A CAUSE D ELLE   ROMAN
86 pages
Français

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A CAUSE D'ELLE ROMAN , livre ebook

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86 pages
Français

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Description

L'auteur nous plonge au coeur d'une vie de famille ordinaire à travers son héroïne Djuidjé et sa grand-mère Gotam. Famille construite dans le respect des préceptes religieux et dont l'incident, a priori malheureux, de présomption de vol d'un de ses membres, conduit par un coup de hasard à retrouver un patrimoine famililial d'une valeur inestimable, disparu de longue date.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 34
EAN13 9782296805743
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À cause d’elle
Littératures et Savoirs Collection dirigée parEmmanuel Matateyou Dans cette collection sont publiés des ouvrages de la littérature fiction mais également des essais produisant un discours sur des savoirs endogènes qui sont des interrogations sur les conditions permettant d’apporter aux sociétés du Sud et du Nord une amélioration significative dans leur mode de vie. Dans le domaine de la création des œuvres de l’esprit, les générations se bousculent et s’affrontent au Nord comme au Sud avec une violence telle que les ruptures s’accomplissent et se transposent dans les langages littéraires (aussi bien oral qu’écrit). Toute réflexion sur toutes ces ruptures, mais également sur les voies empruntées par les populations africaines et autres sera très éclairante des nouveaux défis à relever.  La collectionLittératures et Savoirsest un espace de promotion des nouvelles écritures africaines qui ont une esthétique propre ; ce qui permet aux critiques de dire désormais que la littérature africaine est une science objective de la subjectivité. Romans, pièces de théâtre, poésie, monographies, récits autobiographiques, mémoires... sur l’Afrique sont prioritairement appréciés. Déjà parus Sophie Françoise BAPAMBE YAP LIBOCK,Le Dévoilement du silence, 2010 Pierre Olivier EMOUCK,Les chiens écrasés, 2010. Duny FONGANG,À l’ombre du doute, 2010. Grégoire NGUEDI,La Destinée de Baliama, 2010. Floréal Serge ADIEME,La Lionne édentée(roman), 2010. Jean-Claude ABADA MEDJO,La parole tendue (poésie), 2010. Jean Aimé RIBAL,Chagrins de parents, 2010. Marie Françoise Rosel NGO BANEG,Ning, nouvelles, 2009. Edouard Elvis BVOUMA,L’épreuve par neuf, 2009. Rodrigue NDZANA,Je t’aime en splash, 2009. Patraud BILUNGA,L’Incestueuse, 2009. Pierre Célestin MBOUA,Les Bâtards ou les damnés, Pièce en trois actes, 2009.
Valérie Joëlle KOUAMNGOCKAÀ cause d’elle Roman
Nous sommes conscients que quelques scories subsistent dans cet ouvrage. Vu l’utilité du contenu, nous prenons le risque de l’éditer ainsi et comptons sur votre compréhension.
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-54609-7 EAN : 9782296546097
I-
Il était environ trois heures trente de l’après midi. Grand-mère Gotam, qui était de passage à Yaoundé pour rendre visite à la famille de sa fille, était assise à la véranda. Elle était arrivée la veille et profitait de la vue panoramique que lui offrait la situation de la maison qui l’abritait. C’était le mois d’octobre de l’année deux mille neuf. Les élèves du Collège Technique Charles Atangana sortaient des salles de classe et de là haut elle les observait. Ils étaient nombreux et faisaient du bruit. Subitement, elle eut un malaise. Elle essaya de s’étirer, mais n’obtint aucune amélioration. Elle se souvint qu’elle n’était pas seule à la maison et s’écria : - Djuidjé ! Plusieurs minutes après, elle recommença. - Djuidjé ! Toujours pas de réponse. - Djuidjé ! Duidjé ! Djuidjé ! La grand-mère était lasse. C’était déjà la troisième fois qu’elle appelait. Aucune réponse. Djuidjé qui avait son écouteur d’iPod dans les oreilles n’avait rien entendu. Elle était en train d’écouterYélélé, le premier titre du nouvel album du trio X-Maleya. Ces jeunes chanteurs, dont les paroles l’invitaient à danser, réussirent bien vite à la faire se trémousser. Tandis qu’elle exécutait les pas, elle fredonnait en même temps la chanson qui appelle : « à danser le Makossa, le Bikutsi, l’Assiko ». Un geste d’inattention lui enleva l’écouteur. C’est à cet instant qu’elle entendit la voix de sa grand-mère qui criait son nom. Elle répondit tout de suite avec sa voix chaude et chatoyante. - Oui, grand-mère ! J’arrive, dit-elle.
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Enfin une réponse. Elle courut vers la véranda en prononçant mille excuses en même temps. - Mamie, excuse-moi, appelles-tu depuis longtemps ? - Ne t’inquiète pas Homo, l’important c’est que tu sois ici en ce moment. La grand-mère expliqua à la petite fille la raison pour laquelle elle la sollicitait : Djuidjé, s’il te plaît approche. Approche, vite ! Elle avait besoin de son aide. Des douleurs atroces la faisaient terriblement souffrir.
Regarde, dit-elle, en lui montrant ses pieds qui semblaient avoir enflé. Elle se rendit compte que les trois derniers orteils n’avaient pas leur aspect habituel. On dirait que ta cheville aussi, renchérit sa petite fille Je ne sais pas ce qui se passe, j’ai une sensation étrange. Elle lui demanda de masser ses pieds avec la pommade dont elle ne se séparait jamais et qu’elle appelait Mentholatum. Des soins faits avec des mains aussi douces que les siennes lui procureraient sûrement un soulagement. Pendant que sa petite fille s’appliquait pour lui alléger les douleurs et lui rendre ainsi la vie plus agréable, grand-mère Gotam essayait de ne pas bouger et elle serrait les dents pour ne pas hurler de douleur. Les soins durèrent une quinzaine de minutes, puis la grand-mère la remercia avec effusion. Tandis qu’elle ouvrait la porte qui reliait la véranda à la salle de séjour, elle lança un dernier regard à sa grand-mère, comme pour s’assurer que tout était vraiment rentré dans l’ordre et lui dit : Mamie, es- tu sûre que ça va ?
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Oui, tu peux partir tranquille, merci beaucoup. La grand-mère resta pensive un moment et des images qu’elle n’oubliera jamais commencèrent à défiler dans sa mémoire. Elle se souvint de la naissance de sa petite-fille préférée. Djuidjé était le quatrième enfant d’une famille composée d’une multitude de personnes. Papa Massam et maman Younou, comme les appelaient affectueusement leurs progénitures étaient âgés respectivement de trente-quatre et de trente ans. Ils habitaient la ville de Yaoundé, au quartier Bastos. La famille était très unie. Djuidjé était née à la Clinique Yemré, située au centre ville. Le père du nouveau-né était aussitôt allé téléphoner à sa belle-mère pour lui annoncer la bonne nouvelle. Au domicile de grand-mère Gotam, il y a avait un poste de téléphone fixe d’une vieille marque. Le combiné avait déjà perdu de son éclat. L’important pour elle c’était de pouvoir entendre ce que la personne qui était à l’autre bout du fil disait. La beauté externe de l’appareil ne l’intéressait guère. Heureusement pour elle, la CAMTEL avait un réseau qui couvrait sa zone d’habitation. Elle avait décroché à la première sonnerie car elle était assise à côté du téléphone. Elle avait tout de suite reconnu la voix de son gendre :
Allô, Massam, comment vas-tu ? Allô, Grand-mère, j’ai une bonne nouvelle pour toi. Quoi ? dit-elle. Tu es à nouveau grand-mère ! félicitations ! Ouah ! ouah ! cria-t-elle, c’est une fille ou un garçon ? Pendant la grossesse de sa fille, Grand-mère Gotam n’avait pas voulu savoir le sexe de l’enfant. Elle voulait avoir
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une surprise au moment de la naissance. Elle avait entendu la réponse suivante :
! lui avait annoncé papa Massam avecC’est une fille toute la joie qu’il avait dans son cœur. Merci, avait-elle dit, je vais venir à Yaoundé, à très bientôt ! Puis elle avait raccroché sans se rendre compte qu’elle n’avait même pas demandé le nom de l’enfant. Elle avait alors décidé de ne pas rappeler. Elle aurait sûrement vu l’enfant dans les heures suivantes : elle avait déjà décidé qu’elle se mettrait en route pour la capitale. Le coup de fil était arrivé très tôt dans la matinée. Ainsi, sans trop réfléchir, elle avait préparé rapidement un petit sac de voyage. Elle y avait mis quelques effets personnels. Puis après avoir pris un peu d’argent elle se dirigea vers l’agence de voyage la plus proche de son domicile. En sortant, elle était vraiment contente et souriait toute seule. Tout près, sur la route principale de son quartier il y avait un embouteillage. C’était un cortège qui suivait le véhicule d’un couple de jeunes mariés. Les samedis étaient les jours adaptés pour les cérémonies de mariage. Cela représentait toujours un grand évènement, soit pour les familles des jeunes époux, soit pour tous les voisins, voire pour tous les habitants du quartier. L’épouse était assise dans une petite voiture, derrière avec son mari et un chauffeur les conduisait. Leur moyen de transport faisait la différence car il était orné de fleurs. Deux indications très visibles étaient placées une devant et l’autre derrière la voiture : « Vives les mariés ». Devant eux, il y avait deux motos. Les conducteurs de celles-ci klaxonnaient à tue-tête et indiquaient le chemin à suivre. Puis à leur suite d’autres voitures et plusieurs personnes suivaient à pied. Prise de peur et affaiblie par les limites qu’impose un certain âge, grand-mère Gotam ralentit. Elle ne voulait pas
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