Georges Bataille
162 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Georges Bataille , livre ebook

-

162 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Récits érotiques, essais philologiques, ethnologiques, critiques littéraires, philosophie, l'oeuvre de Bataille est passée au crible d'une pluralité de parcours, qui sont autant de perspectives et de techniques de discours : chemins interprétatifs où l'essai se mêle de fiction et où l'exégète se mêle à l'auteur glosé non content de seulement se mêler de son oeuvre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2012
Nombre de lectures 28
EAN13 9782296985087
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
L’œuvre et la psyché
Collection dirigée par Alain Brun

L’œuvre et la psyché accueille la recherche d’un spécialiste (psychanalyste, philosophe, sémiologue…) qui jette sur l’art et l’œuvre un regard oblique. Il y révèle ainsi la place active de la Psyché.

J.-T. RICHARD, Marcel Duchamp, mis à nu par la psychanalyse, même, 2010.
Wilhelm WUNDT, De la physiologie à l’ethnopsychologie, 2009.
C. MASSON et C. DESPRATS-PEQUIGNOT, Le corps contemporain : créations et faits de culture, 2009.
D. BEAUNE, T. AYOUCH, Folies contemporaines, 2009.
X. POMMEREAU, M. BRUN, J.-P. MOUTTE, L’adolescence scarifiée, 2009.
Michel MAURILLE, Freud et le Moïse de Michel-Ange, 2008.
Jean-Pierre BRUNEAU, L’artiste et ses rencontres. Une lecture lacanienne, 2008.
Mariane PERRUCHE, J.-B. PONTALIS. Une œuvre, trois rencontres : Sartre, Lacan, Perec, 2008.
C. DESPRATS-PEQUIGNOT et C. MASSON (Sous la dir.), Métamorphoses contemporaines : enjeux psychiques de la création, 2008.
Philippe WILLEMART, Critique génétique : pratiques et théories, 2007.
Roseline HURION, Petites histoires de la pensée, 2006.
Michel DAVID, Amélie Nothomb, le symptôme graphomane, 2006.
Jean LE GUENNEC, La grande affaire du Petit Chose, 2006.
Manuel DOS SANTOS JORGE, Fernando PESSOA, être pluriel. Les hétéronymes, 2005.
Luc-Christophe GUILLERM, Jules Verne et la Psyché, 2005
Michel DAVID, Le ravissement de Marguerite Duras, 2005.
Orlando CRUXÊN, Léonard de Vinci avec le Caravage. Hommage à la sublimation et à la création, 2005.
Monique SASSIER, Ordres et désordres des sens. Entre langue et discours, 2004.
Maïté MONCHAL, Homotextualité : Création et sexualité chez Jean Cocteau, 2004.
Kostas NASSIKAS (sous la dir.), Le trauma entre création et destruction, 2004.
Titre
François Bruzzo






Georges Bataille, chemins








L ’ H ARMATTAN
Copyright

© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.har mattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-98508-7
EAN : 9782296985087
Dédicace

à E. A.
Table des matières Couverture 4e de couverture L’œuvre et la psyché Titre Copyright Dédicace Table des matières Recueilli parmi les pierres (en guise d’avertissement) Espace-bataille Broussailles, maquis Édifice d’orifices Bruissements et brumes Clairières et camps de la raison Zones et bordures des objets Besogne, sexe et silence Dessous et mise à nu Les sous-vêtements de Manzoni Dans la haie de robiniers Plongée dans la crue du nom Tumultes des miroirs. La terre mord G.B. Le philologue, la sainte et le criminel Le purin de l’histoire Hauts pays Épilogue Critique littéraire aux éditions L’Harmattan Adresse
Recueilli parmi les pierres (en guise d’avertissement)
La rédaction de ce livre a commencé il y a une trentaine d’années comme un essai d’écriture en plein vent. Régulièrement je me rendais sur un arbre perché à pic sur une vallée de la Vénétie dolomitique, muni seulement de fiches de lecture et de quoi écrire.
Ces différents chemins se sont tressés des Œuvres complètes de Georges Bataille publiées aux Éditions Gallimard .
Espace-bataille
§. L’ouvrier agglutinant ces graphèmes, attaché à sa noire salive tel un chien à son vomi, avoue que la part importante de travail et d’érudition concernant Bataille dans les pages qui suivent, n’en est pas forcément la partie essentielle.
Il a saisi fréquemment ce qu’il a trouvé sur l’établi pour l’envoyer dinguer contre la grande baie vitrée de l’usine à concepts, façon de prendre l’air qui descend des champs et des bois perchés sur les hauts monts, ces pays de Molloy où s’entendent des choses étrangères au tintamarre et aux discussions d’atelier.
Il est allé rôder dans les chromatismes et les silences, Bataille devient alors le batail faisant vibrer dans la bataille l’émail qui corrompt la langue, la fait résonner et ainsi raisonner entremêlant voix et destins. Certains d’entre ceux qui émeuvent ces sols et ces plaques de langue ont traversé ses propres livres.
Bataille se métamorphosera en un hameçon lancé dans différentes eaux et qui disparaît parfois dans des corps cédant au leurre. Une âme-son, cœur ou noyau sonore dont les échos divers tintent et résonnent dans les différents gués qui courent dans ce livre et qui de temps à autre s’effacent. Signalons toutefois qu’il n’est pas la seule âme-son : quelques autres y dispersent leur réson de raisons concertées par un accord de vocables, voyelles ou consonnes, sons qui ensemble résonnent d’une allure parfois déconcertante.
Il fait prospect ou détermine un alignement, un arrangement qui est un certain dérangement, un événement qui modifie, détraque un espace et les corps qui s’y trouvent. Le nom propre se dissout dans la langue, l’informe en y devenant informe, comme un corps dans une orgie.
Voilà une rose incomplète de stratagèmes pour raconter un nom qui pue la guerre, qui fleure la défaite et qui évoque des choses et des événements dont le récit et l’écriture sont impossibles : « … je vous dis que la Bataille est un livre impossible. Là, j’entreprends de vous initier à toutes les horreurs, à toutes les beautés d’un champ de bataille, ma bataille c’est Essling, Essling avec toutes ses conséquences. Il faut que dans son fauteuil un homme froid voie la campagne, les accidents de terrain, les masses d’hommes, les événements stratégiques, le Danube, les ponts, admire les détails et l’ensemble de cette lutte, entende l’artillerie, s’intéresse à ces mouvements d’échiquier, voie tout, sente dans chaque articulation de ce grand corps, Napoléon, que je ne montrerai pas ou que je laisserai voir le soir traversant dans une barque le Danube. Pas une tête de femme, des canons, des chevaux, deux armées, des uniformes ; à la première page le canon gronde, il se tait à la dernière, vous lirez à travers la fumée et le livre fermé vous devez avoir tout vu intuitivement et vous rappeler la bataille comme si vous [y] aviez assisté. Voici trois mois que je me mesure avec cette œuvre, cette ode en deux volumes, et que de toutes parts on me crie impossible (Lettre de Balzac à Mme Hanska datée de janvier 1833). »
Espace-bataille, espace-bruit, « accidents de terrain », « masses d’hommes », cet espace comme un « grand corps », espace fumée ( « vous lirez à travers la fumée » ). L’espace-brouillard du grand corps de la Belle Noiseuse qui constitue l’épaisseur même de la muraille de peinture qu’est la toile du peintre balzacien du Chef-d’œuvre inconnu, espace-corps qui est aussi la part d’inconnu défiant et liant toute activité, toute œuvre de lecture.
Espace-bataille, espace-B., B lettre doublement bombée qui attire le regard, comme une paire de seins, une paire de fesses qui attirent nos yeux et sollicitent notre désir, B comme l’aspect voyou d’un coup-de-poing américain prêt à frapper, à secouer et meurtrir les mots. B semblable à une double nasse, à une drague qui remue les eaux profondes et racle les fonds d’âme, faisant remonter les nautiles de leur nuit.

§. Ces forêts de lances, de pattes et de corps qui s’affrontent affolant l’espace de la perspective dans les batailles de Paolo Uccello, ou sur les murs peints par Piero della Francesca dans le Chœur de Saint-François à Arezzo tels que les décrit Pasolini.
Ces bras possédés du démon, ces dos sombres, ce chaos de soldats verts et de chevaux violets, et cette lumière pure qui voile tout de tons de poussière : et c’est la tempête, et c’est le massacre. Le regard humilié distingue les brides des écharpes, les franges d’habits des crinières, le bras bleuté qui s’élève et égorge du bras marron replié qui protège, le cheval récalcitrant qui recule du cheval renversé sur le dos qui tire des coups de sabots dans la foule des mourants.

§. Espace sans queue ni tête, espace magmatique où l’on se perd en pataugeant dans un champ labouré par les obus, éclaboussé par la boue et le sang des corps démantelés. Disparaître dans un fossé, confondu parmi des cadavres suppliciés et sauver ainsi sa vie.
Broussailles, maquis
§. Nous arrivâmes devant une forêt. De premier abord elle refusa d’y pénétrer et préféra en suivre la lisière jusqu’à un endroit où les buissons épineux débordaient de la limite des arbres en un bouillonnement que le réseau des troncs paraissait ne plus pouvoir contenir.
– Par ici, me dit-elle, c’est ici que la forêt crache son cœur, par ce qu’elle rejette elle nous fera entendre ce qu’elle accepte. Ces brou

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents