Identité et fluidité dans l oeuvre de Jean-Marie Gustave Le Clézio
387 pages
Français

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Identité et fluidité dans l'oeuvre de Jean-Marie Gustave Le Clézio , livre ebook

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Description

Du Procès-verbal à Raga, approche du continent invisible, les traits identitaires se caractérisent dans l'oeuvre leclézienne par leur fluidité et leur impermanence, tant sur le plan individuel que sur le plan collectif. Le Clézio déconstruit les clichés d'une identité de fait, les mythes fondateurs d'identités au sein des institutions dites identificatrices, à l'instar de la famille primaire, de l'ethnie, de la nation, pour représenter un monde transfiguré par les métissages, un monde où le sens de l'Autre reste nécessairement présent dans tout discours sur soi.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2008
Nombre de lectures 181
EAN13 9782336257907
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
Page de titre Page de Copyright Dedicace INTRODUCTION GÉNÉRALE CHAPITRE PREMIER - L’IMPERMANENCE DES SUPPORTS IDENTITAIRES INDIVIDUELS CHAPITRE DEUXIÈME - LA FLUIDITÉ DES SUPPORTS IDENTITAIRES COLLECTIFS CHAPITRE TROISIÈME - LA PHÉNOMÉNOLOGIE DE L’IMAGINAIRE DES PERSONNAGES : LE CLÉZIO COSMOGRAPHE CHAPITRE QUATRIÈME - LA CULTURE, UN PATRIMOINE COMMUN DE L’HUMANITÉ : PERSPECTIVES DE L’INTERCULTUREL CHEZ LE CLÉZIO CHAPITRE CINQUIÈME - LA FLUIDITÉ IDENTITAIRE : DE LA DÉSAPPARTENANCE À L’APPARTENANCE À TOUS CHAPITRE SIXIÈME - LES DOMINANTES SCRIPTURALES DE LA FLUIDITÉ ET DE LA MONDIALITÉ CONCLUSION GÉNÉRALE BIBLIOGRAPHIE ANNEXES - ÉCHANGES ÉPISTOLAIRES AVEC J.-M.G. LE CLÉZIO
Identité et fluidité dans l'oeuvre de Jean-Marie Gustave Le Clézio
Une poétique de la mondialité

Raymond Mbassi Ateba
Illustration de couverture : paysages mauriciens, lieux textuels le cléziens
© L’HARMATTAN, 2008 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296055209
EAN : 9782296055209
à
Ma Parfaite Mère, Marthre-Isabelle Atangana-Abobo
Mon fils, Raymond-Steve Amadeo Atéba
Mon ami de toujours, Willem Jacob...
Cher Raymond Mbassi Atéba,
[...] Ecrire est un métier de solitude, lorsque celle-ci est rompus par l’écho d’une lecture, attentive et fidèle, il n’est plus possible de parler de solitude. Sans de tels échos la littérature n’a aucun sens.Notre ennemi à tous est le temps - la limite - dont nous sommes les jouets entre les mains de cet enfant qui joue aux osselets dont parlait Héraclite. La littérature doit être alors cet ensemble de forces qui résiste à l’oubli.
Ce sera une fierté pour moi d’avoir été une des sources de notre fleure de recherche [...]
Jean-Marie Gustave LeClézio, Lettre du 02 août 2007.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Jean-Marie Gustave Le Clézio poétise les multiples facettes de l’identité et la complexité de l’être-au-monde de l’homme contemporain du Procès-verbal 1 , son premier roman, à Ourania 2 et Raga, approche du continent invisible 3 , où il semble avoir atteint le sommet de son art. Mais par-delà une identité individuelle ou collective qui s’est souvent dévoilée et affirmée subtilement ou brutalement sous forme de figures du manque, telles que la marginalité 4 et l‘errance 5 , de quête œdipienne 6 , des origines 7 ou de l’aïeul 8 , d’appartenance ethnique, raciale, nationale et culturelle, entre autres, Le Clézio réoriente le débat philosophique sur la question identitaire en substituant son affirmation parfois belliqueuse à son expérimentation rarement lucide, à travers Jean Marro 9 , personnage-embrayeur, dans Révolutions 10 .
Mais que l’identité soit vécue par le personnage le clézien dans les démêlés avec son environnement primordial, dans une individuation extrême qui fait volontairement abstraction de l’altérité, ou qu’elle l’amène à s’intégrer dans l’imaginaire socio-culturel ou phénoménologique au point de perdre sa liberté individuelle, l’écriture de la construction identitaire chez Le Clézio se fonde d’abord sur une vaste thématique déjà relevée par de nombreux critiques.
Dans l’exégèse qui fait allusion à la question de l’identité, on retient particulièrement les thèses de Henda Ben Rhaïem 11 , de Véronique Pagès-Jodlowski 12 , de Jeana Jarslbo 13 et de Marina Salles 14 . Le rapport entre l’identité et l’altérité a, pour sa part, fait l’objet de recherches approfondies dont les plus récentes et peut-être les plus édifiantes sont certainement celles d’Isabelle Roussel-Gillet 15 , d’Élisabeth Poulet 16 . Mais si ces études enrichissent le débat en explorant tour à tour la question de l’altérité féminine et celle de genres et identités, la projection et la perception des personnages dans leur passé et dans leur rencontre avec d’autres humanités, et, enfin, les constantes et les variantes de l’écriture le clézienne dans la restitution de l’imaginaire contemporain, elles omettent cependant de situer la poétique le clézienne de l’identité dans le cadre global actuel des discours et des constructions identitaires, où la mondialité se fait plus qu’omniprésente.
Les questions spontanées que suscite cette étude sont : qu’est-ce que l’identité et la fluidité redéfinies dans l’écriture le clézienne ? Quelles sont leurs modalités de surgissement dans l’œuvre de Le Clézio? Comment s’opère la transition d’une poétique de l’identité à une poétique de la fluidité ? Comment, enfin, la poétique de la fluidité identitaire chez Le Clézio s’affirme-t-elle comme une poétique de la mondialité? Il convient de cerner les nuances de ces notions complémentaires, qui se répondent en écho, avant de dégager leurs variantes subjectives et collectives et de voir comment elles se déclinent dans le texte le clézien. Il importe tout de go de préciser que le discours sur l’identité, sur la fluidité et sur la mondialité a une double dimension, dans la mesure où il implique une option esthétique et une fonction sociale. D’où une nécessaire exploration des formes et des techniques conduisant à l’élaboration d’une poétique de l’identité, de la fluidité et de la mondialité. Mais avant de répondre aux questions posées, il convient avant tout d’explorer les sens auxquels se prêtent les notions qui fondent cette étude.
Qu’est-ce que l’identité et la fluidité ? Question aux fondements épistémologiques complexes, plusieurs fois renouvelée à la lumière de changements de discours identitaires dans les débats contemporains, manipulée par l’histoire événementielle, elle trouve des réponses aussi contradictoires qu’incomplètes. Appliquées à l’homme, elles permettent incontestablement de relever la complexité de sa reconnaissance en tant que homo politicus, homo loquens, homo paidagogos et homo interpretans. Le lien qu’on établit entre ces deux notions, s’il apparaît implicitement dans l’identité transcendantale kantienne, n’a commencé véritablement à se faire jour qu’avec la montée en puissance d’un discours de métissage, de diversité culturelle et d’interculturel, à partir des philosophes des Lumières comme Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, des explorateurs et anthropologues occidentaux, comme Léo Frobenius, Henri Morton Stanley, le mouvement de la Négritude, avec Léopold Sedar Senghor, Aimé Césaire, entre autres. Mais c’est surtout à Jacques Derrida 17 que revient peut-être le mérite d’avoir largement pensé la différence. C’est aussi lors du séminaire dirigé par Claude Lévi-Strauss 18 entre 1974-1975, dont le maître-mot reste encore la déconstruction de la notion d’identité en récusant le mythe de l’insularité, que la conciliation des notions d’identité et de fluidité, si elle n’est pas directement abordée, est néanmoins implicitement suggérée à la compréhension commune.
Mais aux sources de ce programme se trouve l’idée longtemps répandue 19 d’une individualité et d’une singularité irréductibles de l’homme et de sa culture. Idée qui a été à la base de crédos exclusifs parfois sanglants au nom de l’identité 20 , de nombreux centrismes et fondamentalismes sous l’égide des appartenances, des mythes fondateurs, de mémoire commune, de pureté ethnique. C’est dans cette recherche du même et de l’identique dans l’Autre que se sont attachées les premières expériences humaines de l’identité. André Green relève cette dérive :

Sous le terme identité plusieurs idées se rassemblent. L’identité est attachée à la notion de permanence, de maintien de repères fixes, constants, échappant aux changements pouvant affecter le sujet ou l’objet par le cours du temps. En deuxième lieu, l’identité s’applique à la délimitation qui assure l’existence à l’état séparé, permettant de circonscrire l’unité, la cohésion totalisatrice indispensable au pouvoir de distinction. Enfin l’identité est un des rapports possibles entre deux éléments, par lequel est établie la similitude absolue qui rè

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