Amélie Nothomb
244 pages
Français

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Amélie Nothomb , livre ebook

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244 pages
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Description

Nous proposant un regard psychanalytique et littéraire précis et accessible sur l'œuvre et s'appuyant au plus près sur les paroles et les nombreux témoignages de l'écrivain à propos de son sentiment de la vie et de sa création, l'auteur explore ici les mystères et la fonction intime de l'écriture brève et saisissante d'Amélie Nothomb.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2013
Nombre de lectures 67
EAN13 9782336326610
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Espaces Littéraires
Collection fondée par Maguy Albet
Dernières parutions
Nicole BERRY, John Cowper Powys, au-dessus de la terre l’oiseau. Un homme dans son œuvre , 2013.
Magda IBRAHIM, Prière d’un petit enfant nègre de Guy Tirolien. Un manifeste de la Négritude , 2013.
Fabrice BONARDI (dir.), Des nouvelles du désir , 2013.
Simone GOUGEAUD-ARNAUDEAU, Crébillon le Tragique , 2013.
Berkiz BERKSOY, Ahmet Hamdi Tanpınar , 2013.
Najib REDOUANE et Yvette BÉNAYOUN-SZMIDT, Le pari poétique de Gérard Étienne , 2013.
Annie RICHARD , L’autofiction et les femmes. Un chemin vers l’altruisme ? , 2013.
Calisto, La femme surréaliste : de la métaphore à la métonymie , 2013.
Claude FRIOUX, Le Chantier russe. Littérature, société et politique. Tome 4 : Ecrits 1980-2012 , 2013.
Muguraş CONSTANTINESCU, Pour une lecture critique des traductions. Réflexions et pratiques , 2013.
Lidia COTEA, À la lisière de l’absence. L’Imaginaire du corps chez Jean-Philippe Toussaint, Marie Redonnet et Éric Chevillard, 2013 .
André LUCRECE, Aimé Césaire. Liturgie et poésie charnelle , 2013.
Jacques PEZEU-MASSABUAU, Jules Verne. Les voix et les voies de l’aventure, 2013 .
Jacques PEZEU-MASSABUAU, Jules Verne. Un art d’habiter la Terre, 2013 .
David BANKS, Le texte épistolaire du XVII e siècle à nos jours. Aspects linguistique, 2013.
Matthieu GOSZTOLA, Alfred Jarry à La Revue blanche . L’intense originalité d’une critique littéraire, 2013.
Virginie GIRAULT, Femmes et nation dans la littérature contemporaine , 2012.
Titre
copyright
Du même auteur
– Une Psychanalyse amusante – Tintin à la lumière de Lacan , Desclée de Brouwer, Paris, 1994.
– Marguerite Duras – Une Ecriture de la Jouissance , Desclée de Brouwer, Paris, 1996.
– Serge Gainsbourg – La Scène du fantasme , Actes Sud, Paris, 1999.
– Le Ravissement de Marguerite Duras, L’Harmattan, Paris, coll. L’œuvre et la psyché, 2005.
– Marguerite Duras , (collectif), L’Herne, Paris, 2005.
– Amélie Nothomb – Le Symptôme graphomane , L’Harmattan, Paris, coll. L’œuvre et la psyché, 2006.
– Isabelle Adjani – La Tentation sublime , Imago, Paris, 2008.
– La Mélancolie de Michel Houellebecq , L’Harmattan, Paris, 2011.























© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-67671-5
Citation


« La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c’est la littérature »
Marcel Proust
Le Grand Livre d’Amélie Nothomb
Amélie Nothomb se rend tous les jours dans le bureau personnel dont elle dispose chez son éditeur parisien afin de lire et de répondre au courrier de ses lecteurs. Et c’est un mur d’étagères et de lettres rangées et empilées qui l’accueille chaque matin, devant lequel elle s’installe et exerce son activité de correspondante épistolière, avec la même régularité que l’écriture quotidienne qui l’absorbe aux aurores, quelque soit l’endroit en France, en Belgique ou dans le monde où elle se trouve.
Pourtant, elle se dit proche de la saturation : « Il y a un déséquilibre de plus en plus grand entre les lettres que je reçois et celles auxquelles je réponds. Pour que les lettres ne s’effondrent pas, j’écris en moyenne douze lettres par jour » confie-t-elle au journal Le Monde fin 2010, ceci alors que l’appétit de correspondance ne se tarit pas, comme celui de l’écriture, chemin de papier illimité semblant constituer la grand-route ou le Grand Livre de sa vie. « La faim est un art dans lequel j’excelle » énonce la romancière qui écrit des correspondances depuis l’enfance, des textes et des romans depuis l’adolescence et répond à ses lecteurs depuis maintenant vingt ans. Parlant ainsi désormais de sa « faim épistolaire » comme d’un « art » (dans Une Forme de vie ), évoquant la correspondance plus précisément comme un art proustien, les lettres autorisent selon elle « la lecture [qui] permet de découvrir l’autre en conservant cette profondeur que l’on a uniquement quand on est seul » , situant ainsi l’autre à la bonne place, c’est-à-dire à la bonne distance, Amélie Nothomb reconnaissant alors que « rares sont les êtres dont la compagnie m’est plus agréable que ne le serait une missive d’eux »…
Il semblerait alors que l’écriture et le style de l’écrivain plonge ses racines dans un autre grand livre, celui de l’enfance, dont on sait chez elle les chapitres nombreux, autant au moins que de pays dans lesquels elle a vécu par force de nécessité. Elle le dit aussi : écrire fut tout d’abord même une contrainte, et particulièrement les lettres puisque ses parents, a-t-elle confié, l’obligèrent, dès l’âge de six ans où l’on commence à savoir lire, à écrire des lettres à son grand-père paternel : « C’était un véritable cauchemar ! Je séchais sur ces pages que sur le pire des devoirs. Vers douze ans, c’est devenu problématique. Je veux croire que l’écriture m’a conduite ici à l’écriture », puis, sans doute, à mettre ainsi des mots et des pages entre elle et l’autre, transformant le pensum de l’enfance en philosophie, si ce n’est en art de vivre. Art de vivre avec ou face à l’autre, bien sûr et même nécessité vitale à continuer, à recommencer : « Même avec une personne que je vois au quotidien, il y a ce besoin d’écrire. Sinon il manque quelque chose à notre relation. C’est un prolongement du lien, une manière d’être présent à l’autre ».
Alors Amélie Nothomb écrit, toujours à la main et sur papier blanc, à des centaines de vrais correspondants, se traçant du même coup une « frontière de papier » face à l’envahissement, ce qui la mène parfois vers des liens écrits presque intimes et qu’elle vérifie même lors de ses innombrables signatures ou rencontres publiques depuis vingt ans, auxquelles son public arrive là aussi en nombre presque illimité, signe de son indéniable popularité.
Un jour de novembre récent, Amélie Nothomb arrive pour rencontrer ses lecteurs venus de la Bretagne entière à la librairie Le Failler dans le centre historique de Rennes. Elle s’installe posément derrière une petite table et « reçoit » chaque lecteur (souvent des lectrices), correspondant(e) ou pas. Elle écoute avec attention, gentillesse et une étonnante disponibilité. « C’est un moment magnifique et difficile, confie-telle, car il faut créer une forme d’intimité dans un cadre qui, à priori, ne la favorise pas » . Puis elle se rend plus tard à quelques centaines de mètres, à l’Institut Franco-américain pour une causerie passionnante à propos de son nouveau roman, ainsi que sur son singulier rapport personnel à l’écriture et à la vie de l’écrivain qu’elle est.
Elle répond de bonne grâce et généreusement, non sans esprit voire humour, se sustentant à l’occasion d’une coupe de champagne frappé qu’elle affectionne tant, très présente et attentive au public dans lequel elle reconnaît immédiatement tel fidèle ou telle lectrice, tel correspondant(e) ou connaissance. Sa mémoire des visages, des noms et des circonstances passées est impressionnante. Elle se souvient du moindre détail de leurs rapports, des prénoms, de leurs études ou de leur métier mais aussi des lieux de leur dernière rencontre, remerciant chaleureusement pour tel cadeau personnalisé qu’on lui offre, souvent des chocolats, des livres… Des heures plus tard, sans aucune trace d’impatience ou même de fatigue (elle tient une forme physique peu commune malgré sa minceur), elle quitte les lieux, ravie et même éclairée par l’expérience qui se vérifie encore une fois, celle d’une attention et d’un lien qui tiennent et prennent les formes aussi convenues que convenables d’une rencontre chaleureuse et respectueuse que lui garantit, on le voit, son art littéraire pour lequel on l’aime mais aussi, sans doute, pour son singulier talent épistolier qu’elle a su, au fil des années, pérenniser. Puis elle ira dîner avec ses hôtes et quelques proches. Et pourtant, elle se lèvera à quatre heures du matin afin de reprendre et de continuer l’écriture semi nocturne d’un des quatre romans qu’elle écrit par an et dont un seul, l’enfant élu, sera publié à la fin de chaque mois d’août. Elle a noué et réglé un lien aussi précieux que précis à son public et trouvé cette solution, cette formule de vie et d’écriture pour se mettre à la bonne place dans la grande conversation humaine.

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