Au sortir de l enfer
202 pages
Français

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Au sortir de l'enfer , livre ebook

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Description

Au Rwanda en 1994, la tempête génocidaire emporta plus d'un million de gens, victimes de ce qu'ils n'ont pas choisi d'être. Mais il y eut des survivants. Parmi eux, Jean-Léonard Benimana, un journaliste tutsi militant des droits de l'homme. Unique survivant de sa famille, il sent que rien ne l'attache plus à la terre du Rwanda. A travers son périple de Bruxelles à l'Ile Maurice et des rencontres surprenantes, il retrouve son identité et assume l'horrible histoire de son pays en s'engageant dans la lutte contre l'idéologie qui a mené au génocide des siens.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2007
Nombre de lectures 30
EAN13 9782336259925
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ecrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen
Déjà parus
Césaire GHAGUIDI, Les pigeons roucoulent sans visa ..., 2006. Norbert ZONGO, Le parachutage , 2006.
Michel KINVI, Discours à ma génération. La destinée de l ‘ Afrique , 2006.
Tidjéni BELOUME, Les Sany d’Imane, 2006.
Mamady KOULIBALY, La cavale du marabout, 2006.
Mamadou Hama DIALLO, Le chapelet de Dèbbo Lobbo, 2006.
Lottin WEKAPE, www.romeoetjuliette.unis.com , 2006.
Grégoire BIYIGO, Orphée négro, 2006.
Grégoire BIYIGO, Homo viator, 2006.
Yoro BA, Le tonneau des Danaïdes, 2006.
Mohamed ADEN, Roblek-Kamil, un héros afar-somali de Tadjourah, 2006.
Aïssatou SECK, Et à l’aube tu t’en allais, 2006.
Arouna DIABATE, Les sillons d’une endurance, 2006.
Prisca OLOUNA, La force de toutes mes douleurs, 2006
Salvator NAHIMANA, Yobi l’enfant des collines, 2006.
Pius Nkashama NGANDU, Mariana suivi de Yolena, 2006.
Pierre SEME ANDONG, Le sous-chef, 2006.
Adélaïde FASSINOU, Jeté en pâture, 2005.
Lazare Tiga SANKARA, Les aventures de Patinde, 2005.
Djékoré MOUIMOU, Le candidat au paradis refoulé, 2005.
Koumanthio ZEINAB DIALLO, Les rires du silence, 2005.
Koumanthio ZEINAB DIALLO, Les humiliées..., 2005.
Amaka BROCKE, La fille errante, 2005.
Eugénie MOUAYINI OPOU, Sa-Mana au croisement des bourreaux, 2005.
Lottin WEKAPE, Le perroquet d’Afrique, 2005.
André-Hubert ONANA-MFEGE, Mon village, c’est le monde, 2005.
Loro MAZONO, La quatrième poubelle, 2005.
Kamdem SOUOP, H comme h..., 2005.
Sylvie NTSAME, Malédiction, 2005.
Blaise APLOGAN, Sètchémé , 2005.
Bernard ZONGO, Meurtrissures, 2005.
Au sortir de l'enfer

Jean-Marie Vianney Rurangwa
Sommaire
Ecrire l’Afrique - Collection dirigée par Denis Pryen Page de titre Page de Copyright Dedicace Préface I - Juma le domestique II - L’étreinte de l’anaconda III - La flèche de Cupidon IV - Dialogue de sourds V - A l’Hôtel Chez Martin VI - Au milieu de l’enfer VII - La guerre est finie VIII - Emouvantes retrouvailles IX - Dans une boîte de nuit à Goma X - Le Jour du 4 juillet XI - Monologue d’un fou à Bruxelles XII - Rencontre avec Julie Charrot XIII - Séjour à l’Ile Maurice XIV - Comme une relique Postface
© L’HARMATTAN, 2006
5-7, rue de l’École-Palytechnique ; 75005 Paris
L’HARMATTAN, ITALIA s.r.l. Via Degli Artisti 15 ; 10124 Torino L’HARMATIAN HONGRIE Könyvesbolt ; Kossuth L. u. 14-16 ; 1053 Budapest L’HARMATTAN BURKINA FASO 1200 logements villa 96 ; 12B2260 ; Ouagadougou 12 ESPACE L’HARMATTAN KINSHASA Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Administratives BP243, KIN XI ; Université de Kinshasa – RDC L’HARMATTAN GUINEE Almamya rue KA028 En face du restaurant Le cèdre OKB Agency Conakry - Rép. de Guinée BP 3470 harmattanguinee@yaboo.fr
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1 @wanadoo.fr
9782296026544
EAN : 9782296026544
A la mémoire de tous mes compatriotes emportés par l’ouragan du génocide
A ceux qui luttent jour et nuit pour que l’idéologie qui a mené au génocide soit définitivement éradiquée
A ceux qui veulent léguer à la postérité un Rwanda paisible et prospère.
Préface
6 avril 1994 à Kigali. Pour les habitués de Chez Martin, c’est la fin d’une journée pareille aux autres. Ou presque, car depuis des mois une sourde angoisse ronge les cœurs. Nous sommes au Rwanda et tous les Tutsi du pays redoutent l’apocalypse promise depuis Arusha par le Colonel Théoneste Bagosora. Et quand une violente explosion retentit dans le ciel de Kanombe, le journaliste Célestin Sembagare n’a aucun doute sur les auteurs de l’attentat contre le président Juvénal Habyarimana. A ceux qu’il appelle des Inyenzi-Inkotanyi, autrement dit des cafards, complices du Front Patriotique Rwandais, il lance, « ivre de haine et de bière » : « Buvez votre dernière bière et dites votre dernière prière. Vous avez tué le Père de la Nation, vous allez le payer cher ! »
Quelques pages auparavant, Jean-Marie Vianney Rurangwa nous avait plongés au coeur d’une famille rwandaise moyenne, les Benimana, qui n’en finissent pas de se quereller, mais de manière bien sympathique, pour des vétilles.
Ce n’est pas par hasard si Au sortir de l’enfer débute par ces scènes banales de la vie quotidienne. Pour l’auteur, c’est une façon d’annoncer à chaque mot l’imminence du génocide, une façon aussi de nous rappeler quels êtres réels, de chair et de sang, seront bientôt impitoyablement massacrés.
Rurangwa n’entend pas nous épargner les souffrances inouïes de plus d’un million de victimes coupables seulement d’être des Tutsi. Il a pris au contraire le parti de choquer. Le langage est cru et le charcutage des corps absolument insoutenable. Il s’agit ici, comme il y a douze ans, de sexe et de rage de destruction, de chairs que l’on transperce et de hurlements de terreur auxquels répondent les infâmes ricanements des bourreaux. Obliger le lecteur à regarder en face ces démons-là est aussi une façon de lui jeter à la figure : « Voici ce que, dans ton hypocrisie, tu as refusé de voir en 1994. »
Mais ce roman sait aussi rester, de bout en bout, d’une infinie tendresse : en définitive, c’est à son peuple et en particulier à la jeunesse rwandaise que s’adresse l’auteur d’ Au sortir de l’enfer. On y sent à chaque ligne la volonté de mettre en garde contre les manipulations ethniques et politiciennes. Si l’indignation de l’écrivain est si vibrante plus d’une décennie après le génocide, c’est que sa douleur est aussi vive qu’au premier jour. Tant de stéréotypes et de mensonges ont causé la perte de son peuple que Rurangwa se sent le devoir de rétablir en toute occasion la vérité des faits. Il redevient ainsi celui qui dans Le génocide des Tutsi expliqué à un étranger s’efforçait en 1999 de faire comprendre trente-cinq longues années de nettoyage ethnique. Conçu dans le cadre du projet Rwanda écrire par devoir de mémoire, ce texte se voulait ouvertement didactique tout en étant nourri par un sentiment d’urgence.
Le souci de témoigner ne fait cependant jamais perdre de vue à Jean-Marie Vianney Rurangwa le désir tout simple de raconter une histoire. Les accents épiques et la colère qu’il ne pouvait se permettre dans son essai sont réinvestis avec bonheur dans Au sortir de l’enfer .
Ce titre est du reste en parfaite adéquation avec le propos de l’auteur. On le sent obsédé par l’envie d’ouvrir de nouveaux horizons aux rescapés et peut-être même aux minables exécutants du génocide. Il n’est donc pas étonnant que le héros, Jean-Léonard, soit en perpétuel mouvement. Il erre dans la ville martyre et s’en échappe d’ailleurs à la première occasion, nous conduisant dans des lieux aussi différents et lointains que Bruxelles et Port-Louis. Et s’il n’est pas physiquement à Goma où se déroule une partie du récit, il y est, dans un sens, omniprésent. Qui est-il donc, ce jeune Rwandais lâché sur les routes de l’exil, pour reprendre le titre du précédent livre de Rurangwa ? Journaliste militant, ses articles incendiaires contre le Hutu Power avaient fait de sa famille et de lui-même une cible privilégiée pour les partisans de la solution finale au ‘problème tutsi’. Il venait juste de fonder un foyer et ne survit que par miracle au torrent de haine qui a englouti les siens dès les premières heures du génocide.
Mais tout en étant un hommage aux morts, Au sortir de l’enfer veut aussi inciter les survivants à sublimer leurs épreuves. Aider à forger des âmes fortes, telle est sans doute la raison d’être profonde de ce roman. Mais comme l’entreprise est ardue ! Du quartier bruxellois de Matonge aux sublimes plages mauriciennes, Jean Léonard est pisté par une mémoire douloureuse mais aussi par la bêtise humaine. Qu’un Rwandais affirme être seulement rwandais et le voilà suspect aux yeux des étrangers de vouloir cacher son jeu. Pourquoi ne veut-il se dire ni Hutu ni Tutsi ? Aujourd’hui professeur de sociologie à l’Université de Butare, Jean-Marie Vianney Rurangwa a longtemps vécu hors de son pays, en particulier en Italie. Il a sans doute été lui-même invité bien des fois à passer aux aveux, à choisir entre deux identités à la fois meurtrières et inventées de toutes pièces par les délires de l

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