Des Alpes à l Uruguay
197 pages
Français

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Des Alpes à l'Uruguay , livre ebook

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197 pages
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Description

À travers les nouvelles d'une sœur d'enfance, "partie sans dire adieu", c'est toute une époque et un lieu qui refont surface. Au fil d'un récit aussi attachant qu'intense, ponctué de situations à rebondissements, l'auteur plonge dans un univers riche de lieux éblouissants et de personnages d'horizons divers. Émerveillement et désillusion se succèdent, sur fond d'événements historiques, pour dégager une réflexion à propos de l'existence et du temps qui passe inéluctablement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2010
Nombre de lectures 244
EAN13 9782296695658
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DES ALPES À L'URUGUAY
 
Graveurs de mémoire
 
Dernières parutions
 
Edmond BAGARRE, Géologue : une vie de recherches et d'aventures. Afrique, Amérique, Europe, Asie, 2009.
Pierre-Alban THOMAS, De la Résistance à l'Indochine. Les cas de conscience d'un FTP dans les guerres coloniales, 2009.
Elhadj Mohamed Lamine TOURE, Mémoires d'un compagnon de l'indépendance guinéenne, 2009.
Jean-Claude LEPRUN, Une jeunesse malgache (1942-1966), 2009.
Jeannine PILLIARD-MINKOWSKI, Eugène Minkowski 1885-1972 et Françoise MinkowsMa 1882-1950. Eclats de mémoire, 2009.
Jacqueline ADUTT-THIBAUT, Avenue Montaigme, 2009.
Michel MALHERBE, Fonctionnaire ou touriste ? Mémoires d'un globe trotter, 2009.
Jacques-Thierry GALLO, Mon histoire avec Dieu. Un témoignage vivant, 2009.
Raymond Louis MORGE, Michelin 120 ans. A travers ceux qui l'ont bâti, 2009.
Régine LE HÉNAFF, Afrique aimée. Chroniques d'un temps passé, 2009.
Pierre VERNAY, Chronique amazonienne d'un bateleur fou d' écriture, 2009.
Éric LE RAY, Marinoni, fondateur de la presse moderne (1823 -1904), 2009.
Michèle PERRET, Terre du vent. Une enfance dans une ferme algérienne, 2009.
Pauline BERGER, Bruits de couloirs. Dans les coulisses d'un internat de jeunes filles (1951-1958), 2009.
Franco URBINI, La libération de la France, l'Indochine. Souvenirs de guerre d'un 2e classe (1941-1947), 2009.
Rémy MARCHAND, Les mémoires d'un poilu charentais, 2009.
SHANDA TONME, Les tribulations d'un étudiant africain à Paris. Livre I d'une autobiographie en 6 volumes, 2009.
Albert DUCROCQ
 
 
DES ALPES À L'URUGUAY
 
Un pont entre deux rives
 
 
L’Harmattan
Photographie de couverture (détail) : Albert Ducrocq père, Além Paraiba,
mai 1947.
 
Photographie de quatrième de couverture : gentillesse de Pablo Guevara,
octobre 2009
 
 
 
© L'HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique ; 75005 Paris
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattanl@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-11369-5
EAN : 9782296113695
 
In memoriam A D père.
 
A mon épouse, à mes enfants, à Maria Ferraro, qui a eu l'amabilité de rédiger la préface, à Juan Carlos Mondragón et à tous celles et ceux qui m'ont soutenu dans cette publication j'exprime ici ma plus profonde gratitude.
PREFACE
 
 
A quel moment a commencé ma petite aventure d'écrire cette préface ? On pourrait se contenter de dire « tout a commencé au moment où Albert m'a appelée pour me le demander ». Chose qui est seulement en partie vraie. L'appel téléphonique a bien existé, mais quand ai-je eu connaissance, au juste, de l'histoire du livre que vous avez entre les mains ?
Difficile de le dire tant les échanges et les conversations avec son auteur ont été nombreux avant et pendant son écriture. Ecriture qu'il s'est proposée comme un défi. Défi jalonné d'embûches et de difficultés surmontées par l'écriture et la réécriture dans des nuits blanches, par son souhait si ardent d'écrire ce livre qu'aujourd'hui il vous permet de partager ses souvenirs d'enfance dans ce village très reculé de Bella Union, en Uruguay.
Mémoire individuelle à la recherche de ce temps heureux et lointain ; souvenirs qui se chevauchent : sa maison, sa famille, ses amis, ses voisins, une partie de pêche, une usine de meubles. Tout est loin dans l'espace et dans le temps mais, cependant, l'écriture, souvent relevée et poétique, nous rend proches ces images et, en particulier, celle du père français qui le laisse orphelin dans son plus jeune âge.
Mémoire enfin collective : les parfums d'une terre nourrie par le travail des planteurs de canne à sucre, le mystère de la disparition d'une jeune fille qu'il considère comme sa sœur, l'arbitraire des années noires de la dictature dans son pays de naissance.
Aujourd'hui, par l'écriture, par la langue française, langue du père enfin apprivoisée, l'histoire nous amène à traverser un pont tendu entre deux temps, entre deux rives. Bon voyage.
 
Maria Ferraro Osorio, enseignante universitaire, Grenoble.
INTRODUCTION
 
 
Rien n'est plus vivant qu'un souvenir.
Federico Garcia Lorca
 
 
Il est des choses qui arrivent avec le temps, naturellement. J'ai songé à suivre les pas d'un être insouciant à la recherche de la rivière, de la pluie d'été, du pont ferroviaire, des sensations qui viennent de ce lieu lointain, de cette vie que j'ai laissée à l'âge de treize ans, le jour où j'ai quitté ma ville natale.
Par l'alchimie du hasard, des nouvelles me parviennent. Alors, tout a commencé. Un retour sur voyages, sur une vie antérieure, sur d'autres vies et sur des absences. Je suis parti à la recherche de ces êtres, proches et lointains, familiers et inconnus.
Ce livre est, en somme, le reflet de ces deux recherches. Je précise que les personnages correspondent à de vraies personnes et que – pour respecter leur anonymat – j'ai modifié le nom de certaines d'entre elles.
1
 
 
Trente et un ans plus tard un mystère ancien se dévoile. Quelques fois, Je me suis interrogé sur ce qui est devenue une fille de mon enfance, partie sans dire adieu.
A son départ, elle était adolescente. Elle avait longtemps habité dans ma maison, Je ne sais pas pendant combien d'années, j'étais trop jeune quand elle fut partie.
Mais son sourire ne me faisait aucun doute, elle était, à mes yeux, quelqu'un de la famille. Mieux, pour l'enfant que j'étais, elle était une grande sœur, non par le sang, mais par amour.
N'ayant eu de sa part la moindre nouvelle, le mystère est resté entier.
Ce jour-ci, trente et un ans plus tard, à un océan de distance, en cet été humide au pied des Alpes, je lis d'un trait un témoignage dans la presse. Je n'arrive pas à le croire. Il se met à pleuvoir. J'ai eu droit enfin à une réponse partielle, bouleversante, que je n'aurais jamais pu imaginer.
Je me lève, je m'accoude à la fenêtre : la pluie a cessé. D'énormes flaques d'eau se sont formées autour des regards sur la rue. Je respire la profonde fraîcheur de l'air humide.
Des images de ma ville natale reviennent, je revois ma grande et chaleureuse maison. Les senteurs des arbres fruitiers, le murmure doux de la rivière que je contemplais souvent et ce vent frais des petits matins reviennent, eux aussi.
Ma maison se trouve dans une jolie petite ville, nommée Bella Union, bordée par le fleuve Uruguay à l'est et entourée de prairies verdoyantes, de bois, de fermes, de serres et de champs de canne à sucre.
Mon père, un ingénieur parisien, s'y était installé dans les années 1960 et y avait fondé une famille avec son épouse, ma mère. J'ai un frère trois ans plus âgé que moi et cette fille, qui fut hébergée par mes parents jusqu'à son départ soudain en 1976.
2
 
 
Maria avait sa chambre que nous appelions Ia pièce Iongue . Celle-ci longeait le salon. Au bout, il y avait une petite fenêtre, qui donnait sur le devant de la maison. Du côté opposé, il y avait une porte qui communiquait avec un hall, on y trouvait deux autres, une qui donnait à gauche sur une cuisine que mon père avait fait aménager dans ce qui deviendrait une petite maison mitoyenne qui servirait, après sa mort, à la location.
L'autre, en face, donnait sur une salle de bains avec toilettes, au bout de celle-ci, une autre porte communiquait avec une chambre récemment construite pour mon frère et moi.
Sur la gauche de la pièce longue, en allant de la fenêtre qui s'ouvrait sur le devant de la maison vers la porte donnant sur le petit hall au fond, au milieu de la pièce, il y avait une grande ouverture d'environ deux mètres de long et deux mètres de haut qui communiquait avec le séjour. Une porte coulissante recouverte d'un tissu bleu les séparait.
Dans mes souvenirs, Maria est une fille splendide, grande, forcément grande pour moi, mince, aux cheveux longs et lisses, ses traits amérindiens dessinaient un sourire doux.
Je la vois portant un pantalon «

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