Ecrits sur la littérature coloniale
274 pages
Français

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Ecrits sur la littérature coloniale , livre ebook

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Description

Aimé Merlo alias Marius-Ary Leblond et Georges Athénas sont deux cousins originaires de la Réunion. Au début du XXe siècle, ils se font praticiens, historiens, critiques. Leurs écrits sur la littérature coloniale présentent un intérêt triple, avec notamment des renseignements bio-bibliographiques, des jugements sur des ouvrages de l'ère coloniale. Quant à la "théorie" coloniale, elle garde un intérêt documentaire incontestable : elle laisse apercevoir les rouages d'une logique devenue opaque, qu'il convient d'élucider.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 40
EAN13 9782296487666
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ÉCRITS SUR LA LITTÉRATURE COLONIALE
COLLECTION
AUTREMENT MÊMES
conçue et dirigée par Roger Little
Professeur émérite de Trinity College Dublin,
Chevalier dans l’ordre national du mérite, Prix de l’Académie française,
Grand Prix de la Francophonie en Irlande etc.
rlittle@tcd.ie

Cette collection présente en réédition des textes introuvables en dehors des bibliothèques spécialisées, tombés dans le domaine public et qui traitent, dans des écrits de tous genres normalement rédigés par un écrivain blanc, des Noirs ou, plus généralement, de l’Autre. Exceptionnellement, avec le gracieux accord des ayants droit, elle accueille des textes protégés par copyright, voire inédits. Des textes étrangers traduits en français ne sont évidemment pas exclus. Il s’agit donc de mettre à la disposition du public un volet plutôt négligé du discours postcolonial (au sens large de ce terme : celui qui recouvre la période depuis l’installation des établissements d’outre-mer). Le choix des textes se fait d’abord selon les qualités intrinsèques et historiques de l’ouvrage, mais tient compte aussi de l’importance à lui accorder dans la perspective contemporaine. Chaque volume est présenté par un spécialiste qui, tout en privilégiant une optique libérale, met en valeur l’intérêt historique, sociologique, psychologique et littéraire du texte.

« Tout se passe dedans, les autres, c’est notre dedans extérieur, les autres, c’est la prolongation de notre intérieur »
Sony Labou Tansi


Titres parus et en préparation :
voir en fin de volume
Marius-Ary Leblond


ÉCRITS SUR LA LITTÉRATURE
COLONIALE


Textes choisis et présentés par Vladimir Kapor


L’HARMATTAN
En couverture :
Ary Leblond (Aimé Merlo, à gauche),
Marius Leblond (Georges Athénas, à droite),
dessin paru dans Les Nouvelles Littéraires , 10 mars 1934.


Extrait de la Préface et de l’avertissement de Le Zézère , Paris,
Fasquelle, 1903©Grasset-Fasquelle
Extrait de la Préface de Les Sortilèges. Les Romans des races ,
Paris, Fasquelle, 1906©Grasset-Fasquelle
Extrait de La France devant l’Europe, Paris, Fasquelle,
1913©Grasset-Fasquelle

© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55706-2
EAN : 9782296557062

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
INTRODUCTION

par Vladimir Kapor
DU MEME AUTEUR

Pour une poétique de l’écriture exotique, Paris, L’Harmattan, « Critiques littéraires », 2007
Local Colour – A Travelling Concept, Oxford, Berne, Berlin etc., Peter Lang, « Romanticism and after in France », 2009
INTRODUCTION : APOLOGISTES DE LA GRANDE FRANCE DES LETTRES
I Une polygraphie coloniale à quatre mains
Le nom de plume composé Marius-Ary Leblond cache deux cousins originaires de la Réunion, Georges Athénas (1877-1953), alias Marius Leblond, et Aimé Merlo (1880-1958), alias Ary Leblond {1} . Le jeu onomastique ne s’arrête pas là : au (de)gré de leur collaboration, le pseudonyme collectif se décline aussi comme « Marius et Ary Leblond » et se décompose, au besoin, pour certaines publications, récompenses et titres officiels, en « Marius Leblond » et « Ary Leblond ». S’ajoute, finalement, à la liste des collaborateurs de leur revue La Vie un autre nom de plume collectif « José Melila », orthographiée aussi « Mélila » {2} . Et pour compliquer davantage la question de l’identité scripturale, Athénas et Merlo emploient alternativement la première personne du singulier et du pluriel, ou même l’insaisissable on , au fil de leurs textes.
En 1906, l’Académie française leur décernait le premier prix pour La Grande Ile de Madagascar ; l’Académie Goncourt couronnait leur roman En France en 1909. En 1937, ils remportèrent de nouveau le Grand prix de l’Académie française pour Vercingétorix suivi du Grand prix de l’Empire en 1943 pour l’ensemble de leur œuvre. Que reste-t-il, pourtant, de cet opus prolifique et varié ? Peu de chose, à en juger par le nombre de rééditions contemporaines de leurs ouvrages et la mince bibliographie critique qui lui est consacrée. En 2009, une journaliste réunionnaise en pèlerinage au cimetière Vaugirard à Paris s’étonna que la tombe de Georges Athénas « ne comporte aucune plaque à la mémoire de Marius Leblond, [dont le] nom n’y est pas même mentionné : c’est l’oubli complet d’un homme auquel aucun hommage n’est rendu » {3} .
Il ne faut guère chercher loin pour expliquer les raisons de cet oubli. Si les récompenses officielles ne manquèrent point aux cousins réunionnais, surtout sur la fin de leur carrière, l’accueil que leur réservaient les milieux littéraires et intellectuels fut moins unanime : tandis qu’un Apollinaire leur dédicaça « Schinderhannes » des Alcools, qu’un Pierre Mille trouva leur roman Ulysse, Cafre « étonnant » {4} , André Gide les traita de « deux sots » {5} . La plus grande partie de leur œuvre demeure, en réalité, étroitement liée au projet colonial français, à ses institutions et discours officiels, et ne manqua pas de susciter des réactions opposées.
Romanciers, conteurs, historiens, critiques littéraires et d’art, anthropologues, les Leblond incarnent le type même du polygraphe colonial. Les cloisonnements génériques et disciplinaires s’avèrent en effet peu étanches devant l’universalisme républicain qu’ils propagent. Considérés dès les années 1900-1910 comme des spécialistes des colonies, ils se voient invités à traiter de sujets aussi disparates que « Le Prolétariat aux colonies », intégré aux Prolétaires intellectuels en France d’Henri Béranger, ou s’interrogent sur des considérations anthropologiques et historiques comme dans « La Race inférieure », par exemple {6} .
II Écrits sur la littérature coloniale
Moyen de propagande des plus efficaces aux yeux des Leblond, la critique littéraire ne peut que se tailler une place de choix dans leurs écrits sur les colonies. Insérées à la fin d’un ouvrage sur la déchéance du « génie français » à la veille de la Grande guerre ( La France devant l’Europe, 1913) ou parsemant les fascicules des deux revues qu’ils éditèrent ( La Grande France, 1900-1903, et La Vie, 1911-1953), les considérations littéraires, telles que pratiquées par Marius-Ary Leblond, font partie intégrante de leur programme idéologique.
Vu la cohérence des idées qui traversent l’ensemble de l’œuvre colonial des Leblond, il pourrait sembler illogique, voire anachronique, d’en extraire une partie selon les découpages disciplinaires actuels. Le besoin s’imposait, toutefois, d’opérer un choix au sein d’une production aussi vaste que méconnu. Au travers des références récurrentes à un répertoire d’auteurs et d’œuvres, la présente sélection aura, nous osons l’espérer, le mérite de présenter une cohésion bi(bli)ographique et thématique, plutôt que disciplinaire.
Il n’en demeure pas moins que la « littérature », telle que Marius-Ary Leblond l’entendent, déborde souvent le domaine des belles-lettres, s’assimilant à l’acception qu’a le mot literature dans les cultures anglophones. Ainsi, de grandes œuvres « d’histoire ou de voyages » (5) {7} sont signalées dans une étude du roman colonial, en raison de « la plus magnétique influence » (5) qu’elles exercèrent sur le genre romanesque ; les pages sur les prosateurs réunionnais ou antillais confondent romanciers, conteurs, historiens, critiques et hommes politiques. Citons aussi l’intitulé d’une rubrique de La Vie, qui oscille nonchalamment entre « meilleurs romans coloniaux » et « meilleurs livres coloniaux » au gré des fascicules. Cette insensibilité que les Leblond semblent manifester à l’égard des questions de genre relève, en réalité, d’une tendance plus générale : parmi les œuvres concourant au Grand Prix de Littérature Coloniale, on retrouve le même mélange du fictionnel et du factuel ; un reportage y côtoie un roman, un témoignage va de pair avec des cont

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