Amsayer
123 pages
Français

Amsayer , livre ebook

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123 pages
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Description

Traduction berbère du chef-d'oeuvre de Khalil Gibran. Lors d'entretiens avec Mohammed Arkoun, Youcef Allioui prend conscience de tous les sens cachés du texte, et s'en saisit de façon philosophique et littéraire, mais aussi de façon physique et psychologique. Le texte de Gibran se prête harmonieusement au kabyle. Le traducteur a voulu simplifier la version de manière à ce qu'elle puisse être lue par tous, et notamment les plus jeunes berbérophones.

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Date de parution 01 juin 2014
Nombre de lectures 46
EAN13 9782336349756
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Amsayer • Le prophète
Amsayer Le prophète
Khalil GIBRAN
Tazwart d taggara s$ur uselkad Préface et postface de Youcef Allioui
Amsayer • Le prophète
Avris amazi$ Texte berbère
AMSAYER LE PROPHÈTE
Collection Présence berbère (sous la direction de Larbi Rabdi) Déjà parus dans cette collection La langue berbère, morphologie, étude de thèmes,André Basset, réédition et indexation Larbi Rabdi, préface de Lionel Galand, 2005. Énigmes et joutes oratoires de Kabylie,Youcef Allioui, 2005. Contes de la tradition orale kabyle, Dits par Helima Laâdj, transcrits et adaptés en français par Larbi Rabdi, 2006. Étude sur le dialecte berbère des Béni-Snous,2 tomes, E. Destaing, réédition et présentation de Larbi.Rabdi, 2007. Dictionnaire français – berbère (dialecte des Béni-Snous),E. Destaing, réédition et présentation de Larbi Rabdi, 2007. Les Archs, tribus berbères de Kabylie :histoire, résistance, culture et démocratie,Youcef Allioui, 2007. Un grain sur le toit : énigmes et sagesses berbères de Kabylie,Éd. bilingue berbère-français, 2012 er Histoire d’amour de Sheshonq 1 : roi berbère et pharaon d’Égypte ; Contes et comptines kabyles,Éd. bilingue français-berbère, Youcef Allioui, 2013. Artistes et intellectuels du Sétifois, textes réunis, présentés et édités par Larbi Rabdi, 2013. Titre original : The prophet © L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Pariswww harmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-03104-0 EAN : 9782343031040
Khalil GIBRANAMSAYER * LE PROPHÈTE Tazwart d taggara s$ur uselkad /Préface et postface de Youcef Allioui Avris amazi$ /Texte berbère
KHALIL GIBRAN – Azal di tudert-is Khalil GIBRAN ilul deg’wseggwas n 1883, di Becharre, di Liban, di yiwet n telwirt tamasiêit. Jeddi-s s$ur yemma-s yella d-amezgidi di tnewya tamaôunit. Deg’wseggwas 1894, yinag yakw d yemma-s arBoston (di Marikanya na$ Tiqbilin Iduklen n Marikan). Deg’wseggwas n 1897, yu$al ar Liban bac ad ilmed deg’w$erbaz n Tmusni, di Bayrut. Di 1901, iga tarzeft ar tlata tmura : Grisya, Iîalia,Spagna send ad iqqim diParis anda yelmed taôuccit na$ ssbi$a. Deg’wakud-nni da$ i’guraThe rebelspirits(Imsallen imnufaq), adlis yepwasser$en deg’wegni amebyun di Bayrut, s-usendeh udabu aîeôkwi, akken da$ i-t ibbaûi (af-ayagi) umezgidi ameqqwran amaôunit. Tira teppawi-d lehna mi tfuk tisegla ! Deg’wseggwas 1903, Khalil GIBRAN yu$al ar Marikanya, i-mi yemma-s tpeddu a-p iffe$ ôôuê. Iqqim diBostonanda iger da$en di taôuccit na$ ssbi$a. Di 1908, yu$al arParis anda yepmahal di Akademya Julian yakw d-u$erbaz n Tiéuôiyin-Tiberwaliyin (Beaux-Arts) anda yxulev Rodin, Debussy, Maeterlinck,Edmond Rostand, atg. Deg’wseggwas 1910, isres iman-is s lebda di NewYorkanda ifka iman-is i wôuccu yakw d-usefru na$ timsefra. Yura da$en aîas. S wakka i’gura aîas n yedlisen nniven, seg’sen : - Tigemmi n Umsayer ; Ta$wect n tmusni tame$lalt ; Amenîaôi ; Tavûa d-imeîîawen ; Üat i$erman n tayri; Tu$alin n Umsayer ; Ibanduyen,atg. Khalil GIBRAN immutdi New York1931, mi deg’wseggwas yella 48 iseggwasen deg’wsegmi-s. Tafekka-ynes erranp-id ar Liban, anda yesgunfuy i lebda di Timezgida n Mar Sarkis, di Becharre. “Tudert tpeddu d wassa, tessaram azekka, ur tep$ima d yivelli”.
I Wemsayer ger Imezwura Vava Muêend AmeéyanAcivan (1898-1972) Aîas yefser di tiweqdiwin n Imezwura ger wawalen n taqbaylit yesselked i tarwa-s. Yedda di tussna umeslay adem$i yeggwin aéar almi gren di tefsut. A la mémoire de mon premier prophète Mon père Mohand Améziane Achivane Il reçut les mystères de sa culture à travers le verbe des Anciens, langue qu’il a su traduire pour ses enfants. Il avait le sens et le son des mots justes qui prenaient racine jusqu’au point d’engendrer la floraison. ---------------Uraùwen d-usmekti I Wmusnaw acebvi Muêemmed Aôkun (1928-2010) Irwetiyis$an-Iooatamurt-ismeblaleb$iIsgunfuy di Kazablanka (Tamazirt - Lmaôuk) A La mémoire d’un homme des lumièresMohammed ARKOUN Le philosophe et historien kabyle est né le 01 février 1928 en Kabylie à Tawrirt-Mimoun (Aux Aït Yenni). Savant et polyglotte, il nous a quittés le 14 septembre 2010. Il est enterré à Casablanca (Maroc) Loin de sa terre natale qu’il chérissait de toute son âme. Il nous lègue une œuvre considérable. L’ancienne bibliothèque Mouffetard de Paris a été inaugurée officiellement «Bibliothèque Mohammed ARKOUN»
Ouvrages de l’auteur Devinettes berbères, Groupe d’Etudes et de Recherches Berbères de Paris V – Sorbonne, Conseil International de la langue française, Paris, 1987. Timsal -Enigmes berbères de Kabylie, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 1990. Contes kabyles – Contes du cycle de l’ogre - Timucuha, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2001. Contes kabyles – Contes du cycle de l’ogre - Timucuha, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2001. Contes du cycle de l’ogre - Timucuha, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2003. Enigmes et joutes oratoires de Kabylie –Timsaεraq – Timsal -Izlan– bilingue berbère-français, collection « Présence berbère », L’Harmattan, 2005. Les Archs,tribus berbères de Kabylie –Histoire, résistance, culture et démocratie»,Présence berbère , collection « L’Harmattan, 2006. L’ogresse et l’abeilleContes kabyles - – Timucuha, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2007. La sagesse des oiseaux – Timsifag -Contes kabyles – Timucuha, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2008. L’oiseau de l’orage – Afrux Ubandu– Timsifag -Contes kabylesTimucuha,bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2008. Sagesses de l’olivier – Timucuha n tzemmurtContes kabyles – – Timucuha, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2009. Les chasseurs de lumière – Iseggaden n tafat – Contes et mythes kabyles –Timucuha d yizran, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2010. Un grain sur le toit – Aâqqa af ssqef– Enigmes et sagesses berbères de Kabylie, bilingue berbère-français, collection « Présence Berbère », L’Harmattan, 2012. er Histoire d‘amour de Sheshonq 1 - Roi berbère et pharaon d’Egypte – Contes et comptines kabyles,bilingue berbère-français, collection « Présence Berbère », L’Harmattan, 2013.
Introduction «? Ce sont desGrande Kabylie et Petite Kabylie expressions coloniales intraduisibles en kabyle ! Nous disons simplement « Le pays kabyle » (Tamurt n Leqvayel). D’ailleurs, les Arabesdisent la même chose : Blad Qbayel. C’est entre autre pour cela que traduire en kabyle est une chose salutaire... Lire, écrire et réfléchir pour rétablir.» (Mohammed Arkoun). Traduire ce chef-d’œuvre pour la seconde fois fut à la fois un plaisir et un exercice de style fort agréable car la langue kabyle est ici chez elle, « sur cette terre philosophique et littéraire »qui lui sied à merveille. Tant et si bien qu’on peut retrouver presque mot pour mot et un sens identique en kabyle, à travers certains passages où les textes se croisent et «se mêlent harmonieusement dans leurs valeurs» (M. Arkoun). Avant de retraduire le textede Khalil Gibran, j’ailu 1 plusieurs traductions en français . La lecture de ces diverses versions s’est probablementinsinuéema traduction de dans 2 l’œuvre originelle. Pour le texte en arabe, j’ai sollicité l’aide 3 de Mohammed Arkoun . Ce fut donc le philosophe kabyle qui tenait àm’expliciter les côtés obscurs du texte. Bien que psychologue, j’avoue ne pas avoirpensé à une lecture psychologique de ce livre. Mohammed Arkoun men livra toutes les facettes cachées deThe Prophet. Je compris enfin les métaphores à travers lesquelles Khalil Gibran traitait de la domination et de l’aliénation sous toutes
1  C. Aboussouan, Casterman, 1956 ; D. Sénécal, Pocket, 1993 ; G. Villeneuve, Mille Et Une Nuits, postface de S. Nassib, 1997. 2 Ennabi, traduction en arabe de Youssef Alkhal, éditons En-nahar, 2000. 3 Le philosophe kabyle est né en 1928 en Kabylie àTawrirt-Mimoun (Aux Aït Yenni). Savant et polyglotte, il nous a quittés le 14 septembre 2010. On ne peut que regretter qu’il n’ait pas écrit dans sa langue maternelle dont il me disait pourtant : «C’est la seule langue où je me retrouve tout à fait dans et avec moi-même; la langue de ma mère qui m’avait bercé enfant... ».
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ses formes. Quand je pris conscience de tous les sens cachés, mis en avant par l’auteur à travers moult allégories, l’envie de le retraduire devint un besoin vital. Lors de nos entretiens, Mohammed Arkounm’apprend l’essentiel de ce quedoit être une bonne traductionvers le kabyle. «Pour répondre à votre question, me dit-il, je dirai qu’une bonne traduction dépendd’abordla maîtrise du de kabyle. Pour les autres langues, les choses sont beaucoup plus simples : le traducteurpeut s’aider d’autres outils et stratagèmes. Il peut aussi consulter beaucoupd’autres textes, des dictionnaires, des thésaurus et des encyclopédies. Dans ce cas, pour l’essentiel, ce qui importe c’est la maîtrise des langues que l’on veut ainsi faire rencontrer, en faisant passer l’une vers l’autre. On ditque «traduire c’est trahir » (tradutorre, traditore). Seule la connaissance évite la trahison.» Pour illustrer son propos, Mohammed Arkoun me raconte alors comment «il s’était mis à dos» le fameux CheikhAl-Ghazali, à propos d’une incompréhension générée par le mot « mythe », que quelques exégètesde l’islam auraient mal interprété. Je compris alors pourquoi il fut si ravid’apprendre que le mot « mythe »(izri)existe dans sa langue maternelle ! S’agissant du verbeil connaissait les trois « traduire », 4 équivalents en kabyle :Neqqel, selkedet îeroem.Sur ce, il crut bon dem’expliquer que «Les deux premiers verbes
4  Il disait : «J’aime bien le motîôeomanqui tient à la fois du turc, de l’arabe, de l’anglais et de l’allemand. C’est une réussite osmotique de la langue kabyle ! Mais il existe aussi de nombreux emprunts faits par la langue arabe à la langue berbère. Tamazight a côtoyél’araméen,le grec et l’hébreuainsi que certaines langues africaines bien avant l’arrivée des Arabes en Afrique du Nord.» Il regrettait ainsi que des Kabyles fassent figure de « puristes». D’autres parlent aussi d’unemodélisation littéraire occidentalisée.Leur ignorance des nuances linguistiques kabyles, tant du point de vue psychosociologique, historique que littéraire, est formulée sous formes d’affirmations tranchantes, dès qu’ils découvrent certains aspects de la langue et de la littérature qu’ils sont loin de soupçonner.
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signifient, tout comme en latin, « faire passer» d’un endroit à un autre, comme d’un texte d’une langue à un texte d’une autre langue... En kabyle, le premieraneqqelbeaucoup est plus répandu.Aselked, je l’ai entendude la bouche de Lamine de Tawrit-Mimoun qui me traita de« nouveau traducteur »(aselkad amaynut)...Fort de ma licence, je crus bon de prendre la parole à l’Assemblée de mon village sans l’autorisation! Je fusde Lamine. Esclandre  préalable chapitré ! Vous, vous dites Mezwer en lieu et place de Lamine ?Beaucoup de mots ne viennent de nulle autre langue que de la langue kabyle. Cette situation s’explique par notre méconnaissance du kabyle et sa position de langue 5 dominée.» Bien que les figures de style soient souvent différentes, je suis frappé par les rapprochements sémantiquesque l’on découvre entre les deux langues, l’anglais, je devrais dire «la langue de Khalil Gibran », et le kabyle. Au-delà de ses apports théoriques et scientifiques, une traduction peut avoir aussi un effet psychologique salutaire et prometteur : il révèle que notre languen’éprouvedifficulté pour traiter de aucune concepts philosophiques relatifs à la pensée. Que toutes les situations linguistiques existent en kabyle. Nous avons même 6 l’embarras du choix. La première traduction que j’aifaite de ce texte date de 1971. Elle est davantage une adaptation à travers laquellej’ai cru bon de transposer certains passages. La cueillette du raisin et sa transformation en vin laissaient
5 Ses encouragements ont toujours été élogieux : «Vous parlez un kabyle que peu de Kabyles parlent encore...Il faut ébranler l’ethnologie coloniale et les faux amis de l’Algérie !» Des hommes, des femmes et savants de cette hauteur sont enterrés ailleurs que sur leur terre natale ! Mohamed Arkoun au Maroc, Jean et Taos Amrouche ainsi que leur mère, et Slimane Azem en France ! Triste privilège des Imazighen ! 6 La préférence est donnée aux mots les plus courants. L’emploi répété des synonymes permet de distinguer les nuances suivant le niveau de la langue à travers les emplois syntaxiques, les métaphores et les expressions figées.
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