Et si je préférais l ombre...
130 pages
Français

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Et si je préférais l'ombre... , livre ebook

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Description

Emma vit avec ses deux amies dans un appartemment parisien. Comblée par son travail d'architecte, il ne lui manque que l'amour... encore ne faut-il pas s'enticher du mauvais garçon... trois filles, une amitié, leurs amours...

Informations

Publié par
Date de parution 24 mai 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312010670
Langue Français

Extrait

Et si je préférais l’ombre

Elisa Andres
Et si je préférais l’ombre
















LES ÉDITIONS DU NET 22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
À Rachel et Virginie,

































© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-01067-0
Chapitre I
Vous vous souvenez sans doute du début de LOL, le film de Lisa Azuelos. Trois adolescentes, jolies, super copines qui arrivent au lycée. Elles sont bien sapées, bien maquillées et très populaires. J’adore ce film. Sophie Marceau y est tout simplement sublime. Enfin, bon, bref, ce n’est pas l’objet de mon récit.
Moi, ma rentrée de 4ème, elle ressemblait à tout sauf à ça. Mes parents venaient d’emménager à Paris, je ne connaissais personne. J’étais petite, avec un corps pas très développé, personne ne me remarquait et, juste pour voir le panneau d’affichage avec le numéro de ma classe, je me suis fait piétiner, insulter.
J’avais mis une salopette que je trouvais super cool et deux filles sont venues vers moi dans la classe en disant « tiens, on a un apprenti. Tu es venu réparer le chauffage ? ». Imaginez un peu le décor. Nouvelles têtes, nouveau collège et toute une classe qui se fout de votre gueule dès le premier jour. Le cauchemar absolu !
Que dire à vos parents dans cette situation quand vous rentrez et qu’ils vous demandent stressés « alors comment ça s’est passé ? Tu t’es déjà fait des copines ? ». Je n’ai pas eu le cœur de briser le leur. Alors j’ai répondu « oui. Deux copines, Samantha et Joséphine » en repensant aux deux pétasses du matin.
Avec les parents, le jour de la rentrée, on a l’impression d’avoir inversé les rôles. Ils ont tellement peur que l’on ne s’intègre pas, qu’on n’ait pas d’amis qu’on a envie de les protéger.
Que te dire maman ? Que je voudrais être partout ailleurs que dans cette ville qui va me dévorer avec des adolescents tous plus méchants et débiles les uns que les autres ? Non, je ne vais pas te dire ça, je vais te laisser croire que je suis heureuse pour que tu le sois aussi et que le matin tu n’aies pas ma boule au ventre quand je pars au bahut.
Alors j’ai passé des semaines à essayer de me faire oublier, à m’habiller comme tout le monde après une longue période d’observation pour savoir ce qu’était comme tout le monde. En gros, il fallait mettre un jean, des baskets, et un pull quelconque du moment que tu avais l’accessoire fétiche à savoir le bandana ! Dur à croire aujourd’hui mais dans les années 80 c’était vraiment top !
Et puis, arriva Noël. Et ce jour changea ma vie…
Il y avait deux révolutions dans ces années-là, le magnétoscope et l’ordinateur. Et, dans tous les foyers de ma classe arriva le magnétoscope. Et moi, mes parents achetèrent un ordinateur.
Vous voyez où je veux en venir… j’avais ce que tous les garçons du collège voulaient… je ne sais pas comment ils l’apprirent mais cet événement anodin pour moi fit de moi la coqueluche du bahut ! Rien que ça ! Ils prétextaient d’avoir envie de passer à la maison ou d’être dans le quartier et passaient l’après-midi sur pacman ou je ne sais quel autre jeu. Je savais bien que ce n’était pas pour moi mais je m’en fichais. L’essentiel c’était que je n’étais plus obligée de faire semblant d’être quelqu’un d’autre. Tout le monde se fichait de moi mais plus personne ne m’embêtait.
Les deux pétasses venaient aussi de temps en temps. Mais, elles ne jouaient pas. Elles restaient dans ma chambre à regarder les posters ou à écouter de la musique… j’avais à l’époque un poster grandeur nature d’André Agassi, le tennisman. J’en étais folle… avec ses tenues excentriques, son foutu caractère… j’avais même pleuré le jour de la finale de Roland Garros quand il a perdu contre Gomez puis contre Courrier. Les deux pétasses trouvaient ça super nase mais ça ne pouvait plus m’atteindre… j’étais la fille à l’ordinateur… intouchable…
Et puis, au fur et à mesure de leurs visites, elles commencèrent à s’intéresser à moi… ce fut Jean-Jacques Goldman qui nous réunit. Mon autre idole du moment. Un samedi comme tous les autres… je n’avais pas entendu sonner … tout le monde, enfin toutes les filles au moins, ont déjà vécu ce moment… on s’habille bien ou pas d’ailleurs, on prend un sèche-cheveux ou une bouteille et on fait semblant d’être une star… trop top !
Sauf que ce jour-là, quand je me retourne, en train d’hurler « j’irai au bout de mes rêves » il y a les deux pétasses qui me regardent… elles rigolaient tout ce qu’elles pouvaient… ça y est, le monde allait s’inverser de nouveau… Je les voyais déjà le lundi raconter ça à tout le monde en se bidonnant et du même coup en anéantissant définitivement ma vie…
Mais, comme si Noël m’avait amené une bonne étoile, au lieu de tourner les talons, elles sautèrent sur mon lit et vinrent me rejoindre dans mon délire… nous passâmes l’après-midi à chanter, discuter, elles s’excusèrent même d’avoir été un peu dures avec moi… je n’en attendais pas tant ! Enfin, bref, qui l’eut cru, en quelques semaines nous devînmes inséparables…

Et voilà, nous sommes quinze ans plus tard et ces deux pétasses sont donc devenues mes deux meilleures amies. Nous vivons toutes les trois dans un bel appartement parisien avec Grégory, le copain de Joséphine.
Et, quinze ans plus tard, Jean-Jacques Goldman allait à nouveau jouer un rôle important dans nos vies.
Quinze ans plus tard, j’étais architecte dans un petit atelier parisien. Nous habitions dans le quartier latin à Paris, mon préféré. J’avais dégoté, en flânant par hasard, ce joli appartement, trois chambres avec trois salles de bain, une grande cuisine pour Joséphine, 100 m², un vrai petit nid douillet… jusqu’à ce 10 décembre…
Cette soirée-là s’annonçait parfaite. C’était notre soirée filles du mois. Un vendredi par mois, Grégory allait jouer aux cartes chez ses copains et nous, nous avions l’appartement pour nous toutes seules. Joséphine cuisinait un vrai bon petit repas, nous ouvrions une bouteille de vin et c’était parti pour le papotage de filles non-stop pendant des heures…
Joséphine était professeur de français et elle nous régalait de ses anecdotes sur ses élèves :
– Ce matin, il y en a quand même un qui m’a sorti qu’il n’avait pas pu faire le résumé de son livre parce que son chien l’avait mangé. Vous ne savez pas ce que c’est que d’avaler leurs bobards toute la journée… j’ai pas pu venir hier, ma mère a crevé un pneu, j’aurais vraiment voulu apprendre cette poésie mais mon père pense qu’elle a un caractère religieux et que c’est contraire à la laïcité de l’école… qu’est-ce que tu veux répondre à ça ?
Samantha travaillait dans une librairie et nous régalait mais de ses histoires sur les mecs. Elle en changeait toutes les semaines et le feuilleton était dur à suivre… elle avait l’art d’attirer tous les cas de la terre.
– Bien sûr que je l’ai plaqué… je l’ai quand même surpris au restaurant en revenant des toilettes en train de fouiller dans mon sac pour me piquer du fric ! Et ne vous foutez pas de ma gueule, c’est déjà assez désespérant comme ça… pourtant il avait l’air bien celui-là, il était plutôt beau, propre sur lui, un métier, pas de vices apparents. Je commence à croire que tous les mecs bien sont déjà pris et qu’il ne nous reste que les débiles profonds ou tous ceux qui ont des énormes tares mais cachées au premier abord. Ce sont les pires ceux-là… tu as de la chance Joséphine d’avoir un mec !
– Mais tu en trouveras un aussi, et peut-être même sans chercher… comme ça par hasard un jour où tu ne t’y attendras pas…
– Un, ça n’arrive que dans les films… dans la vraie vie, les filles trouvent des mecs dans les boîtes de nuit, au boulot, ou dans les mari

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