Dieu compte les larmes des femmes
328 pages
Français

Dieu compte les larmes des femmes , livre ebook

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328 pages
Français

Description

En épousant David, Paprika ne se doute pas que commence pour elle une descente aux enfers. Sous emprise, elle essaie de se sauver par l'écriture. Paprika réussira-t-elle à se sauver ou tombera-t-elle, encore et toujours, sans pouvoir se relever ? Fanny Lévy est chantre de la douleur d'aimer, nous donne une variation sur la relation de l'auteur avec son personnage et affirme la puissance de la littérature.

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Informations

Publié par
Date de parution 08 mars 2016
Nombre de lectures 25
EAN13 9791030903737
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0172€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Fanny LévyFanny Lévy
Dieu compte
les larmes des femmes
Dieu compte
En épousant David, Paprika ne se doute pas que commence pour elle une
descente aux enfers. Sous emprise, elle essaie de se sauver par l’écriture.
Écartelée entre deux écritures, l’une divine, l’autre humaine, elle écrit sur
un hérétique du dix-septième siècle à qui, peu à peu, elle s’identife. Au- les larmes des femmes
tour de Paprika et d’un écrasant mari qu’elle fnit toujours par excuser,
gravitent des personnages : Léa, une belle-mère qui semble caricaturale,
Maryline, une belle-flle qui ne l’est pas moins, des Juives orthodoxes aux
conceptions patriarcales du mariage, Mona, une amie féministe et Alain
Kalmann, un bouquiniste qui veut écrire le livre de l’homme et s’acharne
à découvrir un grand secret dans l’ouvrage d’un kabbaliste du
dix-huitième siècle. Au-dessus de ces personnages, trônent les fgures de Renée,
l’épouse défunte, et de Malka, la mère morte à la naissance de Paprika.
Paprika réussira-t-elle à se sauver ou tombera-t-elle, encore et
toujours, sans pouvoir se relever ? Qui connaît la fn de notre chute ?
Cette fction tragique pleine d’érudition dans laquelle les person -
nages se correspondent par-delà le temps, reprend les personnages du
troisième livre de Fanny Lévy, La blessure invisible du commencement.
Chantre de la douleur d’aimer, elle y dévoile les mécanismes intimes de
la personnalité, y explore les secrets de l’âme humaine et touche aux
sentiments les plus bas. Elle nous donne aussi une variation sur la relation
de l’auteur avec son personnage et affrme la puissance de la littérature.
Retraitée de l’éducation nationale, Fanny Lévy a publié : Le Royaume des
chimères, Lattès, Paris, 1980 ; Dans le silence de Mila, L’Harmattan, Paris, 1998 ;
LLLaaa B B Bllleeessuressuressure i i invnvnviiisisisiblblbleee du du du cccooommmmmmeeencncnceeemmmeeentntnt,, L L’H’Haarrmamattttan, an, PPaarriis, s, 2003 ; Le Jeu du
miroir, L’Harmattan, Paris, 2008 ; Faire de l’art avec un souvenir, Orizons, Paris,
2014 ; Une existence au fl de son passage en ce monde , Orizons, Paris, 2015.
Orizons
13, rue de l’École Polytechnique
75005 Paris
ISBN : 979-10-309-0067-5
29 €
Littératures
Dieu compte
Fanny Lévy
les larmes des femmesDaniel Cohen éditeur
www.editionsorizons.fr
Littératures, collection dirigée par Daniel Cohen est une collection ouverte à l’écrire, quelle qu’en soit
la forme : roman, récit, nouvelles, autofiction, journal ; démarche
éditoriale aussi vieille que l’édition elle-même. S’il est difficile de
blâmer les ténors de celle-ci d’avoir eu le goût des genres qui lui
ont rallié un large public, il reste que, prescripteurs ici, concepteurs
de la forme romanesque là, comptables de ces prescriptions et de
ces conceptions ailleurs, ont, jusqu’à un degré critique, asséché le
vivier des talents. L’approche de Littératures, chez Orizons, est
simple — il eût été vain de l’indiquer en d’autres temps : publier
des auteurs qui, par leur force personnelle, leur attachement aux
formes multiples du littéraire, ont eu le désir de faire partager leur
expérience intérieure. Du texte dépouillé à l’écrit porté par le souffle
de l’aventure mentale et physique, nous vénérons, entre tous les
critères supposant déterminer l’œuvre littéraire, le style. Flaubert
écrivant : « J’estime par-dessus tout d’abord le style, et ensuite le
vrai » ; plus tard, le philosophe Alain professant : « c’est toujours le
goût qui éclaire le jugement », ils savaient avoir raison contre nos
dépérissements. Nous en faisons notre credo.
D.C.
ISBN : 979-10-309-0067-5
© Orizons, Paris, 2016Dieu compte
les larmes des femmesDu même auteur
Le Royaume des chimères, Lattès, Paris, 1980 ;
Dans le silence de Mila, L’Harmattan, Paris, 1998 ;
La Blessure invisible du commencement, L’Harmattan, Paris, 2003 ;
Le Jeu du miroir, L’Harmattan, Paris, 2008 ;
Faire de l’art avec un souvenir, Orizons, coll. «
Témoins/Témoignages », Orizons, Paris, 2014 ;
Une existence au fil de son passage en ce monde, coll. « Littératures »
Orizons, Paris, 2015.
Dieu compte les larmes des femmes, coll. « Littératures », Orizons,
Paris, 2016.Fanny Lévy
Dieu compte
les larmes des femmes
2016Dans la même collection
Patrick Denys, Épidaure, 2012
Pierre Fréha, Nous irons voir la Tour Eiffel, 2012
Jean Gillibert, De la chair et des cendres, 2012À coups de théâtre, 2012
Nicole Hatem, Surabondance, 2012
Didier Mansuy , Facettes, 2012Les Porteurs de feu, 2012
Lucette Mouline, L’Horreur parturiente, 2012Museum verbum, 2012
Bahjat Rizk, Monologues intérieurs, 2012
Dominique Rouche, Œdipe le chien, 2012
Antoine de Vial, Obéir à Gavrinis, 2012
Éric Colombo, Par où passe la lumière..., 2013
Raymond Espinose, Lisières, Carnets 2009-2012, 2013
Henri Heinemann, Chants d’Opale, 2013
Lucette Mouline, Zapping à New York, 2013
Antoine de Vial, Americadire, 2013
Guy R. Vincent, Séceph l’Hispéen, 2013
Jean-Louis Delvolvé, Le gerfaut, 2014
Toufic El-Khoury , Léthéapolis, 2014
Gérard Laplace, La façon des Insulaires, 2014
Andrée Montero, Le frère, 2014
Laurent Peireire, Ostentation, 2014
Michèle Ramond, Les saisons du jardin, 2014Les rêveries de Madame Halley, 2014
Michel Arouimi, Quatre adieux, 2015
Jean-Pierre Barbier-Jardet, Procès à la mémoire de mon ombre, 2015
Dominique Capela, La Gravité, 2015
Patrick Corneau, Vies épinglées, 2015
Chantal Danjou, Les cueilleurs de pommes, 2015
Raymond Espinose, Villa Dampierre, 2015
Henri Heinemann, L’Éternité pliée, Journal, Le Voyageur éparpillé,
tome V, 2015Et puis..., 2015Fanny Lévy, Une existence au fil de son passage en ce monde, 2015
A. Lichtenbaum, Éphraïm égaré ou la justice des nations, 2015
Lucette Mouline, Épidémie, 2015Le sexe égaré, 2015
Robert Havas, Parlons rat, 2016
Fanny Lévy, Dieu compte les larmes des femmes, 2016« Dieu compte les larmes des femmes »
Le Zohar
« Elle pleure pendant la nuit et des larmes
couvrent ses joues »
Lamentations, 1 : 2Toute ressemblance avec des évènements ou des personnes ayant
existé ne serait que fortuite et pure coïncidence.Pour Miquette, Rivka, Paulette et Jacques,
qui ont apporté tant d’aide dans ma vie.
À toutes les femmes dont Dieu compte les
larmes.Première partie

Tekia
Une femme a peurUn
lap ! Une détonation. Un trou au fond duquel, happée par un Cfroid qui lui glaçait le cœur, Paprika tombait. Plus bas, encore
plus bas, toujours plus bas. Sans fin. Un trou plein de larmes qui
pénétraient dans son rêve, se mêlaient au bruit de la pluie. Les
larmes d’humiliation de Malka, sa mère, au bordel du camp de
Ravensbrück. Celles d’Uriel da Costa, personnage du livre qu’elle
écrivait. Celles de tous les offensés à l’identité déchirée.
Paprika s’éveilla le visage en feu, étourdie. Elle voulut noter
son rêve mais l’oublia quand David entra dans son lit. Lovée dans
ses bras comme un bébé au ventre maternel, elle soupira d’aise, dans
un état proche de la béatitude. Son mari lui passa la main dans le
dos, la retourna vers lui. Elle était comme il la voulait. Une enfant
sans résistance.
La voix de David se fit intime.
— Ma puce, murmura-t-il. Donne-moi envie.
David s’escrima mais ne s’enfonça pas suffisamment en
Paprika et s’interrompit trop tôt. Elle l’avait à peine senti. Il était si petit
en elle. Presque inexistant. Pourtant, il soufflait, mouillé de
transpiration, recouvrant Paprika de sueur.
— J’ai l’habitude, j’étais comme ça dans les réserves de
bananes.
— Mais je ne suis pas une réserve de bananes !
David explosa de rire, la tête rejetée en arrière et Paprika
gloussa à son tour. Elle réalisait pourquoi, dans le parler talmudique,
faire l’amour se disait rire, letsahek. Egalement lesaper « quand
il parle avec moi ». Une vraie parole qui incluait celle du corps.
Paprika éprouvait une sensation de bien-être avec David, même si
elle ne connaissait pas avec lui les longs baisers de cinéma, même 16 Dieu compte les larmes Des femmes
si, pendant l’amour, elle n’avait jamais été emportée dans un
torrent d’émotions menant au ciel, jamais senti, comme l’héroïne d’un
livre de Toni Morrison, de petits morceaux de couleur flotter en
elle ou un arc-en-ciel &

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