Récits de missionnaires aux îles Marquises (1797-1842)
190 pages
Français

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Récits de missionnaires aux îles Marquises (1797-1842) , livre ebook

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Français

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Description

Les récits inédits de missionnaires ici réunis révèlent l'existence d'une culture originale à laquelle se heurte le prosélytisme des missionnaires, bien avant l'établissement de la colonisation. Le plus important est celui du révérend William Pascoe Crook, daté de 1799. Sous la protection des chefs, il apprend la langue et observe de près la vie sociale au sein des vallées...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 16
EAN13 9782296489691
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Récits de missionnaires aux îles Marquises
(1797-1842)
« Portes océanes »

Collection dirigée par Frédéric Angleviel,

Professeur des universtés en histoire

C ette collection est dédiée en premier lieu à une meilleure connaissance de l’Océanie à partir de l’édition cohérente des articles épars de chercheurs reconnus ou de la mise en perspective d’une thématique à travers les contributions les plus notables. La collection « Portes océanes » a donc pour objectif de créer des ponts entre les différents acteurs de la recherche et de mettre à la disposition de tous des bouquets d’articles et de contributions, publications éparses méconnues et souvent épuisées. En effet, la recherche disposant désormais de très nombreuses possibilités d’édition, on constate souvent une fragmentation et une dissémination de la connaissance. Ces rééditions en cohérence se veulent donc un outil au service des sciences humaines et sociales appliquées aux milieux insulaires de l’aire Pacifique.

En second lieu, la collection « Portes océanes » a pour ambition de permettre la diffusion auprès du public francophone des principaux résultats de la recherche internationale, grâce à une politique concertée et progressive de traduction. Tout naturellement, elle permettra aussi la publication de colloques ou de séminaires sans s’interdire la publication d’ouvrages mettant à la dipostion du public les derniers travaux universitaires ou de recherches originales.


Déjà parus
Frédéric Angleviel : Histoire de la Nouvelle-Calédonie. Nouvelles approches, nouveaux objets, 2005.
Sonia Faessel : Vision des îles : Tahiti et l’imaginaire européen. Du mythe à son exploitation littéraire (siècles), 2006.
Alain Moyrand : Droit institutionnel de la Polynésie française, 2007.
Mounira Chatti, Nicolas Clinchamps et Stéphanie Vigier : Pouvoir(s) et politique(s) en Océanie — Actes du XIX e colloque CORAIL, 2007.
Sémir Al Wardi : Tahiti Nui ou les dérives de l’autonomie, 2008.
Frédéric angleviel (dir.) : Chants pour l’au-delà des mers. Mélanges en l’honneur du professeur Jean Martin, 2008.
Benoît Carteron : Identités culturelles et sentiment d’appartenance en Nouvelle-Calédonie, 2008.
Frédéric Angleviel et Jean-Michel Lebigre : De la Nouvelle-Calédonie au Pacifique, 2009.
Dumas Pascal et Lebigre Jean-Michel (dir.) : La Brousse, représentations et enjeux, 2010.
Marc Debene et Jean-Paul Pastorel : La « loi du pays » en Polynésie française, 2011.
Bernard Poirine : Tahiti : une économie sous serre, 2011.
A paraître
Pierre Maresca : L’exception calédonienne (1970-2011).
Nathalie Cartacheff : Maré. Approches anthropologiques et historiques.
Robert Bertram : La bipolarisation politique de la Nouvelle-Calédonie depuis 1975 — Tome I et II
Alain Moyrand : Droit institutionnel et statutaire de la Polynésie française. 2 ème édition.
Dominique Pechberty
Récits de missionnaires aux îles Marquises
(1797-1842)
Le manuscrit de Crook de la Mitchell Library

« extraits du Journal de Geo Stallworthy
missionnaire 21 octobre 1837 - 24 juin 1838 » LMS

Extrait d’un rapport sur les îles Marquises
par Robert Thomson - 1841

Lettre du révérend William Pascoe Crook,
datée du 23 mai 1798, de l’île Sir Henri Martin (Nuku Hiva)
adressée aux « Directeurs de la Société Missionnaire »,
aux bons soins de Mr Wilks
Illustration de couverture
Pierre Lataste



© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan 1 @wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96705-2
EAN : 9782296967052
Introduction
La traduction des textes qui suivent a été entreprise à la demande du professeur Pierre Vérin lors de la préparation de ma thèse : Une étude de la société marquisienne d’après des récits de voyageurs durant la période 1797-1842 soutenue en 1993 à l’INALCO. L’aspect inédit de ces manuscrits m’a incitée à en fournir un document complet car ils sont d’un grand intérêt pour l’étude de la culture marquisienne. Dans ce recueil j’ai retenu tout d’abord ce qui a été intitulé Crook Account et qui n’est pas le journal original mais un résumé du journal du révérend William Pascoe Crook, écrit lors de son passage aux îles Marquises (du 27 juin au 8 janvier 1799). Les missionnaires, peut-être Samuel Greathead, ont vraisemblablement rédigé ce récit d’après son journal et d’après les réponses fournies par quelques Marquisiens embarqués à bord de l’Euphrates et du Butterworth pour l’Angleterre. Il est écrit à la troisième personne. Il apparaît sous cette forme aux archives de la « Mitchell Library » à Sydney, répertorié dans le catalogue de la bibliothèque, à la rubrique : Crook, avec une note : « manuscrit original, auteur inconnu ». Ce manuscrit faisait partie de la bibliographie réunie par George Sheahan 1 alors qu’il avait entrepris en 1953 une thèse sur les îles Marquises The Marquesas, a study in change. Crook confie une partie de son journal au capitaine Asa Dodge de l’Alexander pour qu’il la remette aux missionnaires de la LMS. L’autre partie, oubliée à Tahuata, a été retrouvée par Robarts 2 après son départ mais elle semble perdue. En effet, lors du passage de la Betsy (capitaine Fanning), le 21 mai, Crook monte à bord. Le bateau qui ne peut mouiller dans la baie le conduit à Nukuhiva. Il laisse donc ses affaires à terre. Stewart, missionnaire à bord du Vincennes, passe en 1829 aux îles Marquises et dit avoir eu connaissance de ce journal et s’en être servi surtout pour des détails sur la religion. Le texte de Crook témoigne d’un grand sérieux et les nombreux noms marquisiens qui y sont cités permettent d’établir avec précision la généalogie de deux familles de chefs importants des îles du groupe Nord et du groupe Sud et de préciser les différents liens de parenté existant aux îles Marquises. Ce texte est suivi d’un appendice grammatical que je n’ai pas traduit. Sur le plan linguistique, j’ai utilisé le dictionnaire de Dordillon 3 et celui de Mgr Hervé
Le Cléac’h (1997). L’orthographe et les définitions des mots qui s’y trouvent sont celles que j’ai retenues. Pour effectuer des comparaisons j’ai consulté les ouvrages de Tregear 4 et Davies 5 .
Le dix-huitième, période de réveil évangélique, voit s’illustrer des prédicateurs tel que John Wesley. A sa suite, Thomas Haweis, un pasteur anglican devenu riche grâce à un héritage, décide d’envoyer des missionnaires dans les mers du Sud. Après bien des négociations et des déboires, Haweis parvient à affréter le Duff qui part le 24 septembre 1796 pour Tahiti avec trente missionnaires à bord avec femmes et enfants tous de confessions différentes.
Finalement dix-huit missionnaires s’installent à Tahiti, un aux Marquises et le reste aux Tonga. La plupart d’entre eux sont d’origines très modestes : valets de ferme, artisans, etc. William Pascoe Crook (1775-1846) est un précurseur. Il est né dans le Devonshire (Angleterre). Domestique et célibataire, il s’embarque pour l’Océanie comme artisan. Il quitte l’Angleterre sur le Duff le 10 août 1796 6 et débarque le 6 juin 1797 à Vaitahu dans l’île de Tahuata. Dans cette baie, Tinai, chef des Hema, le prend en charge. Ils font un échange de noms, ikoa. Il s’installe seul, après que Harris son compagnon ait refusé de rester. Crook fait de louables efforts pour apprendre la langue marquisienne mais, malgré tout, il est rapidement marginalisé et toutes ses tentatives d’évangélisation sont frustrantes. Il se fait voler et a du mal à se nourrir. Le frère de Tinai, Puaka, chez qui il part s’installer, s’occupe alors mieux de lui mais il doit sans arr’t repousser les avances de Fitiatapu, son épouse, qui veut lui faire profiter des lois de l’hospitalité marquisienne. Il n’envisage pas d’épouser une Marquisienne. A l’époque « épouser une païenne était directement contraire à la parole de Dieu 7 ». Lorsque Crook quitte Vaitahu pour Taiohae, il est pris en charge par Katonui, chef des Tei’i Il fait un échange de nom avec son petit-fils Pakoutei’i. Parti précipitamment, Crook débarque à Nukuhiva sans rien qui puisse

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