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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 décembre 2010 |
Nombre de lectures | 213 |
EAN13 | 9782296714878 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
A GONIES EN F RANÇAFRIQUE
Écrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen
Dernières parutions
Dina MAHOUNGOU, Agonies en Françafrique , 2010.
Elise Nathalie NYEMB, La fille du paysan , 2010.
Moussa RAMDE, Un enfant sous les armes et autres nouvelles , 2010.
Raymond EPOTÉ, Le songe du fou, 2010.
Jean René Ovono Mendame, La légende d’Ébamba , 2010.
Bernard N'KALOULOU, La Ronde des polygames , 2010.
Réjean CÔTE, La réconciliation des mondes, A la source du Nil , 2010.
Thomas TCHATCHOUA, Voyage au pays de l'horreur , 2010.
Eric-Christian MOTA, Une Afrique entre parenthèses. L'impasse Saint-Bernard (théâtre), 2010.
Mamady KOULIBALY, Mystère Sankolo , 2010.
Maxime YANTEKWA, Survivre avec des bourreaux , 2010.
Aboubacar Eros SISSOKO, Moriba-Yassa. Une incroyable histoire d'amour , 2010.
Naïma BOUDA et Eric ROZET, Impressions et paroles d'Afriques. Le regard des Africains sur leur diaspora , 2010.
Félix GNAYORO GRAH, Une main divine sur mon épaule , 2010.
Philippe HEMERY, Cinquante ans d'amour de l'Afrique (1955-2005),
2010.
Narcisse Tiburce ATSAIN , Le triomphe des sans voix , 2010.
Hygin Didace AMBOULOU, Nostalgite. Roman , 2010.
Mame Pierre KAMARA, Le festival des humeurs , 2010.
Alex ONDO ELLA, Hawa... ou l'Afrique au quotidien , 2010.
Arthur SCAMARI, Chroniques d’un pays improbable , 2010.
Gilbert GBESSAYA, Voyage dans la société de Bougeotte , 2010.
Gaston LOTITO, Ciels brûlants. Sahel – 1985 , 2010.
Marouf Moudachirou, Une si éprouvante marche. Récit , 2010.
Appolinaire ONANA AMBASSA, Les exilés de Miang-Bitola , 2010.
Juliana DIALLO, Entrée dans la tribu , 2010.
Abdoul Goudoussi DIALLO, Un Africain en Corée du Nord , 2010.
Dina MAHOUNGOU
A GONIES EN F RANÇAFRIQUE
Nous sommes conscients que quelques scories peuvent subsister dans cet ouvrage. Étant donnée l’utilité du contenu, nous prenons le risque de l’éditer ainsi et comptons sur votre compréhension.
Du même auteur
La superbe de l’émotion, éditions La Pensée Universelle, 1982.
Le mémorial juvénile, éditions St-Germain-des-Prés, 1980 .
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13705-9
EAN : 9782296137059
Fabrication numérique : Socprest, 2011
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
REMERCIEMENTS
Pour N ATHALIE R OTTIER, épouse M AHOUNGOU- K ANDZA :
Pour tout ce que tu m’as appris :
Avec tendresse.
À la mémoire de mes parents, à T ANTINE A NASTASIE K ANDZA :
Mes amours infinis.
Pour O RBINI M AHOUNGOU, O RSON D INA M AHOUNGOU,
M A K ALLE IRENE M OUSSOUNGOU.
Pour O LEM, J ULIA, I NES, A DAMO et M IKE L OUZOLO- K ANDZA :
Chaleureusement.
1996
La ville était mise en coupe réglée par les assaillants dans toute l’étendue de la capitale.
Les partisans loyalistes du nord, les fédérés du sud ne trouvaient pas de compromis pour un désarmement total, le cessez-le-feu n’était pas à l’ordre du jour.
Des attaques impromptues dans les lieux de vie déclenchèrent une violente guerre, un affrontement de tribus sectaires, les mouvanciers du nord-est et l’union des patriotes du sud profond.
C’était le début de la guerre de Brazzaville.
Une escouade de francs-tireurs, les « Ninjas », du côté des fédérés, distribuaient les journaux de l’opposition : la lampe tempête « MWINDA » et le soleil « NTANGOU » pour pousser tous les unionistes au combat.
Du côté des mouvanciers, les têtes des meneurs, « les saigneurs de la guerre », étaient mises à prix par l’armée régulière. Les « Zoulous », guerriers laptots de l’armée loyaliste, un mercenariat paramilitaire, traquèrent des renégats jusqu’à ce que mort s’en suive.
Kol Blèz demanda :
- Les atrocités odieuses commises envers le peuple, certains passe-droits accordés à bon escient à des familles choisies, suffisent-ils à espérer un pays de droit ?
Matouba - Touba répondit :
- Mon cher ami, en ce qui concerne la chose publique, elle se gère en toute impartialité. Comme nous sommes en guerre, il arrive que certains de nos amis dirigeants désemparés n’aient pas assez de recul. Et tu le sais bien, Brazzaville devient ingérable, la capitale est à feu et à sang. Je pense que nos autorités doivent tout de même se prémunir contre la pagaille, le harcèlement des pilleurs, ces bandits farouches.
Là-dessus, Matouba-Touba fit ses adieux à son ami d’enfance. Il ne regarda pas derrière lui, descendit le long de la case De Gaulle derrière la Résidence de l’ambassade de France.
Le quartier de Bacongo était assiégé, toute l’administration locale était déroutée, contrôlée en totalité par les « Ninjas », les coriaces de l’opposition.
Arrivé au bord du fleuve Congo, Matouba-Touba fut installé dans une pirogue par des passeurs d’eau venant de Matongué, un quartier populaire dans la ville de Kinshasa. La fuite était organisée par des amis haut placés dans la hiérarchie militaire. En possession de son passeport français, il arriverait d’ici une heure à Kinshasa, le temps et le fleuve étaient calmes. Le lendemain au plus tôt, il espérait rejoindre l’Europe.
En bas sur le fleuve, il entendit battre du tam-tam et le son des canons, puis les hurlements effroyables des gens de Bacongo terrifiés.
Matouba-Touba se trouvait inopinément devant un dilemme, ses parents étaient restés coincés au quartier, ses enfants et sa femme résidaient en France.
Installé dans la pirogue et voguant vers l’autre rive, il vit de loin les gens de Bacongo fuyant la guerre civile.
Affolés et apeurés par les atrocités des zoulous supplétifs de l’armée régulière, ils se jetèrent du haut de la falaise dans les eaux du ponton de la Limace.
Tandis qu’il entrait sur les hauteurs du quartier résidentiel de Kinshasa, son sac à dos en bandoulière, tout de noir vêtu, il regarda pour la toute dernière fois le pays d’en face.
Ses contacts l’accompagnèrent jusque dans l’enceinte du consulat de France à Kinshasa. Le monde venait à lui, il était libre, mais humilié, son âme ne trouvait ni l’espérance, ni la paix.
Le choix était clair, Matouba-Touba choisissait la prudence requise aux tribulations inutiles.
Notre héros d’un jour avait rejoint sa femme bien-aimée et ses trois enfants à Paris, deux jumeaux de vingt ans et une jolie fille de dix-huit ans.
Les jumeaux, des vraies terreurs, chefs de bande aux Tarterêts à Corbeil Essonne. Tellement craints, cruels, ils faisaient la loi dans tout le département : de Grigny aux Ulis.
Félicité, la jeune fille de dix-huit ans, une joyeuse, était une de ces astucieuses de Château-Rouge, toujours dans les coups foireux, une vraie débrouillarde.
Ce père avait abandonné femme et enfants pendant quinze ans. Il était parti en Afrique pour une hypothétique révolution.
Matouba-Touba était réapparu comme il avait disparu, les mains vides, seul avec son doctorat d’État en Droits de l’Homme dans ses bagages. La famille toujours à la charge de l’épouse, la bonne Antillaise bien élevée et soumise.
Un jour de l’an 1996, ce haut fonctionnaire avait tout perdu mais avait la vie sauve, il était rentré chez lui à Paris 18ème, métro Marx Dormoy.
En haut d’un immeuble de dix étages il demeurait, un trois pièces convenable qui donnait dans la rue de l’Évangile, en bas, il y avait un petit parc « le jardin de la Madone ».
D’Afrique, Matouba-Touba avait joué les opportunistes. Originaire du sud profond, il avait pris des engagements auprès des loyalistes du nord, installés depuis plus d’un quart de siècle au pouvoir.
Il avait vendu son âme au dia