Anthiou de Bulgëm, Destin de femme
243 pages
Français

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Anthiou de Bulgëm, Destin de femme , livre ebook

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Description

Un homme, désespéré, a jeté sa femme du troisième étage d’un immeuble. Le Principal d’un collège de la place est parti à l’inspection d’académie. ’ayant pas vu la personne qu’il cherchait, du fait certainement de la grève des femmes, il se renseigna. On le dirigea vers la case écarlate, ce lieu réputé de débauche où, la très féministe Marguerite Francine, chargée du suivi de l’égalité des genres dans les écoles, passait le plus clair de son temps. Elle y était dans son bureau. Le Principal y est entré. L’ayant trouvée sur place, il l’a giflée, l’a terrassée, l’a piétinée follement, l’a traînée par les jambes pour ensuite la jeter dans un parterre de fleurs où il l’a laissée pour morte. Ensuite, tout enragé, notre homme se rendit à la police où il déclara qu’il venait de tuer quelqu’un, une femme qui, selon lui, installait le désordre dans l’esprit des enfants...
Séguima, nous le répétons, publie tout ce qui grandit l’Afrique, les Africains et leurs valeurs de civilisation. Il ne s’agit pas de Négritude, mais d’Africanité. Tout passe par la femme. Un enjeu capital pour toute société.
Anna Ly Ngaye, Enseignante-Ecrivaine-Musicienne, a une plume hésitante, qui oscille entre un féminisme soft power et un femminisme conciliant. Elle pose dans ‘’ L’enharmonie des destins’’, un regard attendri sur la condition de la femme africaine sans appeler à une guerre des sexes. Elle narre dans un style à la Madame de Sévigné, par un élan descriptif à la Colette suivant un épanchement aussi touchant que chez Mariama Bâ, des destins rouges de sang, de la femme africaine. Ah ! Ce centre ! Comme un miroir déformant. Ah ! Ce carrefour où se mêlent et s’emmêlent des destins que l’auteure qualifie d’enharmoniques !
Peh de Géo met en perspective plongeante le décor planté par Anna Ly Ngaye. ‘’Anthiou-Destin de femme’’ est une chronique à la Oyono, l’adresse d’une mère en errance à sa fille en danger, face à une toile d’araignée aspirante et envoûtante. Rebondissements, mises en abyme, suspenses, questionnements… Des nuages en pantalon ! Pourquoi ? Pourquoi tout ce ramdam autour de la terre ? Mondialisation ? Ecume de mer contre Racines de baobab ! La femme africaine est le centre d’intérêt primordial. Dans Anthiou, ça va se savoir…
Ces deux auteurs, maîtrisant bien l’euphorie qui nait de l’inspiration créatrice, ont su dans ces œuvres, refreiner l’ardeur de leur plume, afin de traiter leur sujets, la femme africaine dans un nouveau monde, avec une littérarité exquise…
L’éditeur

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 novembre 2020
Nombre de lectures 150
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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1
Anthiou de Bulgëm
Destin de femme
2
Tous droits réservés pour tous pays
Copyright Les Éditions Séguima
 ISBN :978-2-9565690-0-8
Tél: (221) 785456903
E-mail: seguimaeditions@gmail.com
3
Peh de Géo
Anthiou de Bulgëm
Destin de femme
Récit
 Les Éditions Séguima
4
À
Catherine Ndao,
Jacques Daniel Ndao,
Marie Claire Soumah,
Je dédie ce livre.
5
Prologue
 Je n’ai jamais écrit un livre. Je n’en aurais sans doute jamais écrit un, si, ce jour de septembre-là, le destin ne m’avait proclamé auteur par procuration du récit que j’ai tout le plaisir de vous faire lire en ce moment. Ces écrits, le hasard me les a apportés au fond d’un sac en plastique, contenus dans un cahier jauni et corné par le temps, mais aussi par le manque d’entretien  Il s’agit d’un journal intime écrit par une certaine Anthiou Nado, sous la forme d’une longue lettre adressée à sa fille, Témédi.  Je m’appelle Waly Ndour ; Peh Jara ou Peh de Géo pour les intimes.  Comme la Anthiou je suis né à Bijan où j’ai grandi dans un quartier très connu : Géo et elle, dans un autre tout aussi renommé ; Bulgëm.  Cependant, la dame qui nous occupe, je l’ai connue ici à Badaco, ville cosmopolite, capitale de mon pays, le Séguima. Comme tout le monde, j’ai connu Anthiou, un matin, en levant la tête.  En effet, c’est ce jour-là que le quartier Boowal reçut une nouvelle habitante qui élit domicile au sommet de la principale décharge publique de Badaco.  Il faut dire que la dame Anthiou a dû faire beaucoup de résistance pour rester en ces hauts lieux.  Les gens ont tout fait pour la tirer de là, en vain. Une fois, les sapeurs-pompiers l’ont appréhendée avec beaucoup de professionnalisme pour la déposer tranquillement à l’asile des malades mentaux. Mais, sans que l’on ne sût comment, ni pourquoi, elle est revenue sur place, au sommet des immondices, se poser comme un oiseau dans son nid, au faîte d’un fromager.
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 En fait, elle prétend être chez elle, dans la maison de son mari qui l’y eût installée à la faveur d’une nuit joyeusement étoilée.  On dit dans le quartier qu’elle a été surprise par une folie foudroyante. Il paraît que ce genre d’affection ne pardonne pas.  La folie, dit-on, se soigne quand, après l’avoir aperçue en fleur, on la voit en gestation. On peut en ce moment en arrêter le développement. Par contre, une folie qui survient tout d’un coup et qui, sans agiter l’intéressé, lui désinstalle le système, tranquillement, cela ne se guérit jamais.  De l’avis général donc à Boowal et bientôt dans tout Badaco, celle que je nommerai Anthiou de Bulgëm est folle à vie, car, elle est victime d’une folie subite.  Je dois dire qu’en lisant son carnet, il m’est arrivé de me demander si en réalité Anthiou ne vivait pas depuis longtemps avec les germes de sa folie. Cela, en considérant la façon si peu commune dont elle s’adressait à sa fille restée à Bijan et donc séparée d’elle par des kilomètres et des kilomètres.  Elle s’imaginait dans ses lettres que, sa fille, toute petite et toute innocente, était assise devant elle, juste devant elle, dévorant ses paroles comme une disciple fanatique prête à l’accompagner dans ses faits et gestes dont elle admet d’avance, la légitimité et l’opportunité. Parfois, Anthiou de Bulgëm dit s’adresser à sa fille encore logée dans son ventre. N’est-ce pas invraisemblable ? Qu’en dire ? Puisque ce n’est pas notre récit mais le sien, nous nous devons de garder sa parole et de la respecter. Dieu veuille qu’on y parvienne.  On peut penser que la parole de notre héroïne n’était que manie d’une artiste vivant son art de l’intérieur et,
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désirant partager sa douce folie avec sa fille, elle l’introduisit dans le périmètre de son errance folle. Bon !  Au moment où vous lisez ces mots, notre artiste vit encore au sommet du grand dépotoir. Passez à Boowal, que je vous la montre.  Certes, elle a perdu sa fraîcheur du début en même temps que le teint de bois rouge qu’elle présentait quand elle venait d’arriver ici, mais elle garde encore quelque attrait sous sa crasse et sa longue robe sans couleur. Elle vit toujours là-haut, ne descendant de sa haute demeure que pour récupérer ces repas que déposent pour elle, régulièrement certains habitants du quartier, ou pour tout bonnement faire sa toilette.  En effet, à des heures fixes de la journée, le matin et le soir, au pied d’un grand bassin aménagé là par un producteur de légumes qui fait de l’irrigation pour son potager, elle se lave les pieds et la figure. Puis, c’est le maquillage en règle : elle applique de la poudre sur son visage comme fond de teint et se noircit cils et sourcils. Ses lèvres sont souvent relevées de rouge, de marron ou d’autre couleur selon ses humeurs du moment ! Peut-être.  Son kit de maquillage, elle a failli le perdre pour de bon. Le sac à main dans lequel elle l’avait rangé, des enfants s’en étaient emparé, en même temps qu’un cahier d’une centaine de pages logé dans un sachet en plastique.  Quand ce petit sac échut dans les mains de ma tante Yaama, elle le mit dans un autre en bon état et me confia la mission de le rendre à qui de droit. Ce que je fis, évidemment.  J’avoue quand même que, le contenu de ce cahier, je l’ai lu avant d’aller accomplir ma mission. Et, mesurant l’importance de ces feuillets, pouvais-je les lui laisser ?
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 Arrivé à son niveau, je dois le dire, je fus séduit. Cette femme est belle. Elle est d’une beauté ni agressive ni indolente mais tellement agréable au regard. Qu’est-ce qui la rendait si attrayante ?  Peut-être était-ce son regard fluide ? Elle était si touchante ! Ou s’agissait-il simplement de ses coups d’œil en coin si canailles qui convoquent, presque à notre insu, ce que nous avons de plus pervers ? Ou alors, était-ce son nez si plein et si droit, humecté de petites gouttelettes de sueur ?  Avec tout cela, elle dégageait un air de nordiste aux lèvres pleines ; des lèvres en appel, sur des dents grosses et blanches portées par un ciel de gencive nuit noire.  Anthiou tournait malicieusement ses gros yeux blancs qui narguaient la profondeur de ses cernes, lesquels faisaient penser à d’atroces souffrances. Sous un foulard crasseux, elle gardait une chevelure sans doute abondante et des oreilles dont on voyait un bout de chaque côté, d’où pendaient des bijoux sans éclat mais grosses de prétention. Son front dégarni dont la clarté contrastait d’avec la monotonie de son visage terne laissait deviner une intelligence certaine.  Je l’ai trouvée assise. Je me tins longtemps debout, en face d’elle, sans rien dire. Que l’on me croie, j’étais subjugué ; cette femme en impose ; elle a du caractère. Est-elle folle, comme on le dit ? Vraiment folle ?  Au début, elle m’a ignoré, puis, sans doute, gênée autant par ma présence que par mon silence, elle se déplaça non sans lancer à mon endroit un regard de fille capricieuse. Je puis alors voir sa taille.  Ce n’est pas une miss à l’occidentale car elle n’est pas mince. Sous sa robe qui a pu être rouge, rose ou violette,
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