Au café sans nom

Anne-Marie Lallement

Description

Reprendre des journaux intimes, les adresser à quelqu'un de sa génération, en l'occurrence une femme, Patti Smith, que l'auteur aurait pu rencontrer dans ses déambulations américaines, quand elle avait 20 ans... Aujourd'hui, les textes de l'artiste sont les miroirs d'un monde qui ne sera jamais plus !

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Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 10 janvier 2019
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782140110184
• Langue: Français

Extrait

« Chère Patti, Anne-Marie Lallement
En lisant et relisant vos livres, j’ai envie de vous écrire…
Tout en feuilletant mes journaux intimes, moins intimes
aujourd’hui puisque je les expose à votre regard et peut-être
à celui de futurs lecteurs ! »
Reprendre des journaux intimes, les adresser à quelqu’un
de sa génération, en l’occurrence une femme, Patti Smith,
que l’auteur aurait pu rencontrer dans ses déambulations
américaines quand elle avait 20 ans… Au Café sans nom Aujourd’hui, les textes de l’artiste sont les miroirs d’un
monde qui ne sera jamais plus !
Un cahier rose pour Patti Smith
Anne-Marie Lallement a fait une trentaine de
documentaires. Il y a très longtemps elle a écrit une
maîtrise d’américain sur Bob Dylan et la chanson
engagée des années 70. Aujourd’hui elle écrit des
nouvelles, de la poésie et fait de la mosaïque.
ISBN : 978-2-343-16591-2 Les impliqués
19 € Éditeur
Anne-Marie Lallement
Au Café sans nom
Les impliqués
É di teu r






Au Café sans nom


















Les Impliqués Éditeur

Structure éditoriale récente fondée par L’Harmattan, Les
Impliqués Éditeur a pour ambition de proposer au public
des ouvrages de tous horizons, essentiellement dans les
domaines des sciences humaines et de la création littéraire.
Déjà parus
Dhoquois-Cohen (Régine), Allons bon ! Le siècle de mon père.
1894 (Oran) – 1992 (Paris), 2018.
Viellevoye (Josée), Sur les sentiers…, 2018.
Boulaire (Danielle), Impressions d’Ouzbékistan. Kaléidoscope, 2018.
Mirallès (Pierre), Villes en morceaux. Carnets de voyage illustrés, 2018.
Dorgandie (Nathalie), Via Podiensis. La guerre ou le chemin des étoiles,
2018.
Sehi Bi (Hermann), Déhizéa, Témoignage de vie, 2018.
Joumaa (Hussein), L’héritier successeur, L’imam Zein Al-Abidine (ps),
2018.
Zeif (Colette), Les yeux verts, 2018.
Meye-Me-Ndong (François-De-Paul), Se préparer au mariage au
Gabon. Ce qu’il faut savoir avant toute union traditionnelle, civile ou
religieuse, 2018.
Patin (Bertille), Tempête dans les loges. Conflits entre robes, 2018.


Ces dix derniers titres de ce secteur sont classés par ordre
chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions, avec une courte présentation
du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site :
www.lesimpliques.fr Anne-Marie Lallement






Au Café sans nom

Un cahier rose pour Patti Smith




















Les impliqués Éditeur Du même auteur

Tours, détours, pourtours d’un jardin solidaire : chronique
ed’un jardin disparu, passage Satan, paris 20 , la Courte
échelle/Éditions transit, 2010.
La mémoire-allées, avec le soleil, L’Harmattan, 2012.
D’hier à aujourd’hui, poèmes, Les Impliqués, 2017.
Une vie travelling, L’Harmattan, 2017.






















© Les impliqués Éditeur, 2019
21 bis, rue des écoles, 75005 Paris

www.lesimpliques.fr
[e-mail]

ISBN : 978-2-343-16591-2
EAN : 9782343165912


À tous mes amis d’hier et d’aujourd’hui
Mi-mai 2016
Chez moi ?
Puis-je encore dire chez nous ?
Il n’y a plus ici que moi, mes souvenirs, et une tentative
de présent : photos aux murs, mosaïques en cours à terre,
boîtes de mini dvs, collection de films que j’ai réalisés ou
achetés au cours des années.
Yamine, ma fille chérie, fait sa vie de son côté depuis
l’âge de 18 ans. Isham, son père, est mort il y a quatre ans.
Il y a dix ans ou presque, nos chats ont disparu à 21 ans,
après une longue vie de chats heureux avec nous. Ils
reposent aujourd’hui à l’état de cendres dans deux petites
boîtes sur mon balcon fleuri car, oui, les fleurs sont
revenues en ce printemps un peu maussade.
« ET JE ME SENS TRÈS VIVANTE MALGRÉ
TOUT, » chère Patti !
En lisant et relisant vos livres, j’ai envie de vous écrire
tout en feuilletant mes journaux intimes, moins intimes
aujourd’hui puisque je les expose à votre regard et
peutêtre à celui de futurs lecteurs.

En cette année 2016, mon ami Jacques vient de m’offrir
le très beau livre que Pierre Clémenti a rédigé en prison :
Quelques messages personnels.
J’ai travaillé avec celui-ci il y a très longtemps. C’était
un acteur phare de ma génération. Il est resté plusieurs
mois dans une prison italienne pour avoir été trouvé en
possession de cannabis.
Acteur déjà célèbre, la justice a voulu faire de lui un
exemple car il aurait pu influencer tous ces jeunes de
l’époque qui s’identifiaient à son côté rebelle, lui, le
comédien au regard sombre, qui ne mâchait pas ses mots.
J’ai passé le livre à Mathieu Amalric, rencontré à la
Cinémathèque puis à la Maison de la Poésie, dans l’espoir
qu’il pourrait en faire une lecture.
7 Il m’a remerciée, les yeux brillants, mais son emploi du
temps est si chargé ! Entre sa vie de réalisateur et de
comédien, cela m’étonnerait qu’il trouve le temps.

J’ai toujours été attirée par les rebelles, et en relisant
des notes de 1998, je parle de l’un d’entre eux que
j’admire toujours et encore. Il s’agit de Kateb Yacine, le
grand écrivain algérien, disparu en 1989. Je l’avais
rencontré quelques années auparavant pour un film sur la
littérature algérienne d’expression française, qui
malheureusement n’a pas trouvé le budget nécessaire pour
voir le jour. Voici ce qu’il disait :
« J’écris en français pour dire aux Français que je ne suis
pas Français ».
Il voyait la révolution algérienne comme une flamme
dans un baril d’essence. Après 1954, on a voulu faire de
lui un héros de l’indépendance, mais il refusait d’incarner
l’image d’un nationaliste acharné. Poète errant, il
voyagea : Algérie, France, Russie, Vietnam. Il disait aussi
que pour écrire, il lui fallait rester BARBARE.
Plus de quarante ans après, le mot barbare se réfère
surtout à Daesh. Ses leaders, à travers le terrorisme créé
par le biais des guerres irakiennes de Bush à partir de 2003,
ont voulu prendre une vraie revanche face à un Occident
qui les méprisait.
L’Islam, qu’ils agitent comme un hochet, cache leur
véritable idéologie : récupérer des territoires pour restaurer
la grandeur arabe via la richesse des puits de pétrole qu’ils
ont investis.
Comme ils sont malins, ils sont arrivés à faire croire à
quelques milliers de jeunes que leur cause était noble.
Une poignée de théoriciens criminels a ainsi entraîné
un vrai chaos à travers la planète. Les terroristes viennent
de tous les milieux, de toutes les classes sociales. Parfois
même, ceux qui succombent au chantage de Daesh sont les
petits-fils ou arrière-petits-fils des frères de novembre, qui
8 eux libérèrent leur pays, l’Algérie. Ces jeunes commettent
le pire pour avoir été exclus, mal aimés, oubliés !
Comme la barbarie, vois-tu Kateb, change de visage
avec le temps !

Ce dimanche matin au Café sans nom, chère Patti, mon
Q.G. actuel où j’écris dans mon cahier rose, je vous prends
comme interlocutrice de mes questionnements, de mes
joies, colères, déceptions ou enthousiasmes !
Je me sens si proche de vous.
A quelques années près, nous avons vécu des années 70
tout à fait folles et pleines d’espérance des deux côtés de
l’Atlantique.
Vous êtes devenue très vite une icône reconnue dans le
monde entier. Vous avez aimé et avez été aimée. Je pense
que vous l’êtes encore. Les deux hommes importants de
votre vie sont partis trop tôt.
Vous avez deux enfants, aujourd’hui adultes.
Nous sommes veuves, pas seulement des hommes qui
nous furent si chers, mais aussi d’un monde qui ne
reviendra plus jamais !

Je vous écris ce matin du Café sans nom qui est devenu
ma base cette dernière année, u