En eau forte
230 pages
Français
230 pages
Français

Description

Né dans la vigne à Banyuls-sur-Mer, Gabriel, parti marin au bout du monde, revient enlever la noble Angéla. Eusèbe et Barnabé, leurs jumeaux, nous conduisent au coeur du Vieux Toulouse, jusqu'à l'énigmatique Oncle Augustin, lettré fou d'Asie et homme du renseignement, qui a enlevé l'enfant Huaying. Ainsi débute cette saga familiale qui s'étend sur plusieurs générations. Alchimie, littérature, cinéma et poésie se lient intimement dans une écriture qui mêle réalisme, fantastique et onirisme.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2012
Nombre de lectures 42
EAN13 9782296511446
Langue Français
Poids de l'ouvrage 13 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mireille-Olympe CazauxEN EAU FORTE
En eau forte est une saga
familiale étendue sur plusieurs EN EAU générations. Né dans la vigne
à Banyuls-sur-Mer, Gabriel, parti marin au bout du monde,
revient enlever la noble Angéla. Leurs jumeaux, Eusèbe et FORTE
Barnabé, nous conduisent au cœur du Vieux Toulouse jusqu’à
l’énigmatique Oncle Augustin, lettré fou d’Asie et homme du
Renseignement. Rentré de Chine en ramenant Huaying, il cache
Romanl’enfant prisonnière de sa bibliothèque tentaculaire. Plus tard,
elle rencontrera l’ambitieux Sigismond de Tourville.
Le couple nous entraîne jusqu’à Venise chez la princesse
Eva-Emilia Dandolo. Huaying s’illustrera dans une carrière de
comédienne du cinéma muet. Pietro, un génie de la terre, libère
l’Ethiopienne Lalubella d’une maison close, avant d’accomplir son
destin au mont Athos.
Alchimie, littérature, cinéma et poésie se lient intimement dans
une écriture qui mêle réalisme, fantastique et onirisme. En eau
forte est le roman d’une aventure en quête de la sagesse.
Certifi ée de lettres modernes, Mireille-Olympe CAZAUX
a effectué des études à Valladolid et à Berkeley. Lauréate en
2007 pour sa nouvelle L’Ange qui avait les mains sales, elle
reçoit le prix du Premier roman du Rotary international pour
Déchirure à midi en 2009. Le jury du Concours
des arts et lettres de France lui décerne un premier accessit
pour En eau forte en 2012.

Illustration de couverture : Patrice Baron
ISBN : 978-2-336-00818-9
9 782336 00818923 €
Mireille-Olympe Cazaux
EN EAU FORTE















EN EAU FORTE


















Mireille-Olympe Cazaux




























EN EAU FORTE
Roman



















































































Du même auteur

Déchirure à Midi aux Éditions du Panthéon










































































































































































© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-336-00818-9
EAN : 9782336008189

A ma mère


« Fleur incomparable, tulipe retrouvée, allégorique dahlia, c’est là,
n’est-ce pas, dans ce beau
Pays si calme et si rêveur, qu’il faudrait aller vivre et fleurir ?
Ne serais-tu pas encadrée dans ton analogie, et ne pourrais-tu pas te
mirer, pour parler comme Les mystiques, dans ta propre
correspondance ? »

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, LVI, L’Invitation au voyage


« Ils ont des yeux pour ne point voir »
cité par Jacques Lacan, Le Séminaire Livre 1




« Sur les versants des moissons de fleurs grandes comme nos armes et
nos coupes, mugissent. »

Arthur Rimbaud, Une Saison en enfer, Villes

Premier épisode


Tout a commencé avec mon oncle Serge. L’idée du prénom était venue à ma
grand-mère maternelle de la lecture du Beau Serge, roman en vogue dont le
scénario bon marché lui valut sous peu le sort des oubliés.
De l’autre côté, il héritait d’un père officier supérieur la veine militaire, pour
des motifs moins glorieux. Plus assidu au braconnage et à chasser les filles
qu’aux leçons de l’école, il y vit un moyen aisé de regagner le rang et
signifier sa soumission à la Loi.
On lui proposa d’entrer par la petite porte : il s’y précipita, trop
content de ce débouché providentiel.
A l’état civil, alors qu’il tâchait de se constituer le dossier nécessaire, il fit
une découverte qui devait changer le cours de son histoire et des générations
futures.
Les choses étaient claires : son trisaïeul paternel était enfant trouvé. A
Argelès-sur-Mer, on l’avait ramassé derrière l’orme centenaire, juste avant la
grosse pâtisserie à l’angle de la départementale, rondement sise sur ses trois
marches, face ventrue, vitrine mirifique lourde de pyramides kitsch en pâte
d’amande. Chef-d’œuvre de l’éphémère qui marqua ma mémoire à jamais.
Mon aïeul aussi dont la gourmandise légendaire lui valut un orifice
nasal toujours prêt à frémir sous la caresse des origines.
A l’Evêché, ses futurs parents adoptifs occupaient le rôle de concierges : la
noblesse du lieu venait heureusement rehausser la fonction.
Pour y accéder, il faut montrer patte blanche. Témoigner d'un fort degré de
conviction à l'égard du milieu.
Et Dieu sait la piété de la mère adoptive ! Elle fleurissait l'autel, entretenait
la Sacristie, dépliait et rangeait avec minutie le surplis de l'officiant, réparant
les méfaits de l'usure sur les vêtements liturgiques, restaurant broderies et
brocards, réchauffant les teintes altérées, comptant et recomptant l'obole de
la grand-messe.
Certains jours, la table prenait une curieuse allure avec sa garniture de tours
en monnaies édifiées sur le modèle des cathédrales.
Son zèle et son dévouement à l'évêque ne laissaient à nul autre le privilège
de vider le divin liquide et autres purgations nocturnes, geste qui succédait à
la préparation de la chaufferette puis du lit. Elle vérifiait la netteté des draps,
entretenait le linge personnel, grattait, récurait, brossait, astiquait.
Le tout à grand renfort d'Ave et de Pater.
Ils n'avaient point d'enfant.
Ils le perçurent donc comme une manne, le signe d’une bonne fortune, le
gage de la satisfaction des dieux.
En pays catalan, on n'avait point coutume de voir tant de blondeur : l'aïeule
était noiraude, le teint et la face pruneau sans doute par mimétisme,
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plongeant le fruit dans un bain d'armagnac. A des fins digestives pour
Monseigneur quand il était contrit.
L’enfant avait l’œil teint de l'azur héraldique.
Du même coup, le sceau des dieux scellait celui des rois.
On y vit un signe indiscutable : le prénom de Louis, d’évidence, lui échut.
On l'enveloppa de dentelles, on l'éleva dans le sérail, on le coucha dans le
berceau de trois générations d'évêques, on le coinça entre leurs portraits
respectifs et deux prie-Dieu.
A l'heure où je vous parle, je me souviens encore d'eux, l'un pour ma mère,
l'autre pour moi, car nous devions, plus tard, accomplir les mêmes gestes que
Louis.
Ma mère, descendante favorite de la grand-tante, avait l'art de lui masser les
pieds et soulager ses rhumatismes. Aussi abandonnait-elle

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