Requiem de l'indicatif

Chrystel Schmitz

Description

Depuis l'origine utérine et le sein de la mère, depuis les flots premiers, la vie qui croît dans les ténèbres… Une opacité dont on ne s'extirpe jamais véritablement, dans laquelle toute lumière, fragile, minime, chancelle et chavire… Une noirceur qui colle à l'existence, où résonnent les cris et les plaintes d'une humanité lestée de sa malédiction, où nous nous écorchons, parents, enfants et amants, les uns aux autres, êtres exsangues et perdus… Recueil où s'exprime la stupéfaction désolée d'être et de ne pouvoir, Sous l'effet d'une écriture affilée et tranchante, l'image maternelle qui se disloque, une procréation qui perd en sacralité pour devenir l'origine viciée, une espérance toujours-déjà brisée... Tout en ombres et en sangs, faisant apparaître l'humanité dans toute sa malignité, disant ces filiations qui sont sources de malheur et de nihilisme,

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 8
• EAN13: 9782748350159
• Langue: Français

Extrait

Requiem de l’indicatif

Chrystel Schmitz Requiem de l’indicatif

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : + 33 (0) 1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0114280.000.R.P.2009.030.40000 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2009

À toi, Seule, assise sur ta chaise, Courbée par le poids des ans, Tu avais sur le visage les rides d’un monde enfoui, Que je ne connais pas. C’est ton mystère, ton histoire. Je devine la vie d’une femme comme la mienne, Marquée par le doute, L’incertitude et la peur. Par passion, tes longues mains desséchées, Couraient sur le tissu, Tenaient les aiguilles. Tu comptais les mailles comme les chaînons, Du temps malgré tes yeux fatigués. Tu étais ma Déesse nourricière sur ma terre aride de tendresse, Un repère dans la mer déchaînée. Un soir d’hiver, je t’ai vue t’assoupir pour rejoindre l’éternité. Immobile à jamais dans la torpeur d’un corps abandonné, Tu m’avais quittée. Mais nous avons pu nous dire « je t’aime » Avant le dernier pas vers l’au-delà. Tu es dans mon cœur, dans mes veines ; Je parle encore de toi au présent, Pour te maintenir près de moi, Il nous restait tant de choses à réaliser Pour rendre tes derniers jours meilleurs. Pouvoir encore sentir l’odeur de ta peau, Le battement de ton cœur dans ton cou. Ils nous ont volés ces instants précieux. Tu aurais été la Reine. Tu l’es envers et contre tout. À André, Mylène, Jean Michel

Le passé