Histoires des pourquoi et comment
129 pages
Français

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Histoires des pourquoi et comment , livre ebook

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Description

Si des ribambelles de questions te brûlent parfois la langue, si tu rêves de savoir pourquoi les paniers n'avancent plus tout seuls ou comment les hommes ont appris à dormir, alors laisse-toi guider par la caravane des contes jusqu'au temps mystérieux des origines ! Lorsque le monde était jeune, dit-on, tant de choses étaient différentes : le soleil faisait la grasse matinée, la mer se cachait dans un arbre, les fleurs n'existaient pas, les éléphants avaient un joli sourire, les histoires étaient prisonnières, le tonnerre vivait au cœur de la savane et il ne neigeait jamais. Pourquoi n'en est-il plus ainsi ? A toi de le découvrir au fil de ces palpitantes aventures...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 7
EAN13 9782373800661
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0038€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ISBN9782910272975
Si des ribambelles de questions te brûlent parfois la langue, si tu rêves de savoir pourquoi les paniers n’avancent plus tout seuls ou comment les hommes ont appris à dormir, alors laisse-toi guider par la caravane des contes jusqu’au temps mystérieux des origines ! Lorsque le monde était jeune, dit-on, tant de choses étaient différentes : le soleil faisait la grasse matinée, la mer se cachait dans un arbre, les fleurs n’existaient pas, les éléphants avaient un joli sourire, les histoires étaient prisonnières, le tonnerre vivait au cœur de la savane et il ne neigeait jamais. Pourquoi n’en est-il plus ainsi ? A toi de le découvrir au fil de ces palpitantes aventures...
14,50
Isabelle Lafonta Histoires despourquoi et descomment
Histoires des pourquoi et des commentIllustrations de Brigitte Susini
Isabelle Lafonta
FliesFrance
La caravane des contes
Isabelle Lafonta Histoires despourquoi et descomment
illustrations de Brigitte Susini
Flies France
Pourquoi les paniers ne se déplacent plus tout seuls
Conte des Mandan du Missouri (Etats-Unis)
I l y a bien des lunes, une Indienne s’est assise sous un cèdre. Ce jour-là, elle a fait tant de choses que la tête lui tourne. Au-dessus d’elle, le ciel est bleu. Le soleil scintille à travers l’épaisse ramure de l’arbre. Au gré du vent, par milliers, les feuilles
bruissent doucement. Si doucement que bercée par leur murmure la jeune femme
sent ses paupières se fermer.
Tandis qu’elle sommeille, une voix s’adresse à elle et lui dit : « Petite sœur, ne désespère pas ! A dater d’aujourd’hui, ta vie sera plus facile. Lorsque tu te réveilleras, creuse à la base de mon tronc. Tu y trouveras mes racines, plus
souples que des brins d’osier. Ramasse de quoi faire un écheveau. Puis, tresse-les
de manière à former un panier. Si tu suis mes instructions, tu seras récompensée
et les Indiennes auront toujours le cœur en fête. » A son réveil, la jeune femme
comprend que l’esprit sacré du grand cèdre lui a fait la faveur de lui parler en rêve. Intriguée, elle lui obéit et coupe ses racines pour confectionner un panier. A la fois résistant et léger, ce dernier forme une sorte de filet qui peut être facilement
roulé en boule. Quelque temps plus tard, à la saison des « navets de prairie », elle décide d’aller ramasser cette plante sauvage dont sa tribu raffole. Malheureusement,
ce matin-là, le sol est si dur qu’elle doit errer longtemps à travers les broussailles,
puis retourner péniblement la terre à l’aide d’un bâton pour déterrer de quoi nourrir sa famille. Le dos brisé, elle remplit à grand-peine son panier. Mais le
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plus difficile reste à faire : il lui faut, vaille que vaille, transporter sa récolte chez
elle. A cette seule idée, le courage lui manque : « Comment trouver la force de
soulever ce fardeau ? Je suis si chargée qu’il me faudra des heures pour rentrer
chez moi ! »
Mais, tandis qu’elle se désole, le panier tout neuf se met soudain à parler :
« Sèche vite tes larmes et réjouis-toi, car je suis ton ami ! Va près du ruisseau,
passe un peu d’eau sur ton visage et, comme par magie, ta fatigue s’envolera ! »
Etonnée, l’Indienne trempe ses mains dans l’onde claire, puis revigorée, en profite
pour démêler sa chevelure aussi luisante qu’une aile de corbeau. Lorsqu’elle revient,
son panier lui sourit : « As-tu oublié la promesse du grand cèdre ? Désormais, je
travaillerai pour toi tandis que tu chemineras à mes côtés, le cœur léger et les
mains vides. » Et sur ces paroles, merveille des merveilles, le voilà qui file tout seul
vers le lointain logis de sa maîtresse. Folle de joie, la jeune femme le suit à grands
pas, un chant joyeux aux lèvres.
A l’orée du village, les Indiennes tendent l’oreille : « N’est-ce pas notre camarade
qui fredonne ainsi ? Qu’est-ce qui a bien pu la mettre de si bonne humeur ? »
Intriguées, elles se précipitent à sa rencontre et ouvrent de grands yeux en voyant
leur amie leur faire signe, précédée par son panier qui avance à toute allure sans
rien renverser. Oh, elles ne sont pas longues à comprendre la valeur d’un tel objet !
Avec lui, plus de crampes ni de fatigue ! Comme elles voudraient, elles aussi, en
avoir un ! Heureusement, leur camarade a bon cœur. Gentiment, elle s’empresse
de les conduire devant le cèdre qui lui a fait ce magnifique présent et leur apprend
à confectionner de grands paniers pareils au sien.
Dès lors, ramasser des haricots ou du maïs n’est plus une corvée et s’enfoncer dans les bois pour y cueillir des framboises, des prunes ou des
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Sais-tu à quoi ressemble le fameux « navet de prairie » cité au début de notre conte ? En fait, il ne s’agit pas du légume que nous connaissons en Europe, mais d’une herbacée dont les racines charnues peuvent atteindre la taille d’un œuf de poule. Autrefois, les Amérindiens – qui l’appelaient tipsin – ramassaient ces savoureux tubercules au début de l’été et les consommaient crus, grillés ou bouillis, après les avoir agrémentées de maïs ou de gibier. Introduite sans grand succès e en Europe au XIX siècle, cette intéressante vivace égaie de ses corolles azurées les vastes plaines du Missouri. Nos botanistes la nommentPsoralea esculenta.
griottes sauvages devient même un plaisir ! Gaies comme des pinsons, les Indiennes chantonnent à longueur de journée pendant que leurs précieux compagnons caracolent sur les routes, chargés de fruits et de légumes, mais aussi de bois et de brindilles. Ici-bas, cependant, les esprits veillent et chacun doit mériter les joies que la vie lui offre. Voilà qu’un matin, une Indienne découvre une énorme butte de
terre. Etait-elle jeune ? Etait-elle vieille ? Aujourd’hui nul ne s’en souvient. Mais ce
qui est certain, c’est qu’elle avait le cœur dur et la main leste. Intriguée par une
gigantesque taupinière, elle s’approche et réalise avec joie qu’il s’agit en fait du
garde-manger des campagnols. Au lieu de poursuivre sa route, sans hésiter, elle
remplit avidement son panier de graines, de tubercules et de savoureux haricots sauvages.
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Mais tandis qu’elle s’affaire, une patte griffue gratte son mocassin et une voix furieuse la houspille : « Voleuse ! Pourquoi veux-tu nous affamer ? » Mais
l’Indienne fait la sourde oreille. Peu lui importe que ces rongeurs ne voient jamais le printemps. Quand le gel viendra, elle sera loin ! Tranquillement, elle finit de ramasser son butin et s’apprête à rentrer chez elle quand un rire sonore secoue
les buissons.
Ricanant de toutes ses dents, voilà qu’un coyote sort des broussailles. De son
museau, il explore malicieusement le contenu de son panier rempli à craquer, caresse de sa queue ses f lancs ventrus, puis se roule par terre en pleurantde rire.
– Pourquoi te moques-tu de moi ? s’enquiert aussitôt le panier d’une voix
inquiète. Je suis un brave serviteur, robuste et fidèle. Rien de plus, rien de moins.
– Mon pauvre ami ! C’est ta stupidité qui me fait rire. Pourquoi t’épuises-tu
pendant que ta maîtresse se pavane les mains vides ? – Tu ne peux pas comprendre ! Son sourire et sa joie sont mes plus belles récompenses.
– Tout ce que je vois, lui répond le coyote, c’est que tu travailles comme un
esclave. Pour te remercier, ta chère maîtresse a-t-elle déjà partagé avec toi les bonnes choses qu’elle te fait transporter ? Et quand vient la fraîcheur de la nuit, pour te protéger du froid, t’enveloppe-t-elle dans son plus bel édredon brodé ou
se contente-t-elle de te suspendre d’une main distraite à un crochet, exposé à la
poussière et aux courants d’air ?
Troublé par ces paroles, le brave panier réfléchit et finit par se dire qu’après
tout le coyote n’a peut-être pas tort : maintenant qu’il y songe sa propriétaire ne
l’a jamais remercié d’avoir pris tant de peine à la satisfaire ! Vexé, au lieu de filer
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vers le village avec son chargement, il se met à bouder et s’enfonce dans le sol
d’un air renfrogné. Stupéfaite, l’Indienne n’en croit pas ses yeux. Furieuse, elle
vocifère, menace, jure et tape du pied. Mais rien n’y fait. Rancunier, son panier
refuse obstinément de bouger. De guerre lasse, elle finit donc par le jeter sur son épaule en maugréant : « Tête de bois ! Vaurien ! Chenapan ! Paresseux ! Tire-au-flanc ! » Blessé par
ces reproches, le panier ne se fait plus lourd encore et jure tout bas qu’on ne
l’y reprendra plus. A peine arrivé, dès que l’Indienne a le dos tourné, il prévient
ses camarades et leur raconte sa pénible journée. Outrés par sa mésaventure,
ces derniers le réconfortent et décident aussitôt de l’imiter. Un jour, peut-être,
quelqu’un saura trouver les mots pour apaiser leur colère. Mais en attendant, aux
quatre coins de la terre, qu’on les houspille ou qu’on les cajole, ces petits coquins
prennent un malin plaisir à se laisser porter et n’avancent plus qu’à la force des
bras, du dos ou du poignet !
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