement vide. Ce qui importe ici c'est que le lecteur aille à la rencontre du texte tout seul, pourvu uniquement des connaissances qui font partie de sa culture générale et de son expérience personnelle. Afin de créer les conditions qui s'approchent autant que faire se peut de ce qui ressemblerait à une telle situation de départ, ni les titres des textes qui seraient abordés ni même le nom de leur auteur n'ont été communiqués aux étudiants avant la première séance. C'est pour les mêmes raisons et pour assurer une progression commune de la lecture qu'ils n'ont pas disposé, au début, de texte écrit non plus. Sachant que la vitesse de lecture est très variable d'un sujet à l'autre et que, en raison de la largeur du champ de vision et de la mobilité de l'œil, sa linéarité est moins rigoureuse que celle de l'écoute, il m'a semblé préférable de lire les poèmes d'abord moi-même à haute voix avant de les projeter sur l'écran. Cette option garantissait que tous les
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participants seraient à peu près au même stade de la découverte du texte à un moment donné et ouvrait en plus la possibilité de ménager au besoin des pauses permettant de fructueux échanges entre les différents stades au lieu de se contenter d'une discussion générale et sommative à la fin. La structure du livre en garde quelques traces même si la totalité du procédé n'est naturellement pas reproductible sous la forme écrite dont il est précisément censé pouvoir contourner les inconvénients présumés. Certes, un tel protocole est loin d'être particulièrement original et encore moins à l'abri de toute critique. Il serait notamment possible de remarquer que de cette manière le flot libre de la lecture est trop souvent perturbé par des interruptions intempestives qui en troublent le sens et gâchent le plaisir. On serait aussi tout à fait en droit d'observer pertinemment que ce découpage est forcément quelque peu arbitraire et inévitablement opéré au détriment de tout autre qu'on pourrait estimer préférable. En fait, il serait assurément légitime de formuler maints reproches et de soutenir beaucoup de choses sauf qu'il existe des solutions miracle. Le texte littéraire est une sorte d'auberge espagnole qui offre à tout un chacun le gîte dans un cadre commun à tous mais dans laquelle chaque voyageur pénètre avec un balluchon sur le dos rempli de ses propres victuailles, ce qui fait que le déroulement de son séjour est tributaire – même si c'est dans les proportions qui peuvent souvent varier d'un cas à l'autre – pratiquement autant de ce qu'il a apporté lui-même que des commodités qu'il a trouvées sur place. Ainsi, tout le monde est logé à la même enseigne mais chacun à sa manière plus ou moins différente des autres, tous les convives mangent à la table commune mais il n'y a pas de menu unique. Et c'est pourquoi il est toujours assez malaisé d'avoir une vue d'ensemble.
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