Clefs de la théorie poétique des Arabes
136 pages
Français

Clefs de la théorie poétique des Arabes , livre ebook

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136 pages
Français

Description

Savoir quels furent au Moyen Âge les principaux concepts critiques des Arabes, c'est là un sujet qui ne manque pas d'attrait en lui-même et qui, de surcroît, doit passionner quiconque s'est intéressé à la poétique des Arabes. Passeur indispensable des théories et des connaissances littéraires, l'auteur creuse dans la semence ancienne pour démontrer ce que la modernité critique et ce que les pratiques textuelles doivent aux illustres défricheurs et pionniers arabes.

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Date de parution 01 octobre 2016
Nombre de lectures 9
EAN13 9782140019272
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Ahmed Ouederni
Clefs de la théorie poétique des Arabes
Préface de Dr. Hédi Khélil
Clefs de la théorie poétique des Arabes
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris www.harmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN :978-2-343-10048-7 EAN : 9782343100487
Ahmed Ouederni Clefs de la théorie poétique des Arabes Préface de Dr. Hédi Khélil
Préface L’universitaire et l’homme de lettres Ahmed Ouederni est un antiquisant des théories de la littérature. Le retour aux origines et aux sources, c’est pour lui moins une option académique qu’il a matérialisée dans sa thèse de Doctorat intituléeproblème forme/sens et la théorie« Le ème poétique des Arabes des origines jusqu’au 7/13 siècle »qu’une passion. Comme tout passionné, il sait qu’une seule voie, qu’un horizon unique et qu’une référence exclusive sont peu propices à une investigation plurielle et à un voyage multidimensionnel. Bilingue confirmé, à l’aise aussi bien dans la langue de Jahiz que dans celle de Molière, nourri de cultures et de savoirs à la fois arabes qu’occidentaux, Ahmed Ouederni est, actuellement, au sein de l’Université Tunisienne, un médiateur clé, un passeur indispensable des théories et des connaissances littéraires, creusant dans la semence ancienne pour démontrer ce que la modernité critique et ce que les pratiques textuelles doivent aux illustres défricheurs et pionniers arabes. S’il n’est pas le seul universitaire à le faire, il est, en revanche, l’un des rares à honorer cette dette de gratitude et de reconnaissance à l’égard des Anciens avec autant de constance et de persévérance. Mais ce qui distingue vraiment ses contributions théoriques dans le champ de la critique littéraire, c’est qu’elles portent la marque non pas seulement du chercheur érudit et savant, mais aussi de l’homme de culture ouvert et disponible qui se soucie d’être à l’écoute de la littérature de son pays. Fidèle à la filière généalogique, il ne cesse d’apporter, entre autres, un éclairage instructif sur l’impact qu’ont eu des textes fondateurs, tels ceux des poètes
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M’naouer Smadeh et Midani Ben Salah, sur la littérature tunisienne. Le mérite du Professeur Ahmed Ouederni, c’est son aversion, de tempérament et de formation, pour les tours d’ivoire, pour les citadelles présumées d’un savoir institué et qui, à la moindre égratignure, s’écroulent comme des châteaux de cartes. Ses écrits, polémiques, pugnaces, ne sont guère, par conséquent, consensuels. Son nouveau livre,Clefs de la théorie poétique des Arabes, est un autre jalon qui s’ajoute à ses éminents travaux de généalogiste. S’il l’écrit en français, en attendant de le traduire en anglais, c’est pour faire connaître au lecteur étranger des textes génériques de la critique arabe ancienne et leur pertinence toujours intacte, dans la lecture des textes littéraires d’aujourd’hui. Comme tout écrit, ce livre est contextualisé. En effet, le point de vue qu’il apporte sur la poétique, même s’il adopte l’extériorité d’une approche historienne, n’est nullement neutre. Dès le premier chapitre, consacré à Al c Jahiz, à travers le conceptLafz/ma nâ, on verra que de l’appréciation de la notion de« Poétique », dans le discours critique de l’auteur desAvares(« Al Boukhalâ ») dépendent les conceptions modernes de la poétique. En effet, s’il y a un écrivain doublé d’un théoricien et d’un philosophe du langage qui a défriché le terrain pour une réflexion justifiée sur L’énoncé, des points de vue social, lexical, sur la concomitance de ces deux composantes du signe linguistique que sont le sens et la forme, c’est bel et bien Al Jahiz. Ce qui est remarquable, dans le présent ouvrage, c’est que la primauté accordée à l’Histoire et à la chronologie, se manifeste surtout par une attention à l’historicité de la poétique, autrement dit à la relativité des problématiques et des enjeux, dont les relations n’obéissent pas à un schéma figé ou préétabli. La démarche adoptée est donc à
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la fois descriptive et critique, puisque le principal projet de l’auteur est de dégager des problématiques, de clarifier des notions, d’en marquer les significations spécifiques alors qu’elles sont, assez souvent, confondues et assimilées. Qu’est-ce qu’un poéticien, en définitive, si ce n’est un linguiste de la création littéraire et des mythologies qui la sous-tendent, cherchant avant tout, non pas à asséner des certitudes, à certifier des sens clairement définis, mais à en démontrer, minutieusement, scrupuleusement, les mécanismes de fonctionnement. « Lorsqu’il se place devant l’œuvre littéraire, le poéticien ne se demande pas : qu’est-ce cela veut dire ? D’où est-ce que ça vient ? À quoi est-ce que ça se rattache ? Mais plus simplement et plus difficilement : 1 comment est-ce que c’est fait», nous dit Roland Barthes . Il faut lire, à cet égard, attentivement les précisions fines et recoupées que fait Ahmed Ouederni sur le concept de c « Tab » dans la critique arabe ancienne et notamment dans l’œuvre d’Ibn Rašiq Al Qayrâwani (mort en 456 h). Ce concept, chez les Arabes anciens, renvoie à la disposition innée du poète et incarne l’un des deux pôles c c primordiaux constituant le couple Tab ’/san a qui occupe une place privilégiée dans la critique arabe ancienne. On sait que cette conception du don poétique par l’inspiration divine se retrouve chez tous les auteurs d’arts poétiques et notamment chez l’auteur de « Umda » qui ne cachait pas son engagement pour le poète « Matbû » et non pour celui de la « Sanâ », terme qu’entendait Ibn Rašiq péjorativement, au sens de poésie décorative et composée. Cette réflexion du Professeur Ahmed Ouederni qui ne prétend guère à l’exhaustivité sur la ligne de démarcation entre le don et le talent, l’inné et le fabriqué, l’art et l’artisanat, est soutenue
1  Roland Barthes,« Le retour du poéticien » (1972), in Le Bruissement de la langue, éd. Seuil, coll. « Points ».
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