Quelques mots pour tout dire
141 pages
Français

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Quelques mots pour tout dire , livre ebook

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141 pages
Français

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Description

"Avec ses mots, Zhan nous emmène dans son parcours singulier. Un chemin fait de maux et d'espoir. Sans oublier son passé, ses difficultés, les mauvais coups, elle construit une mosaïque poétique, mêlant ses racines haïtiennes, sa culture urbaine. Pour exprimer ses envies et ses convictions, elle jongle avec les mots, les assemblant avec dextérité. Mots d'humain, de femme, de mère qui sont autant de passerelles pour franchir et dépasser les obstacles. Elle cherche notre écoute, nous interroge pour se diriger vers le mieux. Elle ne laisse pas le lecteur indifférent." Gilles Tcherniak.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 279
EAN13 9782296703117
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Quelques mots
pour tout dire
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12363-2
EAN : 9782296123632

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Zhan Jacquet


Quelques mots
pour tout dire


Poésie
J’écris pour exister, me dévoiler, et affirmer ma vigilance étroite contre la renonciation des révolus.
J’écris dans le but de partager ma réalité, mon évolution personnelle, ce que je suis et celle que je suis devenue par la force des choses, ce pour quoi je suis et demeure.

J’ai été, je suis, et je serai une femme avec ses principes, ses changements, tout ce qui m’a permis de prétendre à être meilleure grâce à mes choix de vie, et mes relations.
Après bien des périples dans mes comportements envers les autres, je me suis découverte autrement par rapport à la considération pour moi-même que je gagnais avec le recul, les bonnes rencontres, et bien d’autres événements qui m’ont aidé à changer.

Depuis longtemps, je transcris mes peines par des mots que je traduis en poésies, en mélodies, et qui me révèlent à chaque lecture, à chaque écoute, mon évolution, ou ma régression.
Je suis celle que je veux, par mes termes et mes verbes, vulnérable et fragile, forte et parfois coupable de ce que je ne suis pas.

Je peux et je veux me défendre et m’acharner contre mes démons. Je peux et je veux prouver mes idées et faire face avec honneur au destin qui deviendra le mien.
Perdue dans les dédales de mon temps, je crie au secours presque en chantant, pour faire entendre le déchirement qui m’obsède de mon vivant.
J’évolue dans un cercle fragile ignoré par ceux que je ne peux satisfaire, laissant au hasard le fruit de mes fureurs.
Partir pour découvrir, reconstruire, me chercher en quittant mon univers natal, ce fut longtemps le seul sens que je donnais à mon existence, sans voir la chance que j’avais d’être ailleurs que dans la misère de mes origines.
Enfant, je vivais dans un monde imaginaire, accueillie par un ciel exotique dans un pays ravagé par l’incompréhension de ceux qui y vivent.
J’étais heureuse, auprès des miens et tout ce qui représente mon île Haïti en perpétuelle Révolution.
Je rêvais de parents aux visages inconnus, d’un père dans le reflet de mon imagination, d’une mère dans le confort d’un amour passionnel.

Je me rappelle être née avec ce désir de connaître l’issue de mon sang, ce besoin d’accompagner les mots dans une représentation des traits et comportements de ceux qui m’ont donné la vie, avant de pouvoir me la démontrer si longtemps après. Liée à l’odeur d’une peau, la douceur d’un sourire, je me savais privilégiée d’être aimée si fort de par le monde.

Ma vie se succède, entre ici et ailleurs, de mes origines aux alentours d’un destin défini par les souvenirs enfouis dans ma mémoire, et l’exigence de parvenir à l’harmonie dans mes joies.
Ces années sont parties et ne subsistent qu’au plus profond d’un regret, qui retient l’éternité de mon enfance.

Revenant de loin, je me défends contre l’oubli de mes racines, déterminées par toutes mes cultures.
Dans mon désir d’être, je savoure la détresse qui dénonce ma dévotion pour l’être humain.
Je veux embellir la vie et lui donner les plus purs éclats, même ceux que je n’éprouverai jamais.
Je m’affirme dans ma jovialité quotidienne, acceptant la présence des autres, comme un bien-être qui me permet d’affronter toutes les déceptions.

Étant, je ne cherche plus à prouver ma sincérité, car prenant et apprenant de mes semblables, j’ai gardé ce qui me paraissait crucial, et ce que j’en tirerai au moment de le révéler à mon tour.
Par les pouvoirs de la vie, j’ai découvert les motifs de mes attentes, le naturel d’un futur porteur de grâce pour les chaînes qui retiennent les prisonniers d’un destin lugubre, enfermés dans un idéal perçu que par eux-mêmes.
Ma réalité
Cauchemar et réalité

Mon peuple se tue,
ma nation se déracine,
mais personne n’a de solution,
si ce n’est pleurer sur son sort.
On vit dans le refus de voir qu’ils se déciment,
déplorant les victimes.
Malgré leurs richesses,
ils vivent tels des rebuts face à la sécheresse,
s’abandonnant achevés par la tyrannie,
tandis que certains charment leurs peines.
La pénurie ne fait pas de trêve, elle attise leur foi en la haine.
Un peu de tout et de moi

Je chevauche ma monture cavalière, téméraire,
au courant de l’air parcourant l’étendue de ma nature.

Je combats moult infortunes, aux dépens de mes illusions,
cherchant en la dérision de quoi apaiser ma torture,
Celle que m’inflige ma patrie,
au nom de qui je me dévoue sans phobie.

Je bénis ma terre d’accueil
et parfois la maudis par mon orgueil,
autant pour ses merveilles, que pour mes espérances qu’elle effeuille.

Je lui dédie ma souffrance autant que mes succès et mes chances.
Je l’accuse de ma violence,
et bien souvent la respecte pour sa tolérance,
qui à mon égard perd son sens lorsque, à mon tour, je perds patience.

Je trouve ici, ce que j’aurais pu perdre ailleurs,
la vie, l’amour et bien plus encore.

J’ai trouvé ici, ma place, ma caste, et des jours fastes,
qu’il me faut prouver par une volonté tenace,
et mon désir de me démarquer par mes différences.
Trouver ma voie

Je cherche ma direction,
Parmi tous ces horizons,
Entre mes réalités et mes illusions,
Lançant au bonheur une invitation.

J’espère trouver la passion,
Parmi mes rancœurs et mes émotions,
Entre fidélité et trahison,
Reprochant à la vie ses intentions.

J’ai connu l’humiliation,
Parmi ceux qui jouissaient de mon affection,
Entre mes craintes et mes frustrations,
Ne renonçant pas à ma révolution.

Je sème la confusion,
Parmi ceux qui ternissent mon obstination,
Entre oppression et soumission,
Ne misant que sur ma vocation.

Je refuse la division,
Parmi nos valeurs et nos raisons,
Entre ceux qui n’ont pas cette prétention,
Réfutant toute accusation.

Je suis vide d’obsessions, n’ayant pas d’autre attraction que l’irréalité de mes visions.
Entre mots et déclarations

Je trouve dans mes déclarations,
une grande motivation à aller vers les autres avec le sourire, à donner un peu plus que des souvenirs.

Je trouve dans mes exclamations,
une grande satisfaction à chercher à comprendre,
à trouver de quoi me surprendre.

Je trouve dans mes interrogations,
une grande détermination,
à vouloir dire, faire, sans jamais poser pied-à-terre.

Je trouve dans mes oppositions,
une grande obstination,
comme quand on veut être, pour survivre plus que peut-être.

Je trouve dans mes affirmations,
presque de la domination
sur ce que je veux défendre face à ceux qui veulent me confondre.

Je trouve dans mes associations,
un peu de mon incarnation,
l’image de ceux qui me ressemblent, de ceux
qui s’assemblent.

J’ai dans ma frustration,
une grande part de réflexion,
une manière de conjurer la providence, me mettant face à mes évidences.

Je cherche dans mes résolutions,
un peu d’absolution,
pour ne pas oublier mes certitudes malgré quelques inexactitudes.

J’ai dans mes révolutions,
bien plus que de la représentation,
celle que je me fais du monde, face aux tragédies qui l’incombent.

Je laisse dans mes attributions,
un peu de ma soumission,
comme laisser une partie de moi, à celui qui ne sait venir vers moi.

J’ai dans mes lamentations,
bien plus que de l’aversion
de me voir sombrer par sensibilité, pour ceux qui en sont désintéressés.

Je ne trouve pas la force de décision,
face à ma volonté de préserver ma vie aux dépens de ceux qui ne s’en soucient.
Quelle est la frontière ?

Je voudrais rompre cette ivresse qui m’envahit,
laissant mon idéal inassouvi éteindre l’étincelle perçue dans l’obscurité
qui se décline, lourde de secrets.
À la lueur des chandelles,
je m’enlise sur une tracée serp

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