Gemini
190 pages
Français
190 pages
Français

Description

Gemini est un symbole de dualité, de cette dualité qui existe vraisemblablement chez tout être humain. Dualité entre le bien et le mal, le bonheur et le malheur, dualité qui s'exprime à tous les niveaux de l'existence. Serions-nous tous des "Gemini" ? Cette bataille entre ce que nous sommes et ce que nous semblons être. Bataille à laquelle fait face le jeune Ibrahima, propulsé de la rue à l'univers intraitable de l'entreprise. Laquelle des faces prendra alors le dessus ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 octobre 2017
Nombre de lectures 30
EAN13 9782140046742
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

i
e
m
i
n
i
i
m
n
e
e
m
i
n
i
ni
Ndèye Marie Aïda Ndiéguène
Ge
Gemini est un symbole de dualité, de cette dualité qui
existe vraisemblablement chez tout être humain. Dualité Roman
entre le bien et le mal, le bonheur et le malheur, dualité
GG
qui s’exprime à tous les niveaux de l’existence ! Double
alors ! Oui Double ! Serions-nous tous des ‘Gemini’ ?
Faisant face au quotidien à l’opposition entre l’être et le
paraitre. Cette bataille entre ce que nous sommes et ce que
nous semblons être. Bataille à laquelle fait face le jeune
Ibrahima, propulsé de la rue à l’univers intraitable de
l’entreprise. Laquelle des faces prendra alors le dessus ?
Née en 1995 à Dakar, Ndéye Marie Aida Ndieguene
est étudiante en génie civil. Son premier roman « Un
lion en cage » paru en Juin 2016 a reçu le grand prix
de la première dame du Sénégal pour la promotion de
la littérature féminine. Elle est également lauréate des
prix « la parole aux étudiants » et Certamen de literario.
Gemini est son second roman.
Illustration de couverture : © Maria Saakyan - 123RF
ISBN : 978-2-343-12795-8
19 €
Ndèye Marie Aïda Ndiéguène
G
mi








GEMINI

roman


Ndèye Marie Aïda NDIÉGUÈNE






GEMINI

roman


































© L’HARMATTAN, 2017
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75 005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-12795-8
EAN : 9782343127958





« Nous sommes faits de la même matière que les rêves. »
William Shakespeare

7

DÉDICACE
Je rends grâce à Allah, qui me guide à chacun de mes pas.
Je dédie ce livre à ma famille,
À feu mon grand-père, Issa Fall ; Papi Issa, je n’oublierai
jamais ce moment où tu as tenu mon premier roman entre
tes mains…
À feu ma grand-mère, Fanta Mara ; Mamie Fanta, le
monde semble bien vide sans toi…
Puissiez-vous reposer en paix aux côtés de notre
Seigneur et que le paradis soit votre dernière demeure…
À tous ceux qui vivent dans la rue, rêvant d’un avenir
meilleur. Puisse Dieu réaliser vos rêves…
9




À mon neveu, Mohamed Samba Diop.
Un jour tu pourras tenir ce roman.
Un jour tu pourras le lire et, pourquoi pas, écrire ta propre
histoire…
11
Il fait sombre,
Bien sombre,
Autour de moi que des ombres.

Il fait froid,
Bien froid,
Je tremble, je frissonne,
Peur, peur…

Où suis-je ?
Que vais-je faire ?

Il fait sombre,
Bien sombre,
Je me sens pris au piège.

Elles tourbillonnent autour de moi,
Les ombres,
Elles dansent autour de moi !

Les ombres…
Lumière, où es-tu ?
Lumière… Clarté…

Il fait sombre,
Bien sombre,
Plus d’issues.

Fermons les yeux,
Pris au piège.
13

CHAPITRE 1

AU COMMENCEMENT
Il fait sombre et froid, si sombre que mes yeux ne voient
plus. Je ne devine que des ombres, que des formes qui se
meuvent et provoquent en moi un certain effroi. Je les vois
sourire, je les vois s’enlacer ou marcher main dans la main.
Elles me toisent, me dévisagent, mais me donnent
l’impression d’être invincible. Qui sont-ils, eux, pour me
juger ? Qui sont-ils eux pour me comprendre ? Car sous ma
couche épaisse de vêtements se cache un homme… Bien laid
à leurs yeux, certes, mais un homme quand même.
La place publique était remplie de monde. Une foule
hétéroclite venue profiter de la douceur du climat, mais
aussi de brèves vacances à cette période où le rythme effréné
du travail rendait pères et mères de familles inquiets et
anxieux. Les enfants jouaient çà et là, heureux de partager
ces moments privilégiés avec leurs parents. Les vendeurs de
fruits, de crêpes et autres friandises faisaient tourner leur
commerce à plein régime, heureux de l’enthousiasme non
feint qui subsistait autour d’eux. Il était là, assis sur un banc,
à l’écart de la joyeuse foule. Entouré par une masse de
divers objets qu’il avait sans doute ramassés un peu partout.
C’était un homme mince, couvert de vêtements, le visage
hagard, le regard ailleurs. Lorsqu’un enfant intrépide osait
l’approcher, il l’éloignait grâce à des mimiques dignes des
15 films d’horreurs hollywoodiens. Le petit, terrifié, courait
alors vers ses parents sous les rires de ses camarades qui,
eux, ne tentaient pas l’expérience. Il inspirait la peur,
pensat-il vaguement amusé. Non pas qu’il détestait ces enfants,
mais leur petit air gominé et leurs mauvaises manières ne
lui plaisaient guère…
Il arrivait une heure où le petit parc se vidait. Lui était là,
toujours assis sur son banc. Voyant son monde être déserté
par ceux qu’il considérait comme des intrus. D’ignobles
intrus qui, le soir venu, lui montraient à quel point il était
seul… Il prit une couverture dans son amas d’objets, se
couvrit, ferma les yeux et dormit comme à son habitude.
Dans son cœur, il n’y avait aucune envie de changer de
quotidien. Dans la rue, il se sentait bien, il se sentait libre,
dépourvu de toute obligation !
Le froid lui gelait les orteils, mais il avait l’habitude. La
nuit était si mystérieuse, pleine de bruits étranges, de
souffles inconnus, de lamentations lointaines, de pleurs, de
cris… Mais il avait trouvé en ces nuits solitaires un
compagnon d’infortune qui, le matin venu, s’en allait sans
un mot pour un camarade. À vrai dire, il dormait très peu.
Il pensait longtemps à sa vie d’avant, à comment lui, un
brillant étudiant en électronique, s’était retrouvé du jour au
lendemain à la rue, sans amis, sans famille, avec pour seule
compagnie ces nuits glaciales et inhumaines. Mais peu à
peu, le sommeil le gagnait, il s’endormait tant bien que
mal… comme il le faisait depuis bientôt cinq ans…
Le soleil se levait sur la ville. On percevait l’appel du
muezzin appelant les fidèles à la prière. « Il fait bien tôt »,
16 pensa le sans-abri en grommelant. L’appel à la prière le
dérangeait fortement, il rompait son sommeil si durement
trouvé ! La foi ? Il l’avait perdue depuis bien longtemps. Il
ne comprenait toujours pas le but de sa propre existence…
Il se voyait comme une erreur, une sorte d’anomalie de la
nature. Jamais il n’avait vécu avec quiétude. Et maintenant,
alors qu’il était à la rue, alors qu’il venait à peine de trouver
réellement le sommeil, il était appelé par un homme à prier
Dieu… CELUI qui l’avait toujours abandonné.
Le réveil fut donc, comme à l’accoutumée, brutal ! Il se
départit bruyamment de sa couverture, qu’il jeta au sol, tout
cela accompagné de jurons et de cris dignes d’un homme
des cavernes. Il en avait vraiment marre de cette mascarade !
De cette société qui ressemblait étrangement à un cirque…
Puis, résigné et voyant les fidèles, le visage illuminé, se
dirigeant vers la mosquée, il plia sa couverture. La
malheureuse avait subi sans broncher la colère de son
propriétaire. Il se leva et se mit de nouveau à errer, à
marcher loin de ce monde d’apparente félicité… Son pas
était lent, trainant, il se mouvait comme un condamné dans
le couloir de la mort. Il se délectait de l’air frais qui pénétrait
ses poumons, qu’il devinait abimés, très abimés. La drogue,
la cigarette, l’alcool, il avait tout essayé pour oublier, pour
noyer son chagrin, il avait tout essayé pour oublier son
malheur. À vingt-hui

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents