Étienne Brûlé. Le fils de Champlain (Tome 1)
85 pages
Français

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Description

En 1608, Étienne Brûlé, âgé d’à peine 15 ans, embarque à Honfleur, en France, sur un navire, le Don de Dieu, avec à son bord nul autre que Samuel de Champlain. Destination : la Nouvelle-France. Très tôt, il deviendra le « fils spirituel » du célèbre explorateur. Étienne livrera bataille à ses côtés et l’impressionnera au point où Champlain lui confiera la délicate mission de rester tout un hiver auprès des Montagnais. Le jeune aventurier se liera d’amitié avec eux, apprendra leur langue, rencontrera la belle Shaîna, sera témoin de tortures et combattra les « Yroquois ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 avril 2010
Nombre de lectures 7
EAN13 9782895971320
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Étienne Brûlé Le fils de Champlain TOME 1
Jean-Claude Larocque et Denis Sauvé
Étienne Brûlé Le fils de Champlain
TOME 1
Roman historique
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Larocque, Jean-Claude, 1954-
Étienne Brûlé / Jean-Claude Larocque, Denis Sauvé.
(14/18)
Comprend des références bibliographiques. Sommaire : v. 1. Le fils de Champlain. ISBN 978-2-89597-119-1 (v. 1)
1. Brûlé, Étienne, 1591?-1632) — Romans, nouvelles, etc. pour la jeunesse. 2. Canada — Histoire — Jusqu'à 1763 (Nouvelle-France) — Romans, nouvelles, etc. pour la jeunesse. I. Sauvé, Denis, 1952-II. Titre. III. Collection: 14/18
PS8623.A76276E84 2010 jC843'.6 C2009-907332-3

ISBN 978-2-89597-132-0 (EPUB)

Les Éditions David remercient le Conseil des Arts du Canada, le Secteur franco-ontarien du Conseil des arts de l'Ontario, la Ville d'Ottawa et le gouvernement du Canada par l'entremise du Fonds du livre du Canada.

Les Éditions David
335-B, rue Cumberland
Ottawa (Ontario) K1N 7J3

Téléphone : 613-830-3336 / Télécopieur : 613-830-2819

info@editionsdavid.com
www.editionsdavid.com

Tous droits réservés. Imprimé au Canada.
Dépôt légal (Québec et Ottawa), 1 er trimestre 2010
À Carole et à Manon
Au fond, et c'est la question que l'on doit se poser et qui est à la base de l'acte d'écrire : que voulons-nous que soit une littérature : une chose abstraite qui fascine et dont nous analysons les fragments dans un langage que personne ne comprend ; ou une célébration, une fête, un pont vers autrui, vers les étoiles ? Michel Muir, Carnets intimes 1993-1994
Tome 1

CHAPITRE 1
Le petit Français de Champigny
Sale et poussiéreux, le baluchon vide et la gorge asséchée, le jeune Étienne Brûlé décida de quitter la route et de se mettre à l’abri du soleil du midi pour récupérer un peu.
— Ouf ! Voilà un bon endroit pour me reposer. J’ai soif ! Une bonne gorgée de ma gourde, à l’ombre de ce grand chêne, me fera le plus grand bien.
Sans trop y penser, il se mit à refaire intérieurement le trajet qu’il avait parcouru depuis son départ, le 8 mars 1608.
— Je ne peux vraiment pas le croire. J’ai quitté la maison paternelle de Champigny-sur-Marne !
À cette idée, il se mit à fredonner un air connu que sa mère lui chantait souvent:

À la claire fontaine M’en allant promener J’ai trouvé l’eau si belle Que je m’y suis baigné Il y a longtemps que je t’aime Jamais je ne t’oublierai.

— Bon, ça suffit ! Lève-toi Étienne, se dit-il. En six jours de marche, tu n’as parcouru qu’environ vingt lieues 1 . Il faut que tu tiennes ta promesse ! Par contre, c’est vrai que tu as peut-être pris le chemin le plus long, mais c’était certainement le plus sûr.
Il avait contourné Paris et par le fait même, il avait évité de rencontrer les centaines d’itinérants, mendiants, bandits et voleurs de grand chemin qui erraient aux alentours de la capitale.
Près de Versailles, qui n’était alors qu’un petit village, il avait pris la décision de changer d’itinéraire, d’abandonner les chemins passants et d’emprunter les petits sentiers de terre battue en direction d’Évreux.
— Dieu merci ! J’ai choisi la bonne route puisque je n’ai pas croisé de soldats du Roi, ni de ces gendarmes zélés qui, dit-on, s’en prennent souvent aux voyageurs comme moi, perdus le long des routes de France.
Étienne frissonna à l’idée que, malgré tous ces détours, il avait quand même risqué d’y laisser sa peau. En effet, trois jours plus tôt, il était tombé dans une embuscade. Trois jeunes voyous armés de couteaux l’avaient attaqué par derrière. Avant qu’il ait pu réagir, ses assaillants étaient déjà loin, emportant avec eux tout ce qui lui restait de nourriture.
— Sales voleurs, que le diable vous emporte ! Vous n’êtes que des lâches !
Étienne sortit soudainement de sa réflexion en entendant des cris qui lui étaient familiers. En se retournant, il vit au loin un pauvre paysan marchant derrière son bœuf, qui criait à pleins poumons:
— Hue ! Hue ! Avance !
Le garçon comprit qu’il était près d’une ferme et qu’en prenant ses précautions, il pourrait, sans trop de mal, trouver quelque chose à manger chez ce paysan.
— Actuellement, c’est la saison des semences chez nous. Pauvre père ! Il a sûrement attelé les deux bœufs et travaille du matin au soir à labourer ses champs. Je devrais être à ses côtés…
Pour la première fois depuis qu’il avait décidé de partir, un sentiment de tristesse l’envahit. Il combattit de toutes ses forces l’envie presque irrésistible de rebrousser chemin, de revenir sur ses pas et de regagner Champigny, à temps pour aider son père à travailler cette terre qui l’avait vu naître et qui l’avait si maigrement nourri depuis son enfance.
Bien vite le désir de retourner vivre parmi les siens se changea en une énergie renouvelée.
— Non, je ne peux pas tout abandonner. Je ne peux pas revenir sur ma décision. Je ne peux abandonner mon rêve. Je dois poursuivre ma route.
Mille images se bousculaient dans sa tête à un rythme effarant. Il revivait tous les moments pénibles qui l’avaient marqué à tout jamais. Il se souvenait de sa vie sur ce pauvre petit lopin de terre où lui et les siens étaient presque réduits à l’esclavage depuis des générations.
Depuis l’acquisition par le nouveau seigneur de Champigny de tout le domaine près de la Marne, la vie avait pris un tournant dramatique. Tous les paysans de la région avaient d’énormes difficultés à faire vivre leur famille. Le père d’Étienne, comme la plupart de ses semblables, avait fondé beaucoup d’espoir sur la venue du nouveau seigneur. Tous espéraient des jours meilleurs. Le poids des innombrables corvées, les nombreuses taxes et les impôts insurmontables s’abattaient lourdement sur le dos des pauvres chaque année et réduisaient tous ces malheureux à la misère et à la famine. Tous priaient pour que vienne la fin de ce cauchemar.
— Non ! se dit-il. Je ne veux pas de cette vie misérable. Je veux vivre autre chose ! Je préfère mourir de faim que de vivre en esclave derrière une charrue…
Malgré sa mélancolie, Étienne savourait sa liberté nouvellement acquise. À cette pensée, il reprit courage et se remit à marcher d’un pas décidé en direction de la ville d’Évreux.
— Au coucher du soleil, je serai presque à mi-chemin de Honfleur. Enfin, une nouvelle vie commencera.
Cette idée était pour lui un vrai baume. Il n’avait presque rien mangé et il avait l’estomac dans les talons. Il jeta un bref coup d’œil à ses savates en cuir de bœuf que lui avait confectionnées sa pauvre mère. Il s’arrêta et se pencha pour retirer un caillou qui lui blessait le pied. Comme il l’aimait, sa mère ! Mariée à l’âge de seize ans, elle avait eu douze enfants, dont cinq étaient morts très jeunes. Malgré les conditions de vie difficiles, jamais elle ne s’était plainte. C’était une femme forte physiquement et moralement. Étienne revit les derniers moments au chevet de sa mère agonisante. Les yeux embués de larmes et le cœur gros, il se rappela les paroles de la mourante: « Tu me ressembles tellement, mon cher fils. Tu as hérité de mes yeux et de mes pensées. Je sais que tu partiras bientôt. Je t’en supplie, il faut que tu retrouves ton frère François. »
La gorge nouée, il balbutia: « Je ne veux pas que tu nous quittes, mère. J’ai besoin de toi. Je t’aime. Je te jure que je ferai tout en mon possible pour retrouver François. »
Tout en laçant sa savate, il pensa: « Non vraiment, je ne suis pas bien chaussé pour un tel voyage. »
Mais le jeune homme était habitué à la dureté de la vie. Les travaux de la ferme à Champigny l’y avaient préparé. Son corps était endurci. Il pouvait marcher longtemps, sans dire un mot, sans se plaindre du moindre mal.
Ainsi, de village en village, au fil des jours en ce début de printemps, Étienne se rapprochait de plus en plus de sa destinée. Il avançait résolument vers Honfleur, petite ville portuaire de la Normandie, où son imagination l’avait conduit des centaines de fois. À Champigny, après les longues journées éprouvantes passées au champ à travailler aussi fort que les bêtes de somme, il avait entendu raconter des aventures formidables vécues dans des contrées lointaines de l’autre côté de l’océan.
Étienne était fasciné par les récits de pirates qui sillonnaient les mers et pillaient les galions remplis de trésors. Curieux de nature, il voulait voir les voiliers armés de canons. Il rêvait de contempler de ses propres yeux l’im

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