La lecture à portée de main
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 04 juin 2011 |
Nombre de lectures | 55 |
EAN13 | 9782296806108 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Répertoire des simples
Témoignages poétiques
Collection dirigée par
Philippe Tancelin et Emmanuelle Moysan
Parce que la langue poétique constitue une exploration, elle revêt parfois son visage de "témoin" des chamboulements de notre société, des mondes qui nous entourent, au gré des voyages, des rencontres. Parce qu’elle explore l’intime, qu’elle épouse une fonction dénonciatrice ici et ailleurs, elle bouleverse aussi notre vision du politique. Accueillons ces textes qui nous aident à cheminer et modifier notre regard…
Déjà parus
Dana SHISHMANIAN, Khal TORABULLY (dir.), Poètes pour Haïti, 2011.
Gihan OMAR, Avant de détester Paulo Cœlho, 2010.
Michèle HICORNE, Des mots pour la Palestine. Et la plage de Tantoura… ment, 2010.
Jean LESTAVEL, Aux marches du temps, 2010.
Jean FOUCAULT, Suites vietnamiennes , 2010.
Christophe FORGEOT, Porte de la paix intérieure, 2009.
Michel LEUTCHA alias Saltaire, Berceau des chats et des souris, 2009.
Pierre GOLDIN
Répertoire des simples
Du même auteur
Chez L’Harmattan
Helladiques, « Poètes des cinq continents », 1995
Paysages pendant la pluie, « Poètes des cinq continents », 1996
Chants de la porte et du passage, « Poètes des cinq continents », 2003
Arborescences , « Poètes des cinq continents », 2005
Les chemins qui vont à la mer, hors collection, 2007
Territoires du vent , « Poètes des 5 continents », 2009
© L’Harmattan, 2011 5-7,
rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54641-7
EAN : 9782296546417
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Avertissement au lecteur
Je suis un être pluricellulaire comme les animalcules du sable, et même les orties qui bordent les chemins. Bien sûr, il y a aussi mon chat, mes orchidées… et mes arbres.
Cela me donne juste le droit d’aimer encore plus tout le reste ; enfin… tout ce qui donne du soleil.
Pierre Goldin
Ouverture
De l’imprécision de la lune
Jamais je n’ai pu saisir ni le moment ni le lieu avec exactitude
Elle se montre à l’horizon à des heures impossibles
Et je ne compte pas l’embarras des nuages
C’est le caprice
Puis-je dire autrement l’incertitude qu’elle attache à nos rêves divers
Difficile d’aller n’est-ce pas dans la lumière borgne et même davantage dans
L’infini marchandé
Et pourtant qu’ai-je donc à négocier moi vivant de si peu pour un plus de lumière
Offrir l’amour immodéré que j’ai pour les arbres et les prés où les simples fleurissent
Le lieu où je n’imprime rien pour laisser libres les ombres sur le sol
Laisser le sel et la brûlure de la soif
Ce qui fait à la suite l’amitié douce sous les treilles et le vin libre de couler
Non
Je n’abandonne pas mes cartes de voyage et mes raisons d’aller
Pour des nuits finissantes
Des lunes impotentes
Et ces louches lueurs de crimes impunis sous de vieux réverbères dans la brume de Londres
Pour l’instant je me contente de planter
Car je le crois
La nuit devra finir dans les étreintes de la vigne et la blancheur des liserons
Et la mer se séparera d’en haut
Le doigt du vent écrira le frisson sur sa peau bleue d’éternité Si désirable qu’au matin celle du lait fumant et son parfum de femme
Et le soleil
Que sais-je du soleil encore à naître
Bien peu en somme mais ça c’est sûr I
l nous attestera
Nous
Echappés d’entre chiens et loups
Hommes de grand savoir quant aux chemins jusqu’à la mer
Premier mouvement (allegretto) « Concert pour un homme seul »
« Barricades mystérieuses »
Mémoires de l’ombre
L’histoire de l’ombre
Elle se dit d’abord dans l’épaisseur obscure des forêts et sous les mousses centenaires
Cependant là où le souvenir de l’eau se fait l’espérance des sources
Mais c’est façon de dire
Car l’ombre vraie mon ombre à moi
Ce sont les jours que je n’ai pas vécus
Comme ce temps qui s’alanguit parmi des femmes nues au bain sur une toile de musée et baignées de parfums qui perdurent
Des parfums que j’ignore
Car je ne sais pas les années où les îles naissaient des fleuves et portaient d’elles-mêmes aux origines de la mer le poivre et la cannelle l’or et le camphre
Je ne sais pas les guirlandes d’années que les dieux s’offrent aux mariages
Comme ce temps des roches neuves au plus lointain du temps où c’était simple de dire la terre et les eaux car les chemins venaient juste de naître sous la migration des troupeaux et sous le vol des grands oiseaux qui vont toujours aux jardins de la mer et picorent les îles
Mais vrai
Je ne sais pas non plus
Toute l’ombre cachée sous les rubans dans les liasses de lettres parfumées où pâlissent des mots d’amour
Ni toute la poussière qui tombe des vieux livres
Les livres
Tous ceux qui jamais ne parurent
Comme les jours ténus blottis dans la garrigue tremblant comme les cailles de la venue de l’aube
Eté maussade
Avant
C’était typiquement humain
Nous avions su tisser autour de nous des pensées consolantes
Moi-même si je descendais au jardin c’était parce que je m’inquiétais du bien-être des fleurs
C’était un peu comme les cercles des oiseaux sur le calme des après-midis
Ça soutenait le temps
Et la façon d’aller et les nuages
Nos paroles disaient l’exactitude du désir et l’étendue du monde et la mesure de nos bras
Souvent ça concordait avec les rêves de l’été
Et l’horizon des mers venait se coucher sur le sable
Le ciel tenait en haut par un effort tout simple de langage et par la précision des termes mêmes qui désignent et colportent l’amour
Mais maintenant
Nous n’avons plus sur nous ces cercles et cette effervescence de lumière
Jamais nous n’aurions eu cet affront de la pluie Si nous n’avions pas oublié la langue douce des forêts Et le trajet têtu des sources et des eaux qui vont tout doucement aux fêtes de la mer
Dommage dans le bleu
J’ai peine à croire que je suis né
Après tant de saisons dans l’oubli de l’enfance
Comment me reconnaître ainsi né d’une femme dont je sais aujourd’hui la vieillesse
Et puis mes mains si creuses et fatiguées d’avoir lancé dans l’air des appâts aux nuages
Je les ai toujours vues ainsi
Enfin je crois
J’ai pourtant quelques beaux souvenirs de brutalité insolente
Mais j’ai acquis trop de mots pour nier dont je dois remonter le cours
Si je veux
Retrouver la source impeccable
Compte-rendu
Je n’ai pas appris le bel art de conter
J’archive les empreintes
Je relève les stigmates du jour
Pendant longtemps on n’a noté que peu de choses
C’était toujours les mêmes
De la fumée de temps en temps quand brûlaient les villages
Et ça c’était intelligible Mais maintenant
Oh maintenant avec les heures poussiéreuses
Je ne vois rien à deux pas devant moi
Et ça
Je ne suis pas tenu de l’expliquer
Mais quand même
J’essaie de comprendre comment nous sont venues cette baisse de la lumière et cette brume dans la rue qui fait qu’on a perdu les arbres et même le voisin tout gris qui se glissait silencieux comme les chats craintifs des avenues qui n’en finissent pas et tellement inamicales que le ciel s’y abstient
Même que
Peut-être c’est pourquoi les arbres ont disparu
Et la lumière
Mais je sais bien que l’on attend une supposition d’ordre physique
Une faiblesse passagère du soleil
Comme une crise d’asthme à cause des poussières
Et pourquoi pas cette maladie de langueur qui épuisait les jeunes filles
Dans l’ombre fade des salons
C’était à l’extérieur un manque de lumière
Et aujourd’hui ça se remarque dans les yeux
Mais
Dans les yeux
Ça ne provient pas du soleil
Billet ou les Barricades Mystérieuses
Où seras-tu demain
Dis-moi dans quelles villes
Moi je ne bouge guère
Perdu au sein des foules
J’ai cessé de vouloir
Même l’offrande d’un sourire n’oblige plus
Je te le dis
Je ne suis plus très sûr de te voir
J’avais pensé pour toi à des paroles
Comme à la voix qui fit s’abattre les murailles
Mais c’