Emile Zola : les femmes de pouvoir dans "Les Rougon-Macquart"
230 pages
Français

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Emile Zola : les femmes de pouvoir dans "Les Rougon-Macquart" , livre ebook

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Description

L'attitude de Zola vis-à-vis des femmes semble ambiguë, ce qui constitue une faiblesse chez le romancier. Les personnages zoliens sont notoires pour leur manque de libre arbitre et "subissent" une destinée quasi-inéluctable. Pourtant Zola reconnaît "que la femme est l'axe autour duquel gravite la civilisation". Un regard en profondeur sur la femme zolienne, domestique, femme de pouvoir, jeune vierge ou prostituée, particulièrement dans les Rougon-Macquart, dévoile un pan d'elle jusque-là inexploité : son pouvoir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2008
Nombre de lectures 153
EAN13 9782336258973
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2008 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296066564
EAN : 978229606656-4
Emile Zola : les femmes de pouvoir dans "Les Rougon-Macquart"

Christian Mbarga
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Approches littéraires - Collection dirigée par Maguy Albet Dedicace REMERCIEMENTS Introduction Chapitre I : Des femmes dans Les Rougon-Macquart Chapitre II : Femme et pouvoir - Introduction Chapitre III : Le pouvoir géniteur Chapitre IV : Le pouvoir intellectuel Chapitre V : Le pouvoir mythique et affectif Chapitre VI : Le pouvoir érotique Chapitre VII : Le pouvoir régénérateur Conclusion Bibliographie sélective
Approches littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet
Jeanne FOUET-FAUVERNIER, La Mère du printemps, de Driss Chraïbi. Etude pédagogique, 2008.
Émeline PIERRE, Le caractère subversif de la femme antillaise dans un contexte (post)colonial, 2008.
Eric SHIMA, A. Césaire, Cahier d’un retour au pays natal et Tchicaya U Tam’si. Approche comparative, 2008.
Claude LEIBENSON, Federico Garcia Lorca : images de feu, images de sang, 2006.
Charles SALE, Calixthe Beyala. Analyse sémiotique de « Tu t’appelleras Tanga », 2005.
Peggy RAFFY, L’univers d’Axel Gauvin, 2005.
Aminta DUPUIS, L’Initiation de Faust et de Parzival. La quête du Graal. Une voie moderne de connaissance et d’amour, 2005. Abdelhaq ANOUN, J.-M. Le Clézio. Révolutions ou l’appel intérieur des origines, 2005.
Sabine van WESEMAEL, Michel Houellebecq. Le plaisir du texte, 2005.
M. M’RAIHI, Ismaïl Kadaré ou l’inspiration prométhéenne, 2004.
Y. PENG, La Nation chez Alexandre Dumas, 2003.
Valéria VANGUELOV, MEMORABILIA, Récit des origines de l’œuvre de Michel Fardoulis-Lagrange, 2003.
Murielle Lucie CLEMENT, Houellebecq, sperme et sang, 2003. Philippe NIOGRET, Figures de l’ironie dans A la recherche du temps perdu de Marcel Proust , 2003.
A toute ma famille, particulièrement ceux qui sont partis trop tôt et qui ont meublé ma vie de souvenirs inoubliables qui continuent de me soutenir.
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont soutenu, encouragé et conseillé : ma famille et mes amis aux quatre coins de la terre et mes professeurs Wilda Anderson, de Johns Hopkins University, Baltimore, et Jacques Neefs, de Paris 8/Johns Hopkins University et le très re- gretté Patrick Brady, de University of Tennessee, Knoxville, un de mes mentors
Introduction
Il n’est plus utile de démontrer que Zola a bouleversé le paysage littéraire de la deuxième moitié du 19 e siècle 1 . Dans une étude sur Emile Zola parue dans La Revue politique et littéraire (mars 1883), Guy de Maupassant déclare : “Zola est, en littérature, un révolutionnaire, c’est-à-dire un ennemi féroce de ce qui vient d‘exister” 2 . En effet, l’écrivain réaliste n’hésite pas à définir clairement ses ambitions littéraires : sortir des sentiers battus et essayer un nouveau procédé totalement inexploré, procédé qui laissera une marque indélébile sur la pratique littéraire 3 . Cette transformation de la pratique littéraire, des enjeux et des termes qui régissent la littérature ne s’est point limitée à la littérature ‘restreinte,’ c’est-à-dire au texte écrit. Son influence s’étend sur la littérature entière, qui selon Barthes “prend en charge beaucoup de savoirs [...] historique, géographique, social, technique, botanique, anthropologique. La littérature travaill[ant] dans les interstices de la science” 4 . Zola introduit les nouvelles théories sur l’hérédité dans sa création littéraire. Il réussit par là un mariage heureux entre la science et le réalisme. Le projet réaliste a pour objet d’être sérieux ; de mêler les registres stylistiques ; de n’exclure aucune classe sociale, aucune catégorie socioprofessionnelle ; de rendre le texte lisible mais également d’intégrer l’histoire des personnages dans le cours de l’Histoire contemporaine. Zola y contribue en ajoutant les critères suivants : la description exhaustive du réel ; la volonté didactique du texte qui doit être véridique ; la confiance accordée à une méthode de création à l’image des méthodes d’autres champs de savoir tels que la médecine, la chimie, l’anthropologie ; une conception implicite de la langue comme nomenclature et de l’écriture comme pure transparence du réel 5 .
Ce mariage résulte en une forme nouvelle du réalisme : le naturalisme selon Zola, lequel écrit de la littérature, une littérature qu’il qualifie d’enquête, enquête des “organes génitaux” de personnages 6 , enquête d’une dynastie. C’est de la biologie, de la physiologie, de la sociologie, de l’histoire. Zola confesse en effet vouloir faire de “grandes machines”, comme il est noté dans le journal des frères Goncourt après la visite que l’écrivain rendit aux deux frères ( ibid. ). Pour Alain de Lattre, “Zola est un homme d’action. Ce n’est pas un écrivain : il raconte” 7 . La pratique d’écriture de Zola n’est donc pas réduite à l’écriture pure, elle englobe plusieurs domaines tels que la recherche et l’incorporation d’autres ‘sciences’. C’est dans cette même perspective que l’écrivain demande : “l’heure n’a-t-elle pas sonné de tout étudier et de tout dire? [...] Le roman est devenu [...] assez large pour y faire tenir toute l’humanité” 8 .
L’impression de vrai, de possible poussé à l’extrême chez Zola, se dégagera de la plupart de ses romans, de même que le rôle de première importance qu’il accorde aux femmes dans son œuvre. L’écrivain affirme d’ailleurs s’être “toujours efforcé dans le cadre modeste de [ses] lettres, de [...] dresser un tableau général, mais vivant, de la société [de son temps]”. Il reconnaît “que la femme est l’axe autour duquel gravite la civilisation” 9 . Il est dès lors compréhensible que la femme zolienne, personnage principal du roman ou ‘simplement’ personnage secondaire, soit celle qui au fond fait avancer les choses.
Une lecture plus poussée de Zola conduit à la découverte d’une critique littéraire qui fustige Zola à propos de l’image de la femme dans son oeuvre. Si l’œuvre de Zola fut critiquée de son temps à cause des passages pornographiques, blasphématoires ou anticléricaux, la critique moderne relève d’autres aspects de l’œuvre de l’écrivain. Zola est accusé de haine, de mépris vis-à-vis des femmes ; la position de la femme zolienne est très critiquée. Pour Pierre Ouvrard, critique zoliste, “la femme apparaît chez Zola comme la tentatrice, et cette image court à travers la série des Rougon-Macquart ” 10 . Cette interprétation de Pierre Ouvrard serait en partie à comprendre dans le cadre de la place qu’occupe la femme à l’époque de Zola.

Le dix-neuvième siècle, particulièrement dans sa deuxième moitié, est un moment où foisonnent différents courants idéologiques en France tels que le nationalisme, le colonialisme, l’impérialisme, les revendications sociales et particulièrement le féminisme. Il n’est pas rare de retrouver ces problèmes et surtout celui de la femme et du rôle qu’elle devrait dorénavant jouer dans la société, dans les œuvres romanesques contemporaines. Ainsi en est-il des propos des deux amies la Vatnaz et Rosanette, personnages de L’Education sentimentale, ayant chacune des vues opposées à propos du rôle de la femme. “L’affranchissement du prolétaire, selon la Vatnaz, n’était possible que par l’affranchissement de la femme. Elle voulait son admissibilité à tous les emplois [...] ‘une réglementation du mariage plus intelligente”’. Pour Rosanette, “les femmes [sont] nées exclusivement pour l’amour ou pour élever des enfants, pour tenir un ménage.” Rosanette approuve les polissonneries de Hussonnet au club des femmes et elle serait prête à mettre des habits d’homme pour aller “leur dire leur fait, à toutes, et les fouetter” ; enragée, son amie La Vatnaz sort en claquant vigoureusement la porte 11 .
Ces deux citations résument très clairement les discussions et opinions à propos du rôle des femmes dans la société au

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