Voyage en Angleterre, en Ecosse et en Irlande
526 pages
Français

Voyage en Angleterre, en Ecosse et en Irlande , livre ebook

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Description

Baert peut se vanter d'avoir chevauché à travers toute la Grande-Bretagne. Voyageur infatigable, tombé dans l'oubli le plus complet en raison, notamment, de la Révolution et de l'Empire, il livre avec son manuscrit Voyage en Angleterre, en Ecosse et en Irlande [entre 1786 et 1788] un témoignage fabuleux, unique, car il rapporte village après village, château après château, ville après ville, tout ce qu'il a vu dans cette Grande-Bretagne de la fin du Siècle des Lumières. Baert est attentif à tout et sa plume traduit toute l'atmosphère de cette Britannia à la fois si shakespearienne et si moderne.

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Date de parution 18 février 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782140114113
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

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Extrait

Charles-Alexandre de Baert-Duholandt
Voyage en Angleterre, en Ecosse et en Irlande (1786-1788)
Texte transcrit, présenté et annoté par René Leboutte
Voyage en Angleterre, en Ecosse et en Irlande (1786-1788)
© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris www.editions-harmattan.fr ISBN :978-2-343-16782-4 EAN :9782343167824
Charles-Alexandre de Baert-Duholandt Voyage en Angleterre, en Ecosse et en Irlande (1786-1788) Texte transcrit, présenté et annoté par René Leboutte Professeur émérite en Histoire de l’Europe
Chaire Jean Monnetad personamde l’Universités du Luxembourg Jean Monnet Chair, University of Aberdeen
Du même auteur L'Europe, 1950-2020. Le socle de granite des valeurs européennes, Paris, Librinova, 2019. Histoire économique et sociale de la construction européenne, (Peter Lang Collection Europe plurielle - Multiple Europes) Bruxelles, P.I.E.-Peter Lang, 2008. Vie et mort des bassins industriels en Europe, 1750-2000, Paris, L’Harmattan, 1997. L’Archiviste des rumeurs. Chronique de Gaspard Marnette, armurier, Vottem 1857-1903, Liège, Editions du Musée de la Vie Wallonne, 1991. Reconversions de la main-d'oeuvre industrielle et transition démographique. Les bassins industriels en aval de Liège, XVIIe-XXe siècles, (Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Liège, fascicule CCLI), Liège-Paris, Les belles-Lettres (Droz), 1988.
« Cette petite ville qu’on appelle Abercouway est entourée d’un mur avec beaucoup de tours rondes, et contient plusieurs petites rues et quelques bonnes auberges dans l’une desquelles j’écris mon journal au son d’une harpe dont en joue fort joliment un aveugle ». Alexandre de Baert, Colwyn Bay 1787.
Note relative à cet ouvrage Le présent texte est une transcription critique et mise à jour (c'est-à-dire en modernisant et en uniformisant le manuscrit original), accompagnée d'une analyse de critique historique et d'une identification de l'auteur. Il ne s'agit donc pas d'une édition anastatique ou d'une transcription par tout autre moyen technique du manuscrit 2464 de la Special Collection, University of Aberdeen, mais bien d'une édition critique élaborée par René Leboutte ( (c) Leboutte René, 2019).
Un homme, des paysages. Charles-Alexandre de Baert-Duholandt et la Britannia Introduction En ce Siècle des Lumières finissant, un feu d’artifice illumine le ciel européen : la décennie 1780, années plus calmes que les précédentes et que les suivantes. De grandes guerres sont terminées : celles de Sept Ans (1756-1763), d’indépendance des colonies américaines (1775-1783) et, en Grande-Bretagne, la lutte pour la couronne. Les troupes britanniques commandées par le Duc de Culloden ont vaincu les Ecossais à la bataille de Culloden (près d’Inverness) en avril 1746 mettant un terme aux prétentions dynastiques de Charles-Edouard Stuart. Plus à l’Est, le conflit russo-turc s’est achevé provisoirement par le traité de Kainardji de 1774 qui confirme la domination du Tsar en Mer d’Azov et l’indépendance de la Crimée. Un climat de détente souffle sur les relations franco-britanniques après la signature en 1783 de la Paix de Versailles actant l’indépendance des Etats-Unis et celle du Traité de Commerce libre-échangiste entre Londres et Paris à l’été 1786. La République des Lettres étend ses Lumières sur l’Europe grâce à l'Encyclopédie désormais achevée (1751-1772) qui suscite déjà d’autres initiatives et des contrefaçons. Les Lumières se teintent aussi des premiers feux du romantisme : de Jean-Jacques Rousseau au poète James Macpherson. 1
1 Jean-Jacques Rousseau (Les Rêveries du promeneur solitaire, première édition en 1782), Edward Young dont lesNuitsété traduites en français et publiées en 1768 par ont Pierre Le Tourneur, avec surtout les épopées d’Ossian dont Baert fait grand cas. Le poète écossaisa publié en effet sous le couvertJames Macpherson (1736-1796) d’anonymat sesFragments of ancient poetry, collected in the Highlands of Scotland, and translated from the Galic or Erse language(Edinburgh, printed for G. Hamilton and J. Balfour, 1760). L’édition définitive date de 1765 :The Works of Ossian, the son of Fingal. In two volumes Translated from the Galic Language by James Macpherson, Third édition. Londres, Becket et P. 1 A. de Hondt, 1765, 2 vol. in-8 .L’engouement pour la Grande-Bretagne et l’'Ecosse en particulier est fulgurant à partir des années 1770. James Boswell publie en 1785The Journal of a Tour to the Hebrides with Samuel Johnson, LL.D.(Journal d’un voyage aux
Les jeunes gens éclairés, nobles et roturiers, sont fascinés par de nouveaux horizons à la fois proches et si lointains. Proches : la péninsule italienne évidemment — un « classique » du Grand Tour —, les principautés germaniques, l’Empire d’Autriche-Hongrie, la Russie… Lointains pourtant : cette même Russie dont les voyageurs les plus téméraires ont poussé leur curiosité jusqu’à Moscou ; la Grande-Bretagne que tout homme éclairé perçoit comme une terre familière grâce à la littérature et quelques guides de voyage, mais, uneBritannia qui n’est guère connue au-delà d’Oxford et Cambridge. L’Angleterre, l’Ecosse, le Pays de Galle, l’Irlande restent des terres méconnues des Français en raison des guerres incessantes depuis le règne de Louis XIV jusqu’à la guerre d’indépendance des colonies d’Amérique. Or, depuis 1783-1786, la porte est ouverte sur laBritanniajadis si mystérieuse et toujours si envoûtante. Pressés de franchir le Channel, voici l’état d’âme de quelques jeunes nobles français qui, à la suite du Marquis Marc de Bombelles, s’impatientent de découvrir cette île grande comme la France, bucolique et industrieuse à la fois. Le Marquis a été parmi les premiers à débarquer à Douvres à l’été 1784 et c’est l’étonnement de fouler la terre des « trois Royaumes du Roi Georges III ». Son Journal de voyage livre, jour après jour, le périple de cet ambassadeur de France au Portugal. De retour à Paris, il raconte et 2 attise l’envie des jeunes de suivre son exemple. Un noble de Saint-Omer alors âgé de 25 ans à peine a entendu ces récits de voyage Outre-manche. D’ailleurs il est déjà « sur le Grand Tour » : Charles-Alexandre de Baert-Duholandt. Bien moins connu que le Marquis de Bombelles, d’une génération son aîné, Charles-Alexandre débarque à Douvres à l’été 1786. Lui aussi est saisi d’anglomanie comme en témoigne son manuscrit,anonyme,aujourd’hui conservé à l’Université d’Aberdeen, manuscrit tombé complètement dans l’oubli tout comme son auteur d’ailleurs : [Baërt-Duholant Charles-Alexandre-François de Paule]Voyage en Angleterre en 1786, University of Aberdeen, Library, Special Collection, 3 manuscrit n° 2464, page 315r/v. . Il était temps de faire renaître l’homme 4 et l’œuvre : une tâche ardue, faute de sources, mais dont voici le résultat .
îles Hébrides avec le docteur en droit Samuel Johnson qui a publiéA Journey to the Western Islands of Scotlanden 1775).2  deBOMBELLES Marc,Journal de voyage en Grande Bretagne et en Irlande, 1784, par GURYJacques (transcription et annotations), Oxford, The Voltaire Foundation, 1989. 3  Je remercie chaleureusement le personnel si accueillant et hautement qualifié de la Special Collection de l’Université d’Aberdeen sans qui ce manuscrit serait tombé dans
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Le Baron Charles-Alexandre-Balthasar-François de Paule de Baert-Duholandt est né à Saint-Omer, le 19 décembre 1751, de Charles-Albert de Baërt, décédé le 14 avril 1779, à l’âge de 80 ans, et d’Anne-Catherine Vancappel (ou Van Cappel), décédée en 1754. Sa famille appartient à une des anciennes lignées de chevalerie du Franc de Bruges. Lors de la réunion de la Flandre française à la couronne de France, le grand-père de Charles-Alexandre, François-Albert Baërt (décédé le 30 octobre 1739), écuyer, Seigneur du Hollande, et son épouse, Adrienne-Françoise Scacht (décédée le 14 janvier 1739), décidèrent de fixer leur résidence dans une de leurs terres situées près de Saint-Omer. Le père de Charles-Alexandre fut échevin de cette ville en 1772 et 1773. Par sa mère, Charles-Alexandre est lié aux grandes familles de la Flandre occidentale et de 5 l’Artois. Charles-Alexandre a reçu une éducation solide au collège des Jésuites anglais de St-Omer, où il a goûté aux sciences et surtout à la géographie. À 19 ans, il embrasse la carrière militaire dans le régiment d’infanterie de Normandie en qualité d’enseigne. Deux ans plus tard, vers 6 1773, il quitte l’armée afin de répondre à sa vocation de voyageur. Comme l’annonce l’Avertissement desMémoires historiques et géographiques sur les pays situés entre la mer Noire et la mer Caspienne(dont nous
l’oubli. J’ai reçu aides, conseils et aussi réconfort lorsque, parfois, les « pattes de mouche » de l’écriture de Charles-Alexandre Baert me poussaient à abandonner… 4  Le manuscrit conservé à l’Université d’Aberdeen (Special Collection, manuscrit anonyme n° 2464) a été acquis en 1963 chez le libraire F. Chamoval, à Paris, dont le catalogue mentionne : n°117 – Voyage en Angleterre en 1786, In-fol de 332ff, demi-bas., non rogné, reliure de l’époque frottée. L’Université d’Aberdeen a fait cet achat afin de sauvegarder un témoignage remarque de l’Ecosse dans années 1784-1786. 5  En 1835, la chapelle de l’église St-Denis, dédiée à Notre-Dame de Lorette, à Saint-Omer conservait une pierre tombale des deux familles Baert et Scacht. Les deux écus des Baërt et Schacht étaient en première ligne ; puis douze autres portant les six noms suivans de la première famille : Malegheer, Van Walscappel, Rapaert, de Radts, Van Grypskerke, De Brie ; et ceux de la seconde qui suivent : Dubuisson, Vanhoute, Scacht, Praet-Moerkerke, Vitry, Predhomme d’Ally (« Recherches étymologiques, éthographiques et historiques sur la ville de Saint-Omer », dansMémoires de la Société des antiquaires de la Morinie, tome 2, année 1834, Saint-Omer, Imprimerie de Chanvin fils, rue de l’œil, 1835, pp. 36-38). 6  Pour cette biographie, nous utilisons le texte d’un auteur de Saint-Omer qui a personnellement connu Charles-Alexandre : Louis deGIVENCHY, « Notice biographique de M. le Baron De Baert », dansMémoires de la Société des antiquaires de la Morinie, tome 2, année 1834, Saint-Omer, 1835, pp. 365-371. Une courte de notice, rédigée à la même époque figure dans laBiographie universelle, ancienne et moderne. Supplément […] rédigé par une société de gens de lettres et de savants, tome 57, Paris, chez L.-G. Michaud, libraire-éditeur, rue Richelieu, 67, 1834, pp. 48-49. Ces informations sont reprises par WALTERG., dans leDictionnaire de biographie française(sous la direction de M. Prevost & Roman d’Amat), t. 4, Paris, 1948, colonnes 1173-1175.
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