La lecture à portée de main
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Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 octobre 2012 |
Nombre de lectures | 33 |
EAN13 | 9782296505889 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 21 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Jean-François Jacq
Hémorragie à l’errance
Genèse
«...Aspiré par ce récit. Je pense à ce qu’a écrit Gilles Deleuze concernant
Michel Foucault, employant à son propos le terme de documentaliste,
mot à prendre ici au sens le plus noble. Jean-François Jacq nous livre une
genèse. Il nous décrit son errance selon une méthode très rigoureuse, en Hémorragie
respectant les faits parvenant ainsi au lecteur totalement intacts. Ce qui
rend son œuvre forte et exceptionnelle, c’est cette délicate alchimie qu’il a à l’errance
su créer entre les émotions et les faits, émotions d’une force indescriptible,
accompagnant son errance et nous arrivant d’une manière totalement juste. Genèse
Pas une fois je ne me suis senti prisonnier, dénigré pour n’avoir jamais été
obligé de vivre dans la rue ; c’est une grande force de son travail pour lequel
il serait impropre d’utiliser le mot violence. Il ne nous impose aucun point
de vue, il ne nous force à aucune opinion, compassion ou révolte. Ce qui
est riche – un plaisir –, c’est qu’il ne se permet pas de nous dicter ce qu’il
veut transmettre. »
Michel Lecorre
Jean-François Jacq est né en 1964. Licencié en Arts du spectacle, depuis 1994,
il est membre de la compagnie Kaléidoscope Bleu en tant que comédien, metteur
en scène et administrateur. Son parcours est des plus chaotiques : internement
psychiatrique à quinze ans, par erreur. Longue période de paralysie, suite à
une maladie rare. Il crée son entreprise à dix-huit ans. Sans domicile fxe
durant trois ans. En 1998 paraît son premier récit (Heurt Limite, éditions
L’Harmattan). En 2012, il publie deux livres. Une biographie consacrée au
groupe Lili Drop et à son chanteur Olive (Éditions l’Écarlate) ainsi qu’un
nouveau récit autobiographique.
Photo et maquette de la couverture : Ateliers Kaléidoscope Bleu
ISBN : 978-2-336-00410-5
13,50 €
Jean-François Jacq
Hémorragie à l’errance
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-336-00410-5
EAN : 9782336004105
HÉMORRAGIE À L’ERRANCE
Genèse
JEAN-FRANÇOIS JACQ
HÉMORRAGIE
À L’ERRANCE
Genèse
L’Harmattan
Du même auteur
De Lili Drop à Olive : Olivier Caudron, le soleil noir du rock français,
L’Harmattan 2012. Col. L’Écarlate
Hémorragie à l’errance (première version),
La Nef des fous/Kaléidoscope Bleu 2008
Heurt Limite,
L’Harmattan 1998. Col. Écritures
Les enfants de Paul Eluard,
CICEP 1995. Livre collectif
Théâtre
Nada, 2001. Création Kaléidoscope Bleu
Loft, etc., 1999. Création Kaléidoscope Bleu
Contact auteur, courriel : jfjacq@gmail.com
À la mémoire de :
Daniel Benard,
Dan Vimard,
Delphine Joubert,
Rodéric Turk,
Olivier Caudron,
Francis Vadé-Thierry
…
Remerciements à :
Philippe Tancelin
Les Ateliers Kaléidoscope Bleu
Prologue
L’essentiel ne se transmet pas.
Louis Calaferte, in Écriture
Il n’y a pas d’amour de vivre sans désespoir de vivre.
Albert Camus, in L’envers et l’endroit
Au commencement, s’enquérir d’un emplacement
stratégique où se poser ; une table. Passer commande d’un liquide
inexorablement noir ; un café. Porter doucereusement à mes
lèvres le filtre annonciateur de la cigarette à venir. Le briquet
à la main, je suis sur le point de mettre un terme à cinq
années de sevrage. C’est fait. Et tout en tirant dessus, songer à
la manière la mieux appropriée d’en finir une bonne fois
pour toutes avec ces relents de ma vie me parcourant encore
à ce jour l’échine : mon errance (si je n’y prends pas garde, je
me tétanise des heures durant à la pensée crasse de ce garçon
dévasté que j’ai été).
Au commencement, acquiesçais-je, tout en extirpant carnet
et stylo de ce sac – poids irascible que je me trimballe depuis
tant d’années –, avec pour prérogative de prendre d’écriture
assaut ce tas errance m’évertuant à me livrer ou en finir à cet
emplacement que je me suis choisi.
Amoncellement sur une table de papiers. Où en suis-je ?
Temps d’un liquide renversé dans la soucoupe. Où ?
Tourment d’une cuillère tombée à terre.
L’heure n’est plus aux sarcasmes ; aux souvenirs légers que
l’on déploie, tant l’écriture se fraye une ligne qu’il faut tracer
tel un seppuku, et mener à son terme sans dévier. Mener à
bout ou bien crever, à l’instant même.
Mener jusqu’où ?
La question me taraude jusqu’au sang. Il n’y a guère qu’à
travers mots que je me coltine au présent. Le reste me
semble assurément artificiel. Il n’y a guère que l’écriture que
je reporte au lendemain selon une encre déferlante,
indélébile au même titre que cet évènement-choc de ma vie,
inénarrable de prime abord, mon errance.
Avant que les nerfs ne me lâchent, s’avouer que sans cette
errance disséminée à une distance raisonnable de mon être,
plus rien désormais n’a de sens.
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