Avenue des silences
99 pages
Français

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Avenue des silences , livre ebook

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Description

Au fond de cette avenue, vous trouverez une demeure fraîchement rénovée. N’ayez pas peur, avancez, entrez et plongez dans ce labyrinthe de récits où comme dans un puzzle, chaque pièce détient un rôle crucial. Ce n’est pas un hasard si la psychologue, Mme Lancini a voulu se faire engager au sein de ce centre thérapeutique situé à des centaines de kilomètres de son foyer. Ce qu’elle cherche, c’est une vérité bien précise mais avant de la découvrir, il lui faudra tendre l’oreille car les murs de cette bâtisse ont de nombreux secrets à lui dévoiler. On croit souvent que tous les secrets doivent être révélés mais dans certains cas, n’est-il pas préférable de laisser le silence s’occuper des choses ? Lui seul a cette redoutable puissance de faire comprendre ce que les mots ne peuvent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 novembre 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9782490981076
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0495€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Avenue des silences
 
 
 
 
Tous droits réservés
©Estelas Éditions
Une production Under Éditions
BP 20, 11800 Trèbes France
under.editions@gmail.com
www.JaimeLaLecture.fr
ISBN : 9782490981076
 
« Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. »
Marie-Lore Beuselinck
 
 
 
Avenue des silences
Roman
 
 
 
 
À ma grand-mère maternelle
 
« Je ne crois pas au silence
À la peur ou à l’absence
Mais je crois que tu es là
Dans mon cœur au fond de moi »
Chanson pour un enterrement, Grégoire
 
 
 
 
 
Tout au long de cet ouvrage, vous trouverez des extraits de chanson. Ils font partie de ce récit comme la musique accompagne nos vies. Vous pouvez interrompre votre lecture pour écouter ou redécouvrir ces mélodies via Internet.
 
 
 
 
 
« C’est dans le silence que se niche la véritable résilience. Pour preuve, on entend toujours le bruit de l’arbre abattu par le vent, jamais celui de la forêt qui pousse lentement. »
Alami Loine
 
 
 
 
Personnages
 
Ce livre est composé de plusieurs histoires, celles de patients et d’autres liées par des secrets. En voici les protagonistes :
 
Patients
Murielle
José
Sofia
Carmen
Florence
Michel
Zoé
Claire
Cyril
 
Autres
Mme Lancini
Bernard
Clothilde
Mathilde
Sarah
Gisèle
 
 
 
Table des matières
Personnages
1 - Mme Lancini
2 - Murielle
3 - José
4 - Bernard
5 - Sofia
6 - Carmen
7 - Mme Lancini
8 - Florence
9 - Michel
10 - Mme Lancini
11 - Bernard
12 - Mme Lancini
13 - José
14 - Mme Lancini
15 - Zoé
16 - Claire
17 – Clothilde
18 - Zoé
19 - Cyril
20 - Mathilde
21 – Sarah
22 - Gisèle
Playlist
Remerciements

 
 
 
 
1 - Mme Lancini
 
 
J’inspire lentement pour profiter de la sensation, comme maman me le recommandait durant mon enfance : « Inspire, bloque, expire ». Tout le monde pouvait s’accorder sur ce fait : j’ai été une petite fille docile. C’est après que ça s’est compliqué mais ma mère ne doit même pas être capable de pouvoir vous donner un seul épisode d’extravagance de ma part car je lui ai tout caché. Quand il est question de dissimuler certaines choses à ses parents, il ne faut jamais sous-estimer les compétences de leur descendance.
J’exécute donc ce rituel avec minutie chaque matin. Ce moment est le mien, grâce à ces quelques secondes volées, je peux redoubler mon efficacité professionnelle. L’air frais entre dans mon bureau depuis maintenant un bon quart d’heure et je sens l’énergie se dissoudre lentement à l’intérieur de mon corps. À présent, il est grand temps d’expirer si je ne veux pas priver mon cerveau d’oxygène. Ce petit jeu finira par me jouer un tour. Malheureusement, c’est plus fort que moi, retenir l’air de mes poumons me donne un sentiment indescriptible de surpuissance et de contrôle.
J’ai une chance inouïe de travailler en ce lieu. Il me suffit d’ouvrir la fenêtre pour me perdre dans un azur infini, celui de la mer. J’ai une vue imprenable sur le port pittoresque de la ville et ses anciens bateaux de pêcheurs. Sans oublier son phare mythique et emblématique, l’attrape-touristes par excellence. Tous les matins, je me dis que je devrais prendre la peine d’aller le visiter et puis je ne le fais pas. Honte à moi.
Je plonge mon nez dans l’agenda de ce lundi et je constate une fois de plus la surcharge de travail qui m’attend. Quand va-t-on comprendre que je ne suis pas un robot ? Encore quelques instants me sont nécessaires pour exulter ma sidération et entreprendre de me mettre dans la peau de mon personnage, celui que tout le monde attend, Mme Lancini, la psychiatre.
Voilà sept ans que j’ai rencontré Bernard, mon patron et le directeur de ce centre. Après avoir emménagé dans la région, j’avais choisi de réaliser mes courses sur le marché local. Sa mère m’avait prise pour sa fille. Cette dame souffrait de divers troubles. Aux prémices du mal qui finira par l’emporter trois ans plus tard, elle n’en demeurait pas moins charmante et souriante. Cependant, les absences et les confusions ne tardèrent pas à se multiplier après cet évènement.
Bernard s’était alors précipité dans ma direction pour se confondre en excuses. Les joues d’un pourpre avancé, il semblait avoir du mal à gérer la situation. Étant dans le domaine, je lui avais alors expliqué qu’il en fallait vraiment davantage pour m’offusquer. Nous nous recroisâmes à plusieurs reprises sur cette place. À force de politesses, Bernard finit par aborder le sujet. Son dernier psychiatre avait remis sa démission. Pour des raisons familiales et conjugales, celui-ci avait préféré quitter le navire et mettre les voiles sur un avenir plus clément.
 
Le supérieur qu’il était dans l’âme avait été clair dès le départ sur les conditions d’embauche et les risques engendrés par un tel poste, sans compter les inconvénients liés à mon statut de femme. Ce qu’il ignorait à l’époque, c’est que je possédais un énorme avantage : celui de n’avoir que peu de points d’attache. J’avais fui mes origines et la bourgade paisible qui m’avait vu grandir. Discret et compréhensif, Bernard n’avait pas cherché à mettre ma personnalité à nu. Vous pensez bien, on est toujours mal à l’aise face à un psychiatre. De fait, votre homologue vous soupçonnera toujours de réaliser une autopsie de son cerveau à son insu. Mon diplôme a suffi à le convaincre et puis, il faut dire que les candidats ne se bousculaient pas au portillon.
Je l’ai tout de suite apprécié pour l’homme qu’il était. Un être simple, humble, serviable et à l’écoute. Il n’en demeurait pas moins un directeur respecté de ses employés. Ferme dans ses décisions, Bernard s’était fait une solide réputation dans la région. Fils unique, on ne lui connaissait aucune compagne officielle depuis de nombreuses années. Malgré quelques cheveux gris, c’était encore un bel homme. Plus jeune, il avait dû faire des ravages dans de nombreux cœurs. À ce propos, la discrétion semblait d’ailleurs être de mise mais certains s’étaient laissé aller à quelques confidences. Jadis, il aurait eu de nombreux espoirs sur une dénommée Mathilde mais celle-ci aurait disparu de la circulation du jour au lendemain et personne ici n’osait aborder ce sujet sensible.
 
 
« Si, si l’on m’avait raconté ma vie
Si, si quelque part tout était écrit
Si, si j’avais su que tu m’attendrais ici
Dis, je n’aurais pas eu si peur d’être qui je suis »
Si, Maëlle
 
 
 
 
2 - Murielle
 
 
C’est la première fois que j’entre dans cette institution. De premier abord, elle me donne bonne impression. Je crois que je m’y sentirai bien. Cela n’a vraiment pas été simple pour moi de prendre cette initiative. J’ai en effet repoussé la prise de rendez-vous un nombre incalculable de fois. J’avais peur mais par-dessus tout, je craignais le regard que les autres allaient porter sur moi parce que venir ici, c’était avouer que quelque chose ne tournait pas rond dans ma tête. Je ne veux plus de la pitié des gens.
Je constate que tout mon corps tremble. Qu’est-ce que je croyais après tout, bien sûr que je ne suis pas à l’aise ! Je ne sors pratiquement plus de chez moi tellement je me fais honte et cela va bientôt faire trois ans. Il faut dire que la confrontation avec la vie réelle est plutôt insupportable. Mon but est de trou

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