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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 octobre 2010 |
Nombre de lectures | 196 |
EAN13 | 9782296711358 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Unité 14
Laurence Bouvet
Unité 14
Poèmes
© L'Harmattan, 2010
5-7, rue de l'Ecole polytechnique ; 75005 Paris
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13313-6
EAN : 9782296133136
La douleur revêt parfois des formes insoupçonnées et subtiles
dans un temps pâle et sans intention. Nul être sensé ne
l'approche sans frémir. La parole n'est pas pour elle cette
source venue de plus loin que de l'instant.
Laurence Bouvet pour Camille Claudel
1.
Les blouses blanches passent à heure fixe
Les bienveillantes et cette porte
Au bout du couloir qui ne cesse de battre
Le rythme mitral des allers et des venues
Trotteuse du temps humain
Les pendules ont pris le pli
De l'étrangeté il est onze heures pour
Toujours à leur cadran fissuré
Le cœur bat loin des profondeurs de la terre
Dans cette autre saison où les nuits sont
Des crépuscules
Vient alors le temps du repli
Du royaume blanc de l'intime division
Le langage n'invente rien las
Il s'ajoute à nos bords
Puisant dans l'unique flaque son
Radeau sa nuit son flambeau
L'inspiration glisse dans l'embrasure
Plus d'un détour que résume bien
Votre visage sous la lanterne
La main se tient dans l'ombre de Krônos
Initiant le vertige où elle s'abîmera
A une lettre près du mal
Jaillirait le bien ses
Vestiges ses lambeaux
Vérification de la brèche
Au miroir approuvé
Vous dites :
Tous les matins sont morts
Rien de ce qui est inhumain ne
M'est tout à fait étranger
La lumière est là portant témoin
Au jour présent les murs
Penchent contre vos tempes obstruées
Feuilles mortes papiers jaunis ongles
Noircis de l'oubli de n'en pouvoir
Cheveux lacets défaits oh ! Se soulèvent
Le vent les enroule à vos pieds
Entre deux portes battantes
La ronde des distraits mime le chaos
…
Si je pense que vous viviez là tout de suite
Si je fixe cette pensée aussi vrai que
L'on fixe les aiguilles d'une horloge dans
Le refus je vois pour m'y fendre
Que le démenti –non-
N'a pas le courage de sa source
Les nuages nacrés gardent eux
Du soleil la clarté de son coucher lors
Que les gouffres éclos aux matins
De novembre fondent en un
Tous les ciels tous les palais
Eclos vous dites [
Le cœur bat loin des profondeurs de
La terre à peine si les bras suffisent
Au pesant des jours
Sous la langue se répand soul
Le poison des humeurs inégales
Eclats de voix éclats
De vous contre parois au
Plafond votre chair avec éclats
De sur les briques dedans les marbres
A cette façon que vous avez
D'insinuer pâle comme on signe
Un territoire éclats du rire feu
Fuyant de toi au couvre-fou
Déclaré tel rien à : vous dites
2.
Ne rien désirer
Pas même le silence
Le trottoir se dérobe sous vos pas
Avant que la chute ne précise sa pente
« J'ai tout perdu, rien ne me manque !
Criera le mensonge du fond de son impasse
L'égarement contourne la douleur
Il est une statue de verre
Tout objet demeure une chose
Chaque chose possède plusieurs mots
Qu'un relief particulier souligne
Dans votre regard à moins qu'il ne s'agisse
De notre regard ou encore d'un regard-monde
Entre exister et n'être pas la frontière
Vacille le Vivant exige une preuve
Vivre même
Participer de la joie
Au son ralenti de la cloche
Ne serait pas parjure
Au prétoire des éclaireurs