A contre-courant
126 pages
Français

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A contre-courant , livre ebook

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Description

Ce roman est un cri : le cri du désenchantement de tout un peuple. Le lecteur découvre un pays d'Afrique, à peu près prospère, qui s'appauvrit au fur et à mesure qu'il s'éloigne de son accession à l'Indépendance : l'incivisme des acteurs économiques et sociaux qui rivalisent de génie pour puiser le plus possible au patrimoine national en est la cause. Le héros fait un constat : il n'y a pas d'espoir pour celui qui essaie d'y arriver par la force des bras, par la conception de beaux projets; la réalité n'offre qu'une possibilité : par l'immortalité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2006
Nombre de lectures 0
EAN13 9782296958944
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0040€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À contre-courant
 
Encres Noires
Collection dirigée par Maguy Albet
 
N°280, Semou MaMa DIOP, Le dépositaire,2006.
N°279, Jacques SOM, Diké, 2006.
N°278, Marie Ange EVINDISSI, Les exilés de Douma, 2006.
N°277, Assitou NDINGA, Les marchands du développement durable, 2006.
N°276, Dominique M'FOUILOU, Le mythe d'Ange, 2006.
N°275, Guy V. AMOU, L 'hyène et l'orfraie, 2006.
N°274, Bona MANGANGU, Kinshasa. Carnets nomades, 2006.
N°273, Éric Joël BEKALE, Le cheminement de Ngniamoto, 2006.
N°272, Justin Kpakpo AKUE, Les canons de Siku Mimondjan, 2006.
N°27I, N'DO CISSE, Boomerang pour les exorcistes, 2006.
N°270, François BIKINDOU, Des rires sur une larme, 2005.
N°269, Bali De Yeimbérein, le « Baya », 2005.
N°268, Benoît KONGBO, Sous les tropiques du pays bafoué, 2005.
N°267, Frédéric FENKAM, Safari au paradis noir, 2005.
N°266, Frieda EKOTIO, Chuchote pas trop, 2005.
N°265, Eric Joël BEKALE, Le mystère de Nguema. Nouvelles, 2005.
N°264, Bathie Ngoye TIIIAM, Nouvelles fantastiques sénégalaises, 2005.
N°263, Marcel KEMADJOU NJANKE, La chambre de Crayonne, 2005.
N°262, Bathie NGOYE TIIIAM, Le parricide, 2005.
N°261, Guy V. AMOU, Murmures du Mono, 2005.
N° 260, Alexis ALLAH, L'œil du Marigot, 2005.
N° 259, Sylvestre Simon SAMB, Dièse à la clef, 2005.
N° 258 Semaan KFOURY, L'Egyptien blanc, 2004.
N° 257 Emmanuel MATATEYOU, Dans les couloirs du labyrinthe, 2004.
N° 256 Yacoub Ould Mohamed KHATARI, Les résignés, 2004.
N°255 Dakoumi SIANGOU, La République des chiens. Roman, 2004.
N°254 Adama Coumba CISSE, La grande mutation. Roman, 2004.
N°253 Armand Joseph KABORE, Le pari de la nuit, 2004.
N°252 Babba NOUHOU, Les trois cousines, 2004.
N°251 Calixte BANIAFOUNA, Matalena ou La colombe endiablée, 2004.
N°250 Samba DIOP, À Bandowé, les lueurs de l'aube, 2004.
N°249 Auguy MAKEY, Brazza, capitale de la Force libre, 2004.
N°248 Christian MAMBOU, La gazelle et les exciseuses, 2004.
N°247 Régine NGUINI DANG, L'envers du décor, 2004.
N°246 Gideon PRINSLER OMOLU, Deux Gorée, une île, 2004.
N°245 Abdoulaye Garmbo TAPO, L'héritage empoisonné, 2003.
N°244 Justine MINTSA, Un seul tournant Makôsu, 2003.
 
 
 
 
ABANDA à Djèm
 
 
 
 
À contre-courant
 
roman
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L'HARMATTAN
 
 
 
 
 
 
 
 
© L'HARMATIAN, 2006
5-7, rue de l'École polytechnique ; 75005 Paris
 
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Via Degli Artisti 15 ; 10124 Torino
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Könyvesbolt ; Kossuth L. u. 14-16 ; 1053 Budapest
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1200 logements villa 96 ; 12B2260 ; Ouagadougou 12
ESPACE L'HARMATIAN KINSHASA
Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Administratives
BP243, KIN XI ; Université de Kinshasa – RDC
 
http://www.librairieharmattan.com
harmattan1@wanadoo.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
 
ISBN : 2-296-01540-9
EAN : 9782296015401
 
A toi,
« Berceau de
de nos Ancêtres »,
Je veux dédier ces
larmes.
Mes larmes,
Je les verse à la vue de tes plaies,
Boursouflures douloureuses que les
jours démultiplient, blessures, entailles
profondes dont nos lâchetés ont lacéré tes
flancs ; à l'audition de tes longs sanglots; à
la conscience de ta déréliction par les hommes
et par les dieux; à la pensée de ton agonie ...
Nous, tes enfants, ne savons pas du tout, ignorons
Complètement, que notre aventure est une aventure
Collective. Chacun de nous repose ses espoirs
De salut dans l’inconduite : elle, seule,
Croyons-nous, peut sortir l'homme
De la nuit
Dans laquelle
Notre réalité se trouve plongée.
 
et
 
à Besson Richard, mon père, qui vient de nous quitter ;
à Séraphine, ma mère, morte avant que je ne lui donne
Ce qu'elle m'a donné.
 
 
Prologue
 
Quand on prend la parole, il vaut mieux commencer par se présenter : je suis une route, fière de faire le lien entre un petit bled de l'arrière-pays et la grande nationale qui mène de Ntuba, une ville de province, vers la Capitale. Le village que je dessers s'appelle Mbatoa. Je suis longue, pas de beaucoup, d'environ un kilomètre. De me voir tenir un discours, vous qui courez les chemins du monde, êtes peut-être étonnés, plutôt intrigués, certainement agacés ! Rassurez-vous, et faites contre mauvaise fortune bon cœur : cela devait arriver, cela est même déjà arrivé, cela va encore se reproduire, sous d'autres cieux !
Nous, les routes, ignorons la folie des grandeurs : nous ne boudons pas notre situation en-dessous des pâquerettes, au niveau du plancher des vaches. Nous savons rester à notre place et ne couvons qu'une seule pensée : rappeler à nos usagers qu'ils sont égaux. Nous ne nous refusons à aucun : le roi et le pâtre ont également le droit de battre le pavé ; on nous appelle d'ailleurs 'voie publique' !
Nous vous avons toujours donné à croire que nous n'y voyons pas et que de la feuille, nous sommes dures. Conséquence de ces infirmités jumelles : nous sommes muettes. Croyez-moi, ne vous laissez plus aller au doute comme le chansonnier : les murs, et pas seulement, se trouvent aux premières loges ; ils enregistrent les spectacles que l'un et l'autre, à tour de rôle ou en réunion, vous leur offrez sans arrêt : une route dispose d'une capacité de stockage mémorielle ; sa faculté de réminiscence est telle qu'à la première foulée, au premier raclement de gorge, au premier juron, elle sait à qui elle a affaire. Nos silences, apprenez-le, sont des silences de pudeur. Je prends la parole pour attirer votre attention sur une méprise commune ; je veux surtout dessiller les yeux à l'homme en actionnant la sonnette d'alarme : vous avez tendance à attribuer de l'importance à vos différences. Vous vous y accrochez avec la dernière énergie : chacun de vous fait tout pour se signaler mieux loti que ses frères ; chacun tient à s'afficher meilleur, plus beau, plus riche, que tous les autres réunis. Cette volonté de paraître est si forte qu'elle ferme vos yeux sur vos lâchetés, vos incivismes, et vous voilà puisant allègrement dans les biens publics ; vous voilà ergotant, sans état d'âme, malgré votre larcin qui noie vos compatriotes dans la pénurie, le manque, la désespérance.
Observatrices privilégiées de vos faits et gestes, auditrices attentives de vos propos, nous n'ignorons presque rien de vous. Votre immoralité nous affecte d'autant plus qu'elle nous alerte sur une de ses conséquences : le dépérissement. Comme vous, nous pouvons connaître la déchéance et la mort ; nous voudrions d'ailleurs vous apprendre que nous avons constaté que vous et nous, avons beaucoup de choses en partage : la contribution à la vie sociale, les sens, le ressenti, l'émotion, la mémoire, la naissance, la vie, la mort. Mais, à la différence de vous autres, nous n'avons jamais l'initiative. Parce que vous êtes capables d'initiative, vous avez de quoi inventer des solutions alternatives lorsque vous vous trouvez dans un cul de sac. Sont-elles toujours louables ? Là n'est pas la question ! L'important pour celui qui se croit au pied du mur, c'est de disposer des moyens de continuer à jouer, sans entrave, son rôle social. En un mot, de refuser la mort.
La mort jette dans l'oubli collectif, sous l'action acharnée du temps qui érode tout, le général majuscule à qui un peuple entier doit d'être libre : des années, des siècles, après des batailles épiques, le mausolée du grand héros se transforme en monument au soldat inconnu. Le même sort attend une route qui a vécu et dont tout le monde se dépêche d'oublier les états de service. La peur de passer de vie à trépas, nous l'éprouvons donc nous aussi, bien qu'elle ne nous contraigne jamais à ces acrobaties difficiles d'exécution, des comportements auxquels

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